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avec la réserve et la lenteur que peuvent exiger, d'un coté la sagesse, et l'avantage d'adoucir les inquiétudes trop répandues dans les esprits, et de l'autre l'énormité des sommes qu'il faudroit sacrifier au remboursement si on vouloit l'effectuer tout entier à la fois. La province de Languedoc et vous en particulier plus que personne, Monsieur, être faits pour sentir l'utilité de ces vues. Jai soubçonné que l'histoire de la pension du Chevalier de Luxembourg avoit pu donner de l'humeur; comme le Roi ne m'en avoit point et ne m'en a point encore parlé, j'ai du l'ignorer lors de la rédaction de l'instruction, mais je dois vous observer que cette instruction présentoit précisément aux Etats un moyen de ne pas entendre parler de cette pension, car ayant destiné a l'objet que je lui indiquois le fonds sur le quel elle étoit assignée, ils me mettoient dans le cas de chercher à la placer sur quelqu'autre fond, au lieu qu'a présent le bon ayant été pris par M. de Malesherbes sans que j'y aie en part, je n'ai aucun motif pour la porter sur le trésor royal, ensorte que la province se trouvera en quelque sorte compromise avec le Roi, si la délibération telle qu'elle est subsiste, j'éspere, M., qu'avec de la prudence convenable, vous voudrés bien faire valoir celles de ces réflexions qui peuvent être communiquées. Recevez M, les assurances de l'attachement sincère avec lequel j'ai etc., etc.

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(Arch. nat., H. 905.)

· Lettre de Turgot à Dillon, archevêque de Narbonne, sur le même sujet. (V. liv. III, ch. vi, p. 420.)

Paris, le 14 Mars 1776.

J'ai été bien surpris, Monsieur, de voir par vôtre lettre du ler Mars que vous aviés cru voir dans celle que j'ai eu l'honneur de vous écrire le 23 février des reproches durs et personnels à vous; je crois pouvoir me plaindre à mon tour d'un peu de vivacité que je n'ai pas plus méritée de votre part, que vous n'avés mérité d'essuyer des reproches pour prix des soins, des peines et des fatigues que vous vous êtes données pendant cette tenue d'Etat, et dont je connois le prix mieux que personne.

J'étois bien sur que la lettre écrite de ma main ne contenoit pas un mot qui pût vous blesser, et qu'elle étoit toute entière sur le ton de confiance et j'ose dire d'amitié qui convient entre nous. Elle ne pouvoit être autrement, car je n'écris jamais que ce que je pense.

Je me suis fait représenter la lettre du bureau du même jour, et j'ay vû que le mot de mécontentement qui a excité votre réclamation ne pouvoit en aucune manière s'adresser à vous, ni même aux Etats et qu'il ne tomboit que sur l'interprétation donnée à l'article des instructions, interprétation que je crois encore contraire au sens de cet article; je ne m'arrêterai point à le discuter de nouveau; je crois les détails dans les quels je suis entré dans mes deux lettres très suffisans, et d'ailleurs les Etats étant finis, nous aurons tout le temps de traiter cette affaire a votre retour, et j'espere que vous me rendrez justice comme je vous l'ai toujours rendue,

J'ai l'honneur d'être...

(Arch. nat., H. 905, min. autog.)

N° 61.

Lettre de Turgot à Miroměnil, garde des sceaux, au sujet de la liberté du prêt à intérêt. (V. liv. III, ch. xI. p. 465.)

Monseigneur le garde des Sceaux,

Du 16 9bre 1775.

Vous m'avés fait l'honneur de me communiquer la lettre de M. le President de Senan et l'arrêté du Parlement de Toulouse, par le quel cette compagnie demande au roy de permettre a ceux dont les bestiaux ont péri par la maladie épizootique d'emprunter au denier de l'ordonnance et avec l'exemption des

retenües ordinaires, je vois former cette demande avec d'autant plus de satisfaction qu'étant absolument analogue a mes principes elle les confirme même par des preuves tirées des faits.

