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tre nom, vos exploits, peut-être vos crimes, érigés en vertus & gravés fur le » marbre & fur l'airain, vous fauveront-ils pendant long-temps de l'oubli des hom» mes. Il ne reftoit de vous que des cen. dres; mais c'étoient les cendres d'un Roi, » d'un Grand de la terre, cendres connues pour telles, & tandis que dura cette frivole diftinction, s'il avoit plû à Dieu de » les ranimer, vos premiers regards au» roient encore vu des hommes tout prêts » à tomber à vos genoux. Vous ne le ver»rez plus, parce que Dieu a pris foin d'ef

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facer jufqu'aux moindres veftiges de vo»tre grandeur paffée. Rois fans fceptre & » fans diadême; Grands du monde, dépouillés de toutes les marques de votre dignité; Riches qui, après avoir dormi le » fommeil de la mort, vous trouverez les »mains vuides, tous vos titres font allés fe perdre, s'anéantir dans cette humiliante qualité de morts qui vous confond avec la » foule la plus obfcure: Surgite mortui.»

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Oraison funèbre d'Éminentissime & Révérendiffime Seigneur Charles-Antoine de la Roche-Aymond, Archevêque de Reims, Légat né du Saint-Siége, Primat de la Gaule Belgique, Cardinal de la Sainte Eglife Romaine, premier Pair & Grand Aumônier de France, & Miniftre de la 15 Octobre 1778. H

Feuille des Bénéfices, Abbé Commendataire des Abbayes de Saint Germain des Prés, & de la Sainte-Trinité de Fécamp, prononcée dans l'Eglife de Reims le premier Avril 1778, par Meffire PierreJofeph Perreau, Evêque de Triconie. A Reims, chez P. N. A. Pierard, Imprimeur de l'Univerfité, parvis NotreDame.

L'Orateur établit fon difcours fur cette divifion il a juftifié la confiance de fon Prince par fes fervices, & il a honoré l'Epifcopat par fes vertus. Il s'étend principalement fur la bienfaifance du Grand Aumônier, qui juftifioit fi bien ce titre par fes actions. Ce morceau, que nous citerons, fuffira pour faire connoître le ftyle intéreffant & noble de cette Oraifon funèbre.

Ecoutez, Ifraël ! Élevez vos voix, peuples » de cette contrée, qui avez été l'objet de »fes libéralités pieufes; & vous, Miniftres » fidèles qui en avez été les inftrumens, » racontez-nous s'il réfervoit les tréfors de

cette Eglife à d'autres qu'à fes enfans in» fortunés. Où font les néceffités fecrettes » qu'il a découvertes, fans les avoir foulagées? Interrogez les familles entières dont il a foutenu l'existence; les jeunes perfonnes qu'il a fauvées de Babylone, » pour mettre leur innocence fous la fauve

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garde du temple; les Miniftres qu'il a » fait élever pour l'Eglife, dont les talens, » fans lui, euffent été perdus pour fa gloire, » parce qu'ils étoient enfouis, dans la pau»vreté dont il les a tirés. Quelles font les » conditions qui ne fe font pas reffenties » de fes bienfaits? Si la vertu ne rougif» foit pas dés befoins, depuis que le » monde corrompu par le luxe a fait un »vice de la pauvreté, j'attefterois ici la

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nobleffe indigente qu'il a foutenue dans » la carrière des armes : mais je puis par»ler hautement des arts qu'il a encouragés, » & des moyens de fubfiftance qu'il a ouverts. » aux citoyens abandonnés, en leur facilirant l'apprentiffage des arts. Enfin, mes frères, » qu'a-t-il laiffé à la terre, des tréfors de l'Eglife? Il a rendu la dot de l'épouse, les pauvres de Jefus-Chrift ont partagé » les reftes médiocres de fes épargnes.

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Oraifon funèbre d'Illuftriffime & Révérendiffime Seigneur Monfeigneur Charles de Broglie, Evêque, Comte de Noyon, Pair de France, défigné Cardinal de la fainte Eglife Romaine, prononcée dans l'Eglife Cathédrale de Noyon, le 7 du mois de Juillet 1778, par Meffire JeanBaptifte Charles- Marie de Beauvais, Évêque de Senez, Chanoine Honoraire de l'Eglife Cathédrale de Noyon, & ci

devant Vicaire - Général de ce Diocèfe. A Noyon, de l'Imprimerie de Jean Fréderic Devin, Imprimeur & Libraire de Monfeigneur l'Evêque, & fe vend à Paris, chez Mérigot le jeune, quai des Auguftins. Prix liv. 4' fols.

En oubliant que c'eft ici l'éloge d'un grand Seigneur & d'un homme très-aimable, & que c'eft l'ouvrage d'unPrélat connu par de grands fuccès oratoires, on ne peut s'empêcher de remarquer & d'admirer ce genre d'éloquence le plus voifin de la nature qu'on ait vu dans notre fiècle, & de féliciter la mémoire de feu M. de Noyon, qui a fu choifir de tels amis & mériter un tel éloge. C'eft un monument immortel de piété & d'amitié; & peut-être que depuis les Dialogues de Saint Chrifoftôme avec fon ami. Bazile, l'éloquence eccléfiaftique n'a pas offert un pareil modèle d'une amitié facerdotale. Ce n'eft point le ton de Boffuet: il n'a pas eu à célébrer d'Évêque ni d'ami. Ce feroit plutôt celui de Fénélon; mais M. de Beauvais nous offre l'idée d'une nature plus inculte & plus franche. que celle de Fénélon lui-même; fi ce n'eft peut-être dans fon beau, difcours à l'Electeur de Trèves, & dans quelques-unes de fes lettres à fon bon Duc (de Beauvilliers), où fon ame s'épanche avec un fi aimable abandon.

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Hâtons-nous de citer quelques traits de cet éloge, pendant lequel on n'a ceffé, de pleuter Doleo fuper te frater mi Jonatha, decore nimis amabilis. O mon refpectable »ami,ômon aimable frère, frater mi, qu'il me foit permis de vous appeler de >>ce tendre nom; l'amitié avoit rempli l'in» tervalle qui nous féparoit. Frater mi de» core nimis amabilis. Ce n'eft, point à » une ombre vaine que j'adreffe mes foupirs. » Hélas! mes yeux ne vous voyent plus; » mais ma raifon & ma foi m'allurent que » vous vivez toujours dans une ame im» mortelle; mais je puis croire qu'en ce

» moment vous nous voyez, vous nous en

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» tendez, & que votre ame eft comme préfente à vos obsèques. Regardez les perfonnes qui vous furent les plus chères raffemblées autour de votre fépulcre; » recevez les hommages & les larmes que » nous vous offrons en préfence de votre peuple. O vous, dans qui j'exiftois plus que dans moi même; vous dont la gloire » & la vertu devoient faire le bonheur de » ma vie ! O vous qui m'avez donné jufqu'à la fin des témoignages fi touchans » d'affection vous que j'aimois comme David aimoit Jonathas, comme une mère. » aime fon fils unique..... Un éloge funè» bre! Étoit-ce là le monument que je devois

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