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ree avantage; pourquoi m'avez-vous trompé? “Et voilà le leopard d'or qui entra dans une grande colere.

XXI. Mais la Bute de terre, qui étoie auffi au bord de la mer, parla & s'adreffant au léopard, lui dir.

XXII. Souviens toi, ô grand léopard! de ce que je t'ai dit. Pour vaincre, il faut que tu fois vaincu, & c'eft de ta défaite que naîtra ta gloire: car il faut que tes peuples difent: Nous ne voulons qu'un chef, & trop de pafteurs conduisent mal le même troupeau.

XXIII. Et quand ils auront dit cela, tu prendras tes troupes de terre & de mer à ta folde, & tu leur diras C'eft moi maintenant qui regnerai feul fur vous, & ceux qui ne voudront pas te croire, tu les chafferas.

XXIV. Et moi John, j'entendois tout ce qu'on difoit,. & je l'écrivois, & l'Ange me demandoit : Jöhn, comprends-tu tout ce qu'on dit, & je lui répondis: Oui.

XXV. Et voilà cependant que les vaiffeaux de corail &* de lapis lazuli fe battoient toujours, fans qu'on púc voir quels étoient les vaincus ou les vainqueurs. Mais toute à-coup les portes du ciel fe fermerent, & moi de ne fçavoir où j'étois.

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XXVI. Et l'Aage me dir: Regarde, John ; & je vis de grands feux qui couroient fur la mer & je demandai a Ange: Pourquoi ces feux fur la mer ? Ce font, me répon◄dit-il, les feux des 24 vaiffeaux de lapis lazuli, Où font lui demandai je, les 24 vaiffeaux de corail? Ils n'y font: plus, me dit l'Ange..

XXVII. Et j'écrivis ce que je voyois. L'Ange me dit:: Souviens-roi de ce que tu as vu & entendu, & regarde. Tuapprendras que l'homme brave aura été accufé & jugé, & le calomniateur cru & récompenfé......

CHAPITRE

TROISIEME.

John a une troisieme vifion qui lui donne encore plus fer frayeur que tout ce qu'il a vu dans les deux premieres.. Grande crainte du léopard. Confeil tenu entre les qua tre hommes blancs & la Bute de terre. Le léopard manque de perdre encore une de fes jambes. Combat entre les treize jeunes filles & treize géans. Comment les premicres fortent vainqueurs de cette bataille,.

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I. Après que l'Ange m'eut parlé, je regardai, & je ne vis plus ni mer, ni vaiffeaux; mais le jour revint; l'Ange me prit la main, & me dit: Suis-moi, & incontinentje: te ferai voir des choses qui t'étonneront.

II. Et je vis deux trônes d'or, & fur l'un de ces trê

hes étoit affis ce même jeune homme qui avoit enlevé le treize plus jolies filles du léopard, & fur l'autre trôneon voyoit un vieillard.

III. Et voilà le jeune homme & le vieillard qui fe par loient, & qui difotent: Le léopard a perdu une jambe & un pied d'or; je lui ai propofé la paix, & il l'a refufée; maintenant il faut que vous & moi, dit le jeune homme, nous lui faffions la guerre: car il prétend qu'ilTM doit dominer feul fur toutes les mers.

IV. Et le vieillard répondit: J'ai quarante vaiffeaux de bois de cedre; & fi vous voulez, je les joindrai aux' vôtres car auffi voulois-je empêcher le léopard de dominer fur toutes les mers.

V. Et voilà que "comme ils parloient, Sept vieilles filles s'approcherent de ces deux trônes, & dirent qu'elles vouloient parler; & les deux hommes qui étoient fur ces trônes leur dirent: Qu'avez-vous à dire ?

VI. Et l'une de ces filles prenant la parole, dit: Je fuis l'aînée de mes feurs que voila, & je fuis auffi la plus rich; nous fommer en grande conteftation pour fçavoir fi nous devons faire la guerre a léopard; & tandis que nous difpurons comme de vieilles femmes, le léopard nous prend nos vaiffeaux d'or.

VII. Et voici ce que le jeune homme qui étoit fur le trône leur dit: Le bon pilote connoît d'avance quand le mauvais tems doit venir, & il n'attend pas que le tonnerre gronde pour fe mettre à l'abri de la tempête dont it eft menacé; il faut prévenir fon enuemi avant qu'il nous prévienne.

