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garderons purement et simplement et que nous le ferons observer dans nos missions. » En 1741, les Jésuites de la Chine et des Indes avaient fait séparément la même déclaration, mais la distance des lieux et la difficulté des communications retardèrent l'arrivée de ces lettres à Rome, et Benoît XIV leur adressa ces reproches : Après la bulle Ex illa die, par laquelle Clément XI croyait avoir mis fin aux disputes, il semblait juste et convenable que ceux qui font profession spéciale d'obéissance an Saint-Siége se soumissent avec humilité et simplicité à cet arrêt solennel, et l'on ne devait pas s'attendre à les voir créer de nouveaux obstacles. Cependant des hommes désobéissants et pointilleux pensèrent pouvoir éluder les prescriptions de la bulle, par cette raison qu'elle portait en titre le mot de précepte', et qu'elle n'avait point, par conséquent, la force d'une loi immuable, mais seulement d'un précepte positif ecclésiastique, ou bien encore parce qu'elle aurait été infirmée par certaines permissions qu'aurait données le Patriarche d'Alexandrie, Ambroise Mezzabarba, lorsqu'il remplissait, dans ce pays, les fonctions, et de commissaire, et de visiteur apostolique.

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En face de cette sentence qui, à mots couverts, ne les ménageait pas, les Jésuites ne firent entendre aucune plainte; ils se soumirent, sans distinction, sans réserves aucunes, et de l'Asie ainsi que de l'Europe il ne s'éleva qu'un cri d'obéissance. Quelques Pères avaient pu, jusqu'alors, s'attacher à leurs idées et se faire une arme de l'hésitation du Saint-Siége à condamner leurs doctrines; le bien relatif de l'Église amnistiait à leurs yeux une

On peut se dispenser d'un précepte positif ecclésiastique quand il y a danger de la vie, de l'honneur, ou perte de la fortune, pourvu qu'il n'y ait pas mépris du précepte. On ne sc dispense jamais d'une loi immuable, parce qu'elle défend des choses mauvaises en soi,

résistance conditionnelle. La Chaire apostolique avait parlé; de Péking et de Macao, de Su-Cheu et de Méliapour, du Maduré et de la côte de la Pêcherie, de la Cochinchine et de Siam, du Malabar et de Goa, tous acceptèrent la décision pontificale comme règle de leur foi et de leur conduite; du fond des déserts et des forêts, du haut des montagnes les plus inaccessibles, ils adhérèrent de cœur et d'esprit aux décrets de Benoît XIV. Ils avaient combattu tant que le champ-clos leur avait été ouvert; le Saint-Siége blâmait et réprouvait cette lutte si sainte même dans ses coupables rébellions; les Jésuites déposèrent les armes, ils ne les reprirent ja

mais.

Ainsi qu'ils l'avaient prévu, leur déférence au jugement pontifical fut le signal de la chute du Christianisme sur les bords du fleuve Jaune et du Gange. Les Missionnaires furent emprisonnés, proscrits ou voués à la mort. La persécution commença dans le Fo-Kien; les Pères Abornico, Hervieu, Cibot, Chalier, Beuth et de Saint-André, en furent les premières victimes; elle s'étendit comme un vaste incendie; bientôt les Pères Dugad et Des Roberts dans le Hou-Kang, le Père Neuviale dans les montagnes, Tristan de Athémis et Joseph Henriquez à Sou-Tcheou-Fou périssent dans les supplices. Les mandarins des provinces, stimulés par les bonzes, s'associèrent partout à cette réaction; mais à Péking, l'Empereur, qui sait les services rendus par les Jésuites, laisse, en faveur de ses astronomes et de ses négociateurs, reposer les lois de bannissement. Le Christianisme expirait à la Chine dans un suprême combat; les Jésuites, pour conserver quelque germe de Foi, le plaçaient sous la sauvegarde des sciences.

Honorés des faveurs impériales comme lettrés, mau

dits comme prêtres catholiques, ils se conformèrent à la condition qui leur était faite. Le Père de Ventavon résidait à la cour en qualité de mécanicien de l'Empereur; les frères Castiglione et Attiret étaient ses peintres de prédilection; le Père Hallerstein se voyait placé à la tête du tribunal des mathématiques. Les uns créaient des horloges avec des figures mouvantes, les autres demandaient aux beaux-arts ou à l'industrie quelques inventions dignes de plaire à Kian-Loung; tous se mettaient l'esprit à la torture pour détourner l'orage qui grondait sur la tête des Chrétiens. Le Père Michel Benoît appliquait les lois de l'hydraulique. L'eau jaillissante, dont l'art n'était pas encore connu en Chine, excita les applaudissements du Prince et de sa cour. Il voulut multiplier ce prodige dans ses jardins; Benoît fut chargé de la direction des travaux. Ils lui offraient une occasion de voir fréquemment l'Empereur, de combattre ses préjugés sur le Christianisme et sur les Européens; le Jésuite se met à l'œeuvre. Ce n'est pas la seule tâche à laquelle il se condamne dans un intérêt religieux; il étudie la manière de graver au burin et à l'eau-forte, il élève des artistes; il imagine des presses en taille-douce, il initie Kian-Loung à l'usage du télescope à réflexion et au mystère de la machine pneumatique. Le 23 octobre 1774, le Père Benoît succombe sous tant de fatigues. Artiste pendant le jour, afin de pouvoir, pendant la nuit, fortifier la persévérance de ses catéchumènes, il meurt, emportant les regrets de l'Empereur et ceux des Jésuites. Les Pères d'Arocha et Sikelport furent avec lui les dernières colonnes de cette Chrétienté; les Missionnaires s'épuisèrent dans de généreux mais stériles efforts, tandis qu'au Tong-King, dans le Maduré, en Cochinchine et dans l'Indostan, les Pères Alvarès, Cratz, d'Abreu et d'Acunha tombaient

