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une belle idée par ces paroles, gravées fur fon tombeau, placé dans l'Eglife de Sens, au-deffous de celui du Dauphin: Hùc ufque luctus meus. Ces paroles font une digne réponfe à celles que l'on trouva écrites fur le livre de prières du Dauphin : » Mon Dieu,

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défendez de votre épée, protégez de votre » bouclier le Comte Félix du Muy afin que fi jamais vous me faites porter le pefant fardeau de la Couronne, il puiffe me foutenir par fa vertu, fes leçons & fes » exemples. "

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Ce Prince dit un jour à fes Courtifans. » Tous les hommes font foibles, les Princes plus que les autres. Si jamais j'ai le malheur » de régner, les chofes n'iront pas bien les trois premières années; mais le Chevalier » du Muy eft ferme, il me corrigera ainfi

» que vous: «

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Le Maréchal du Muy écrivit à Louis XV qui l'appeloit au Ministère » Je n'ai ja» mais eu l'honneur de vivre dans la fociété particulière de votre Majefté, par confé»quent je n'ai jamais été dans le cas de me plier à beaucoup d'ufages que je regarde » comme des devoirs pour ceux qui la for»ment. A mon âge on ne change point fa » manière de vivre. Mon caractère inflexible » transformeroit bientôt en blâme & en hai» ne ce cri favorable du public, dont votre Majefté a la bonté de s'appercevoir. On

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» me feroit perdre fes bonnes graces, & j'en » ferois inconfolable. Je la prie de choisir » un Sujet plus capable que moi. « Il eft rare fans doute que les Rois reçoivent de pareilles Lettres & de pareils refus.

Un moment avant qu'on lui fit l'opéraration de la pierre: depuis trente-huit ans dit-il, je ne me fuis pas couché une feule fois fans être prêt de paroître devant Dieu.

Éloge de Baluze, prononcé avant la distribution des Prix du Collège Royal de Limoges, le 22 Août 1777; par M. l'Abbé Vitrac, Profeffeur d'Humanités. A Limoges, chez Barbou, Imprimeur du Roi.

Cet Eloge n'a point été fait pour une Académie; mais c'eft encore une occafion de remarquer la prétention mal placée d'employer de l'éloquence où il n'en faut point. Baluze étoit un favant infatigable, un profond Bibliographe. Nul homme peut-être n'a fait un plus grand nombre d'Editions de Livres utiles, & ne les a enrichis de meilleurs Commentaires. Nous lui devons entre autres celle des Capitulaires des Rois Francs. Il a fait l'Hiftoire de la Ville de Tulle, où il étoit né, en 3 vol. in - 4°., & il auroit pu la faire plus courte; fes travaux font très-eftimables; il a des droits fans doute à la reconnoiffance de tous les hom

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mes ftudieux; mais en avoit-il à un Eloge public? L'Univerfité de Paris propofa, il a quelques années, pour fujet du Prix d'Eloquence latine: Quales viri in argumenta laudationum publicarum proponendi fint. Cette queftion, bien traitée, pourroit renfermer d'excellentes leçons.

SCIENCES ET ARTS..

LETTRE de M. de MARQUE, Docteur en Médecine, & de la Société Royale de Médecine; aux Auteurs du Journal de Paris.

MONSIEUR,

Il y a long-temps que l'alkali volatil a joué, pour la première fois, un très-grand rôle ; mais jamais il n'en a joué un plus brillant que de nos jours car combien d'effets falutaires & pernicieux ne produit-il pas, ou ne lui fait-on pas produire ! Votre Journal, Meffieurs, m'offre une nouvelle preuve de ce que je dis, des expériences faites par M. Cadet le jeune, qui tendent à démontrer l'efficacité du fel alkali volatil, pour la deftruction des fourmis. Il est vrai que l'explication que M. Cadet donne de la manière d'agir de ce fel antifourmineux, m'a paru un peu hafardée. Non-feulement je me fuis fouvenu que M. l'Abbé Fontana, phyficien fort connu, & dont le témoignage l'emporte fur MM. Croh... Brog.........

