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gations générales appelées à donner de nouveaux chefs à la Société n'avaient eu qu'à constater les heureux effets d'une indissoluble alliance avec le Saint-Siége.

Michel-Ange Tamburini, après avoir gouverné l'Institut pendant vingt-six ans, était mort, le 28 février 1730, sans désigner de Vicaire. Le 7 mars les Profès nommè– rent à ces fonctions le Père François Retz, Assistant d'Allemagne, qui fixa au 15 novembre la seizième assemblée générale. On y remarquait les Pères Charles

six sous Oliva, une sous Charles de Noyelle, trois sous Gonzalès, cinq sous Tamburini, trois sous Retz. Plus d'une fois les guerres ou d'autres causes politiques s'opposérent à ces assemblées triennales; la dernière, qui se tint en 1749, était la quaran. tième. Vingt-six de ces Congrégations déciderent, à l'unanimité, qu'on ne devait pas provoquer l'Assemblée générale des Pères; dans huit, cette convocation ue réunit qu'un ou deux suffrages; dans quatre, elle ne fut différée que par une faible majorité. Deux Congrégations de Procureurs décrétèrent la générale sous Claude Aquaviva et sous Tyrse Gonzales. Nous avons fait connaître les motifs d'opposition mis en avant pour forcer la main à Aquaviva. Ceux qui déterminèrent Gonzalès à faire appel aux Profès ne sont pas connus; ils donnent cependant la clef de cette obéissance, servile selon les détracteurs de l'lustitut, et si digne aux yeux des hommes impartiaux.

Tyrse Gonzalès était Général depuis 1687. C'était l'époque où le probabilisme des théologiens de la Compagnie était mis en cause. Dans l'année 1691, le chef de l'Ordre publia, à Dillingen, son ouvrage De recto Usu Opinionum probabilium, Tous les assistants demandèrent que le livre fût supprimé, Gonzalès consentit à le corriger seulement. En 1693, ou devait nommer les députés à la Congrégation des Procureurs ; au mois d'avril, la province de Rome désigna son représentant. A la majorité de 33 voix contre 9, le Père Paul Segneri, l'un des plus éloquents adversaires des opinions soutenues par le Général, fut élu. Les autres provinces de la Société, Milan, Venise, Naples, Angleterre, Gallo-Belgique, Rhin inférieur et les cinq de l'assistance française suivirent l'exemple donné par Rome. Les Jésuites craignirent de voir les Jausénistes se faire une arme du livre de Gonzalès; ils l'attaquêrent avec une vivacité inexplicable dans des hommes qu'on nous représente sous l'œil de leur Généra! comme un cadavre ou comme un bâton entre les mains du vieillard. Le 19 novembre, ils se réunirent. Les suffrages se balancèrent tellement que le décret pour convoquer l'Assemblée générale fut rendu. Mais bientôt des difficultés s'élevèrent; il n'y avait qu'une demi-voix de majorité. Cette majorité mettait elle-même en doute si elle avait atteint son but et réalisé le plura medictate suffragia recommandé par les Constitutions. "Le cas n'était pas prévu, on en appela au Souverain Pontife, qui nomma une commission composée des cardinaux Panciattici, Albani, Carpegna, Mariscotti et Spada Le jugement de cette commission décida l'insuffisance de majorité, et la XIV Congrégation générale trancha la question en déclarant que la majorité devait au moins être de trois voix.

Cette opposition contre les doctrines théologiques de leur chef est un acte qui sert à démontrer l'indépendance des Jésuites même en face du Général de l'Institut; et si la Compagnie ne l'a pas renouvelée plus souvent, c'est que l'occasion ne s'en est jamais offerte.

Dubois, Martin Tramperinski, Jean Scotti, Antoine Çasati, Xavier Hallever, François de la Gorrée, François Sierra, Jérôme Santi, Louis La Guille, Xavier de la Grandville et Jean de Villafanne. Le 30 novembre Retz, qui réunissait tous les suffrages, obtint, au premier tour de scrutin, l'unanimité moins sa voix. Né à Prague en 1673, le Père avait successivement rempli avec distinction les principaux rectorats de la province de Bohême.

