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Toufie contre ces étrangers qui couchent avec elles, & mes treize filles qui fe font proftituées fe repentiront car je fçais que dans leur cœur elles n'aiment pas les hommes qui les ont débauchées. Retournons, dit le léopard aux quatre hommes blancs, dans cette grande ville qui eft divifée en trois factions. Mais ne difons pas que mes géans ont été vaincus,

XXXIII. Et voici l'Ange qui me dit: John, as tu entendu? Et je lui dis que oui. Eh bien, écris donc ce que tu as vu & tout ce que tu as entendu. Et j'écrivis.

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Ceux qui avoient été vaincus par les treize jeunes filles s'attribuent la victoire, ils fe réjouiffent; mais tout-à-coup un monftre paroit fur la mer; les géans font effrayés. Second combat naval des vaiffeaux de corail contre des vaisseaux d'or; les vaisseaux d'or font vaincus. L'aigle blanc a deux tétes a un entretien avec le léopard d'or; l'aigle blanc à deux têtes envoie fes meffagers publier au fon de la trompette qu'il ne veut pas qu'aucune puissance de la terre domine fur les mers.

I. Moi John, j'avois écrit que j'avois vu les treize jeunes filles qui avoient vaincu les treize géans, & qu'elles avoient fait trois de ces géans prifonniers.

II. Et voilà que je vis un camp où l'on fe réjouiffoit & je vis les dix géans qui difoient: Nous avons battu treize profituées, qui ont quitté leur mere pour aller fe débaucher avec ces hommes, & chacun répétoit dans le camp Nous avons vaincu les treize proftituées; & ces géans buvoient dans des coupes d'or à la fanté du léopard d'or, & les foldats buvoient auffi.

III. Et l'on faifoir des feux de joie à caufe des trois jeunes filles qui avoient été vaincues à l'aile gauche des géans, & l'on difoit : Si nous avons vaincu à la gauche, nous vaincrons auffi à la droite & au centre; & quand on avoit dit cela, on danfoit au fon des inftrumens de guerre, & c'étoit une grande joie dans tout le camp.

IV. Mais je vis comme une mer de feu, & les géans virent autfi cette mer de feu ; les réjouiffances qui fe faifoient dans le camp cefferent, & chacun accourut au bord du rivage; moi, je fuivis comme les autres.

3 V. Et voilà que je vis fur ceite mer de feu un monf tre d'une groffeur prodigieufe; il avoit la tête d'un lion le corps d'un dromadaire; fa queue alloit fe perdre dans l'horifon du midi; il avoit quatre pattes comme celles d'un

igle; fon corps étoit couvert d'une écaille qui brilloie Comme de l'acier poli; de fes larges narines fortoient Comme deux gros fleuves de feu, & voilà les géans qui étoient très-cff-ayés: car ce monftre avoit l'air de les menacer & les géans fe difoient l'un à l'autre : Quel ef ce nouvel ennemi que nous avons à combattre ? Et ce monftre avançoit toujours, de forte que le feu qu'il jettoit de fes patines atteignoit le rivage, & força les géan☛ de s'éloigner; & moi autfi, je me retirai.

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VI. Et voilà que tout-à-coup on ne vit plus ce monftre; il fe plongea dans cette mer de feu & difparut, & je vis à la place de ce monfire 12 vaiffeaux d'or malif. Il y avoit à la pouppe de chaque vaiffeau un mouton d'or pur, qui éroit fufpendu par-deffous le ventre au moyen d'un cordon fait de rubis, qui étoit d'un éclat éblouiffant. Le☛ mâts de ces vaiffeaux étoient d'a gent pur, & leur pefanteur faifoit qu'ils marchoient fort lentement.

VII. Je vis la mer d'abord tranquille, qui commençoit à s'agiter, & le vent qui vint à fouffler avec impétuofité; alors j'entendis les cris des matelors & ces vaille aux étoient en grand danger de périr. Il s'éleva fur la mer un brouillard qui me laiffoit voir à peine ces beaux vaiffeaux d'or, que je crus engloutis.

