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Car je bannis toujours l'humeur mélancolique. En doutez-vous, lecteur? Prenez moi par le col, Haut l'bras, haut l'acz, goûtez ma vertu fans

pareille ;

Je réjouis le cœur, quelquefois je rend fol,
Je donne de l'efprit, & je rime à merveille.

Par M. Catimini, de Rouen.

AUTR E.

UOIQUE je tienne au ciel, je defcends jufqu'à

terre.

Pour exercer mon ministère,
Je fais, deux fois le jour,

Quelquefois plus souvent, mon grand ou petit

tour.

Mais quel est donc ce tour ? font-ce ict des for

nettes ?

Non; carj'ai, comme les planettes,

Un cours fixe & déterminé.

Je fuis toujours en l'air, quelquefois en déroute;
Je vas, je viens, je tiens souvent la même route
Pour me rendre à mon pofte, où je suis destiné
A faire obferver la décence

Que la pudeur exige en mainte circonstance,
Ce n'eft pas là tout mon emploi ;
Je préfide au fommeil, je réunis en moi,

Chez le riche fur-tout, Fagréable & l'utile. On me trouve par-tour, au village, à la ville, "Au louvre, & même à l'hôpital.

Malgré tous mes talens, on me traite allez mal,
On me tire, on m'houfpille,

Ni plas, ni moins qu'une vieille guenille.
Avez-vous mis le nez deflus ? hon, c'est la main,
Et l'y mettrez encore, & ce foir, & demain.

Par le même.

LOGOGRYPHE.

Je fuis un fruit affez connu z

E

Mais fi l'on veut mieux me connoître,

Qu'on arrange a, e, i, o, u,
Avec une confonne on me verra paroître.

Par le même.

JE

AUTRE

E fuis belle, & pure fans tache.
Compatiflante fans relâche.

Unique en tout, & que rien n'égala;

Car j'enfantai celui qui me forma..

Olez vous cependant changer mon être augufte

Je fuis dans Rheims, en cendre, en bufte:

Un gouffre ; une manic; un espace; un poisson 3 Un aliment; un bois ; un homme heureux ou non; Une autre espèce d'homme auffi chère que rare › Ce qui défend un fage, & peuple le Tartare; Un élément; un fouffle admirable, immortel, Que j'aime à rapporter au fein de l'Eternel.

Par M. de Bouanelle, brigadier

des armées du Roi.

AUTRE.

Pour m'annoncer, lecteur, &

Fusage,

pour

fuivre

Je te dirai d'abord: huit pieds font mon partage.

Veux-tu favoir mon tout?.. C'eft une obfcurité

Dont l'éclairciflement fait la difficulté.

Décompose mon être, & j'offre à ton génie
Une figure ronde; un fleuve d'Italie;
Un métal précieur; le balaï du bareàu;
Ce que l'on dit errer fur le Styx; un oiseau
Ce pays fi fertile en difeurs d'horofcope;
Un drame de l'auteur le plus grand de l'Europe 3

Un mal fort renommé chez le Peuple de Dieu;
Un inftrument toujours de bout auprès du feu ;
Un arbre, l'un des bouts de la machine ronde ;
Une ville autrefois fouveraine du monde;

Ce qui fait des héros, des Rois pour un moment;
Celle à qui tu dois l'être; un perfide élément ;
Un habitant d'Afrique ; une drogue arrondie;
La figure d'un homme après la maladie ;
Ce qu'on ne te peut voir fans te brifer les os;
Un terrein toujours vert & chéri des troupeaux ;
Contre les noirs frimats un meuble néceflaire;
Ce qu'ouvre la chaleur & que le froid refferre ;
Un bijou dont jadis on faifoit très-grand cas;
Un être fans lequel tu n'exifterois pas ;

Un corps qui perd fon nom quand on le met en

profe.

Es-tu content,

lecteur? Te faut-il autre chofe?

Je garde prudenment un filence obstiné,

Car je ne fuis plus rien, fi tu m'as deviné.

Par M. Boutroue fils, de Bonneval,

NOUVELLES LITTÉRAIRES.

* Œuvres de M. Thomas de l'Académie françaife, nouvelle édition revue, corrigée & augmentée. A Paris, chez Moutard, libraire de Madame la Dauphine, rue de Hurepoix, à St Ambroise. Les deux premiers volumes de cette

nouvelle édition contiennent un Effai fur les Eloges, fait pour précéder les Panégyriques couronnés à l'Académie Française, qui ont commencé la réputation de M. Thomas. Cet ouvrage doit l'achever. Le plan en eft fécond & étendu. L'auteur a fu raffembler dans un très beau cadre toutes les époques remarquables de l'hiftoire littéraire, qui, par un rapport infaillible, font toujours attachées aux grandes époques de l'hiftoire politique. Il confidère l'ufage, l'abus & les effets de la louange dans tous les états policés où elle a été réduite en art, & même chez les Nations groffières & fauvages qui n'avaient que des chants de guerre faits pour célébrer le

*Extrait de M. de la Harpe.

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