Des... Dem.... avoit révoqué en doute la préfence de l'acide dans les Fourmis, je crus encore que la feule vapeur de l'alkali volatil, avoit pu faire périr les Fourmis enfermées dans le ballon, comme on les étouffe dans les fourmillières, par exemple, avec la vapeur du foufre. Mais on réfifte difficilement aux découvertes de M. Cadet le jeune, & les recherches qu'il vient de faire dans les latrines avec M. Parmentier, m'ont donné la plus grande confiance aux expériences qu'il avoit faites devant plufieurs Apothicaires, auxquels ces forres de matières appartiennent. J'adoptai le fait & l'explication, en m'interdifant toute réflexion ultérieure. Je fis très-bien, Meffieurs, puifque M. le Franc, Médecin, a démérité ce titre, depuis qu'il s'eft avifé de contredire M. Cadet le jeune, & que M. l'Abbé Fontana, traité jufqu'à préfent avec la confidération d'un Savant diftingué, eft mis par M. notre Analyfeur, à la fuite de tous les Apothicaires de Paris, connus ou à connoître. J'ai retiré depuis un très-grand avantage de ma foumiffion, & c'eft pour que vous le publiez, que j'ai

l'honneur de vous écrire.

Premièrement, j'ai expliqué par ce moyen, un phénomène raconté dans votre même Journal, vraifemblablement par M. Cadet le jeune, & qui préfente une fingularité de fait.

Près de vingt milliers de moineaux, à Étampes, paroiffoient en fureté dans une aunaye parfaitement abritée; malgré la perfection de cet abri, le vent s'y fit fentit avec tant de violence, qu'ils furent jetés à terre fur une herbe d'un pied de hauteur, trèsmouillée, & périrent tous. Ce phénomène a paru furprenant à bien des perfonnes; or voici comment je l'explique tout naturellement, par le moyen de l'alkali volatil. i

Ces moineaux avoient dirigé leur vol vers le cimetière de la ville; peut-être s'en exhaloit-il alors

beaucoup d'alkali volatil; car un cimetière eft un lieu de putréfaction, une grande latrine. Peut-être encore l'ouragan agitant l'air en tourbillon, format-il une espèce de voûte, un ballon, au-dessus des petites gorges des vallées qui avoifinent ce cimetière, & y renferma l'alkali volatil exhalé: voilà donc les oifeaux pris dans ce grand ballon, comme les fourmis dans le petit ballon de M. Cadet le jeune. Refte à favoir s'il y a un acide prédominant dans les oiseaux: oui, fans doute, qu'il y en a un, car ils fe nourriffent de végétaux comme les fourmis, & même de fourmis ; & quand M. l'Abbé Fontana affureroit le contraire, je ne puis fur ce point, me diftraire de l'opinion de M. Cadet le jeune, bien entendu toujours; car l'ancien, celui de la rue SaintHonoré, n'eft pas Chymifte affez pour faifir cette nouvelle théorie. Quoi qu'il en foit, voilà une explication qui me paroît très - vraisemblable; à la vérité, je mets le vent en jeu pour réfoudre le problême; mais que fait-on s'il n'est pas entré peut-être autant de vent dans l'explication de M. Cadet, que dans la mienne?

Ce n'eft pas tout: comme une vérité mène à l'autre, j'ai deviné la vertu polycreste de ce sel alkali volatil qui reffufcite les hommes & tue les fourmis; cela m'a fait mieux voir l'énorme diftance qu'il y avoit d'une fourmi à un homme, & combien il y avoit à gagner fur le débit du fel alkali volatil, dont la vente a été indiquée dans votre Journal, chez M. Cadet le jeune, rue Saint-Antoine, à l'occafion des expériences anti-asphyxiques de M. Sage, qui, malheureusement, ont été un peu contredites par M. Bucquet, & qui, j'espère, le feront moins pourtant, que celles qu'il a préfentées à l'Académie des Sciences, fur l'or qu'il dit avoir tiré des végétaux.

Enfin, cette feconde réflexion m'a mené à une conjecture très-importante pour l'agriculture, & qui

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