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église, s'ils ne se remettent devant les yeux que la religion doit passer par dessus tous autres respects et considérations, et que la prudence ne l'est plus quand elle nous fait oublier en ce premier devoir.

Nous leurs donnons avis que, pour y procéder de notre part avec plus de maturité de conseil, nous avons prié les princes, pairs de France, prélats, seigneurs et députés des parlemens et des villes et communautés de ce parti, de se vouloir trouver en la ville de Paris, le 17 du mois prochain, pour ensemblement choisir, sans passion et sans respect de l'intérêt de qui que ce soit, le remède que nous jugerons en nos consciences devoir être le plus utile, pour la conservation de la religion et de l'état. Auquel lieu s'il leur plaît d'envoyer quelques-uns de leur part, pour y faire ouverture qui puisse servir à un si grand bien, ils y auront toute sûreté, seront ouïs avec attention et désir de leur donner contentement.

Que si l'instante prière que nous leur faisons de vouloir entendre à cette réconciliation, et le péril prochain et inévitable de la ruine de cet état, n'ont assez de pouvoir sur eux, pour les exciter de prendre soin du salut commun, et que nous soyons contraints, pour être abandonnés d'eux, de recourir à remèdes extraordinaires, contre notre désir et intention, nous protestons devant Dieu et devant les hommes que le blâme leur en devra être imputé, et non aux catholiques unis, qui se sont employés de tout leur pouvoir, pour, avec leur bienveillance et amitié, même conseils et volontés, défendre et conserver cette cause qui leur est commune avec nous. Ce que s'ils vouloient entreprendre de pareille affection, l'espoir d'un prochain repos seroit certain ; et nous tous assurés que les catholiques ensemble contre les hérétiques leurs anciens ennemis, qu'ils ont accoutumé de vaincre, en auroient bientôt la fin.

Si prions messieurs les gens tenant les cours de parlement de ce royaume, de faire publier et enregistrer ces présentes, afin qu'elles soient notoires à tous, et que la mémoire en soit perpétuelle à l'avenir, à notre décharge et des princes, pairs de France, prélats, seigneurs, gentilshommes, villes et communautés qui se sont unis ensemble pour la conservation de leur religion. En témoin de quoi nous avons signé cesdites présentes de notre main, et y fait mettre et apposer le scel de la chancellerie de France. Donné, etc.

N 58. DÉCLARATION de Henri IV qui porte que nonobstant les dons que le roi pourrait faire des amendes, le parlement commencera par prélever sur leur masse ce qui lui est né

cessaire.

Chartres, 18 janvier 1593; reg. au parl. le 19, et en la ch. des compt., le 27 février. (Vol. QQ, fo 116.- Mém. ch. des compt., 4 K, fo 78.)

N° 39. DÉCLARATION du parlement séant à Paris qui, sur ta demande du procureur général, nomme le premier et le second présidens et 8 consciliers pour assister aux états destinés à faire cesser l'interrègne par l'élection d'un roi, sous la condition que lesdits présidens et conseillers pourront ensuite délibérer sur la vérification qui sera faite de la résolution des états (1).

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Paris, 26 janvier 1593. (Reg. du conseil, 263.)

N° 40. ARRÊTÉ du conseil du roi (Henri IV), des princes, prélats et officiers de la couronne attachés au parti du roi, par lequel ils offrent au duc de Mayenne et aux princes, prélats de sa maison, et autres députés des provinces, de conférer avec eux sur les moyens d'assurer la paix et de maintenir la religion catholique (2).

Chartres, 27 janvier 1593 (Etats généraux, XV, p. 273.)

Les princes, prélats, et officiers de la couronne, et principaux seigneurs catholiques, tant du conseil du roi qu'autres, étant près de sa majesté, ayant vu une déclaration imprimée, sous le nom de M. le duc de Mayenne, en date du mois de décembre, et publiée à son de trompe en ladite ville, le 5o du présent mois de janvier, ainsi qu'il est écrit au pied d'icelle, et venue en leurs mains à Chartres, le 15 jour d'icelui mois, reconnoissent et sont d'accord avec ledit sieur duc, que la continuation de cette guerre, tirant, quant à soi, la dissipation et ruine de

(1) V. la déclaration précédente du mois de décembre 1592.

