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que, que la conftitution de l'empire preferit pour leur examen, leur vérification & leur décifion : elles doivent être ajustées par une fentence judiciaire, attendu que la Saxe les exagere au-delà de leurs bornes, que la cour de Berlin les appuie par des vues purement partiales & intéreffées, & que M. le duc des Deux-Ponts prouve aujourd'hui lui même contre l'une & l'autre,

qu'une princeffe de Baviere ne peut hériter ni des terres ni des fujets, aufii longtems qu'il exifte des defcendans mâles d'Otton l'Illuftre, & qu'il s'agit au préalable de la confection de l'inventaire, enfuite d'ajuster les dettes actives qui appartiennent proprement à la maffe des biens allodiaux, & enfin des dettes paffives. dont elle eft chargée ».

Tel étant donc l'état de la chofe, où eft-ce que fe trouve à préfent la léfion des conftitutions & de la liberté germanique ? Où font les princes de l'empire, ouverte ment & injuftement opprimés? Où eft le danger pour le bien-être commun, danger contre lequel. la cour de Berlin fe met à la brêche ? Tout eft parfaitement épuifé à cet égard par S. M. Imp. R. apoftolique; & il ne manque plus rien, fi ce n'eft que la cour de Berlin prouve égalèment par les faits les fentimens patriotiques défiatéreffés & magnarimes qu'elle a 6 hauten.ent vantés; qu'elle montre effectivement fes vues fi pures, fi éloi gnées de tout deffein de s'aggrandir; & comme elle fe glorifie publiquement d'avoir méprifé tous les avantages particuliers qui lui avoient été fi clairement offerts qu'elle ne fe borne point à fe glorifier, mais qu'elle faffe fuccéder plutôt les faits à la place des fimples paroles.

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Vu que ceci n'eft pas encore arrivé, que même précifément le contraire a lieu, & que la propofition fusmentionnée de S. M. Imp. R. apofiolique a été hautement rejettée, l'on peut fe flatter de n'avoir befoin d'aucunes preuves ultérieures, d'aucuns éclairciffemens plus amples, pour découvrir les véritables vues de la cour de Berlin, cachées jufqu'à préfent fous le mafque d'un prote&eur des opprimés, d'un défenteur de la conflitution & de la liberté du corps germanique, d'un ami magnanime de fes alliés, d'un électeur & d'un prince patriotique de l'empite, & pour confiater évidemment aux yeux de tout l'univers que cette cour n'a eu rien moins en vue que la délivrance des foi difants opprimés, que la prétendue fûreté de la liberté & des confitutions geimaniques, que l'accompliffe ment de fes devoirs en qualité Novembre. ae. quinz. 1778.

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d'allié, mais qu'elle n'a vifé & qu'elle ne vife encore qu'à effectuer à tout prix fon propre aggrandiffement, en facrifiant tout l'honneur, toute la dignité, tous les droits de S. M. Imp. R. apoftolique, & à bouleverfer ainfi toute la balance de pouvoir qui a fubfifté jusqu'à préfent dans l'empire.

Si donc ladite cour s'eft rendue coupable, ainfi qu'il a déjà été prouvé, d'une aggreffion publique & injufte & d'une infraction inconteftable de la tranquillité publique & de la paix de Weftphalie, même dans le cas fuppofé au commencement, combien plus ne doit elle pas être condamnée par tout l'univers, comme un perturbateur du repos public, tandis qu'en refufant la propofition fus-mentionnée, elle s'eft ôté à elle-même tout prétexte imaginable pour pallier fes violences fous quelque couleur que ce foit Cette offre feule de rétablir tout en fon ancien état eft déjà par elle-même la réfutation la plus fondée & la plus réelle des prétendus motifs par lefquels la cour de Berlin a voulu perfuader au monde qu'elle s'étoit vue dans la néceffité de s'oppofer au prétendu démembrement injufte du duché de Baviere. Cependant, par furabondanсе on fera encore une analyfe exacte de ces motifs & on y répondra de point en point & en détail.

VIENNE le 25 Odobre.) L'impératricereine donna audience, le II de ce mois, aux députés des états de la Baffe-Autriche, qui lui furent préfentés par le comte de Pergen, maréchal de la Baffle-Autriche & par le comte de Rofenberg, miniftre d'état; S. M. I. leur ayant remis fes pétitions. pour l'année 1776, ils furent admis à l'honneur de lui baifer la main. Les magnats de Hongrie continuent à montrer le plus vif empreffement pour fournir aux frais de la guerre, foit en offrant des fommes d'argent, foit en levant des troupes. Cet exemple eft imité par les palatinats ou comitats de ce royaume, dont les levées monrent déjà à 11795 hommes. On attend au premier jour les offres du palatinat de Beregh & des 16 villes de celui de Szepes.

Il feroit difficile de former un journal bien

exact d'après les bulletins & autres avis qui circulent ici. On se bornera à en extraire tout ce qui peut donner une idée de la position actuelle des différens corps d'armée de S. M. I., tant en Bohême qu'en Moravie.

Le général Wunsch, qui, dès le 6 de ce mois, a quitté la hauteur de Lutfchemberg, a pris pofte derriere Rukers, où fes troupes font encore campées.

