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fiècles d'ignorance, confervé dans des tems plus éclairés par indifférence ou par timidité, n'étoit en effet qu'une barrière honteufe, élevée entre la juftice & le crime. Plufieurs Princes s'étoient empreffés de l'abolir dans leurs Etats; elle exiftoit encore dans cette Capitale, où plufieurs églifes jouiffoient de ce droit, contre lequel la raifon & l'équité réclamoient depuis fi long-tems. S. 3. vient de le leur enlever; elle a permis d'arracher de ces églifes les malfaiteurs qui s'y étoient retirés, & qui avoient bâti dans l'intérieur des cellules où ils repofoient en paix, en bravant la fociété qu'ils avoient outragée, & les loix qui n'ofoient les punir.

Les brigauds, qui pendant quelquetems ont fait tant de dégats dans quelques Provinces, font enfin dispersés ; on en a arrêté quelques-uns qui ont donné le fignalenient des autres dont ils ont facilité la prife, & on fe flatte de les faifir tous. En poursuivant ces malheuon a furpris voleurs qu'on ne foupçonnoit pas, & qui à l'aide de fauffes clefs avoient volé poar plus de 30 mille écus Romains de bijoux & d'effets qu'ils avoient dépofés dans une maison qu'ils avoient louée à l'effet d'y cacher leurs vols.

reux,

3

Les Polonois établis dans cette Capitale ont fait des prières publiques dans leur églife de St-Staniflas, pour demander à Dieu l'heureux fuccès de la Diète générale qui va s'ouvrir à Varfovie.

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Un particulier, mordu par un chien enragé, avoit effayé vainement tous les remèdes anti-hydrophobiques que lui avoient confeillé les Médecins. La maladie fe déclara bientôt par les fymptômes les plus effrayans. Un de nos plus habiles Médecins fut mandé; il le trouva enchaîné & dans l'état le plus violent. Le Docteur fit faire avec une once fix gros d'onguent mercuriel, une friction au col, à la poitrine & fur l'abdomen du malade, qui eut quelques inftans après de fréquentes naufées, & vomit avec beaucoup d'efforts quantité de matieres fétides &

glutineufes. Cette évacuation parut le foulager. Le Médecin lui fit prendre alors 12 grains de camphre & autant de mufc, le tout délayé dans un verre d'eau, mêlée avec égale quantité de vin de Canarie; le lendemain on réitéra la friction; le vomissement fut plus fort que la première fois; bientôt tous les fymptômes d'hydrophobie difparurent ; on donna au malade pour appaifer la foif & les douleurs qu'il éprouvoit au gofier, de l'huile d'olive camphrée & un mucilage préparé ; & dans 15 jours il a été par faitement guéri «.

De LIVOURNE, les Septembre.

LE Grand-Duc eft parti pour Vienne le 30 du mois dernier ; Madame la Grande-Ducheffe, qui doit 'le fuivre, fe difpofe à partir au premier jour.

fi

Le 28 du mois dernier, il s'éleva un ouragan violent, qu'il brifa & fubmergea tous les bateaux de pêcheurs & les bâtimens marchands qui fe trouvoient fur la côte.

Selon les rapports de tous les Patrons de navire qui entrent dans ce port, les mers de Provence font couvertes d'Armateurs François, qui vifitent tous les bâtimens, & arrêtent ceux qui ont à bord des marchandises pour le compte des Anglois ; on s'attend à voir inceffamment dans la Méditerranée une escadre de cette dernière Nation, chargée de protéger son commerce, & de favorifer quelques opérations qu'on lui fuppofe. Il y a quelque tems qu'on parle d'une entreprife que les Anglois veulent, dit-on, faire fur l'ifle de Corfe; le foin qu'on a pris de mettre cette ifle en état de défense, & de fortifier tous les endroits par lefquels on pourroit y defcendre, sembleroit confirmer ce bruit, s'il étoit vraisemblable que dans la circonstance actuelle, les Anglois, qui ont tant d'ennemis, & font fi occupés de leur propre défense, puffent former des deffeins d'invasion.

Les lettes de Smyrne portent qu'on y eft enfin par

venu à fatisfaire le Lieutenant du Capitan Bacha; qui content des préfens qu'il a reçus, & des 100,000 écus au lion que Cara-Ofman-Oglou lui a fait payer, s'eft éloigné avec fon efcadre, qui auroit pu porter le fléau de la pefte dans la ville, toujours affligée par des tremblemens de terre. » Depuis le 23 du mois dernier, on a encore éprouvé plufieurs fecouffes; 2 le 24, une le 25, 2 le 26, une le 27, & une fucceffivement le 2 & le 4. Comme la frayeur que ce phénomène terrible a caufée n'eft pas encore diffipée, les habitans répandus dans les campagnes, où ils habitent fous des tentes, n'osent retourner dans leurs maifons, qu'ils craignent à chaque inftant de voir écrouler fur eux. La plupart ont été tellement endommagées, qu'on ne peut y rentrer fans les rétablir, & le prix exceffif des falaires & des matériaux fait que peu de particuliers font en état de faire ces répara

tions cc.