VIII. Et comme je regardois cela, je vis à travers u nuage paroître 12 vaiffeaux de corail: ceux-ci, malgré la tempête & le grand vent, naviguoient avec autant de facilité que le poiffon nage dans la mer, & voilà que ces vaiffeaux de corail apperçurent les vaiffe.ux d'or. Auffi-tôc un grand combat commença entr'eux; un vaiffeau d'or fut attaqué par trois vailleaux de corail; je vis la mer qui étoit teinte de fang, & qui apportoit fur le rivage une grande quantité de corps morts.

IX. Après cela, je regardai je vis des vaiffeaux de corail qui emmenoient des vaideaux d'or; & l'Ange qui étoit témoin, comme moi, de ce qui fe palloit, me dita Tu vois, John: ces vailleaux d'or qui ont combattu vaillamment ont été vaincus; mais celui qui eft battu baitra à fon tour car cela doit être ainfi: mais écris toujours ce que tu as vu; & j'écrivis.

X. Alors j'entendis une grande voix dans l'air, qui difoit Je ne veux pas que deux fe mettent co tre un, ni que trois fe mettent contre un: car j'ai dit que je ne voulois pas que perfonne dominat fur les eaux ni que la domination fût ôtée à l'un pour qu'un autre lui fuccedar.

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XI. Comme j'entendois cette voix qui venoit de l'air
Qdobre, 1782. ze. quinz.

je levai la tête, & je vis que c'étoit l'aigle blanc à deux têtes qui avoit parlé.

XII. Et cet aigle étoit fur un nuage, & il avoit dans une de fes pattes fix fceaux d'or qui étoient attachés à un anneau d'or, & dans l'autre patte il avoit des foudres.

XIII. Je regardois cet anneau d'or, ces fix fceaux qui y étoient attachés, & ces foudres que l'aigle tenoit ; je penfois en moi même pourquoi cela, Et voilà que j'entendis un grand bruit du côté de la mer. Je regardai pour voir ce que c'étoit, & je vis le léopard d'or qui fortoit du fein des eaux ; il étoit placé au mili u d'un palais ruftique, fait de coquillages de mer; une quantité prodigieufe de monftres marins entouroit ce palais ruftique; ils avoient la gueule ouverte, & je les voyois qui engloutiffoient dans leur large gefier une quantité de petits vaiffeaux qui paffoient çà & là.

deux têtes qui parla au

XIV. Or voici l'aigle blanc. léopard d'or, & qui lui dit : Tu fçais, léopard, que nous avons toujours été unis; tu m'as prêté jadis tes géaus pour combattre mes ennemis; je ne fouffirai pas que les ciens abaiffent ta puiflance regarde ces fix fceaux, & cet anneau, ce font fix nations dont je fuis le chef: Je veux que nous nous uniffions ensemble, & l'alliance que nous formerons fera en ta faveur : car, je te le dis, je ne veux pas que tes ennemis t'humilient & te détruifent. Tu vois ces foudres, eles feront pour toi ; fi tu en as befoin, car j'ai appris aux habitans de la terre à redouter ma puif, fance.

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XV. Et voici le léopard qui répondit à l'aigle: Tu vois ce qu'ils m'ont fait; ils m'ont enlevé mes treize filles, & ils me font la guerre pouvois je faire autrement que de me défendre ? Ils difent que j'ai voulu dominer fur toutes les mers; mais eux, ils voudroient y dominer feuls, & affujettir toutes les nations à leur puiffauce.

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XVI. Ne crains pas, répondit l'igle blanc au léopard d'or car comme la mer a fes bornes, de même les puiffances de la terre ont les leurs; & qui veut trop érendre fon empire, le détruit. Le troupeau qui eft trop éloigné du p.fteur, ne connoit plus la voix de fo maître, & ne lui obéit plus ; & celui qui voudra dominer à la fois à l'orient & à l'occident ne dominera ui d'un côté ni de l'autre.