sous le sabre des bourreaux, et que les autres, errants ou abandonnés, voyaient s'écrouler leurs églises comme au même moment la Compagnie de Jésus disparaissait en Europe.

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CHAPITRE II.

-

Cruauté de ces peuples.

Les Réductions du Paraguay et le Père André de Rada. Le Père Pastor chez les Mataguayos.Système militaire des Jésuites. Les Pères Solinas et dom Zaraté périssent sous les coups des Sauvages. Les Tobas et les Mocobis. La Réduction de Tarija. Le Père de Arcé sur le Guapay. Réductions des Chiquites. La femme cause de tous leurs maux. Les Jésuites du Paraguay conservent à Philippe V la fidélité des néophytes que les Allemands et les Anglais tentent d'ébranler. Lettre de Philippe V au Provincial du Paraguay. L'isolement des néophytes favorable à la monarchie. Le Père Cavallero chez les Puraxis, les Manacicas et les Quiriquicas, — Machoni et Yegros chez les Lulles. Les Puizocas massacrent Cavallero. Martyre du Frère Romero, de douze néophytes et des Pères de Arcé, de Blende, Sylva et Maco. Les Pères d'Aguilar et Castanarez vengent toutes ces morts. - Don Joseph de Antequera cherche à entraîner dans son parti les Chrétiens du Paraguay. - Les Jésuites en face de l'insurrection. Antequera, condamné à mort, les appelle pour le soutenir. — Philippe V favorise le développement des Réductions. Le Père Lizardi et ses travaux. Il meurt sur un rocher. Castanarez chez les Zamucos. Les Jésuites étudient le cours des fleuves. - Le Collège de Corrientes. -Les Tobatines retournent à la vie errante. — Le Père Yegros les poursuit et les ramène. — Les Pampas et les Tuelchès.-Le Père Quiroga aux Terres-Magellaniques, ou Patagonie. -Le Pere Baraze et les Moxes. Travaux du Jésuite. Baraze est tué par les Baures. Le fleuve des Amazones et les Missiounaires. Le Père Vieira au Maragnon. Il préche l'émancipation des esclaves. Le Jésuite pacificateur entre les Sauvages et les Portugais. -Les Pères accusés de doDécret du roi de Portugal. Douze Jésuites massacrés sur le Leurs Colléges aux rives du Maraguon. Les Jésuites persécutés par les marchan is, et défendus par le Conseil royal. Le Père Richler sur l'Ucayle. -Il est égorgé par les Xiberos. Le Père Arlet chez les Canisiens, Les Jésuites en Californie, Robertson et Humboldt, — Le Père Sepp chez les Tscharos, Les Pères Lombard et Ramette à la Guyane. - Industrieuse activité de Lombard. Ses moyens de civilisation. La Borde défend l'ile de Saint-Christophe contre les Anglais. tégés par les Jésuites. Leur apostolat en Guinée et au Congo. société des Naufrages. Les Jésuites au Canada. — Situation des Missions. - La Nouvelle-France et la Nouvelle-Angleterre continuent sur les lacs de l'Amérique septentrionale la vieille lutte d'Europe. Les Iroquois alliés des Anglais. des Jésuites parmi les tribus. Mort du Père Marquette, et la rivière de la RobeNoire. -Les Jésuites chez les Illinois. Le Père Gravier. Péouarias. -- Politique des Jésuites en faveur de la France. Chateaubriand. Les Missionnaires réunissent les Hurons, dispersés par les Iro

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La Réduction de Lorette..

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Les Pères Anjelran et de Carheil négocient débauche les Iroquois.

Les Jésuites chez

les Iroquois. Leurs souffrances. La tribu des Abenakis française par convicLes Anglais égorgent le Père Rasle. Le Père du Rhu fonde une Chrétienté à l'emboucture du Mississipi. Les Pères Joseph de Limoges et Dongé à la Basse-Lonisiane. Les Natchez massacreut le Père du Poisson. cacas font brûler le Père Sénat, Les Jésuites sur l'Ohio. Les robes noires et la tribu des Otawas. Conclusion des Missions.

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