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lui

feigné l'art de lancer les flèches, & jamais un dard a-t'il atteint fon but qu'il n'en ait dirigé l'effor? N'eft-ce pas qui nous a enfeigné le langage des dieux, & jamais avons nous fait un vers heureux, qu'Apollon ne nous l'ait infpiré ? N'est-ce pas lui qui apprit à Efculape cet art fi avantageux à l'humanité; l'art de guérir les maladies, & de repousser la mort? N'eft pas enfin à fa prudence que Jupiter a confié le fecret de l'avenir ? & que deviendrions nous, miférables mortels, fi fes oracles venoient à fe taire?

Interrogeons ces bergers : « Quelle eft » la divinité que vous adorez? Apollon » nous répondronr ils. Apollon fut Pal»teur. Le fleuve Amphrife l'a vu, con» duifant fur fes rives fleuries, les nombreux troupeaux d'Admète. Grâces, grâces lui foient rendues, nous ajouteront ils. L'ardente canicule avoit defféché nos prairies, nos chèvres étoient stériles, nos Brebis languiffantes. Apollon à jeté fur nous un regard de bienveil » lance, & voilà qu'une douce rofée » a fait reverdir nos paturages; nos chè vres font pleines, nos geniffes regorgent de lait, & chaque brebis voit bondir autour d'elle deux tendres agneaux qu'elle allaite. n

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Le culte d'Apollon n'eft pas moins établi dans les cités qu'au village. Ce dieu se plait à en voir élever de nouvelles & louvent fes mains divines en ont jeté les premiers fondemens. L'autel & le temple de Délos font des jeux de fon enfance. Diane gardoit avec complaifance chaque têtedes victimes infortunées quelle immoloit à fes plaifirs. Apollon décou vre ce dépôt & le ravit à fa fœur. Il n'avoit pas encore atteint fon quatrième printems! cependant il détache avec foin de ces têtes les cornes qui en font la parure; il les affemble, les unit, & de ce tiffu merveilleux fort bientôt cet autel célèbre où il rend encore aujourd'hui fes oracles; au tour de cet autel d'autres cornes décrivent un circuit fpacieux; & voilà le premier jet de la construction d'un temple, dont vous admirez tous le deffin élégant & les juftes proportions fans avoir jufqu'ici reconnu l'architecte.

Et ce beau Ciel fous lequel nous vivons & ces riches campagnes, ces plaines fertiles au milieu defquelles Battus a fondé Cyrène, les auroit- il pû découvrir file dieu n'eût conduit fes pas? Déjà le foleil avoit fourni deux fois fa carrière depuis que nos ayeux avoient abandonné

leur ingrate patrie. Déjà épuifés par une courfe infructueufe, ils commençoient à douter de la parole d'Apollon. « Où eft» elle, s'écrioient ils, cette terre promise » à nos recherches? Où la trouverons-nous » cette Lybie, dont les oracles nous ont » affuré la poffeffion? O Battus ! que de» viendra cette glorieufe fucceffion de » Rois qui doit fortir de ton fang! Apol» lon nous auroit-il trompés?

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Et ils retomboient dans un fombre défefpoir." Non, non, difent-ils un moment après; la parole des dieux eft facrée » leurs fermens infaillibles. Marchons... » Un corbeau paroît dans ce défert aride! » il plane fur nos têtes!il s'abat au milieu » de nous! heureux augure! ah! fans dou»te, c'eft Apollon qui nous l'envoie »... Ils le fuivent en filence, & découvrent bientôt cette terre defirée où ils doivent s'établir.

O notre bienfaiteur! Gi tu es adoré à Delphes fous le nom d'Apollon Delphien, fi les habitans de Claros t'appellent Clarien, Cyrène eft ma patrie; permetsmoi de t'invoquer fous un nom qui m'eft fi cher. O Cyrénéen ! ton culte étoit connu à Sparte long-tems avant qu'un fils d'Edipe t'apportât à Thérès. Notre père

Battus t'a transporté à Cyrène. Jette les yeux fur ce temple fuperbe que fa reconnoiffance à élevé en ton honneur. Daigne honorer par ta préfence ces fêtes folemnelles que tous les ans nous célébrons en mémoire de tes bienfaits; & puiffe le fang de tant de victimes qui coule inceffamment fur tes autels, attirer fur nous ta protection & tes bontés!

O Cyrénéen! nous chargeons tes autels de fleurs que nous donne le Printems. Dès qu'une douce rofée fait éclore le Narciffe, dès que la rofe nouvelle s'ouvre aux baifers du Zéphyre, nous en formons des guirlandes pour orner ta tête augufte: l'hiver, nous couronnons ta ftatue de fafran; mais que font ces hommages ftériles auprès de ce que nous te devons! & que ce feu qui brûle fans ceffe devant toi, ce feu que nos foins empêchent de jamais s'éteindre, eft une bien foible image de l'amour qui consume nos cœurs!

Dans tous les tems Apollon a reçu nos hommages avec complaifance, & dès l'origine de nos fêtes, les danfes gue rières de nos bons ayeux avoient fu toucher fon cœur. Un jour qu'ils célébroient ces fêtes avec leurs tranfports accoutumés, Apollon, fixé par l'Amour auprès

VERS à une Dame qui a fait présent à l'Auteur d'un naud d'épée, fans fe faire connoître.

Dois-je à l'amour ou bien à l'amitiề

OIS-JE

Ce nœud tiflu par la main d'une belle ?
A de fi doux panchans mon ame peu rebelle,
Seroit bientôt avec eux de moitié ;

Mon cœur fut toujours prêt à témoigner fon zèle
Pour l'amour ou pour l'amitié.

Mais il fe trouve en cette affaire

Un aflez fâcheux embarras;

Du nom de la Beauté l'on me fait un mystère,
Et le fort jaloux ne veut pas
Que je connoiffe la bergère,
Qui, trop difcrette & trop févère,
En m'enchaînant, me voile ses appas.
Puifque l'on s'obstine à fe taire,

Je n'irai pas, Dom Quichotte nouveau
Courir fans ceffe après une chimère,

Ni me tourmenter le cerveau.

Voyons un peu.... pour me tirer de peine,
Et mettre là deffus mon efprit en repos,
Si j'allois faire une neuvaine

Au dieu qu'on révère à Paphos ?

Qui; c'eft bien dit: dès ce foir je commence,

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