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fen. Les états ont répliqué en fubftance, « qu'en fixant les prix des différens articles à un taux plus haut que d'ordinaire, ils avoient eu en vue, non de préjudicier aux intérêts de S. M. Pruf. mais uniquement d'éviter la ruine des cultiva-. teurs faxons; que le pays étoit menacé d'une cherté inévitable; que la culture du cercle des montagnes & de celui de Voigtland n'avoit ja-, mais été affez confidérable pour fuffire à leur propre confommation; qu'ils tiroient de la Bohême ce qui leur manquoit pour fubfifter; que cette fource étant fermée aujourd'hui, leurs befoins refluoient fur les cercles voilins; que le malheureux habitant de la campagne, furchargé outre le fardeau déjà très-pefant des impôts ordinaires, par la male des nouvelles raxes extraordinaires, eft encore obligé à remplir le fervice du charroi, de façon qu'il ne lui reste prefque pas le tems de cultiver fes terres, ter la charge des quartiers pour les troupes, à fournir la fubfiflance à l'armée faxonne, à suf→: fire enfin lui feul, pour ainfi dire, à tout le poids de la guerre; que fi dans une conjoncture où il eft accablé de tant de façons, il étoit tenu en-, core non feulement à vendre à bas prix à l'armée pruffienne le peu de produits qu'il avoit arrachés à la terre à force de foins & de travaux, mais auffi à les lui porter d'endroits fouvent très éloignés, il étoit immanquable ques tout le pays ne fût ruiné de fond en comble,. & fon fouverain abfolument hors d'état de fecourir plus longtems fes alliés; qu'il étoit vrai que la confommation de l'armée du prince Henri fe faifoit dans le pays, mais que c'étoient les habitans des villes, & non le payfan, qui en profitoient ». L'affaire eft remife à préfent au jugement de l'électeur, qui en décidera en dernier reffort,

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RATISBONNE (le 23 Odobre.) Le minif tre électoral de Brandebourg fit diftribuer, le 21 de ce mois, à quelques envoyés les deux écrits dont on a parlé ci-deffus. Dans celui qui concerne l'ordre de fucceffion dans le pays de Franconie, il eft dit « qu'aucun pacte de famille de la maifon de Brandebourg n'établit une féparation perpétuelle des deux margraviats de l'électorat de Brandebourg; qu'au défaut des lignes de Franconie, le teftament d'Albert & la convention de Gera perdent toute leur force; qu'il n'y eft rien ordonné en cas qu'il y ait dans la ligne électorale plufieurs princes, finon que tous les pays feront reverfibles alors au chef de famille, qui n'eft pas du tout obligé de les donner de nouveau à des puînés, & que ni l'empereur, ni l'empire, ni le cercle, ni encore moins la maifon d'Autriche, n'ont le moindre droit de fe mêler de cette affaire de famille.

Cependant on affure qu'à la rentrée de la diete, il paroîtra un décret de commiffion par lequel l'empereur recommandera aux états de l'empire d'adreffer des remontrances communes au roi de Pruffe contre la réunion de la Fran conie à la primogéniture. On dit qu'une grande puiffance étrangere & quelques princes de l'empire font du même avis.

D'un autre côté, on voir circuler ici le refcrit alreffé au miniftre électoral de Hanovre, & qui ne laiffe plus de doute fur les fentimens de S. M. Brit. à l'égard des affaires de Baviere. Il eft dit dans ce refcrit « que le roi croit devoir inviter fes co-états à délibérer mûrement fur les mesures à prendre dans la conjoncture préfente, & furtout à infifter fur ce que les art. 21, 5 & 8 de la capitulation impériale foient obfervés inviolablement, & que les pré

sentions de toutes les parties intéreffées dans la fucceffion de Baviere foient portées à l'examen & à la décision des états de l'empire; que pour cet effet, il étoit indifpenfable qu'on fir faire inceffamment les représentations convenables à la cour impériale. En outre S. M., qui n'a pu voir qu'avec déplaifir que dans la conteftation présente on ait négligé d'avoir recours à cette voie, la feule qui foit légitime & permife, & que par-là on ait donné lieu à la guerre préfente, déclare qu'elle eft prête à fe concerter avec ceux de fes co-états qui adopteront fes fentimens fur les mesures les plus promptes & les plus efficaces qu'on pourra prendre pour éteindre le feu de la guerre & faire rendre juftice à toutes les parties intéreffées dans la fucceffion de Baviere, conformément à leurs droits & prétentions refpectives ».

