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JOURNAL

POLITIQUE,

OU

GAZETTE

DES GAZETTE S.

DECEMBRE.

Premiere Quinzaine.

TURQU I E.

CONSTANTINOPLE (le 3 Odobre.)

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E n'eft que dans les gouvernemens orien raux qu'on voit des efclaves parvenus prétendre la main des filles de leurs fouverains. L'exemple de cet ufage va fe renouveler dans la perfonne du premier chambellan du grandfeigneur, qui doit époufer, après la fête du baïram, la princeffe Mirnhia fille aînée du feu fultan Mustapha. Eu faveur de ce mariage, S. H. vient de l'élever à la dign té de pacha à trois queues, & lui a permis de réfider en cette capi

tale, fous le nom de Nidifchangi pacha.

On ne conçoit rien aux manœuvres de la flotte ottomane, qui paroît ne s'être montrée fur les côtes de la Crimée, que pour y voir périr fes marins & fes foldats de la pefte & de la faim. Les vapeurs de la mer noire ont fingulierement, calmé l'ardeur martiale de ce capitan pacha, si fameux de nom dans toutes les gazettes; il revient ici fans avoir brûlé une amorce, tai qui devoit relever la gloire du croiffant en exterminant tous les Ruffes. Depuis le retour d'un vaiffeau de ligne & de deux galeres de fon armement, qui font arrivés à Bujukdere à l'entrée du canal, on apprend qu'il a perdu deux vaiffeaux de guerre, dent l'un qu'il montoit a touché fur un rocher, & l'autre a été brûlé. Si cet événement ne mec il pas à découvert l'ineptie du héros ottoman, rend au moins très-problématiques fes talens militaires. Si l'on juge du fort qui attend cet amiral par celui qu'ont éprouvé tous les amis, ne doit pas fe flatter de recevoir un accueil dif

tingué.

il

Tandis que la narine ottomane, à peine relevée de fee peites, s'épuife de nouveau par les és de les chefs, les troupes de terre prúuvent de plus en plus combien leur conftitution cft foible & vicieufe. Malgré les ordres de la Porte de les répartir en quartiers d'hyver fur les frontieres, l'indifcipline y regne à un tel point qu'elles fe débandent par centaines & retournent dans leurs provinces, fans que ce délit capital foit refréné par des punitions exemplaires. Avec une milice de cette espèce, il n'eft plus de triomphes à efpérer, & la puiflance ottomane ne peut que décliner de jour en jour. Cent mille Turcs ne tiendroient pas aujourd'hui en bataille rangée, contre 50 mille Européens.

La rentrée prochaine de la flotte eft le préfa

ge infaillible d'un accommodement entre la Por te & la cour de Pétersbourg. On affure déjà que ces deux puiffances font convenues qu'après la mort du kan actuel protégé par la Ruffie, le grant-feigneur en nommera un à fon choix; que de leur côté, les Ruffes évacueront toute la Crimée, & fe borneront à n'envoyer dans la mer noire que de petits navires.

La mort de Kerim kan, dont le bruit s'étoit répandu il y a 15 jours, vient de fe confirmer. Ce prince, que la Porre ne regrettera point, étoit le plus puiffant defpote qui eût gouverné la Perfe depuis l'anarchie de cet empire. On fe promet beaucoup de la douceur du prince fon fils, qui lui fuccede, & l'on fe flate que la Porte pourra recouvrer Baffora dont Kerim kan s'éoit emparé.

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On apprend ne le prince Conftant, nou que vel hofpodar de Moldavie, a fait trancher la tête à deux des principaux boyards du pays, & qu'il en a condamné 4 autres à travailler aux mines de fel. Le prétexte de cette profcription eft une correfpondance avec les ennemis de l'empire. La nouvelle de cette exécution a été fort agréable à la Porte.

Quoique la pefte touche à fa fin, les ministres étrangers continuent à fe précautionner contre ce fléau; ils ne paroiffent pas encore en public.