XVII. Et voici le léonard qui dir: Mon per éir plus heureux torqu'il n'avoit qu'un petit troupea cor duire : celui qui a l'ambition de con.mander à plufieurs Lati as n'eft pas heureux,

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XVIII. Puifque ta dois conduire le troupeau de tes pea res, dit l'aigle, conduis-le; je te l'ai dit je veux te foutenir contre tes ennemis; mais tu labourois feul dans un champ ; je veux y labourer auffi, & fi tu recueilles de fine farine, pourquoi ne veux-tu pas que j'en recueille auffi? Tu as voulu empêcher les autres de glaner, & tu vois maintenant,qu'ils labourent dans ton champ. Mais le tems n'eft pas encore venu de les chaffer de ce champ: raffemble tes vaiffeaux, rappelle tous tes hommes de guerre qui font de l'autre côté de la grande mer, & combat fur l'élément de qui tu tieas ta puissance : car c'eft fur les eaux que tu vaincras.

XIX. Et voilà que l'aigle blanc à deux têtes difparut & que le léopard d'or disparut auffi. Alors j'entendis 4 trompettes qui fonnoient : la rere, étoit du côté de l'orient, la 2e. à l'occident, la 3me. au feptentrion, & la 4me. au midi; & quand ces trompettes eurent fonné, j'ouis des voix qui crioient: L'aigle blanc à deux têtes fait fçavoir à toutes les puiffances de la terre qu'il a fait alliance avec cinq nations, qu'il veut que toute domination fur la mer foit cée, & qu'il n'appartient à personne de dire: Je ne veux pas que tu ailles là : car celui qui dira cela, l'aigle blanc fe déclarera contre lui, & il lui déclarera la guerre : l'aigle blanc & fes cinq alliés ne fouffriront pas qu'il y ait fur les eaux de la mer des péagers qui demandent aux voyageurs: Ou allez-vous? D'où venez-vous? Que por tez vous? car chacun doit aller où il veut, & porter ce qe'il veut.

XX. Et lorfque ces voix eurent fini de parler, voilà les trompettes qui fonnerent encore de nouveau. Et l'Ange me dit: Tu as entendu, John, ce que cet aigle blanc a dit au léopard d'or & auffi ce que viennent de dire ces hommes qui ont fonné de la trompette. Tout cela va opérer de grands changemens parmi les hommes, & celui qui étoit pauvre deviendra riche: car les eaux de la mer appartiendront à toutes les nations. Et John écrivit tout ce qu'il avoit vu & entendu.

(La fuite au Journal prochain. )

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BERLIN (le 9 Septembre.) Le roi eft revenu à Potzdam le 2 de ce mois, avec le prince héréditaire de Pruffe. Le monarque a témoigné aux officiers de cavalerie fa fatisfaction fur le bon ordre qu'il a trouvé; les cuirassiers ont

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manœuvré fupérieurement, & le roi a été étonné de la précision qu'ils ont mife dans leurs évolutions, ils les ont exécutées avec autant de facilité que les troupes légeres; on a fait différentes manœuvres nouvelles. L'infanterie a exécuté la retraite par bataillon; S. M. a commandé elle-même. Le roi, pendant le féjour qu'il a fait en Siléfie, a joui de la meilleure fanté. Il femble que la guerre ou ce qui n'en est que le fimulacre, foit utile à la confervation de fes jours. Il y aura, à ce que l'on croit, une promotion militaire, & plufieurs officiers qui fe font diftingués par la tenue de leurs corps, feront avancés en grade. Les grandes mancuvres de Poftdam font fixées aux 20, 21 & 22 de ce mois.

ont

VIENNE (le 10 Septembre. Les divers traités de légiflation criminelle dont l'Europe a été inondée depuis la renaifance des lettres, prefque tous manqué leur but, qui doit ête moins de punir le crime commis, que de donner de la terreur aux fcélérats, & de prévenir les forfaits par l'afpect continuel du châtiment. Nous l'avons déjà dit, & nous ne fcaurions trop le répéter, la peine de mort furtout eft bien loin de produire cet effet, Braver la mort n'eft trop fou vent qu'un jeu pour les ames atroces accoutumées au crime; mais l'efclavage, le travail & l'infamie prolongée font un frein bien plus redouté.

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Jofeph II, dont les idées fur tous les points de l'adminiftration font auffi jufles que grandes, vient de donner à ce fujet un exemple bien fupérieur à tout ce que les criminaliftes ont imaginé. Un cocher de cette capitale, ne pouvant rien obtenir d'une fille qu'il pourfuivoit d'une maniere brutale, l'a maffacrée dans un inftant

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