On s'attend à une déclaration pareille de la part de diverfes autres cours ainfi que de plufieurs électeurs & autres membres de l'empire. Depuis l'arrivée de l'électeur Palatin dans fes nouveaux états, les confeillers nommés commiffaires pour les limites ont fait à S. A. S, de vives représentations fur le défordre qui regne dans les archives. Ce prince, en quittant le Palatinat, a donné une nouvelle preuve de fon defir d'adoucir la perte que fes anciens fujets ont faite par fon départ. Il a affranchi de tous droits différentes productions du Palatinat, importées en Baviere, notamment le vin & le tabac en feuilles; & il a diminué de beaucoup ceux qui avoient été impofés fur d'autres marchandifes, particulierement ceux fur les étoffes ou autres effets manufacturés ou fabriqués dans les états Palatins. Les marchandifes venant de la Hollande, de la France, ou d'autres pays étrangers, ne feront fujettes qu'à la moitié des im

pôts qui fe percevoient ci-devant à leur importation. La même ordonnance contient diverfes autres graces & difpofitions qui ont toutes pour objet de confolider l'union des deux pays, en facilitant la communication & la circulation de leurs productions & de leur commerce refpectifs, par la fuppreffion de plufieurs taxes & réglemens qui ont eu lieu, lorsqu'ils appartenoient à des fouverains différens.

Fin de la premiere partie de la Déduction de S. M. I. R. Apoftolique.

Par toutes ces confidérations, & par la comparaison tant juridique que politique de l'acquifition préfente de la maifon archiducale avec celle qui entre dans les projets de S. M. Pruffienne, l'impératrice-reine efpere d'avoir fuffifamment découvert à fes très-hauts & hauts co états, ainfi qu'à toutes les autres puiffances étrangeres, les véritables vues de la cour de Berlin, & d'avoir démontré d'une maniere convaincante, qu'elles ne tendent unique. meut qu'à fon aggrandiffement particulier & anilatéral, ainsi qu'à bouleverser l'équilibre & la diftribution proportionnée de pouvoir qui a fubfifté jufqu'ici dans l'empire.

Une circonftance très remarquable & très importante, arrivée dans la faite, en fournit une preuve encore plus claire, & qui exclut toute poffibilité de doute, fçavoir, que S. M. l'impératrice-reine a fait faire par écrit, pour elle même & de fon propre mouvement, par le baron de Thugut, qu'elle envoya expreffément pour cet effet au quartier général de S, M. Pruffienne, l'offre formelle & folemnelle à ce monarque, de dégager pleinement M. l'eledeur Palatin de toutes les obligations où il étoit entré par la convention, & de reftituer tout ce qui avoit été occupé en vertu de cet accord, fous l'unique condiion que S. M. le roi de Pruffe s'obligeroit également pour lui, fes héritiers, & fucceffeurs, & s'engageroit folemnellement à ne point réunir les pays d'Aufpach & de Bareith avec la primogéniture de Brandebourg, auffi longtems qu'il fe trouveroit des princes puînés, conformément à la fanation pragmatique qui fubfifioit dans fa maison, & qui avoit été légalement confirmée par l'empereur & par l'empire.

Mais cette offre même ayant été absolument rejetée

par S. M. Pruffienne, comme tout-à-fait inadmiffible, l'impératrice-reine laiffe au jugement de toutes les cours étrangeres, de fes très-hauts & hauts co états de l'empire, & de l'univers entier, s'il eft poffible de prouver par les faits une plus grande modération, un amour plus ardent pour la paix, une renonciation plus magnanime à Tout intérêt particulier, une follicitude plus zélée pour le maintien de la balance & de la diftribution proportionnée. de pouvoir dans l'empire, & de montrer en même tems d'une maniere plus évidente le contrafte le plus opposé à tous ces égards, de la part de la cour de Berlin, que par une telle offre faite d'un côté & hautement rejettée de l'autre.

S. M. le roi de Pruffe affure publiquement dans fa déclaration, que fi elle a permis qu'on mêlât dans certe negociation l'affaire de la réunion des pays de Bareith & d'Aufpach à l'électorat de Brandebourg, & l'échange de ces pays avec la Luface, elle ne l'a fait que fur les offres de L. M. impériales & royale, fans aucune vue d'aggrandiffement & d'intérêt perfonnel »; & à la fin de cette déclaration, elle répete expreffément, que fi elle attaque la cour Imp. & royale par la voie des armes, elle ne fait que défendre la liberté & les conflitutions germaniques, fi grievement léfées, ainfi que les princes de l'empire, fes amis, fi ouvertement & fi injuftement opprimés, & les aider à recouvrer ce qui leur appartient, en faisant valoir leurs jufles prétentions; qu'elle le fait fans autre vue d'intérêt particulier que celui de fa fûreté & de la confervation du fyfiême de l'empire; qu'elle croit d'ail leurs, avoir donné, par fa conduite dans tout le cours de cette affaire particulierement dans la négociation qui a eu lieu fur fon fujet des preuves convaincantes qu'elle n'a pas eu en vue des avantages qui lui ont été clairement offerts, mais qu'elle a préféré de fe mettre à la brêche pour le bien-être commun, & de s'expofer au danger d'une guerre avec une maifon dont les forces font fi prépondérantes

Tout ceci & encore plus que la cour de Berlin n'a dehiré eft actuellement rempli à la lettre par l'offre de S. M. Imp. R. apoftolique: tout fera reftitué & rentrera dans le même état qu'avant la convention conclue avec M. l'eledeur Palatin ce prince fera dégagé entièrement de toutes les obligations, qui réfultoient pour lui de cet accord par-là il fera mis parfaitement en état de fatisfaire aux prétentions allodiales de la. Saxe mais cellessi doivent être préalablement prouyées par la voie juridis

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