Selon les dernières lettres de Barbarie, les Confuls Européens mandés par le Roi de Maroc à Tanger, y ont déja obtenu une audience; mais le Prince ne leur a point encore expliqué les raifons pour lefquelles il les a fait venir. Samuel Zumbel, ci-devant fon premier Miniftre, n'a point encore obtenu la permiffion de reparoître devant lui; mais on croit que fa difgrace ne fera pas de longue durée ; on l'employe toutes les fois qu'on a une lettre d'Europe à lire ou à répondre ; & le befoin qu'on a de fes fervices, eft un titre qui tôt ou tard doit le faire rentrér en grace. Les troubles renaiffent journellement dans les Etats de Maroc; le Prince Mulei-Jezir, l'un des fils du Roi, qui paffa il y a deux mois chez les Brebes, dans le deffein de les ramener à l'obéiffance qu'ils doivent à fon pere, donne aujourd'hui des inquiétu des; comme il a été élevé parmi les troupes, & qu'il a les qualités militaires dont les peuples portés à l'indépendance font le plus de cas, on paroît craindre qu'il n'ait été engagé à se fixer parmi ces peuples,

defcendans des tribus qui ont habité les Mauritanies avant l'invafion des Arábes. Le Roi lui a envoyé Mulei-Meimon, un autre de fes fils, à la tête de quelques troupes pour l'engager à revenir, ou pour l'y forcer.

ANGLETERRE.

De LONDRES, le 20 Septembre.

Les dernières nouvelles reçues de l'Amérique dont on faifoit tant de bruit, pendant qu'on ne fai-foit que les deviner, ont beaucoup perdu de leur -importance depuis que la Cour les a publiées; elle ne les a pas jugées dignes de faire le fujet d'une gazette extraordinaire; elle s'eft contentée de faire imprimer dans sa gazette ordinaire quelques extraits de 3 lettres de l'Amiral Howe. Dans la première, en date du 18 Juillet, il repréfente le Comte d'Eftaing confervant fa pofition devant Shandy - Hook, & ayant intercepté ou 10 petits bâtimens deftinés pour New Yorck, ainfi qu'une chaloupe armée & une des alleges à bombes, appartenant à l'efcadre. Dans la feconde, en date du 26, il apprend à l'Amirauté que le Comte d'Estaing leva l'ancre le 22 au matin, & fit voile ayant le vent à l'eft; il fut fuiyi par les chaloupes que l'Amiral avoit ftationnées près de lui, & qui le quittèrent le 23 à la hauteur de la Delaware, à 30 lieues de terre, ferrant le vent à l'eft, & l'armure à bas bard. Le tems ayant été trèsfavorable pendant les trois derniers jours pour tenter de forcer l'entrée du port, & l'efcadre de Toulon ne fe montrant plus fur cette partie de côte, il en conclut que le Commandant François avoit abandonné le deffein qu'on difoit qu'il avoit. La 3 lettre eft du 31 Juillet. L'Amiral n'ayant point eu d'ocAcafion de faire partir les premieres, ajoute qu'il lui eft arrivé d'Halifax 3 vaiffeaux, le Centurion, de so cauons, le Raifonnable de 64', & le Cornwall

de 74.» Le Capitaine Edwards qui commande le der nier continue l'Amiral, avoit été féparé de l'efcadre du Vice-Amiral Byron par un coup de vent fubit & violent le 3 Juillet, à la lat. de 48 d. 53 m., & à la longit. de 31 d. 16 m. Comme depuis ce tems il ne nous eft parvenu aucune nouvelle du Vice-Amiral, je me prépare à mettre immédiatement en mer, avec les forces raffemblées dans ce port pour aller chercher l'efcadre Françoife, qu'on fuppofoit, lorfqu'on l'a vue la dernière fois, le 28, faire route vers Rhode-Inland ".

l'en

On ne conçoit pas tout-à-fait ici comment l'Amiral Howe peut fe difpofer à chercher avec 9 vaiffeaux de ligne une efcadre auffi fupérieure que la Françoife, & fi bien armée, dont toutes les nouvelles particulières nous apprennent que les équipages font en bonne fanté, n'ayant pas perdu plus de 6 hommes depuis leur départ d'Europe, & n'ayant pas plus de 6 malades dans le moment où elle a quitté Shandy-Hoock. On demande fi l'éloignement de M. d'Estaing n'est pas un piége qu'il tend à l'Amiral Howe, pour gager à fortir de fa retraite. Son départ de NewYorck ne feroit-il pas funefte au Général Clinton, dont l'armée ne reçoit des vivres que de la flotté, & pourroit offrir une victoire aifée au Général Washington? On oppose à ces réflexions ce paffage de la lettre du Général Clinton. » Plufieurs circonstances ont paru'indiquer pendant quelques jours l'intention. d'une attaque générale contre cette place, de concert avec la flotte Françoife; mais comme elle a quitté la ftation de Shandy - Hoock, & que Washington a renforcé Sulvan, il eft plus que probable qu'ils ont choifi Rode-Island pour l'objet de leurs deffeins. Cependant comme cette place a été renforcée par le Général-Major Prefcott, avec s bataillons, & que le Général-Major Pigot, au moyen du fecours effidonné la marine, a eu le tems de cace que lui a mettre fes défenses du côté de la mer en bon état

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