Sa droite au sein du Roi fe plonge avec l'épée. D'un vieillard égorgé la douloureuse image Mes fuivans ont péri par le fer ou la flamme. Quoi, me dis-je, elle va revoir Sparte & Mycène, Occiderit ferro Priamus? Troja arferit igni ? Obtulit, & purâ per noctem in luce refulfit Alma parens, confefla Deam, qualifque videri Cœlicolis & quanta folet! dextrâque prehenfum Continuit, roleoque hæc infuper addidit ore: Nate, quis indomitas tantus dolor excitat iras ? Quid furis? aut quonam noftri tibi cura receffit? Non prius afpicies, ubi feffum ætate parentem Liqueris Anchifen, fuperet conjuxne Creüsa, Afcaniufque puer? quos omnes undique Graix Circumerrant acies, &, ni mea cura refiftat, Jam flammæ tulerint, inimicus & haulerit enfis, Non tibi Tyndaridis facies invifa Lacænæ, Culpatufve Paris: verùm inclementia Divûm Has evertit opes, fternitque à culmine Trojam.. Alpice namque omnem, quæ nunc obducta tuenti Mortales heberat vifus tibi, & humida circum Ţoi qui, d'un œil ferein, dans ce moment nous braves, Pour qui feule Priam vient d'être poignardé, Ah plutôt!.. mais pourrais-je immoler une femme? vers. J'héfitois, agité de mouvemens divers, Quand Vénus tout-à coup entrouvrant une nuę Du trouble de vos fens & de ce grand courtoux ? Le reste du Ile. livre dans le prochain Mercure, ALMÉRINE & SELIMA ou les dangers de la beauté, conte oriental. DANS les tems où les hommes croyoient recevoir, par les fecours de la féerie, le bien & le mal, que les générations fuivantes n'attribuèrent qu'à des caufes naturelles, Soliman régnoit fur mille provinces dans les régions éloignées de l'Orient. Parmi les Grands de fa cour, il chériffoir plus particulierèment Omoraddin qui avoit été miniftre fous fon père. Omoraddin avoit deux filles, Almérine & Sélima. La Fée Ugande avoit préfidé à la naiffance d'Almérine; & fatisfaire pour aux prières importunes de fes parens, elle lui avoit accordé toutes les qualités du corps & de l'efprit, & avoit prédit qu'elle feroit demandée en mariage par un Prince fouverain. Quand l'époufe d'Omoraddin fut enceinte de Sélima, la Fée Urgande fut en core invoquée; mais Mélusine, autre puif fance du royaume Aërien, en fut offenfée. Elle réfolut de jeter la première fon influence fur Sélima, & prononça l'enchan tement. tement qui déterminoit le fort de cet enfant. Elle voulut que cette innocente victime de fa malignité fût méptifée généralement, & continuellement tourmen. tée par les autres & par elle-même. Pour cet effet elle décida que fa perfonne feroit hideule & difforme, & que tous fes defirs produiroient un effet contraire. Urgande, qui ne pouvoit changer cet arrêt, en fit part aux parens de Sélima. Ils rédoutoient d'être pères, & dès qu'ils le furent, ils ne fongèrent qu'à cacher leur enfant à tous les yeux. Ils ne s'intéreffoient point à fon bonheur & ne voulurent pas être les témoins de fa misère. On relégua la malheureufe Sélima, avec un feul domeftique, dans un château fort éloigné & caché dans l'épaiffeur d'une forêt. Cependant Urgande n'abandonna point l'innocence opprimée;& pour contrebalancer les chagrins qui fuivent l'obfcurité, l'abandon & la laideur, elle décida que Séli a trouveroit un goût exquis dans la plas groffière nourriture, que les haillons. auroient à fes yeux l'éclat de la dorure, qu'elle préféreroit une cabane aux plus fuperbes palais, & que fon cœur ne connoîtroit point l'amor. Il paroiffoir plus difficile de prévenir le tourment pénible II. Vol. B |