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ou orateurs, ils précédèrent leur Institut dans le tombeau. Bettinelli et Tiraboschi les remplacent dans la gloire qui s'attache aux oeuvres de l'esprit. Tiraboschi compose son Histoire de la littérature italienne; Andrès n'embrasse pas un cadre aussi étroit, il entreprend l'Origine et les progrès de la littérature. « L'Ordre des Jésuites, à l'époque de leur expulsion d'Espagne, ainsi parle l'anglican Coxe', se trouvait posséder des littérateurs, des savants et des mathématiciens distingués. Les noms d'Andrès, Arteaga, Eymerich, Burreil, Cerda, Colomes, Eximenos, Isla, Lampillas, Lasala, Masdeu, Montengon, Nuix et Serrano, seront toujours chers aux lettres. »

Le chevalier d'Azara, ce diplomate dont l'esprit de conversation est aussi célèbre que son amour pour les arts, avait contribué de toute son influence à la destruction de la Compagnie de Jésus. A Rome, il se faisait une fête de recevoir dans son palais Andrès, Requeno, Ortiz, Clavigero et Arteaga. Leurs talents l'amenaient à oublier ses préjugés philosophiques, car, dit encore l'historien anglican : << Pendant le séjour des Jésuites espagnols en Italie, un nombre considérable d'entre eux cultivaient avec distinction les sciences et les lettres. Les bibliothèques publiques étaient fréquentées par ces hommes avides. d'instruction, que le malheur poussait encore plus vivement vers cette occupation consolatrice. Les académics, les théâtres eux-mêmes, retentissaient de leurs discours et de leurs ouvrages. Ils déposaient dans les feuilles littéraires le fruit de leurs recherches continuelles; et, il faut l'avouer à leur gloire, leurs discussions avaient souveut pour but de venger l'honneur de cette même patrie, dont ils venaient d'être si inhumainement bannis,

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contre les assertions virulentes de quelques écrivains italiens qui cherchaient à déprécier la richesse et la gloire de la littérature espagnole. »

Ce que Coxe raconte des Jésuites exilés de la Péninsule, peut à aussi juste titre s'appliquer aux Pères de toutes les contrées. Hobrizobfer, Cordara, Reiffemberg et Nicolas Murska vivaient encore; Bérault-Bercastel composait son Histoire de l'Église, Guérin du Rocher l'Histoire véritable des temps fabuleux, et François de Ligny son Histoire de la vie de Jésus-Christ. Dans le même temps, Stanislas Naruszewicz, poète lyrique et prosateur, mettait la dernière main à son Histoire de Pologne. Daniel Farlati débrouille le chaos des antiquités de l'Illyrie, et, sous le titre Illyricum sacrum, il élève un monument dont les auteurs protestants des Actes de Leipsick exaltèrent le mérite et la grandeur. Laugier retrace l'Histoire de Venise. Kaprinai écrit, par ordre de Joseph II, les annales de Hongrie, que développe le Père Georges Pray. Lanzi se fait tout à la fois narrateur, antiquaire et poète; Schwartz publie ses Collegia historica, Burriel rédige son Traité de l'égalité des poids et mesures. Walstelein publie sa Description de la Gaule Belgique selon les trois âges de l'histoire. Velly, Millot, Duport-Dutertre, anciens Jésuites; Emmanuel Correa, Xavier Panel, Nicolas Schmidt, Marc Hansitz, Joseph Biner, Hartzheim, Schall et Benedetti s'occupent de reconstituer les annales des peuples en fouillant les vieux manuscrits, en étudiant les médailles ou la jurisprudence ecclésiastique. Guillaume Bertoux narre l'Histoire des poètes français; Legrand d'Aussy réunit ses Fabliaux des douzième et treizième siècles; il écrit la vie d'Apollonius de Thyane; Jean Masdeu commence en Italie l'histoire de son pays. Louis Jacquet, une des

gloires scientifiques de Lyon, donne à l'académie et au barreau des règles de bon goût, de jurisprudence et de probité littéraire, tandis que Georgel' rédige ses Mémoires et que Gusta compose ceux du marquis de Pombal, ouvrages de parti où trop souvent la passion se substitue à la vraisemblance.

La charité des Jésuites de Buenos-Ayres a rendu Jésuite Thomas Falkner, chirurgien anglais, que la mort allait frapper sur ces rives étrangères. Il doit sa vie à la Société de Jésus, il la lui consacre. L'Anglican se fait Missionnaire catholique; puis, lorsqu'il ne lui est plus permis d'évangéliser les Sauvages, il revient en Angleterre, et là il décrit la Patagonie. Morcelli, le maître de l'épigraphique, détermine les principes de l'inscription monumentale; Coletti, Limek, Haiden, Routh, Oudin, Patouillet, de Menou, Dobrowski, Fontaine, Rossi, Domairon et Thmlen', remuent, chacun en l'honneur de sa patrie et du lieu de son exil, les traditions et les événements qui étendront le cercle des études historiques.

Ce fut dans cet incessant sacrifice à l'humanité et à la science que les Jésuites consumèrent leurs derniers jours. Par des travaux aussi variés que l'imagination, ils avaient honoré leur Institut anéanti; d'autres l'illustrent

Au moment de l'abolition de l'Ordre de Jésus, Georgel s'attacha à la fortune du cardinal Louis de Rohan. Il le suivit à Vienne, en 1772, en qualité de secrétaire d'ambassade; par affection pour le cardinal, il se montra injuste envers la reine Marie-Antoinette dans l'affaire du Collier, et, en 1802, après le Concordat, un évéché lui fut offert par le Premier Consul. Il refusa cette dignité.