La Congrégation générale termina ses travaux le 13 février 1731. Elle porta trente-neuf décrets. Le trentetroisième interdit aux Jésuites auteurs le droit de traiter avec les libraires pour la publication de leurs œuvres sans une permission spéciale du Provincial. Dans son décret LXXXIV la septième Congrégation prohibait tous les actes qui pourraient avoir même l'apparence du négoce. Ce fut pour maintenir cette loi déjà ancienne qu'en 1731 un autre vint la corroborer.

D'un consentement unanime il avait été arrêté dans la précédente Assemblée générale (décret IX) que les écrivains de la Compagnie ne devaient pas répondre avec aigreur ou vivacité aux attaques de leurs adversaires. Les Profès déclaraient qu'une polémique passionnée était contraire à l'esprit de l'Institut. Dans leur quinzième décret ils renouvelèrent la défense primitive de la douzième Congrégation', et, à la veille des assauts dont la Société allait être victime, elle prémunit la charité du prêtre contre les emportements de l'écrivain. Il fut décidé que l'on chercherait à réprimer la facilité

Le Décret XIX de la douzième Congrégation est ainsi conçu : « S'il arrivait que quelqu'un des nôtres, de vive voix, par écrit ou de quelque autre manière que ce soit, blessât une personne quelconque étrangère à la Compagnie, et spécialement des religieux ou des grands, ou leur donnât un juste motif d'offense, d'abord que les supérieurs fassent d'exactes recherches contre le coupable, qu'ils le châtient avec la sévérité exigée par la justice, et que rien en cette matière ne demeure impuni. Ensuite qu'ils fassent en sorte que ceux qui auraient pu avec raison se croire lésés aient

que chacun avait peu à peu conquise de publier ses ouvrages. La censure préalable s'était affaiblie avec le temps: il fallait la rajeunir. L'Assemblée voulut que les censeurs, pour l'examen des manuscrits, fussent inconnus aux écrivains, et les écrivains à leurs juges. Ces derniers avaient ordre de donner leur avis sans respect humain, sans aucun égard pour les personnes, et le Provincial devait veiller à l'exécution des arrêts théologiques ou littéraires.

Retz venait dans un temps de calme, précurseur de la tempête. Il se laissa être heureux avec la Compagnie. Il fut l'ami de Clément XII et de Benoît XIV. Il obtint la canonisation de saint François Régis, et par une sage administration il contribua beaucoup à la prospérité de l'Ordre. Plusieurs colléges, des séminaires et des maisons de retraite furent fondés, et, quand, le 19 novembre 1750, il mourut, presque dans les bras de Benoît XIV, il laissa la Société plus florissante et plus vivace que jamais. Le Père Retz avait désigné pour Vicaire-Général Ignace Visconti, qui fixa la Congrégation au 21 juin 1751. Parmi les Profès qui y assistèrent on comptait Louis Centurioni, Léonard Tschiderer, Joseph de la Grandville, Pierre de Cespedès, Jean de Gusman, Claude Frey de Neuville, Antoine Timoni, Joseph de Andrada, Stanislas Popiel, Léonard des Plasses et Ignace de Sylveyra, tous Assistants ou Provinciaux d'Italie, d'Allemagne, de France, d'Espagne, de Portugal et de Pologne. Le 4 juillet Visconti fut élu Général. Issu d'une grande famille milanaise, ce Jésuite avait long-temps gouverné le plus promptement possible la satisfaction qui leur est due. Si jamais on réimprimait les livres contenant certaines choses dont quelqu'un peut se formaliser, qu'on le retranche entièrement. Enfin, de crainte que les supérieurs, que cela regarde, ne soient trop indulgents sur ce point, les consulteurs, tant locaux que provinciaux, sont tenus d'avertir les supérieurs médiats, si quelqu'un a commis une faute de cette nature, et de déclarer si on lui a imposé une pénitence ou non, et quelle pénitence.

