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DES

BOURBONS.

CINQUIÈME SÉRIE.
HENRI DE BOURBON,

ROI DE NAVARRE,

Succède, sous le nom de Henri IV, au dernier des Valois, son parent au 22o dégré par saint Louis, le 2 août 1589, sacré dans la cathédrale de Chartres le 27 février (1), reçu à Paris le 22 mars 1594, assassiné par Ravaillac le 14 mai 1610.

CHANCELIERS ET GARDES DES SCEAUX. 10 Charles de Bourbon, cardinal de Vendôme, reçoit les sceaux de Montholon, aussitôt après la mort de Henri III et les garde, comme chef du conseil, jusqu'au 10 décembre 1589 (2); 2o Ph. Hurault, comte de Cheverny, chancelier sous Henri III, disgracié en 1588 (3), reprend les sceaux au mois d'août 1590; 4° le président de Bellièvre, chancelier le 2 août 1599 à la mort de Cheverny; 4. Brulart, seigneur de Sillery, nommé garde des sceaux pour exercer cet office en cas d'empêchement du chancelier, suivant lettres de décembre 1604, vérifiées au parlement le 14 mars, reçu au serment le 3 janvier 1605 (4); chancelier à la mort de Bellièvre, le 9 décembre 1607, suivant lettres du 10, vérifiées au parl. le 4 février 1609.

(1) V. à cette date le serment du sacre.

(2) A cette époque, le roi prit le sceau en main et le fit tenir par son conseil, sous la présidence du maréchal de Biron. Quand le roi fesait sceller en sa présence, il apposait lui-même le visa sur les lettres, ou le fesait mettre par de Loménie, secrétaire des commandemens et de la maison du roi qui avait la garde

du sceau.

(3) Ce chancelier n'ayant pas voulu sceller les lettres données au duc de Guise pour le gouvernement de Provence en 1594, Henri IV lui donna décharge de son opposition par un brevet signé des quatre secrétaires d'état. Néanmoins, le chancelier mit à la place du sceau que les lettres avaient été données contre son

avis.

Le garde-des-sceaux de la Ligue fut Louis de Brège, évêque de Meaux.-V. arrêt du 18 août 1589 aux registres du parlement de Paris.

(4) De Bellièvre resta chef du conseil jusqu'à sa mort.

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MINISTRES SECRÉTAIRES D'ÉTAT. Maximilien de Béthune, marquis de Rosny, duc de Sully, succède en 1596, sous le titre de surintendant des finances (1) aux huit intendans contrôleurs généraux des finances; · Nicolas de Neufville de Villeroy, ex-ministre de Henri III, remercié en 1588, rappelé en 1594, fut chargé de l'administration de la guerre et des affaires étrangères ; — Pierre Forget, seigneur de Fresne et du Fau, créé secrétaire d'état par Henci III, en 1589, administra les affaires de la religion (2) jusqu'à sa mort arrivée en avril 1610, remplacé par P. Phelippeaux, seigneur de Pont-Chartrain; - Martin Ruzé, seigneur de Beaulieu et de Lonjumeau, secrétaire d'état créé par Henri 111 pour administrer la maison du roi (3), fut remplacé dès le commencement du règne de Henri IV, par A. de Loménie, seigneur de la Villeaux-Clercs (4).

DUCHES-PAIRIES EXISTANT A L'AVÈNEMENT DE HENRI IV A LA COURONNE. 1o Guise, érigé en 1527, éteint par confiscation, en 1641: 2o Montpensier, érigé en 1538, éteint en 1608: Aumale, érigé en 1547, éteint en mars 1618:40 Montmorency, érigé en 1551, éteint en 1632: 5o Mercœur, érigé en 1569, éteint en 1712: 6o Penthièvre, érigé en 1569, éteint en 1669: 70 Uzès, érigé en 1572, en faveur de Jacques de Crussol, subsiste encore : 8o Mayenne, érigé en 1573, éteint en 1621 : 9o Saint-Fargeau, érigé en 1575, éteint en 1608: 10o Epernon, érigé en 1581, éteint en 1661: 110 Elbeuf, érigé en 1581, éteint en 1825 12o Rethet, érigé en 1581, éteint vers la fin du 16 ou au commencement du 17° siècle : 13o Joyeuse, érigé en 1581, éteint en 1675: 14o Piney. Luxembourg, érigé en 1581, éteint en....: 150 Retz, érigé en 1581, éteint en 1633: 16° Hatwin, érigé en 1581, éteint en 1598: 170 Montbazon, érigé en 1588, subsiste encore: 18° Ventadour, érigé en juin 1589, éteint en 1717 (5).

