Suivant Guthrie, elle est de 10,202,237. Si l'on s'en rapporte à l'auteur de l'Histoire philosophique du commerce des deux Indes, l'Espagne n'avait en 1747 que 7,423,590 hab. et dans la colonie, la 20o. partie de ce qui s'y trouvait au tems de la conquête.

L'auteur espagnol de la Théorie du commerce, don Geronimo de Ultaritz, porte le nombre des feux ou ménages à 1,427,000. D'après des dénombremens faits à diverses époques, on comptait quatre personnes par ménage, ce qui réduirait le nombre des individus à 5,708,000. Il y a évidemment erreur dans l'une des deux bases de cette évaluation.

Masson de Morvilliers porte le nombre des habitans à 10,000,000.

Un dénombrement fait par diocèse, en 1768, offre pour résultat 9,159,999.

Si l'on jugeait de la population actuelle de l'Espagne par le tableau que le comte d'Aranda en fit dresser à la même époque,. elle serait de 9,307,804 individus, dont 147,805 formeraient le clergé séculier et régulier.

Un autre dénombrement fait par intendance ou province, en 1787, le porte à 10,329,150. (Peuchet, Bourgoing.) (*)

Forces de terre.

Clarke évalue les forces de terre à 90,000 hommes.

Ustaritz, à 98,375, en tems de paix. Busching dit que l'armée de terre en 1754, était composée de 96,597 hom.

Beaufort les porte en 1788, sur le pied de paix, à 103,427.

Bourgoing, en 1788, dit que l'armée, suivant les états par lui consultés, est de 60, 192 hom.; mais qu'il a souvent entendu dire qu'elle n'était pas de 30,000 hommes.

Forces de Mer.

Suivant Clarke, les forces de mer, en 1761, étaient de 238 vaisseaux, dont 71 de ligne.

(*) Ces différens auteurs n'ont sans doute entendu parler que de la population du continent Européen, et non du vieux et du nouveau Mexique, du Pérou, de la Havanne, etc.....(Note de l'Editeur).

Suivant Ustaritz, en 1789, la marine était composée de 29 vaisseaux de ligne, 20 frégates, 7 chebecks, 12 galiotes à bombes, 40 bâtimens de transport.

En 1754, la flotte était composée de 26 vaisseaux de guerre, de 114 jusqu'à 50 can.

Les forces maritimes de l'Espagne, au moment de la révolution française, étaient estimées à 72 vaisseaux de ligne de 118 à 58 canons, 4 frégates, et 109 autres bâtimens de toute grandeur, le tout armé de 10,000 canons. Les registres des classes des trois départemens de Frioul, de Carthagène et de Cadix, lui donnaient plus de 50,000 matelots.

Revenus.

Clarke les estime à 400,000,000 l. de Fr. Ustaritz ne les évalue qu'à 175,000,000. Suivant Beaufort, le revenu de l'Espagne est de 120,000,000 de piastres, ou de 480,000,000 liv. tournois.

Suivant Guthrie, il ne monte qu'à 120 millions de liv. et suivant quelques autres

à 192,000,000 liv., sans compter les revenus de l'Amérique.

Les revenus consistent dans les droits d'entrée et de sortie du royaume sur divers genres de marchandises; dans la taille, la vente du tabac, le produit des eaux-devie, etc., etc., etc.

Suivant Bourgoing, le produit de tous les impôts, en 1787, était de 616,295,657 réaux (le réal évalué 5 s.).

Dette publique.

La dette publique est de 130,000,000 de piastres (Beaufort).

Suivant Bourgoing, de 800,000,000 de réaux.

Busching la porte à 15,383,078 escudos

de vellon.

Forme du Gouvernement.

Le gouvernement d'Espagne est monarchique, et la monarchie

Religion.

y est héréditaire.

La religion catholique romaine est do

minante.

Productions territoriales.

L'agriculture languit en Espagne; cependant la terre y est fertile. Les blés sont de la meilleure qualité. Elle produit des vins et des huiles. Les troupeaux donnent de la belle laine. Elle peut tirer de son propre fond presque tout ce qui est nécessaire à la vie.

Ce royaume offre presque tout ce qui est nécessaire pour la construction des vaisseaux des bois d'une bonne qualité; du bon fer, dont on fait des canons et des ancres ; du goudron et de la poix (Busching).

Commerce.

Le commerce intérieur est peu considérable, à cause des mauvais chemins.

les

Le cabotage est négligé; il se fait par Anglais, les Hollandais, les Français. On craint trop les pirates.

Le commerce à l'extérieur est plus considérable. La position de l'Espagne pour le commerce est très-favorable à cause de ses ports sur l'Océan et la Méditerranée.