(2) V. ci-devant la déclaration du duc de Mayenne, décembre 1592, et ciaprès le récit de ce qui s'est passé aux conférences de Surène, avril et mai 1593. -A la suite de cette déclaration qui embarrassa beaucoup la Ligue en ce qu'elle fesait retomber sur ses chefs l'odieux de la guerre s'ils refusaient la conférence proposée, une correspondance s'établit entre les princes catholiques attachés à Henri IV et le duc de Mayenne, et le résultat fut que chacun des deux part enverrait douze à quinze députés à Surène, après avoir reçu un passe-port de sûreté, les ligueurs de Henri IV, et les royalistes du duc de Mayenne.

l'état, en ce royaume, comme c'est une conséquence indubitable, emporte par même moyen la ruine de la religion catholique, ainsi que l'expérience n'en rend déjà que trop de preuves, au grand regret et déplaisir desdits princes et seigneurs, et de tous les autres princes, sieurs et états catholiques, qui reconnoissent le roi que Dieu leur a donné, et lui font service, comme ils lui sont naturellement obligés : lesquels avec ce devoir ont toujours eu pour but principal la conservation de la religion catholique, et se sont d'autant plus roidis avec les armes et moyens en la défense de la couronne, sous l'obéissance de sa majesté, quand ils ont vu entrer en ce royaume les étrangers, ennemis de la grandeur de cette monarchie, et de l'honneur et gloire du nom François, parce qu'il est trop évident qu'ils ne tendent qu'à le dissiper, et que la dissipation en suivroit une guerre immortelle qui ne pourroit produire, avec le tems, autres effets que la ruine totale du clergé, de la noblesse, des villes, et du plat pays : événement qui seroit pareillement infaillible à la religion catholique, en cedit royaume. C'est pourquoi tous bons François et vraiement zélateurs d'icelle, doivent tâcher à empêcher de tout leur pouvoir, le premier inconvénient, dont le second susdit est inséparable, et tous deux inévitables, par la continuation de la guerre. Le vrai moyen pour y obvier, seroit une bonne réconciliation entre ceux que le malheur d'icelle tient ainsi divisés et armés à la destruction les uns des autres. Car sur ce fondement, la religion catholique seroit restaurée, les églises conservées, le clergé maintenu en sa dignité et ses biens, la justice remise; la noblesse reprendroit sa force et vigueur, pour la défense et repos de ce royaume; les villes se remettroient de leurs pertes et ruines, par le rétablissement du commerce et des arts et métiers nourriciers du peuple, et qui y sont presque du tout abolis, et même les universités et études des sciences, ont par ci-devant fleuri et donné tant de lustre et ornement à ce royaume, et qui maintenant languissent peu-à-peu; les champs se remettroient en culture, qui en tant d'endroits sont délaissés en friche, et au lieu des fruits qu'ils souloient produire pour la nourriture des hommes, sont couverts de chardons et d'épines, qui en rendent même la face hideuse à voir; en somme, par la paix chaque état reprendroit sa fonction, Dieu seroit servi, et tout le peuple, jouissant d'un assuré repos, béniroit ceux qui lui auroient procuré ce bien; où au contraire, il auroit juste occasion d'excrcer et maudire ceux qui l'empêcheront, comme 'y pouvant avoir autre raison que leur ambition particulière.