INTERREGNE.

N° 1.

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GUERRE CIVILE.

Août 1589.

LETTRE de Henri IV au chancelier Montholon, immédiatement après la mort de Henri III, par laquelle il te maintient dans son office de chancelier (6).

Saint-Cloud, a août 1589; (bibl. royale, manuscr. de Béthune, vol. coté 8919, fol. 36.)

(1) Il exerça jusqu'à la mort de Henri IV et mourut en 1641. (2) Ce fut lui qui rédigea l'édit de Nantes.

V. à sa date, avril 1598.

(3) M. Bajot le donne comme ministre de la marine, le 5e secrétaire d'état depuis la création de ce département. (Répert. de l'administrateur de Marine (1814), p. 28.)

(4) Son père fut enveloppé dans le massacre de la Saint-Barthélemy.

(5) Les pairies ecclésiastiques étaient au nombre de six; elles n'étaient point personnelles, mais attachées aux siéges suivans, 1o archevêché de Lyon, 2o évêché de Laon, 3° évêché de Langres, 4o évêché de Beauvais, 5° évêché de Châlons, 6o évêché de Noyon.

(6) Montholon ne voulant pas continuer l'exercice de sa charge sous un roi

N° 2.

-

DÉCLARATION et serment du roi à son avénement à la couronne, suivie de l'adhésion des princes, ducs, pairs et autres seigneurs présens, sous condition de maintenir la religion catholique, etc. (1).

Au camp, devant Saint-Cloud, 4 août 1589, reg. au parl. de Tours le 14. (Vol. 99, fo 64.)

Nous HENRI, par la grâce de Dieu, roi de France et de Navarre, promettons et jurons en foy et parole de roi, par ces présentes, signées de nostre main, à tous nos bons et fidels la resujets, de maintenir et conserver en notre royaume, ligion catholique, apostolique et romaine en son entier, sans y innover (2), ni changer aucune chose, soit en la police et exercice d'icelle, ou aux personnes et biens ecclésiastiques, provision et économie d'iceulx à personnes capables et catholiques selon qu'il a été cy-devant accoutumé, et que suivant la déclaration patente par nous faite avant nostre advenement à ceste couronne, nous sommes tous prêts et ne désirons rien davantage que d'estre instruits par un bon légitime et libre concile général et national pour en suivre et observer ce qui y sera conclu et arrêté: qu'à ces fins nous ferons convoquer et assembler dans six mois ou plus tôt s'il est possible (3).

Cependant, qu'il ne se fera aucun exercice d'autre religion que de ladite catholique, apostolique et romaine qu'ès villes et lieux de notre royaume où elle se fait à présent, suivant les ar

hérétique, remit les sceaux au cardinal de Vendôme.-V. le sommaire en tête de ce volume. V. aussi note ci-après sur la lettre du 10 décembre suivant.

(1) C'est grâce à cette déclaration que Henri IV obtint le serment de fidélité et obéissance d'une partie des catholiques. Aujourd'hui que la charte reconnaît la liberté des cultes, le trône pourrait, sans aucune difficulté, être occupé par un prince protestant. — V. ci-après, décembre 1592, déclaration du duc de Mayenne au nom des catholiques.

(2) Cette promesse était-elle sincère ? la religion catholique avait alors fait invasion dans toutes les parties des institutions; établir la liberté des cultes, c'était innover. Le congrès de Vienne a, pour les établissemens catholiques des cantons protestans de la Suisse, stipulé une garantie analogue qui ne permet pas d'y supprimer les ordres monastiques et de les soumettre à l'impôt, ce qui est une atteinte à la souveraineté.

(3) Nous n'avons pas trouvé de lettres de convocation, apparemment que le pape s'y refusa. Le roi aurait pu convoquer un concile national; mais les états généraux étant convoqués, avaient pouvoir de décider de tout ce qui concerne la police extérieure du culte. Le reste n'intéresse que la conscience ou l'opinion.

ticles accordés au mois d'avril dernier entre le feu roy Henri III, de bonne mémoire, nostre très honoré seigneur et frère et nous jusques à ce que autrement il en ait esté advisé et arrêté par une paix générale en nostre royaume ou par les états généraux d'icelui qui seront, pareillement, par nous convoqués et assemblés dans le dit temps de six mois :

Nous promettons, en outre, que les villes, places et forteresses qui seront prises sur nos rebelles et reduites par force ou autrement en nostre obéissance, seront, par nous, commises au gouvernement et charge de nos bons sujets et non d'autres, sauf et réservé celles qui, par les susdits articles furent réservées par ledit feu sieur roy à ceux de la religion réformée en chacun bailliage et sénéchaussée aux conditions y contenues.

