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On ne devinerait jamais comment l'au teur définit peëtiquement un tambous. L'inftrument qui règle le courage

On fait combien la Fontaine excellait dans fes prologues. Ce n'eft pas la partie brillante de M. l'Abbé Aubert.

On pourrait extraire du recueil de M. l'Abbé Aubert une demi-douzaine de fa bles affez agréables, telles que Fanfan & Colas, la Poule & les Pouffins, le Miroir, &c. Elles font cependant inférieures aux bonnes fables de la Mothe & de M. Boifard. J'en excepte un petit apologue philofophique qui eft excellent. C'est le livre de la raison.

Lorfque le Ciel, prodigne en fes préfens,
Combla de biens tant d'êtres différens,
Ouvrages merveilleux de fon pouvoir fuprême,
De Jupiter, l'homine reçut, dit-on,
Un livre écrit par Minerve elle-même,
Ayant pour titre la raison.

Ce livre ouvert aux yeux de tous les âges
Les devait tous conduire à la vertu.

Mais d'aucun d'eux il ne fut entendu,
Quoiqu'il contînt les leçons les plus fages.

L'enfance y vit des mots & rien de plus.
La jeuneffe beaucoup d'abus ;
L'âge fuivant des regrets fuperflus,
Et la vieilleffe en déchira les pages.

Il n'y a perfonne qui ne voulût avoir fait cetre fable. Mais il n'y en a pas deux de ce gente.

Eloge de la Poëfie, difcours qui a rem porté le prix des Belles-Lettres, au jugement de MM. de la Société royale des Sciences & Belles-Lettres de Nancy; en l'année 17735 par M. Gregoire

Omne tulit punctum, qui mifcuit utile dulcis
HOR. art poët.

brochure in-8°. A Nancy, chez les
Freres Le Sure, Libraires, rue S.Dizier.

Un éloge de la Poëfie, fembloit ne devoir être dicté qu'en vers. On pourra néanmoins lire avec intêret ce nouveaudifcours rempli d'un fentiment vif pouc le premier des arts imitateurs, pour cet art qui agrandit la Sphère étroite da nos idées par la création de mondes nou

veaux, & qui ajoute aux charmes de l'éloquence la mefure & l'harmonie fi propres à fixer une oreille heureusement organifée, L'orateur s'eft affranchi de l'ordre didactique, & on le lui pardonnera aifément. Peut on parler de la Poëfie fans éprouver l'enthoufiafme des Poëtes? Cer enthousiasme échauffe quelquefois le lecteur; quelquefois auffi ille fatigue, parce que l'orateur ne lui offre pas toujours les images les plus propres à pein dre les différentes espèces de Poësie fabuJaire, dramatique, épique, lyrique, didactique. L'orateur s'eft écarté quelquefois de fon fujet, & n'a pas affez infifté fur l'utilité de la Poëfie dramatique pour réformer les mœurs, corriger les abus, infpirer l'amour des chofes honnêtes, & faire naître les vertus fociales & patriotiques; objet cependant d'autant plus important à traiter que la plupart de nos tragédies, celles mêmes qui font Je plus remplies de maximes de moralen'ont point un but moral bien diftinct & ne paroiffent avoir été écrites que pour amufer des gens oififs. Cet objet méritoit encore d'autant plus d'être difcuté ici avec un certain d'étail, que l'orateur s'eft

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propofé fpecialement d'envifager la Poëfie fous fon point de vue d'utilité. « Que » la Poëfie foit agréable & charmante, » tout le monde en convient. Qu'elle » foit utile, tout le monde n'en convient » pas. Plufieurs écrivains fe font appliqués à difcuter cette question, peu l'ont approfondie. Les uns, admirateurs »outrés d'un art qu'ils cultivoient, ont » fubftitué pour le défendre, l'amertume » de leur zèle à la force du raifonnement; » les autres, cenfeurs faftidieux d'un art » qu'ils ne connoiffoient pas, l'on peint » d'après leur imagination prévenue. Tant il est vrai que rarement l'efprit humain fait garder l'équilibre de la raison.Juge » impartial, je tâcherai de marcher entre » ces deux excès. J'etfayerai de réconcilier » avec la Poëfie, ceux qui lui contestent »fon utilité. Heureux, fi je puis réunir » les avantages de cet art enchanteur, & »prouver utilement & agréablement qu'il joint l'utile à l'agréable ,, On peut néanmoins confidérer quelquefois les Mufes comme de jeunes Filles qui ayant la gaîté de leur âge, fe prêtent volontiers à un aimable badinage. Les Poëfies légèLes cependant ne doivent être pour elles

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que des délaffemens. La principale, & la plus noble de leurs fonctions, eft d'enfeigner aux hommes leurs devoirs. Comme leur but eft de plaire & de plaire, en remuant les paffions, elles ne doivent jamais exciter en nous, que celles qui peuvent contribuer au bonheur de la fociété telles que l'horreur du crime, la compaffion pour les malheureux, l'amour de la patrie, &c. Un Poëte qui fe rend l'apologifte du vice, commet une forte de profanation & dégrade, autant qu'il eft en lui, le plus fublime des arts.

Traité de Chymie, par M. de Lorme, gentilhomme ordinaire de Sa Majesté, chevalier de l'ordre royale & militaire de Saint Louis. vol. in 8o. prix S liv. broché & 6 liv. relié. A Paris, chez la Veuve Duchefne, Libraire, rue Saint Jacques; Piffot, Quai de Conti; Durand neveu, rue Galande, & Efprit au Palais Royal.

L'introduction de ce traité qui est très étendue, facilitera l'intelligence des pro cédés. L'auteur dans cette introduction,

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