Il est nécessaire que les pays dévastés par l'épizootie soient repeuplés incessament d'animaux propres à la culture, ou que la terre y demeure inculte et sans production. Les propriétaires qui manquent d'argent pour réparer leur perte ne peuvent se dispenser d'enprunter, les emprunts seraient très-difficiles et peut-être impossibles dans les conditions légales; il est pour ces propriétaires d'une nécessité indispensable que le roi veuille bien déroger à la loi, et cependant elle ne produit à leur égard que son effet simple et inévitable; il n'y a pas un seul jour où de grandes entreprises, soit de commerce, ou de tout autre genre également interressant pour l'Etat n'exgigent des fonds considérables qui se rassemblent par des emprunts. Il n'y aurait pas une seule de ces entreprises qui ne manquât, si ces emprunts étaient rigoureusement assujétis à l'aliénation des capitaux, et même à l'intéret fixé par l'ordonnance. Ce n'est que par des infractions de la loi qu'elles se soutiennent et réussissent. La législation actuelle sur le prêt et l'intérêt de l'argent tend à arrêter partout l'activité du commerce et ne lui est favorable en aucun cas. Je pense, d'après ces réflexions: que la demande du Parlement de Toulouse mérite d'être accueillie sans aucune difficulté; qu'il ne suffit même pas de déroger, par une dispense particulière, à la loi qui règle les conditions des emprunts d'argent. Puisque dans tous les cas où de semblables emprunts sont nécessaires et instans, l'exécution de la loi y forme des obstacles, je m'en rapporte à votre prudence pour déterminer l'étendue qu'il est utile de donner à la liberté dans cette matiere importante. Je suis.....

(Arch. nat., F. 12, 151.)

N° 62. Lettre de Turgot à Clugny, intendant de Bordeaux, au sujet de l'administration de Journet. (V. liv. III, ch. xi, p. 484.)

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Je vois, M., par votre lettre du 13 de ce mois quel est l'excès des abus qui ont été commis dans les procès verbaux d'assommement et destination des bestiaux, le tableau que vous me présentez de la dépense à faire excede de beaucoup tout ce que javais pu me figurer; et ce qu'il y a de plus affligeant, c'est que rien de cette dépense ait était utile au pays dans le quel elle a été faite, c'est la négligence employée dans l'execution des ordres du roy qui y a donné lieu et qui a en même tems porté la contagion dans toutes les parties de cette malheureuse province. Je suis bien éloigné d'attaquer la mémoire de M. Journet, je crois comme tout le monde que sa probité est intacte, Mais ce fait prouve qu'une administration négligente et incapable peut faire autant et plus de mal que celuy qui serait capable de se livrer aux exces les plus condamnables. Quoiqu'il en soit il ne me parait pas possible de faire payer sans examiner des dépenses sur la légitimité des quelles il y a autant de raison de douter. Il me parait nécessaire d'en ordonner une nouvelle vérification, je suis faché que vous ne vouliez pas vous charger de cette commission, mais je respecte vos motifs. Il est de la plus grande importance d'établir une commission composée de juges intègres les plus intelligents et les plus actifs qu'il sera possible de trouver pour examiner tous les proces verbaux d'assomement et d'estimation, pour faire rendre compte à tous ceux qui auront été chargés d'acquitter les dépenses. Si cette vérification donnait lieu à la découverte des délits dont il fut important d'ordonner la punition, le roy prendrait les partis qui luy paraitraient les plus convenables pour y faire pourvoir. Je sens comme vous qu'il ne peut résulter qu'un retard facheux dans le payement des propriétaires de bonne foy qui seroit confondu avec ceux qui auront concouru aux abus, mais je me croirais coupable moy même d'abus de la confiance, dont le roy m'honore, si je luy proposais le payement

d'une somme aussy exhorbitante avec la certitude presque complette que la plus grande partie n'est pas düe. Tout ce que je puis proposer au roy en conséquence de la confiance bien fondée que le roy à dans votre personnel, c'est de vous autoriser à faire acquitter sur vos ordonnances, ceux de ces malheureux propriétaires qui vous paraitront dans la position la plus favorable. Mais je crois que vous penserez comme moy que vous devés être très sobre sur ces exceptions qu'on ne peut regarder que comme une avance faite par le roy jusqu'à ce que leurs titres ayente été valablement vérifiés. (Arch. nat., F. 12, 152.)

N° 63.

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- Lettre de Turgot à Clugny, intendant de Bordeaux, au sujet de l'administration de Journet et de La Boulaye. (V. liv. III, ch. xIII, p. 486.)

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Je pense comme vous, M., que le party le plus court et le moins embarrassant à prendre pour vérifier les dépenses qui ont été faites dans la généralité d'Auch pendant l'administration de Mr Journet est de charger son successeurs de cette vérification; tout ce que vous me mandés sur l'exactitude des estimations et des comptes de toutes sortes de depenses rendus par ceux qui étaient préposés par cet intendant me fait espérer que par cette vérification on parviendra à diminuer considerablement la masse de cette dette. J'abandonne d'après vos réflexions l'idée que je vous avais proposée de former cette commission de membres du Parlement de Pau ou de celui de Toulouse, Il vaudrait mieux en effet ne la composér que de personnes entierement étrangeres à la Province, mais comme il ne me parait pas possible que cette vérification ne donne lieu a des découvertes qui pourront nécessiter des instructions même criminelles, sur des abus de confiance aussi condamnables, il y aura des cas ou il faut que l'intendant soit autorisé a appeller avec luy le nombre de gradués requis par l'ordonnance, mais je pense comme vous qu'il faut pour cela que la circonstance l'exige.