VIII. Et voici une autre de ces filles qui dit: Notre fœur aînée a toujours été jaloufe de nous; tenez, Voici fept fleches qui doivent repréfenter le fymbole de notre union, & cependant, parce qu'elle eft la plus riche, elle

veut dominer fur nous.

contre un autre af

IX. Et voici comme elle parloit encore, qu'un aigle qui étoit plein d'yeux combattoit gle qui avoit deux têtes, & l'on entendit dans l'air de grands coups de tonnerre, & l'on voyoit des éclairs: toute la terre trembla. Les deux trônes & les fept vieilles filles difparurent; il tomba une pluie de fang, & j'eus une grande crainte.

X. Et cependant le combat de ces deux aigles continuoit tou jours, ainfi que les éclairs & le tonnerre; mais un troifieme aigle qui étoit tout blanc, & qui avoit auffi deux têtes, les fépara, & cet aigle blanc defcendit enfuite, & fe plaça fur un trône qui étoit de cryftal de roche le plus beau, Il y avoit

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dans ce cryftal, des rubis, des émeraudes & toutes fortes de pierres précieufes; & les yeux ne pouvoient fou tenir fon éclat.

XI. Il y avoit autour de ce trône, des hommes de toutes nations : l'aigle parla, & leur dit : Que ceux qui ont quelque chofe à me dire fe faffent eatenire: car je fuis venu ici pour les écouter.

XII. Un homme s'avança au pied du trône; il s'ineliaa profondément & dit: Mon maître avoit treize fil les auffi belles que les étoiles; on les lui a enlevées ; & comme il a voulu les ravoir, on lui a déclaré la guerre.

XIII. Et voici que l'aigle répondit: Ces filles font de mauvaise vie, puisqu'elles se sont laiffé débaucher par des hommes; elles fe repentiront de ce qu'elles ont fait, & elles fe vengeront de leurs raviffeurs; mais le tems n'eft pas encore venu de mettre la coiguée dans l'arbre; il faut laiffer marir le fruit avant de le cueillir; le chêne qui veut s'élever trop haut, est toujours abattu par le vent

XIV. Mais, répondit l'homme qui avoit déjà parlé, mon maître eft menacé d'une guerre terrible; tous fes alliés l'abandonnent, & voilà encore un nouvel ennemi qui vient de le déclarer contre lui: que doit-il faire ?

XV. Et voici que l'aigle répondit: Čelui qui a voulu dominer fur les eaux a allumé le feu de la guerre contre lui; mais fa puiffance ne tombera pas car je veille à fa confervation, & ceux qui ont tiré l'épée contre lui ne l'accableront pas : je suis le médiateur ; & celui pour lequel je me déclarerai, vaincra fon adverfaire.

XVI. Et voilà que ce trône difparut tout-à-coup. Je vis la place du trône & de l'aigle blanc, un grand papier. Une des extrêmités de ce papier touchoit le ciel & l'autre la terre, & une foule innombrable portoit ce papier.

XVII. Et je vis fur ce papier beaucoup de noms qui étoient écrits, & je ne pouvois lire ces noms ; ils reffembloient aux grains de fable du fond de la mer : tant ils étoiect preffés les uns contre les autres.

XVIII. Et ceux qui portoient ce papier crioient & faifoient grand bruit ; & l'Ange me dit: Voilà un tems de calamité; regarde, John, mais ne parle pas car ce peuple eft comme un fleuve qui fort de foa lit & qui défruit tout.

XIX. Et ce peuple incendioit & mettoit le feu partout où il paffoit, & je regardois, & je vis les quatre hommes blancs au milieu de cette populace, qui avoient une grande peur; car les gens qui portoient ce papier les menaçoient.

XX. Et je vis beaucoup d'hommes qui périrent par l'épée, je dis à l'Ange: Retirons-nous d'ici car il n'y fait pas bon. L'Ange me conduifit dans un vieux château, & me dit: Regarde, John. Et je vis le léopard d'or & les quatre hommes blancs qui devifoient entr'eux, & ils m'eurent l'air d'être dans les angoiffes. J'entendis le léopard qui difoit: Que veulent ces gens Qu'ils croient ce qui leur plaît, & qu'ils laiffent auffi croire les autres. XXI. Et voici qu'un homme entra & dit: Ils ne veulent pas avoir parmi eux des gens qui croyent que....

XXII Et voici que le léopard répondit: Que celui qui paie la taxe croie ce qu'il veut, & que mes gens armés marchent contre ceux qui perfécuteront les autres, ou qui brûleront leurs maifons: car je veux les punir de leur témérité, & cet homme dit au léopard Je vais porter res ordres à tes gens armés.

