les Prumens à l'affaire de Dietersbach. Ils ont été déposés à l'hôtel de la guerre.,

On a levé dans le Tirol un nouveau corps de 1200 arquebufiers, qui doit partir inceffamment pour l'armée.

Les derniers avis de Conftantinople portent que le grand-feigneur a déchargé les fujets de la maifon d'Autriche d'une partie des droits que ceux des autres puiffances doivent payer en entier.

FRANCFORT (le 3 Décembre. ) Tandis que les puiffances belligérantes en Allemagne travaillent à réparer les pertes de leurs armées & que leurs guerriers dans leurs quartiers d'hyver; fe délaffent des pénibles travaux de la campagne, il s'établit une vive correspondance entre les principales cours de l'Europe; les couriers vont & viennent & portent de toutes parts des propofitions de paix & de conciliation. Déjà le prince de Kaunitz & le prince de Gallitzin, ambaffadeur de Ruffie à Vienne, ont entamé une négociation qui fait renaître l'efpérance d'un accommodement prochain. L'im pératrice-reine doit avoir propofé la médiation des cours de Verfailles & de Pétersbourg, & I'on affure qu'elle a été acceptée par S. M. Pruf fienne qui a mandé fes miniftres d'état pour conférer fous les yeux avec ceux des puiffances médiatrices qui formeront un congrès à Breflau. En attendant l'iffue de ces nouvelles négociations, pour le fuccès defquelles on fait des vœux finceres, on apprend que le corps d'armée com mandé par le prince de Repnin a eu ordre de fufpendre fa marche. On ajouté que le roi de Pruf fe n'avoit pas cru devoir confentir à la suspenfion d'armes qui lui a été propofée par la cour de Vienne, avant que les préliminaires du trai té de paix fuffent fignés.

On dit qu'il eft queftion d'un projet de neutralité pour les électorats de Cologne, de Hanovre & le landgraviat de Heffe-Caffel , qui pour cet effet, doivent réunir leurs troupes. On ajoute que la cour de Berlin approuvant ce projet a promis de joindre à cette armée quelquesuns de fes régimens, & que cet arrangement doit être propofé à l'empereur.

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La Gazette de Cologne, no. 96, annonce que mille hommes levés en Esclavonie font en mar cle pour aller joindre les armées autrichiennes; elle ajoute qu'ils ont des armes particulieres qu'ils fçavent manier avec beaucoup d'adreffe. C'eft fans doute une nouvelle découverte faite dans le galetas du rédacteur de cette feuille : car jufqu'à préfent, il eft reconnu que l'arme la meilleure & la plus redoutable qu'on puiffe mettre entre les mains d'un foldat exercé, eft un fufil armé de fa bayonnette. Ces armes particulieres nous rappellent que pendant que les François occupoient la Bohême en 1741; il parut une efpece de pandourailles portant de larges fabresant l'extrémité des deux tranchans ter minée en hameçons, de forte qu'un coup de pointe de cette arme particulière déchiroit & ramenoit les inteftins de celui qui avoit le malheur d'en être atteint & le laiffoit fans aucun efpoir de guérifon. Il arriva que toutes les fois qu'on faifoit prifonniers quelques-uns de ces gens féroces avec ces armes particulieres, on ne leur accordoit point de quartier; ils étoient, ainfi qu'ils le méritoient, impitoyablement maffacrés.

Toutes les lettres des bords du Rhin, du Mein, de la Mofelle, du Necker, du Danube & de l'Iller, ne parlent que des dommages inappréciables caufés par le débordement de ces rivieres. On remarque à cette occafion, que des fçavans

qui font régulierement des obfervations météo rologiques en divers pays de l'Europe, avoient annoncé pofitivement que cette catastrophe auroit lieu le 44me. jour après l'apparition de la premiere aurore boréale de cette année.

On feroit tenté de demander à ces obfervateurs pourquoi les aurores boréales, fi communes les années précédentes, n'ont pas produit les mêmes effets? Quelle que foit leur réponse, fi leur prédiction étoit fondée, ils devoient la répandre dans toute l'Europe par la voie des papiers publics, fi multipliés de nos jours. On auroit fauvé les vins du Rhin, du Necker, les moiffons, les beftiaux de la Souabe & de tant d'autres pays; & ce qui étoit encore plus defirable, c'eût été fauver la vie à un grand nombre de perfonnes qui ont péri dans les eaux, Il y a bien longtems qu'il existe une espece d'hommes qui eft en poffeffion de la fcience de prédire les événemens, quand ils font arrivés.