J'ay beaucoup réfléchi à la proposition que vous me faites d'envoyer deux maitres des requêtes pour seconder Mr l'Intendant d'Auch, cette proposition m'avait d'abord beaucoup séduit parce que je la regardais comme un moyen d'instruire des jeunes gens du conseil dans les matières d'administration. Je n'aurais pas même balancé à m'y rendre, si vos occupations et votre santé vous eussent permis de continuer à faire les fonctions d'intendant d'Auch; mais pour vous parler avec la confiance que j'aurai toujours avec vous, je trouve que Mr De La Boulaye est encore trop nouvellement intendant, et je craindrais que la présence de deux de ses confreres ne servît ou a diminuer un peu de la considération qui est nécessaire dans sa place on à lui donner peut-être des embarras dans l'execution. Ce n'est pas que je n'aie grande confiance dans cet Intendant, mais il ne peut a son arrivée dans une province avoir toute la considération qu'il y acquerra. Il vaut mieux, à ce que je crois, lui donner pour coopérateurs, des personnes qui par leur état n'aient rien à lui disputer, et le choix de ces personnes est extremement delicat et difficile; il serait nécessaire que vous voulussiez bien le guider sur cela, et j'espère que vous ne vous y refuserez pas. J'ai changé aussy quelque chose dans le préambule de l'arret dont vous m'avés dressé le projet; je n'ay pas cru que le roy dut annoncer des a présent l'existence de l'abus qu'il s'agit de vérifier, je manderay à Mr de la Boulaye de se concerter avec vous sur la manière de mettre cet arret a execution, et je vous prie de vouloir bien l'en prévenir et de luy proposer les dispositions que vous croirés les plus convenables.

Je suis...

(Arch. nat., F. 12, 152.)

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N° 64. Lettre de Turgot à Clugny, intendant de Bordeaux, au sujet de l'établissement d'un service médical. (V. liv. III, ch. xIII, p. 487.)

4 mars 1776. J'ay reçu, Monsieur, la lettre que vous m'avés écrite le 8 du mois dernier par laquelle vous proposés d'établir dans la Province de Guyenne un médecin qui serait apointé pour se transporter dans les lieux ou la santé et les besoins des habitants pourraient exiger sa présence, ainsi qu'il en a eté usé dans différentes provinces, je m'occupe actuellement d'un projet concernant les épidémies, qui est entièrement relatif à la proposition que vous faites, les divers établissement qui auront lieu, seront fondés de manière à se preter de mutuels services, et a se donner réciproquement tous les éclaircissements dont ils pourront avoir besoin, ainsi je vous prie d'attendre encore quelque tems pour l'arrangement que vous désireriés qui fut fait dans votre généralité afin de pouvoir donner à ce projet toute l'étendüe et l'utilité dont il est susceptible.

Je suis, Monsieur,...

(Arch. nat., F. 12, 152.)

N° 65. Lettre de Turgot à Caumartin, intendant d'Artois, au sujet de l'épizootie. (V. liv. III, ch. xIII, p. 487.)

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Quoique vous m'apreniés M. par votre lettre du 13 que vous croyez pouvoir être plus tranquile sur l'état de l'Epizootie dans votre généralité, j'ay peine a partager la sécurité qu'on vous a inspirée. Vous me marqués que le s Breton à donné a cet égard des assurances fondées sur le rapport d'autruy, que pour vérifier les faits, vous avés écrit aux Magistrats de Bailleul en les chargeant d'envoyer une personne de confiance pour prendre des éclaircissements certains dans l'endroit de leur chastellenie ou on disoit que la maladie avoit reparu, que ces Magistrats vous apprennent qu'on avait donné un faux avis. Vous m'assurés en conséquence que la chastellenie de Bailleul se trouve comme les autres paroisses de la province absolument délivrée de la contagion. Je ne puis concilier ces faits avec la lettre dattée du 18 de ce mois que je reçois de Mr Vicq d'Azyr; elle m'apprend que le sr Breton a visité, personnellement plusieurs paroisses victimes de Bourbourg et particulierement la chatellenie de St Omer que quoiqu'on eut annoncé ces pays comme sains, il y a trouvé des bestiaux malades et s'est convaincu que la maladie y règne depuis longtemps sans qu'on paroisse y faire aucune attention. Il ajoute cependant que vous avés rendu une ordonnance pour prescrire les soins nécessaires, mais qu'elle paroit totalement oubliée. Je joins icy une copie de cette lettre afin que vous soyez instruit de tous les détails qu'elle renferme, vous y reconnaitrés la cause de la sécurité qu'on vous a inspirée sans un examen suffisant, et vous jugerés qu'il est de la plus grande importance, de suivre avec tout le soin possible les opérations necessaires pour éteindre la maladie dont l'existence devient trop vraisemblable lorsqu'elle est constatée par un homme de l'art spécialement chargé par le gouvernement du soin de faire les visites nécessaires; il est indispensable que vous donniés les ordres les plus précis pour que le sieur Breton trouve dans ce pays, tous les secours dont il aura besoin contre la mauvaise volonté ou la négligence des habitans. Et pour que dans le cas ou son avis serait vray les instructions soient executées avec toute la diligence et l'exactitude possible je luy écris afin qu'il vérifie avec soin la nature et l'étendue de la maladie qu'il annonce avoir trouvée et qu'il m'en rende compte le plus promptement possible.

