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giens d'informer le commiffaire du quartier des perfonnes bleffées qu'ils auront panfées. L'art. XIII ordonne aux vuidangeurs de déclarer les effets fufpects trouvés dans les foffes d'aifance fous peine de 300 liv. d'amende. L'art. XIV fait défenfes aux cabaretiers & autres de donner à ́ boire à heure indue, & de recevoir des gens de mauvaise vie, tant en hommes qu'en femmes, à peine de 100 liv. d'amende. L'art. XV enjoint à tous propriétaires de maifons, &c. de tenir pendant la nuit, aux heures prefcrites, les portes fermées.

L'ouverture du parlement s'eft faite le 12 de ce mois, avec les cérémonies accoutumées : il y a eu une meffe folemnelle célébrée par l'archeyêque de Tours; M. d'Aligre, premier préfi-dent, y a affifté avec toutes les chambres.

Le prince de Lambefc, grand écuyer de France, qui poffede la fcience de l'équitation, voulant effayer dernierement un cheval neuf & fougueux, en allant à Verfailles, ce cheval s'abattit en faifant des cabrioles, & le prince en tombant a eu un os du poignet caffé: fon bras a confidérablement enflé; mais on efpere qu'il en fera quitte en le tenant pendant 6 femaines dans la pofition prefcrite par M. de la Martiniere, premier chirurgien du roi.

Le comte d'Orvilliers eft ici depuis quelques jours avec plufieurs officiers de marine. Avant que ce général partit de Breft, il s'y eft tenu un confeil de guerre à la follicitation du comte de Rochechouart, relativement au combat naval d'Oueffant. Le confeil a déchargé de toute accufation ce capitaine de vaiffeau, & a prononcé qu'on ne pouvoit rien lui imputer, pour ne s'être pas trouvé le 27 Juillet avec l'armée navale. Il a été fait injonction au capitaine de l'Alexandre, de mieux obferver à l'avenir les fignaux

qui lui feront faits, & il a été admonefté pour n'avoir pas averti le vaiffeau le duc de Bourgegne, qu'il n'étoit plus à portée de lui répéter Geux que l'éloignement l'empêchoit d'obferver. La faculté de médecine a d'abord réclamé contre la fociété royale de médecine, établie depuis peu pour examiner les remedes prétendus fpécifiques, ainfi que les eaux minérales & médicinales; enfuite elle a formé un bureau des principaux membres de fon corps pour entretenir des correfpondances avec les médecins des provinces afin de connoître de toutes les maladies qui peuvent affliger l'humanité. Ce conflit de jurifdiction ne peut que nuire à l'inftitution de la fo ciété royale, dont les principaux membres se sont déjà retirés.

Les cordeliers ont commencé, le 12 de ce mois, à prendre poffeffion du couvent des célefting; après cette tranflation, qui ne fera complettement faite que dans quelque tems, on tra➡ vaillera à réaliser le plan dont on a parlé,

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Depuis que la cour a quitté Marly, des inconnus ont mutilé les plus belles ftatues de marbre qui font dans ce château; on ne peut concevoir les motifs qui ont porté ces fcélérats à un excès de méchanceté auffi peu profitable. Oa fait de grandes perquifitions pour les découvrir.

Le parlement de Toulouse a jugé, il y a peu de tems, une cause à la décifion de laquelle des millions de citoyens font intéreffés. Telle étoit la question: « Un enfant né de parens proteftans doit-il être déclaré illégitime, parce qu'il ne rapporte pas l'acte de célébration du mariage de fes pere & mere » ; ce qui ne peut avoir lieu qu'au cas où ceux-ci auroient reçu la bénédiction nuptiale en face de l'église catholique? Etienne Sales, fils d'Antoine Sales & de Mar