2 Né en 1746 à Gothembourg, Thmlen se trouvait à Cadix au moment où les Jésuites du Mexique y abordèrent. On allait les déporter en Italie, il s'embarqua secrètement avec eux. Il partagea leurs privations sur la mer, leur captivité dans l'ile de Corse. Le commandant français, à A ̧accio, le rend à la liberté, on lui propose un riche mariage. Thmlen, qui a été touché de la résignation des Jésuites, sollicite la faveur de courir avec eux la chance des misères. Il est envoyé au Noviciat de Bologne, où il fait ses premiers vœux; puis, après la suppression, il s'adonne aux études historiques et morales, dans lesquelles il sut se distinguer.

par la naissance et par les grands noms qu'ils y rattachent. Les hommes de piété, de savoir, d'intelligence et de dévouement apostolique avaient jeté un vif éclat sur les deux premiers siècles de la Société, ils ne lui firent pas défaut dans le dix-huitième. Alors, comme jadis, elle compta dans ses rangs des héritiers de toutes les noblesses. Quelques années avant sa destruction, elle voyait au nombre des disciples de Loyola les Pères Gabriel de Clermont, Joseph de La Ferté, François de Scedorf, Vincent de Serrant, Gilbert de La Châtre, Spinola, Armand de Montesquieu, Dudon, Corradini, François d'Armaillé, quatre Fleuriau d'Armenonville, Antoine de Beauvilliers, Olivieri, de Kerivon, René et Philippe Descartes, Gabriel de Kergariou, de Fegeli, du Botderu, de Fontenelle, Sagromoso, de Blainville, Antoine de La Boëssière, François de Hamal, SaintGilles, de Bordigné, François de Coëtlogon, trois La Granville, Radominski, Hervé de Montaigu, de Voisvenet, Bonneuil et Tanneguy du Chastel.

Ces Jésuites étaient descendus dans la tombe lorsque la Compagnie se trouva aux prises avec l'adversité; mais d'autres rejetons des grandes familles conduisirent son deuil dans de lointains exils. On vit, parmi ces bannis au nom de l'honneur national, les Pères Idiaquez, duc de Grenade, Nicolas et Joseph Pignatelli de Fuentes, Raymond de Aguire, Pierre de Cespedes, Salazar, Gaëtan del Giudice, Sandoval, Iturriaga, San-Estevan ', Zuniga, Carraciolo, Janvier de Luna, Parada, Pallavicino, Jo

Le Père de San-Estevan, d'une des plus anciennes familles d'Espagne, se fit naturaliser Français. Il fut agent général du Clergé ; puis, étant entré dans la Compagnie de Jésus, il sollicita la Mission des Indes. Les supérieurs se rendirent à sa prière. Il se trouvait à Pondichéry au plus fort de la guerre de 1760, entre les Français et les Anglais. De concert avec le Père Lavaur, il procura souvent des secours à l'armée du comte de Lally. Le Béarn envoya le vieux Jésuite aux États-Généraux, et il fit partie de l'Assemblée constituante.

seph Gravina, Juan de Gusman, Noronha de Arcos, Jacques de Camera, François de Portugal, Nugnez de Cunha, Rodriguez de Mello, Timothée de Oliveira, Manuel d'Azevedo, Frédéric Pallavicini et Mendoza.

L'Allemagne, la France, la Pologne et la Suisse ont, comme l'Espagne, le Portugal et l'Italie, leur contingent de noms illustres à offrir à la Compagnie de Jésus. Ici ce sont les Pères Ignace de Wrède, Frédéric de Reiffemberg, Léopold Apfalter, Albert de Diesbach, Odiltz, de Wulfen, Sigismond d'Hohenwart, Étienne Michalcz, Jean Sainovicz, Joseph d'Huberth, Antoine de Sonnenberg, Henri de Baring, Jérôme de Wymar, Jean Pezytuski, Ferdinand de Hexthausen, Benislawski, Stanislas Kanouski, Naruszewicz, Charles Palma, Casimir Swirski et Popiel. Là paraissent François de Durfort, Louis de Grosbois, Guillaume de Rességuier, six Villeneuve, de Noë, de Reissac, de Monteil, Stanislas de Beaumanoir, de Sinety, de Montégut, de Saint-Jean, de Pontevès, de Matha, de Coriolis, de Montépin, de Gueydan, de Castellane, de Champagny, de Savignac, de Vaubonne, de Choin, de La Touriette, de Vertrieu, de Saint-Germain, de Beaupré, de La Peyrouse, de Châteaubrun, de La Condamine, de Vaujours, de Courcelles, Ripert de Monclar, de Châteauneuf, de Séguiran, de Montgenet, de Villette, du Fougerais, de Portula, de Montjustin, du Châtellard, Noyelle, Gantheaume, Jean-Baptiste Portalis, Tharin, Courvoisier, de Serres, Albert de Rhodes, Montméjan, de Fumeron, Georges de Colgrave, de Fournel, de Camus, La Valette, de Réals, Champion de Cicé-Nilon et Cicé de Pontalier, Lascaris, de La Fay, Fabricio Caraffa, Mattei, Grimaldi, Jean Strozzi, Charles de Brignole, Visconti, Durazzo, Rospigliosi, Rezzonico, Jacques Belgrado, Nicolas et Jean

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