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par ce que nous voyons se pratiquer en France, où l'on rencontre si peu d'hommes, notamment dans les campagnes, pourvus de l'intelligence nécessaire pour commencer le travail fondamental, en donnant des notions justes sur le pays qn'ils habitent; notions sans lesquelles il est pourtant impossible d'arriver à un état certain de la masse générale.

La France entre aujourd'hui dans la carrière; je ne serais pas étonné de la voir bientôt surpasser ses devancières; aucun intérêt ne doit lui faire désormais un besoin de cacher sa véritable position; elle est forte, et le gouvernement peut, sans risque de compromettre sa force, éclairer en cette partie les recherches des savans.

Lucien Bonaparte, lorsqu'il était ministre de l'intérieur, sut donner aux esprits une impulsion utile vers ce but, en exi-, geant de tous les préfets qu'ils connaissent leurs départemens. Il est tems, disait-il, de substituer des connaissances positives à des théories. Plusieurs ont déjà répondu à cet appel, et le gouvernement, en don

nant une grande publicité à leurs travaux, les a mis à même de recevoir de leurs concitoyens le tribut de reconnaissance qu'ils ont su par-là mériter.

Le ministre actuel (Chaptal), suit le même plan avec une constance bien louable, et ses efforts auront sans contredit le succès qu'il a droit d'en attendre. « Je vois avec plaisir que vous avez intention de publier des Annales Statistiques; (écrivait dernièrement le ministre aux rédacteurs): les écrits de ce genre, en mettant sous les yeux de tous, les faits les plus simples et les plus communs, éclairent chaque individu sur ses propres intérêts; ils fortifient le patriotisme; ils inspirent un noble orgueil, en exposant toutes les richesses de la France, ses moyens et ses ressources.... Je suis persuadé que votre travail sera utile, et je le seconderai avec intérêt; vous pouvez y compter ».

Lorsque les tableaux statistiques auront été recueillis, on aura fait beaucoup sans doute; mais ce ne sera pas tout encore, si l'on ne travaille continuellement à les per

fectionner, en les contrôlant de tems à

autre.

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Je comparerais volontiers la statistique à l'astronomie. L'astronomie se compose de faits; elle est devenue une science, lorsque par la série d'observations faites pendant une suite d'années et même de siècles, on a pu poser, comme vérité mathématique, des faits constamment répétés et physiquement démontrés. Ainsi la marche est tracée pour la statistique. Que tous les cinq ans, par exemple, ou après tel période qu'on jugera à propos de fixer, une société de savans détermine le point où l'on est; ces premiers pas faits seront autant de jalons plantés sur la route: alors, non-seulement on ne rétrogradera plus, mais même on ne restera pas stationnaire; car les hommes qui succéderont, certains de l'avenir et du présent, avanceront, en consignant dans les annales de la statistique les observations de leur tems. Alors on n'accréditera plus, avec l'auteur de l'Annuaire de la République française, des erreurs capitales, sur la foi d'auteurs qui ont souvent manqué

de bases dans le travail élémentaire; et pourquoi la statistique n'aurait-elle pas, comme l'astronomie, son observatoire ?

Mais il est de la plus haute importance que les premiers travaux se fassent sur des matériaux certains; que l'on puise dans des sources pures; que l'on procède avec une attention même minutieuse, et avec une sorte de sévérité. Voilà mon systême; je n'y tiens pas; j'en embrasserai un autre avec plaisir, si l'on me le montre meilleur. Du reste, je le livre à la dispute des hommes; seulement, je desire avoir du moins contribué à répandre le goût d'une des plus utiles études qui puisse occuper un citoyen. Ce vœu du citoyen DUQUESNOY, éditeur de T'ouvrage de Hoeck, proposé avec raison comme modèle de statistique, je me l'approprie, et je le forme aussi sincèrement.

Malgré la critique sévère que je viens de me permettre, on se méprendrait beaucoup sur mes véritables sentimens, si l'on me croyait ingrat envers les savans qui ont jusqu'ici consacré leurs veilles aux pénibles recherches des élémens statistiques. Ils ont

tracé la route; ils ont fait la découverte. J'ai personnellement trop d'obligation à plusieurs, pour que je ne leur en témoigne pas publiquement ma gratitude. Les auteurs dans lesquels j'ai puisé les matériaux de mon ouvrage, sont principalement Busching, Guthrie, Beaufort, Chantreau, Gorani, Mentelle, Peuchet, Riesbeck, Murphy, Hoeck-Duquesnoy, Favier, Segur, Arnoult, (Balance du commerce) Schmits, Delacroix, les auteurs de l'Encyclopédie, Duchâtelet, etc. etc.

Je reviens à l'ouvrage même, que je présente aujourd'hui. Il contient cinq parties. bien distinctes.

1o. La statistique des puissances..
2o. Les motifs de guerre.

3o. Les faits militaires.
4o. Les traités de paix.

5°. Quelques observations.
Je reprends.

1o. Statistique. On vient de lire mes réflexions à ce sujet.

2o. Motifs de guerre. Les rapports officiels où j'ai puisé, ont la teinte de l'esprit du tems

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