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compagnée de Mgr. le Comte d'Artois, s'étoit rendue à Fontainebleau, où elle a couché une nuit.

༈,

Le 4, M. de la Michodière, ancien Prevôt des Marchands de Paris, & Confeiller d'Etat, & M. d'Ormeffon, eurent l'honneur d'être préfentés au Roi par M. le Garde des Sceaux, & de faire leurs remerciemens, le premier pour la place de Confeiller d'honneur du Parlement de Paris, vacante par la mort de M. de la Michodière fon coufin, & le fecond pour celle de Confeiller d'Etat, vacante par la mort de M. Olivier de Senozan. Le même jour, la Comteffe de Poleftan, à qui le Roi a accordé un brevet de Dame, & la Vicomteffe de Monteil furent préfentées à LL, MM. & à la Famille Royale, l'une par la Comteffe Jules de Polignac, & l'autre par la Comteffe de Bourbon Buffet. Le même jour, le Marquis d'Aubeterre prit congé de LL. MM. & de la Famille Royale, pour se rendre à l'ouverture des Etats de Bretagne.

MM. Née & Mafquelier, Graveurs, ont eu l'honneur de préfenter à LL. MM. & à la Fa mille Royale, la vingtième livraison des Tableaux Pittorefques, Phyfiques, Hiftoriques. Moraux, Politiques & Littéraires de la Suiffe.

De PARIS, le 10 Octobre,

ON affure qu'on n'a point de nouvelles de M. de Guichen depuis qu'il eft forti avec quatre vaif feaux de ligne & trois frégates, pour croifer à la hauteur de la Manche, en attendant que M. le Comte d'Orvilliers forte de nouveau de Breft à la tête de fon efcadre; celui-ci fait tous les préparatifs de fon départ qui, dit-on, a été fixé au 17 de ce mois. La frégate le Fox que M. le Vicomte de Beaumont a amenée dans le port, après un combat glorieux, eft la même qui fut prife l'année dernière par les Américains fur les

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bancs de Terre-Neuve, & qui fut reprife enfuite par le Capitaine Collier : elle étoit alors commandée par M. Foteringham. M. de Sartine ayant rendu compte au Roi du combat que M. le Vicomte de Beaumont livra le 11 de ce mois à cette frégate, qui faifoit l'avant-garde de la flotte Angloife qu'on n'a point rencontrée, S. M. a bien voulu donner à cet Officier l'af furance du commandement d'un de fes vaiffeaux de ligne, & des témoignages de fa fatisfaction aux Officiers qui l'ont fecondé ; elle a en mêmetems pourvu au fort des femmes & des enfans de ceux qui ont été tués & qui ne font qu'au nombre de 4, & des récompenfes aux bleffés qui font au nombre de 15.

Les lettres de Breft portent que la frégate l'Oiseau commandée par M. de Kergarion- Locmaria a pris une frégate Angloife & l'a conduite à Bordeaux. M. le Comte d'Orvilliers en revenant en a amené deux que fes frégates avoient prifes pendant la campagne. M. de Boncamp, commandant l' Aigrette, s'eft emparé d'un corfaire qui inquiétoit beaucoup le commerce de cette Ville, plus par la fupériorité dé fa marche que par le nombre & le calibre de fes canons. Un vaiffeau venant de la Virginie & arrivé à Painboeuf dans la riviere de Nantes, a rapporté qu'il avoit rencontré le Ranger vaiffeau Américain & les deux frégates Américaines, forties de Breft en même tems que l'armée, qui efcortoient un grand nombre de vaiffeaux Anglois qu'ils avoient pris.

Le Céfar, armateur de 24 canons, équipé à Toulon, a conduit dernièrement dans ce port une prife évaluée à 150,000 liv. Selon des lettres de Marseille, l'efcadre de M. de Fabry a fait celle de 3 vaiffeaux plus richement chargés encore, puifqu'on évalue leurs cargaifons å 3 millions; s'il faut s'en rapporter aux mêmes

lettres, de malheur qui a défolé Smyrne a eu des influences fâcheufes pour cette Ville; les Négocians de Marfeille perdent, dit-on, plu fieurs millions dans ce défaftre.

Le navire le Rufé, écrit-on du Havre, forti de ce port pour aller en courfe le 17 du mois dernier à 7 heures du matin, rencontra à 10 une frégate Angloife venant de Madras il paffa une heure à quelque distance occupé à l'examiner: étonné de voir cette frégate continuer fa route fans lui donner chaffe, quoiqu'elle l'eût apperçu, il s'approcha davantage, la joignit & fauta à l'abordage; le Capitaine Anglois fut furpris, parce qu'il ignoroit que les hoftilités entre la France & l'Angleterre avoient commencé fur mer. L'armateur fe rendit maître de cette frégate fans combat & la conduifit auffi-tôt au port: elle eft percée pour 20 canons; mais on en avoit réduit l'artillerie à 6 pièces pour laiffer plus d'espace pour les mar chandifes; la cargaifon eft très riche: on ne l'eftime pas moins de 2 millions, & peut-être vaut-elle davantage, parce que la guerre a dû augmenter le prix des marchandifes de l'Inde «<

La Philippine, vaiffeau de 550 tonneaux, arrivé le 11 du mois dernier à l'Orient, a allnoncé qu'elle étoit fuivie par lá Ferme & le Bengale, partis avec elle de Bengale le 11 du mois dernier. On efpère qu'ils arriveront auffi heureufement. Le Fitz-James n'a pas eu ce bon heur; ce vaiffeau venant de la Chine & richement chargé a été pris par les Anglois.