Je suis très parfaitement...

(Arch. nat., F. 12, 152.)

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Lettre de Turgot à Caumartin, intendant d'Artois, au sujet de l'épizootie. (V. liv. III, ch. XIII, p. 487.)

15 avril 1776.

Le Sr Le Breton chirurgien expose, M., qu'il a trouvé dans le village d'Audruicq la désinfection des étables faite tres imparfaitement faute de souffre et de (nitre?) absolument nécessaire pour cet objet, il observe que n'ayant put en avoir il a été obligé de retourner à Bourgbourg et d'en acheter des deniers destinés à ses dépenses; comme les soins que ce chirurgien se donne pour cette opérations deviendraient infructueux, s'il manquait de ces drogues, je vous prie de donner au reçu de ma lettre les ordres nécessaires pour qu'on luy en fasse passer une quantité necessaire dans les endroits ou il sera dans le cas d'en avoir besoin.

Je suis tres parfaitement...

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(Arch. nat., F. 12, 152.)

Lettre de Turgot à Caumartin, intendant d'Artois, au sujet de l'épizootie. (V. liv. III, ch. XIII, p. 487.)

24 mars 1776. M. DE CAUMARTIN.

Je reçois, M., de nouveaux avis qui démontrent de plus en plus que votre présence, et la vigilance la plus exacte sont necessaires dans votre généralité. La maladie Epizootique qui depuis le 25 février paraissait éteinte dans la chatellenie de Bourgbourg vient de reparaitre, heureusement il ne s'est trouvé dans l'étable ou elle s'est manifestée que 2 animaux; ils ont été assommés sur le champ quoiqu'un seul fut malade, l'étable a été désinfectée; mais ce retour apprend qu'il faut veiller dans le même lieu.

J'apprends en même tems que la maladie règne depuis longtems dans la paroisse d'Audruicq, mais que l'opiniatreté et l'esprit de révolte des habitans n'a pas permis jusqu'a ce moment de reconnaitre toute l'étendue du mal. On m'instruit que le nommé Baclu un des magistrats d'Audruicq a tenu hautement les propos les plus séditieux, qu'il a menacé le s Breton de sonner la cloche à son arrivée pour armer tout le village contre lui, et le faire assommer lui même. Il est absolument necessaire qu'une punition prompte de ce magistrat séditieux lui fasse sentir son imprudence et donne un exemple aux autres. Il ne l'est pas moins d'autoriser le sr Breton à se faire donner par la maréchaussée, et par les troupes les secours qui luy sont nécessaires, je lui écris à ce sujet, et vous ne devés pas differer de donner des ordres conformes.

Un foyer de contagion ainsi établi et abandonné à luy même menace continuellement tous les pays qu'on vient de purifier. Il est donc indispensable que vous soyés sur les lieux tant pour faire cesser toute espèce de soulevement que pour être instruit plus précisement que vous ne l'étiés en dernier lieu de l'état de la contagion dans votre généralité.

Je suis très parfaitement...

(Arch. nat., F. 12, 152.)

No 68. Lettre de Turgot à La Boulaye, intendant d'Auch, au sujet de l'épizootie. (V. liv. III, ch. xIII, p. 488.)

30 avril.-M. DE LA BOULLAYE.

Le voyage que vous avez fait à Bordeaux, Monsieur, ne peut être que trèsutile; les avis de M. de Clugny sont fondés sur l'expérience qu'il a acquise dans le temps où l'administration de votre Province était la plus difficile. Rien n'est d'ailleurs plus à désirer dans la circonstance présente que l'uniformité des principes et de conduite; elle augmente la sécurité (?) et affaiblit les motifs de réclamations ou de plainte. L'état de votre généralité donne des

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