Nous promettons aussi que tous offices et gouvernemens venans à vaquer ailleurs que dans les villes et places qui seront au pouvoir de ceux de ladite religion réformée, il sera, par nous, durant le même temps de six mois, pourvu de personnes catholiques suffisantes et capables qui nous soient fidèles sujets.

Davantage, nous promettons conserver, garder et maintenir les princes, ducs, pairs, officiers de la couronne, seigneurs, et gentilshommes et tous nos bons et obéissans sujets, indifféremment en leurs biens, charges, dignités, estats, offices, privilèges, prééminences, prérogatives, droits et devoirs accoustumés et spécialement de reconnoître, de tout ce que nous pourrons, les bons et fidels serviteurs dudit feu sieur roy.

Finalement, d'exposer, si besoin est, nostre vie et nos moïens avec l'assistance de tous nos bons sujets pour faire justice exemplaire de l'énorme meurtre, méchanceté, félonie et déloyauté commise en la personne dudit feu sieur roy.

Fait au camp de St.-Cloud, le 4° jour d'août 1589.

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Signé HENRI. Contresigné Ruzé. Nous princes du sang et autres ducs, pairs et officiers de la couronne de France, seigneurs, gentilshommes et autres soussignés, attendant une assemblée des princes, ducs, pairs et officiers de la couronne et autres seigneurs qui étoient fidels serviteurs et sujets du feu roy Henri troisième de ce nom, que Dieu absolve, lors de son décès, reconnoissons pour nostre roy et prince naturel, selon les lois fondamentales de ce royaume, Henri quatrième, roy de France et de Navarre, et lui promettons service et obéissance sur le serment et la promesse qu'il nous a faite cy dessus écrite et aux conditions que, dans deux mois,

S. M. fera interpeller et assembler lesdits princes, ducs, pairs, officiers de la couronne et autres seigneurs qui estoient fidels serviteurs dudit défunt roy, lors de son décès, pour, tous ensemble, prendre plus ample délibération et résolution sur les affaires de ce royaume.

Attendant les décisions des conciles et états généraux, ainsi qu'il est porté par ladite promesse de S. M. laquelle aura aussi agréable comme nous l'en supplions très humblement, que, de nostre part, soient délégués quelques notables personnages vers nostre saint père le pape, pour lui représenter, particulièrement, les occasions qui nous ont mû de faire cette promesse et sur ce impétrer de lui ce que nous connoîtrons nécessaire tant pour le bien de la chrestienté, utilité et service de S. M. que conservation de cet état et couronne en leur entier.

Nous supplions aussi très humblement S. M., suivant ce qu'elle nous a volontairement offert et promis, comme chef de la justice et père commun de tous ses sujets, intéressé en leur dommage, de faire justice exemplaire de l'énorme méchanceté, félonie, déloyauté et assassinat commis en la personne dudit feu roy Henri, nostre bon roy dernier décédé que Dieu absolve.

Promettant à S. M. toute l'assistance et très humble service qu'il nous sera possible de nos vies et de nos moïens pour ce faire et pour chasser et exterminer les rebelles et ennemis qui veulent usurper cet état?

Fait au camp de Saint-Cloud', le 4o jour d'août 1589.

Signé, François de Bourbon, Henri d'Orléans, François de Luxembourg, Louis de Rohan, Biron, d'Aumont, d'Inteville, Dangennes, Chateauvieux, Clermont, Manou, François Duplessis, Charles Martel, François Martel, de Renty, Lacurée, vicomte d'Auchy, et infinis autres seigneurs et gentilshommes.

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N° 3. DÉCLARATION du lieutenant général (duc de Mayenne) et du conseil général de l'union (la Ligue) pour réunir tous les Français à la défense de la religion catholique.

Paris, 5 août 1589; reg. au parl. séant à Paris (1) le 7. (Rec. de pièces in-8° bibl. royale coté L 1491.)

Charles de Lorraine, duc de Mayenne, pair et lieutenant gé

(1) Le parlement séant à Paris était alors composé de trois présidens, Brisson, Potier, Masparault (de Thou absent), de 4 maîtres de requêtes et de 65 conseillers.

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