Le 16 Septembre, écrit-on de Bordeaux le Philippe parti du Cap le 22 Juillet, fous l'ef corte de la frégate du Roi le Triton, eft arrivé dans ce port; il faifoit partie d'une flotille de 12 navires partis le même jour, & dont deux, qui font la Nourrice, & le Favori, ont péri fur les Caïques, ainfi que la frégate. En arrivang

fur nos atterrages, il s'eft battu contre un corfaire de 12 canons & a eu 2 hommes bleffés. Nous apprenons par cette voie que l'Ile de St.-Domingue eft abondaminent fournie de toute forte de provifions, & qu'elle pourroit fervir de magafin au reste de l'Amérique, fi les frégates Angloifes, qui couvrent ces parages, n'y troubloient le pas commerce. Dans les nôtres les navires qui ne font pas d'une certaine force, courent auffi de grands dangers, parce que toutes nos mers fourmillent de corfaires Anglois; auffi notre place offre-t-elle d'armer tous les bâtimens qui font dans ce port, & elle demande au Miniftre une escorte pour aller en Améri que & en revenir; 2 frégates tous les so jours ou tous les 2 mois, fuffiroient pour la sûreté de notre commerce, & quand même il offriroit au Roi un indult, comme cela fe pratiqua dans la dernière guerre, cette redevance feroit bien compenfée & au-delà par la diminution du prix des affurances. Les fucres baiffent un peu de prix, quoique la mer ne foit pas libre, & on en donne plufieurs raifons affez plaufibles. 1o. Nous en avons beaucoup, parce que les envois ont été preffés. 20. les bâtimens neutres étant attaqués par les Anglois & pris par eux lorfqu'ils font chargés de marchandifes venant de nos poffeffions, fe hafardent peu à venir en prendre chez nous. 39. Les Anglois nous ont fait beaucoup de prifes, dont ils vont vendre eux-mêmes les cargaifons dans le Nord. 4o. Ils ont tiré euxmêmes beaucoup de fucre de leurs Ifles. ço. Enfin, il paroît qu'on croit affez généralement que la guerre ne fera pas de longue durée «.

Il ne reste plus fur le chantier à Brest, que l'Annibal, vaiffeau de 74 canons; on y travaille au radoub des vaiffeaux les fix Corps, la Ville de Paris, le Citoyen, le Diligent, le Prothée, &c. On va mettre fur le chantier, à Rochefort, trois vaiffeaux de 74 canons, quit

feront lancés à l'eau dans le mois d'Avril prochain.

Les deux camps affemblés, l'un dans la plaine de Saint-Gabriel, en Normandie, l'autre à Paramé, en Bretagne, ont attiré beaucoup de monde; l'affluence a fur-tour été confidérable au premier, commandé par M. le Maréchal de Broglie, & y a rendu les vivres fort chers. M. le Maréchal y a fait exécuter tous les exercices nouveaux, & obferver la plus exacte difcipline, telle qu'elle le feroit en temps de guerre, d'après le Règlement pour l'exercice de l'Infanterie en campagne : comme tout eft effentiel pour affurer le fuccès de ce fervice ce Règlement entre dans les plus grands détails: à l'avenir on exercera de tems en temps les foldats à faire plufieurs lieues chargés de leurs havrefacs, de leurs armes & uftenciles de toute espèce, afin qu'ils s'accoutument à les porter en campagne. On lit au titre 11 de l'inftruction particulière, pour tout Officier commandant un pofte ou lieu fermé: » Si l'ennemi lui a coupé la retraite & qu'il ne puiffe plus fe fauver ni compter fur aucun fecours, il ne capitulera qu'à une des extrémités fuivantes : de n'avoir plus de munitions, de manquer de vivres, après avoir réduit la nourriture du Soldat & fouffert quelque tems la faim & la foif, & enfin d'avoir perdu la plus grande partie de fon monde ; il obfervera toutes fois qu'il n'y a que deux formes de capitulation dont on ne peut s'écarter, l'une d'obtenir les honneurs de la guerre, l'autre de fe rendre prifonnier de guerre, condition qu'il n'acceptera qu'à l'extrémité; toute autre capitulation, comme de ne pas fervir pendant la guerre ou dans un lieu déterminé, ne pouvant jamais être admife pour fa juftification.

Au titre 26 de l'Inftruction, pour les jours

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