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guerite Vincent, tous deux proteftans, fe trouvoit dans ce cas. Un des avocats-généraux a plaidé cette caufe; & la connoiffance des loix, ainfi que leur application, réunies aux grands mouvemens de l'éloquence, font de ce plaidoyer un ouvrage précieux dont voici la péroraison. << On eft délabufé aujourd'hui de croire que les loix féveres foient des moyens propres à ramener des efprits prévenus de leurs erreurs : la gêne & la contrainte n'ont jamais produit un hommage fincere, qui eft le feul qui puiffe plaire à l'être éternel. Une expérience malheureufe a fait connoître l'inutilité des moyens dont on s'eft fervi jufqu'à ce jour pour déraciner l'erreur, & nous ne doutons pas qu'à l'avenir on n'en emploie qui feront plus conformes aux regles d'une faine politique & aux loix de l'humanité. Les vives lumieres qui ont éclaté de toutes parts nous autorifent à croire que bientôt le prince bienfaifant qui nous gouverne, fe livrant aux mouvemens de fon cœur, jettera un regard favorable fur cette portion de fes fujets qui eft féparée de notre communion, & par des loix fages & immuables affurera leur tranquillité & leur bonheur. C'eft à vous, MM., à préparer cet événement heureux en faifant connoître par vos arrêts quelles font vos difpofitions. L'occafion eft favorable, & vous pouvez la faifir fans vous écartér des regles les plus féveres ». Les conclufions de l'avocat général ont été fuivies, & la légitimité de l'enfant a été confirmée par l'arnêt qui eft furvenu. Ce magiftrat fenfible & éclairé n'a pas prétendu qu'il fut au pouvoir de cette cour d'établir une forme de mariage pour les proteftans en France, mais feulement que lorsqu'ils ont vécu comme de légitimes époux, qu'ils ont été reconnus pour tels foit dans leur famille, foit dans le public, on ne puiffe pas troubler leurs

enfans dans la poffeffion de leur état, en les obligeant de rapporter l'acte de la célébration de leur mariage, & qu'enfin à cet égard, ils foient traités comme les catholiques.

On affure que le parlement de Rouen eft rentré à l'époque ordinaire; il y a toute apparence qu'il ne fera plus queftion de l'offre de fes démiffions, & que tout fe calmera avec le tems.

Les états de Berry font actuellement affemblés pour remplir les vues du gouvernement; ils tiennent leurs féances à Bourges, conformément à l'arrêt du confeil d'état.

lui

On voit ici la copie d'une lettre écrite par M. de Sartine à un des fermiers-généraux, & adreffée enfuite à M. de Briche, directeur à St. Malo; elle a pour objet l'action diftinguée de M. Deflandes, capitaine-général des fermes au cap de Frechel, às lieues de St. Malo, qui, avec fes employés, a empêché deux corfaires anglois de brûler une barque fur les pantieres. Le miniftre de la marine informe le directeur que le roi, fatisfait de la conduite du capitaine général, a accordé une gratification de 200 livres, & une de 60 livres à chacun des 5 employés qui fe font embufqués dans les rochers pour forcer les chaloupes des corfaires anglois à s'éloigner. I ajoute que S. M. eft difpofée à accorder de pareilles graces à tous ceux qui donneront des marques de leur bonne volonté. Depuis cette action, les directeurs & fupérieurs des fermes en Bretagne ont exhorté tous les employés à ne rien négliger pour mériter les bontés de S. M., & ils leur ont enjoint de fe pourvoir de bonnes armes, avec 30 coups à tirer en poudre & balles de calibre.

Les officiers de Royal- Comtois, en garnifon à Boulogne, on remis au commiflaire de la marine une fomme pour faire habiller les enfans

des matelots dont les peres font au fervice du roi. On en a habillé 30 qui ont été récemment préfentés aux officiers, au moment de la parade, pour les remercier. Ces petits matelots avec leur uniforme ont fait beaucoup de plaifir à leurs bienfaiteurs. Il y a de plus dans cette ville une foufcription de 600 liv. par mois pour diftribuer du pain & des vêtemens aux familles des gens de mer du département employés fur les vaiffeaux du roi. L'évêque, le chapitre, le gouverneur, les généraux, la province, les maire & échevins, les négocians & particuliers aifés tout concourt à cet acte d'humanité depuis le mois de Mai dernier. Si de pareils fecours font donnés dans tous les ports, ce fera le moyen d'avoir des matelots encouragés, pour ainsi didès l'enfance.

Are,

Les invafions que les François & les Anglois viennent de faire réciproquement les uns chez les autres, ne laiffent aucun lieu de douter que nous ne foyons en pleine guerre, fans qu'il y ait eu les formalités d'un manifefte. Ainfi la plupart de nos négocians, qui ne vouloient pas rifquer la dépenfe d'armer en courfe jufqu'à ce qu'il y eût, fuivant l'ancien ufage, une déclaration de guerre publiée, ne doivent plus hésiter maintenant. La paix devient plus éloignée & plus incertaine par le peu de fuccès que le comte d'Eltaing a eu cette campagne. On lui impute à tort fon peu de réuffite fur Rhode Island, puifqu'il n'a pu empêcher la violence des vents qui l'en ont éloigné.

Monfieur & Mgr. le comte d'Artois font con truire à l'Orient une frégate corfaire de 36 canons. Elle aura 150 hommes d'équipage & 50 de troupes réglées ou de volontaires.

Dans le Profpecus d'un armement de 8 frégates en course & en guerre dans divers ports, il

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