On apprend par un rapport du lieutenant-général d'Alton, daté d'Anau, que les capitaines de Devay & de Vornick du régiment de huffards de Nadafd ayant furpris, le 7 de ce mois, un détachement pruffien de 260 chevaux, près de Micheldorf en Siléfie, derriere l'armée du roi, l'attaque a fi bien réuffi que plufieurs des ennemis font reftés fur le carreau ou ont été bleffés nos huffards ont fait 45 prisonniers, fe font emparés de 47 chevaux de monture & ont difperfé le refte du parti. Le capitaine de Devay a été auffi-tôt élevé au grade de major.

Le baron d'Erichshaufen, général d'infanterie, commandant en chef du corps des troupes impériales en Moravie, eft arrivé le 10, au point du jour, à Heidenpiltfch fur la Mora; & le lieutenant-général baron de Barco, à la tête de la cavalerie & de 4 bataillons, s'eft porté jufqu'à Bauffch, fans que les ennemis en aient été inftruits. Nos poftes avancés fe trouvent au-delà de la Mora. Les patrouilles de cavalerie de l'aile gauche ont pouffé jufqu'à Herliz, & celles de l'aile droite jufqu'à Wigftadl & vers Fulack. De fon côté, le lieutenant-colonel de Quofdanovich est arrivé à Zuchmantel, le même jour, tandis que le général de Kirchleim a pénétré jufqu'à Neuftadt dans la Siléfie pruffienne. Il réfulte de ces mouvemens des troupes impés riales en avant, que l'ennemi peut être fruâré

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de la plupart des livraifons qu'il a exigées, & que la communication entre Fridek & Eulnek eft totalement ouverte.

Le 15, les Pruffiens ayant évacué la petite ville de Schatzlar & les environs, fe font retirés de toute la Bohème, & ont brûlé, à leur départ, tout ce qui reftoit dans leur camp, ainfi que les huttes de bois qui avoient été conftruites avec foin. Ces troupes, en le retirant, ont dirigé leur marche vers Hirschberg, Schmideberg, Landshut & Gruffau dans la Siléfie- Pruffienne. Le lieutenant-général comte de Wurmfer détacha auffi-tôt à Schatzlar un bataillon de Warafdins pour en prendre poffeffion, & il fit. garnir d'un nombre fuffifant de cavalerie les chemins qui conduisent à Hirschberg, Landshut Gruffau.

M. d'Octros premier lieutenant des huffards de Barco, a totalement ruiné deux éclufes que l'ennemi avoit fait construire aux environs de Falkenhayn dans le comté de Glatz pour faire flotter vers la Siléfie 20 à 25 mille cordes de bis qu'il avoit fait couper dans les forêts de Bohême. Enfuite cet officier s'eft porté vers l'endroit où les Pruffiens en avoient amaffé 15 mille cordes deftinées pour la provifion de la fortereffe de Glatz, & il y a fait mettre le feu.

Les nouvelles de l'armée du maréchal de Loudonh ne font mention que de quelques petits combats entre les patrouilles. Elles portent que la mortalité regne parmi les chevaux de l'armée du prince Henri, & font monter à 800 ceux qui ont crevé en faifant le fervice de l'artillerie.

FRANCFORT fur le Mein (les Novembre. ) La nouvelle que le roi de Pruffe, avec un corps confidérable, a marché par Neiffe, pour joindre le

prince héréditaire de Brunswick, femble ac créditer l'opinion de ceux qui prétendent que la campagne n'eft pas finie. On croit que ce monarque a quelque deffein de s'établir en Moravie, il fe pourroit cependant qu'il n'en eût d'autre que de s'aboucher avec le prince héréditaire, & de prendre les mesures néceffaires pour couvrir les quartiers d'hyver contre les incurfions des troupes légeres autrichiennes. Quoiqu'il en foit, on apprend de la Haute-Siléfie que tous les feigneurs & poffeffeurs de terres des duchés autrichiens de Troppau & de Jagerndorff ont été cités, de la part de S. M. pruffienne, en qualité de fouverain de toute la Siléfie, à comparoître en perfonne, le 7 Novembre, les uns à Breslau, les autres à Troppau, fous peine de confifcation de tous leurs biens. On en conclut que l'intention du roi eft d'hyverner dans la Silésie-Autrichienne.

On dit que ce monarque a reffenti la plus vive fatisfaction de l'intelligence & de l'habileté avec lesquelles le prince royal de Pruffe a conduit le corps qui lui étoit confié, lors de la périlleuse retraite qui fe fit en présence d'un ennemi fupérieur en nombre. Le roi ayant invité ce prince à dîné, alla au devant de lui, & affectant un air férieux, lui dit: Je ne vous vois plus aujourd'hui comme mon neveu... S. M. voyant l'embarras du prince, ajouta auffi-tôt Je vous regarde comme mon fils; vous avez fait tout ce qu'on pouvoit attendre du général le plus expérimenté. Alors ces princes s'embrafferent en verfant des larmes de tendreffe & de joie.

On mande de la Moravie un trait de géné rofité qui ne doit pas être paffé fous filence. Deux officiers pruffiens du régiment de Bremer ayant été faits prifonniers, & bleffés dans une affaire près de Kuttenberg, moururent de leurs blef

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