Les lettres de Smyrne du 24 Septembre annoncent que les tremblemens de terre y ont totale ment ceffé, & qu'on travaille avec ardeur à ré parer les malheurs de cette ville.

RUSSIE

PETERSBOURG (le 24 Odobe.) L'impératri ce a nommé le prince de Renin, ci-devant fon

ambaffadeur à la Porte

commandant en chef

d'un corps de 25 à 30 mille hommes de fes troupes, qui eft actuellement raffemblé en Wolhynie; il aura fous lui 2 lieutenans-généraux, & 4 généraux-majors: on ne dit point quelle eft la deftination de cette armée ; mais elle n'eft pas difficile à deviner, puifqu'on affure que le prince de Repnin avant d'en prendre le commandement, ira exécuter une commission auprès du roi de Pruffe.

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On ne voit que des couriers arriver fucceffivement de Vienne, de Berlin & de France. Le 22 de ce mois la cour en expédia encore un pour Verfailles. Les fréquentes dépêches dont ces couriers font chargés, donnent lieu de croi re qu'il y a fur le tapis des affaires de grande importance.

SUEDE.

STOCKHOLM (le 3 Novembre. Le 16 du mois dernier, jour fixé pour l'ouverture de la diete, M. de Schroderheim, héraut du royaume, efcorté par un détachement des dragons légers, proclama la féance de cette affemblée nationale au bruit des timballes & des trompettes, dans tou tes les rues de cette capitale. Après cette céré‐ monie, le roi déclara qu'en fa qualité de premier membre de l'ordre équeftre, il nommoit pour remplir les fonctions de maréchal de la diete & du royaume le baron de Salza, général-major colonel d'un régiment d'infanterie & commandeur de l'ordre de l'épée.

Mais comme ce feigneur, qui releve d'une gran de maladie, ne fe trouvoit pas encore en état d'affifter à la diete, S. M. ordonna aux comtes de Brahé & de Lowenhaupt, en leur qualité d'anciens du royaume, d'ailer l'informer de la grace qu'elle venoit de lui accorder & de lui porter le bâton de maréchal, en le faifant reffouvenir

qu'un de fes principaux devoirs confiftoit à unir, de la maniere la plus étroite, les droits du fouverain & de l'ordre équestre, de veiller à leur confervation mutuelle, & de mettre tout en œuvre afin que la préfente diete pût être un monumen: permanent de la gloire nationale, & fervie de modele invariable à toutes celles qui feroient tenus par la fuite; ce que S. M. fe croyoit d'autant plus fondée à attendre de fa part, qu'il étoit le premier maréchal qui depuis le tems de Guftave-Adolphe, de glorieufe mémoire, eût été défigné par fon fouverain ». Les deux députés s'étant acquittés de cette commiffion, revinrent peu de tems après & remercierent refpectueusement le roi au nom & de la part du maréchal.

Pour régler les claffes & les voix de l'ordre équeftre & de la nobleffe pendant l'abfence du maréchal, il a été nom né une dépuration de quelques membres des plus refpectables de cet ordre ; pendant la durée de cette diete elle remplira toutes les fonctions dont étoit ci-devant chargée la direction de l'ordre équeftre, qui à l'avenir n'aura d'autre occupation que celle de veiller à l'administration particuliere de fes affaires économi

ues.

Les pleins pouvoirs des députés ayant été produits, examinés & légitimés, l'ordre des payfans afpirant au même honneur que le roi venoit d'ac

corder à celui des nobles en nommant leur maréchal, qui est en même tems leur orateur, députa 24 de fes membres vers S. M. pour la prier de défigner l'orateur de leur ordre. Le roi, fenfible à cette confiance, les en remercia, fe fit remettre la liste des membres de l'ordre des payfans & nomma pour remplir les fonctions d'orateur Anders Matfon, député du district d'Oxie, L'ordre des bourgeois, fuivant cet exemple, fit pour le même objet une femblable députation à A

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