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la province de Lombardie. Il était aimé du Souverain Pontife, et ses vertus ainsi que ses talents l'avaient rendu cher à l'Église; mais, après quelques années d'un fruc tueux généralat, Visconti mourut le 4 mai 1755.

En sa qualité de Vicaire, le Père Centurioni convoqua l'assemblée d'élection au 17 novembre. Quatre-vingtquatre Profès se réunirent à Rome. On distinguait dans leurs rangs les Pères Scotti, Antoine Vanossi, Louis Le Gallic, Laurent Ricci, Xavier Idiaquez, Thomas Dunin, Pascal de Mattéis, Gaspard Hoch, André Wagner, Mathurin Le Forestier, Salvador Ossorio, Antoine Cabral et Henri de Saint-Martin. Le 30 novembre Louis Centurioni fut élu. Il ne fit que languir au milieu de ses nombreuses occupations, et le 2 octobre 1757 la mort mit un terme à ses souffrances. Il avait nommé Vicaire le Père Jean-Antoine Timoni, qui convoqua pour le 8 mai 1758 la Congrégation générale. C'était la dixneuvième et la dernière qui se réunissait au Gésu. On distinguait parmi les Profès assemblés les Pères Garnier, de Maniaco, Philippe d'Elci, Ridolfi, Claude de Jame, Kosminski, Rota, Allanic, Rhomberg, Velasco, de Sylva, Adalbert Bystronowiski, Trigona, Lindner, Le Gallic, Ossorio, Juan de Gusman, Wagner et Pierre de Cespedès. Le 21 mai Laurent Ricci fut élu chef de l'Ordre.

Né à Florence le 2 août 1703, le Père appartenait à une illustre famille; mais les événements qui allaient se dérouler sous son généralat devaient donner à son nom un retentissement que sa piété et ses modestes vertus n'auraient jamais eu. Il ne possédait aucune des qualités propres à soutenir le combat désespéré qui s'engageait. Caractère dont la douceur approchait de la timidité, esprit cultivé, mais complétement étranger au jeu des passions humaines, il avait jusqu'alors vécu de cette vie

intérieure que les Jésuites s'arrangeaient au milieu du monde, et à l'âge de cinquante-cinq ans il se trouvait chargé du gouvernail de l'Institut. Ses mains étaient trop faibles pour le tenir en face des tempêtes amoncelées, Aquaviva ne les eût pas conjurées, Ricci devait se laisser emporter par elles sans résistance, La Congrégation générale pressentait des calamités prochaines, et dans son décret XI, en recommandant l'exécution des lois et des règles, elle ajoutait: « Que les supérieurs enjoignent expressément à ceux qu'ils gouvernent le soin des choses spirituelles, et qu'ils leur inculquent souvent que c'est de cette fidélité aux devoirs de la piété et de la Religion que dépendent la conservation et la prospérité de la Compagnie; car, Dieu le permettant ainsi pour des desseins cachés que nous ne pouvons qu'adorer, si nous devions être en butte aux adversités, le Seigneur n'abandonnera pas ceux qui lui demeureront attachés et unis intimement; et, tant que nous pourrons recourir à lui avec une âme pure et un cœur sincère, aucun autre appui ne nous sera nécessaire. "

Dans le secret de leur Congrégation, voilà les seules mesures qu'adoptent ces hommes dont le monde diplomatique semble prendre à tâche de redouter les intrigues, Les premiers éclairs de l'orage ont déjà brillé. Tout devient hostile à la Société de Jésus. Pour rompre cette coalition de haines, de cupidités ou de passions impies, les Jésuites n'ont recours qu'à la Foi et à la patience. Nous avons dit le résultat de cette lutte inégale en Portugal, en France et en Espagne. Les ministres et les cours de justice, les princes de la maison de Bourbon et les philosophes, ennemis de tous les cultes et de tous les trônes, ont jusqu'alors circonscrit le champ de bataille. Ils ont jugé, condamné, exilé et dépouillé les Pères de l'Institut

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