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A cette cause, sur la démonstration que ledit sieur de Mayenne fait par son écrit, tant en son nom, que des autres de son parti, assemblés audit Paris, que ladite assemblée est pour aviser au bien de la religion catholique et repos du royaume, dont par le seul moyen des lieux (où il n'est loisible ni raisonnable à autre que leur parti, d'intervenir) ne peut sortir aucune rèsolution valable et utile à l'effet qu'il a publié, étant au contraire tout certain que cela ne feroit qu'enflammer davantage la guerre, et ôter tout moyen et espérance de réconciliation entre lesdits princes, prélats et officiers de la couronne, et autres seigneurs catholiques, étant près sa majesté, bien assurés que tous les autres princes, seigneurs, et états catholiques, qui le reconnoissent, concourent avec eux en même zèle à la religion catholique et bien de l'état, comme ils conviennent en l'obéissance et fidélité due à leur roi et prince naturel, ont au nom de tous et avec le congé et permission que sa majesté leur en a donnés, voulu par cet écrit signifier audit sieur de Mayenne et autres princes de sa maison, prélats, sieurs et autres personnes, ainsi assemblés en laditte ville de Paris, que s'ils veulent entrer en conférence et communication des moyens propres pour assoupir les troubles, à la conservation de la religion catholique et de l'état, et députer quelques bons et dignes personnages pour s'assembler en tel lieu qui pourra être choisi entre Paris et SaintDenis, ils y envoyeront et feront trouver de leur part, au jour qui sera pour ce convenu et accordé, pour recevoir et apporter toutes bonnes ouvertures, qui se pourront excogiter pour un si bon effet, comme chacun y apportant la bonne volonté qu'il doit, ainsi qu'ils le promettent de leur part, ils s'assurent que les moyens se trouveront pour parvenir à ce bien; protestans devant Dieu et les hommes, que si cette voie est rejetée, prenant d'autres moyens illégitimes, qui ne pourroient par conséquent être. que pernicieux à la religion et à l'état, et achever de réduire la France au dernier période de toute misère et calamité, la rendant la proie et bulin de l'avidité et convoitise des Espagnols, et le triomphe de leur insolence, acquis néanmoins par les menées et passions aveuglées d'une partie de ceux qui portent le nom de François, dégénérant du devoir et de l'honneur qui a été en si grande révérence à leurs ancêtres, la coulpe d'un mal qui en aviendra, ne pourra ni devra justement être imputée, qu'à ceux qui, par tel refus, seront notoirement reconnus en être la seule cause, comme ayant préféré les expédiens qui peuvent servir à

leur grandeur et ambition particulière, et de ceux qui les y fomentent, à ceux qui regardent l'honneur de Dieu et le salut du royaume. Fait au conseil du roi, où lesdits princes, et sieurs se sont expressément assemblés, et résolus, avec la permission de sa majesté, de faire la susdite offre et ouverture.

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N° 41. DÉCLARATION contre le duc de Mayenne et protestation contre les prétendus états tenus ou à tenir par la Ligue dans la ville de Paris.

Chartres, 29 janvier 1593; reg. au parl. le 8 février. ( Vol. 2 Q, fo 104. Font. IV, 732; - Rec. des traités de paix, II, 543.)

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N° 42. DÉCLARATION pour l'établissement des administrateurs des hôpitaux, mataderies et autres lieux de charité. Chartres, 8 février 1593, reg. au grand conseil, le 1er décembre. (Mém. du clergé, III. p. 437).

N° 43.

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CONFÉRENCES de Surène (1). - Troisième séance.

Surène, 4 mai 1593. (Etats généraux, XV, p. 412.)

Les deux premières séances se passèrent en débats purement préjudiciels sans intérêt. Dans celle-ci, on se communiqua les passeports de sûreté et les pouvoirs. On y arrêta une surséance d'armes de dix jours à 4 lieues de circonférence. Les députés de l'union (la Ligue) étoient l'archevêque de Lyon, l'évêque d'Avranches, l'abbé de Saint-Vincent de Laon, le chevalier André de Brancas, lieutetenant général de Normandie, le chevalier comte de Belin, gouverneur et lieutenant-général de la vicomté et prévôté de Paris, Janin, président au parlement de Dijon, J. L. de Portalier, baron de Talme, député de la noblesse de Bourgogne, Louis de Montigny, député de la noblesse de Bretagne, le sieur de Montolin, député du comté de Champagne, J. Lemaître, président au parlement de Paris, E. Bernard, avocat au parlement de Dijon, député de Bourgogne, Honoré Dulaurens, conseiller et avocatgénéral au parlement de Provence. On leur adjoignit le seigneur duc de Villeroi, alors absent. Leur pouvoir consistoit à comparoître au nom des princes et états de l'union aux conférences (de Surène), ouïr les ouvertures et propositions du parti contraire, y répondre selon leur prudence, et faire d'eux-mêmes telles propositions et ouvertures qu'ils jugeroient utiles à la réunion des catholiques, à la conservation de l'église catholique, apostolique et romaine, pour lesdits moyens discourus et discutés en faire le

(1) V. ci-devant la déclaration du 27 janvier.

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