XXIII. Le léopard étoit agité: les quatre hommes qui étoient avec lui n'ofoient lui parler, & voilà des cris lugubres qui retentiffoient dans l'air : j'entendis un cliqueris d'armes, & tout-à-coup le château où j'étois s'enfonça: je crus que c'étoit fait de moi, & je ne crus pas revenir jamais de l'abyme où je tombai.

XXIV. Mais je fus bien étonné de me voir dans une campagne fertile, & l'Ange me dit : Voilà John: tu crains toujours lorfque je fuis avec toi.

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XXV. Et je demandai à l'Ange où étoient le léopard & les quatre hommes blancs. Vois là-bas, me dit-il & je vis le léopard qui avoir beaucoup de peine à marcher. Pourquoi, dis-je à l'Ange, le léopard chemine-t-il fi doucement? Tu as vu, me répondit-il, ce grand papier, ces gens armés ? C'eft une des colonnes du trône qu'on a voulu ébranler; & fi cette colonne étoit tombée ce léopard auroit encore une jambe de moins ; car l'alpha devient l'oméga, & le chêne qui éleve fa tête jufqu'au ciel, tombe lorfque le bûcheron coupe fa racine. Et c'eft ainfi que les petits abatent les grands; écris cela, John. Et j'écrivis.

XXVI. Voilà que je vis une nuée d'hommes & de chevaux qui étoient dans l'air, & les hommes qui étoient montés fur ces chevaux avoient des cuiraffes de couleur rouge, & fur ces cuiraffes il y avoit des lames d'or & d'argent ; & leurs chevaux avoient les pieds couleur de feu, & il fortoit de leurs pieds des étincelles qui reffembloient à une grande pluie de feu, & ces chevaux hepniffoient & faifoient un grand bruit dans l'air.

XXVII. Et voila qu'à l'autre côté de l'horifon, je vis pa roître ces treize jeunes filles que j'avois vues; elles étoient

vêtues d'étoffes d'argent; elles avoient des cuiraffes d'og artiftement travaillées s; elles étoient montées fur treize chevaux blancs. Sur le front de ces chevaux il y avoit un >nom écrit, & les lettres de ces noms étoient formées avec de gros diamans blancs qui étoient attachés fur une plaque de lapis lazuli.

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XXVIII. Et quand ces hommes armés virent paroître ces jeunes filles voilà de grands cris de guerre qui fe firent entendre, & des trompettes fonnoient du côté de l'occident; ces hommes armés fe préparoient au combat, & ces treize filles avançoient toujours.

XXIX. Et voilà ces treize jeunes filles qui fe rangent fur une feule ligne; & je vis derriere elles un gros nua ge d'où fortoient des éclairs & des coups de tonnerre, qui effrayerent beaucoup ces hommes armés, & les chevaux fur lefquels ces hommes étoient montés refufoient d'obéir à la voix de leurs maîtres. Mais voilà treize géans que je vis fortir de ces bataillons d'hommes armés; ils avoient plus de 20 coudées de haut; ils portoient des armures d'acier poli; ils avoient fur leur tête un casque d'or, & sfur le cimier de ce cafque il y avoit un dragon qui jertoir du feu.

XXX, Ces treize géans marcherent contre les treize jeunes filles, & le combat commença. Le premier choc fut violent; trois géans de la droite furent renverfés, & le bruit de leur chûte émut toute l'athmofphere. Le combat ¿ qui se faifoit au centre fut plus long & plus opiniâtre, A la fin cependant, les géans qui avoient perdu leurs boucliers, furent pourfuivis par les jeunes filles, qui les forcerent d'abandonner le champ de bataille. Trois géans de la gauche furent plus heureux; les trois jeunes filles contre lefquelles ils combattoient eurent leurs chevaux tués fous elles, mais elles fe défendirent vaillamment à coups de fleches, & firent une retraite auffi fçavante que le plus habile guerrier.

XXXI. Et voilà que les treize jeunes filles fe retiroient en bon ordre, & qu'elles emmenoient avec elles trois géans: elles n'avoient perdu dans ce combat que le terrein qui étoit à leur gauche, où les dix géans qui reftoient fe camperent.

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XXXII. Et voilà que le léopard d'or & les quatre hommes blancs qui avoient qu ce combat, fe défefpéroient; & le léopard d'or difoit : Ces filles impudiques qui ont quitté la maison de leur pere pour forniquer avec des étrangers, ont cependant vaincu mes géans. Mais je vais femer la difcorde parmi eux; je leur donnerai de la ja¬

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