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que Michel-Ange remplissoit Rome de ses ouvrages sous le pontificat de Jules II. et de Léon X. Jean Gougeon embellissoit Paris de ses chef-d'œuvres sous les règnes de François I. et de Henri II. On con

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noit le Bacchus de Michel-Ange qui fit illusion à Raphaël par son extrême beauté, et que celui-ci donna sans hésiter à Phidias ou à Praxitelle; d'un autre côté tout Paris a toujours admiré les fameuses Cariatides de Gougeon que l'illustre Sarrazin ne dédaigna pas de copier. A Rome, Daniel de Volterre, contemporain de Michel-Ange, enrichit de statues l'une des Chapelles de St. Pierre in Montorio. L'Algarde fit voir ce que le sizeau est capable d'imiter en représentant St. Pierre et St. Paul, qui menacent Attila. Bernin, digne successeur de ces grands maîtres, fit la la place Navonne, l'Extase de Ste. Thérèse, morceau admirable du côté de l'expression; le buste de Louis XIV. ouvrage où le caractère de ce prince est aussi marqué que les traits de son visage, et le cheval de Marcus Curtius, infiniment plus beau que le cheval de Marc Aurele, que les chevaux même de Monte Cavallo, que leurs inscriptions infidèles ont faussement attribué à Phidias ou à Praxitelle.

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Le Cavaliere de

Flamands.-Les Flamands ont assez bien réussi dans la sculpture. Sans parler de Erard de Liège, de Buister de Bruxelles, Le Fêvre et L'Aviron d'Anvers,

se sont fait connaître en France vrages qu'ils ont fait pour le Roi. tier aussi d'Anvers travaillerent

par quelques ouGuibbons et Rooen Angleterre, et

le dernier fit les Médailles de Charles II. et de Jeacques II.

En France, Sarrazin fit revivre la sculpture qui y avoit été presqu'éteinte, et lui redonna sa première beauté. Il fit en 1640, un Groupe placé à Marly, représentant, deux enfans qui se jouent avec un bouc, il orna ensuite de ses ouvrages quelques églises de Paris: les plus remarquables sont le tombeau du Cardinal de Berulle*, et celui de Henri de Bourbon, Prince de Condé. Sarrazin forma des élèves qui ont porté cet art à une grande perfection.

Les Anguiers donnèrent le modèle du Mercure et de l'Amphitrite qu'on a depuis éxécuté en marbre et qui furent placés dans des bosquets à Verailles. Balthazer et Gaspard Marsy semblent avoir épuisé toutes les finesses de leur art dans l'enlèvement d'Orythie par le Vent Borée; dans le géant Encelade, ouvrage pleine de force et tout-à-fait dans le goût de Jules Romain. Desjardins s'est rendu célèbre par une infinité d'ouvrages. Pujet en a fait moins, mais tous partent d'une main savante; on peut donner pour exemple le Persée qui délivre Andromède et le Milon Crotoniate; ici le cizcau semble animer le marbre et lui donner les passions qui conviennent à

* Attribué à F. Anguier.

ces deux différens sujets. Pujet mettoit dans ses figures plus d'expression, Girardon plus de grâce. Le Mausolée du Cardinal de Richelieu, l'Enlèvement de Proserpine, Apollon chez Thétis, &c. sont des pièces d'une grandeur et d'une correction de dessin dont le meilleurs sculpteurs sont souvent peu capables. Ainsi cet art a passé depuis long-tems des Italiens aux Français, et les premiers se sont vus quelquefois obligés d'avoir recours aux talens des seconds pour des ouvrages de conséquence*.

* Pujet, Théodon, Le Gros, Dubos, Reflex. Crit. sur la Poësie, &c. t. II. p. 172.

ARCHITECTURE.

LA nécessité fit inventer l'architecture; la vanité des hommes l'embellit; le mauvais et le bon goût des peuples l'ont ensuite successivement corrompüe et rétablie. Les premières habitations furent des cabanes dans les pays chauds et des cavernes dans les pays froids*, cela suffisoit pour se garantir des bêtes farouches mais lorsque l'intérêt ou les passions éurent armé les hommes les uns contre les autres, ou qu'attirés par les agrémens d'une douce société, ils voulurent faire des maisons et des villes, ils perçèrent les carrières et employerent la maçonnerie: on passa ensuite à quelque chose de plus parfait. Les colonnes furent substituées aux poteaux qui soutenoient les

* Vitruve, lib. 2. c. I.

anciennes demeures: les architraves prirent la place des poitrails qui joignoient les poteaux ensemble, et les frontons imitèrent les fermes de charpente qui étoient au dessus du faîte *.

Egyptiens-Les Ægyptiens sont les premiers qui ont perfectionné Parchitecture; elle étoit tout-à-fait dans leur caractère: elle étaloit par-tout cette noble simplicité conforme à la nature et cette grandeur qui remplit l'esprit et le charme. On lit avec étonnement dans Hérodote †, et dans Diodore ‡, la description du Labyrinthe, c'est-à-dire, des douze palais composés de 1500 chambres, mêles de terraces, qui communiquoient ensemble autour de douze sales, et ne laissoient point d'issue à ceux que étoient entrés. Les voyageurs rapportent |, qu'on voit encore aujourdhui dans la Thébaïde quatre portiques d'une hauteur extraordinaire où aboutissent quatre longues avenües et qui enferment un salon soutenu de cent vingt colonnes entremêlées d'obélisques.

L'Egypte visoit au grand : elle élevoit des monumens pour la postérité; ses Pyramides subsistent encore. La plus grande a une base dont chaque côté et de 704 pieds, et sa hauteur perpendiculaire en a 630, elle est terminée par une plate-forme de

* Vitruve, lib. 1. c. 1. lib. 4. c. 2.

+ Lib. 2.

Lib 1. sect. 2.

Voyages imprimés par Theverot

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