ITALI E.

ROME (le 17 Novembre.) On continue de 'occuper du defféchement des marais pontins. Les ouvriers employés à ces travaux ont découvert trois beaux vafes de bronze, ainsi qu'une médaille du même métal, fur laquelle on voit d'un côté, l'empereur Nerva, & de l'autre, la Concorde. Ces morceaux ont été donnés au fouverain pontife qui vient d'en enrichir le mufæum clémentin.

On a enfin arrêté à Matera, petite ville du diocefe d'Otranto au royaume de Naples, trois des affaffins qui ont commis tant de crimes aux environs de Col- Fioritto. La troupe entiere de ces fcélérats eft détruite ; ils étoient au nombre de 16, dont Is ont été pris, & le feizieme a été tué en fe défendant.

On vient de perdre le fameux Piranefe, Vénitien, connu par fon double talent pour l'architecture & la gravure. Parmi les nombreux ouvrages de cet artiste célebre, on diftingue furtout la belle collection des antiquités romai nes dont les papes font dans l'ufage de faire préfens aux fouverains qui viennent obferver les raretés de cette capitale du monde chrétien. Ce fut pour récompenfer le Piranefe que Clément XIII lui attacha de fes mains la croix pour la vertu.

NAPLES le 15 Novembre. ) Les grandes chaleurs & les exhalaifons qu'elles occafionnent avoient fait fuípendre les travaux du chemin de la Calabre; mais on vient de les reprendre avec une nouvelle activité. On preffera encore davantage ceux de la nouvelle route que le roi a ordonné de faire à Chiaja, & qui devient très-belle dans toutes fes parties.

Il y a dans ce port deux chebecs destinés à conduire à Palerme le prince de Stigliano, viceroi de Sicile. Nos deux frégates de guerre qui font en courfe depuis quelques mois, ont reçu ordre de continuer leur croifiere.

LIVOURNE (le 17 Novembre.) Nos négocians efperent que la cour de Verfailles ayant égard à leurs représentations, leur fera reftituer la cargaifon du navire la grande ducheffe de Tofcane, qui a été pris, il y a déjà quelque tems, par une frégate françoife. Le motif de leurs réclamations eft que ce navire a été enlevé avant que les hoftilités euffent commencé entre les deux puiffances belligérantes.

Le gouverneur de Gibraltar n'a pas permis que le maure Fenitz payât les frais des 4 frégates marocaines qu'on y a peintes & qu'on a pourvues de voiles, de cables, &c. Cet offi

cier maure a été fi fatisfait de ces procédés qu'il s'eft chargé d'emmener avec lui à Maroc M. Logie, conful d'Angleterre, & de lui procurer une audience du roi fon maître, avec la per miffion d'exercer les fonctions de conful général de la nation britannique dans toute l'étendue de fa domination.

ESPAGNE.

MADRID, le 14 Novembre. ) La nomination du marquis de Guevara à la place de grandmaître de la maifon de la princeffe des Afturies ayant fait vaquer celle de grand-écuyer de cette princeffe, le roi vient d'en difpofer en faveur du: marquis de Valde-Carnana.

Le 5 de ce mois, la reine douairiere de Portugal, fœur du roi, eft partie pour retourner à Lisbonne, les nouvelles que l'on reçoit journellement du voyage de cette princeffe, annoncent qu'elle jouit d'une bonne fanté.

Le général de Cevallos n'eft pas encore arrivé de Cadix; on attribue ce retard à quelque indifpofition qui le retient en route.

PORTUGAL.

LISBONNE ( le 24 Odobre. ). Le comte de Fernan-Nunez, grand d'Efpagne, ambaffadeur de S. M. Catholique, arriva ici le 17 de ce mois; il eut, le 22, fes premieres audiences de la reine, ainfi que du roi & de la famille royale.

L'affaire du chef d'efcadre Macdul ne prend pas une tournure favorable. Cet officier a été enfermé à la tour de Belem, pour y être jugé felon les loix de la marine, fur la conduite qu'il a tenue en Amérique lorfque les Espagnols y ont attaqué nos établiffemens.

FRANCE.

VERSAILLES (le 3 Décembre.) Le 15 du