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5. A. Elec. Palatine. Comme cette déclaration fut fupprimée par ordre de M. l'électeur, & que le baron de Schneid fe démit entierement du fuffrage ducal des DeuxPonts elle fur diftribuée enfin aux miniftres à Ratifbonne, par le fecrétaire de légation des Deux-Ponts, tandis que les envoyés de S. A. Palatine, comme électeur & comme prince, affurerent publiquement qu'elle ne prenoit ni ne prendroit jamais aucune part à la déclaration du duc des Deux-Ponts.

De l'expofé abrégé, mais fidele, de tous ces faits il réfulte évidemment que la négociation entre la cour Imp & R. & la cour Palatine a été entamée longtems avant le décès du défunt électeur, & que même elle étoit déjà terminée, à l'égard de fon objet réel, dans un tems qu'on n'avoit ni ne pouvoit encore avoir le moindre foupçon d'une mort fi prochaine; qu'elle a été conduite entre les deux puiffances avec la plus pleine connoiffance de caufe, après une mûre délibération, & en comparant longtems les raifons, qu'il y avoit pour

contre cette affaire; qu'ainfi une convention achevée d'après une telle négociation ne fçauroit être l'effet ni de la crainte ni de la furprife; que S. A. Elect. Palatine avoit toutes les raifons du monde de compter avec certitude fur l'acceffion de M. le duc des DeuxPonts, & que, fans doute, elle auroit eu effectivement lieu, fi la cour de Berlin n'eût remué ciel & terre pour en détourner M. le duc, ainfi que pour le rendre partie plaignante & fe conftituer, par ce moyen, foi-même pour prétendu protecteur.

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Les objections que la cour de Berlin a faites contre la convention du 3 Janvier, & qu'elle tâche à préfent de foutenir par la voie des armes, font de deux efpece, de même que la qualité dans laquelle cette cour a pris les armes eft auffi, à ce qu'elle prétend, de deux genres. Elle s'oppofe & fait la guerre, comme électeur & prince de l'empire, comme garant de la paix de Weftphalie (*), de la capitulation, & de tout le fyftême germanique : & pourquoi ? Parce que ce fyfte. me feroit entierement renversé, fi la convention du 3 Janvier s'exécutoit, & que le démembrement projetté

(*) Il eft incompréhenfible comment & fur quels principes la cour de Berlin peut s'attribuer la qualité de garant de la paix de Weftphalie; & qu'elle le faf1e, c'eft une léfion publique des deux cours auxquelles cette prérogative appartient exclufivement.

de la Baviere dût fubfifter. Elle s'oppofe & fait la guerre comme amie & alliée de M. l'électeur de Saxe & de MM. les ducs des Deux-Ponts & de Mecklembourg: & pourquoi ? Parce qu'ils ont tous réclamé fon allif

tance.

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Mais, fi tout le fyfième germanique feroit renverfé, au cas que la maison Palatine poffédât de moin une étendue de pays d'environ un million de revenu, & que la maifon archiducale poffédât un tel diftri& de plus, c'eft une queflion qu'on laiffe fimplement au bons fens à décider. En attendant, il eft certain qu'un feul membre de l'empire ne fçauroit être autorifé à réfoudre de fon chef, fi tout le fyftême de l'empire fouffre en quelque occurrence, & s'il eft expofé au danger d'être renverfé ou non car fi S. M. l'empereur lui-même ne peu rien entreprendre dans des affaires de grand préjudice fans MM. les électeurs, princes & états, il femble qu'un feul des co-états doive avoir d'autant moins un pouvoir auffi étendu, uniquement de fon chefe Si donc la cour de Berlin, dans la premiere qualité, en laquelle elle prétend avoir pris les armes, n'eft pas un aggreffeur ouvert & injufte; si elle ne s'eft pas rendue coupable d'avoir violé inconteftablement la tranquillité publique & la paix de Weftphalie, on doit démontrer que tout le corps germanique, & conféquemment MM. les électeurs, princes & états ont déclaré la convention du 3 Janvier pour contraire à la conffitution de l'empire; qu'ils ont reconnu la réalité du danger fi hautement prôné à Berlin, pour tout le fyftême germa nique; qu'ils ont porté à ce fujet des repréfentations générales à S. M. I. R. Apost., & que celle-ci ne les ayant point écoutées, & toutes les voies légales de l'accord ou du droit ayant été fermées, ils ont requis formellement & folemnellement la cour de Berlin d'aider à forcer par la voie des armes ce qu'on n'auroit pu effectuer d'aucune autre maniere.

La conduite de la cour de Berlin comme amie & alliée des fufdits princes n'eft pas moins injufte & hoftile. S'ils ne font pas en droit eux-mêmes de recourir à la voie des armes, à quel titre leur allié y feroit-il autorifé? M. le duc des Deux-Ponts defire dans le Précis de l'expofé des droits fidéi-commiffaires de la maison Palatine fur la fucceffion de Baviere, lequel vient de fe répandre ici, « que cette affaire foit réglée & décidée d'une maniere conforme aux loix & à la conftitution de empire ». C'est à quoi l'impératrice-reine s'eft montrée

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depuis longtems prête, & ce qu'elle a offert d'elle-même. La Saxe demande qu'on fatisfaffe à fes prétentions allodiales. Depuis que S. M. I. R. Ap. s'eft mife hors de toute conteftation avec cette cour, en renonçant à fon droit de regrédience, & qu'elle lui a affuré la fatisfaction complette de toutes fes prétentions , pour autant qu'elles concerneroient la portion de Straubing, les autres points de tout ce différend concernant l'aleu font un objet qui ne regarde en aucune façon la cour impériale & royale & qui lui eft abfolument étranger. La maifon de Mecklembourg ne demande rien de S. M. I. R. Ap. ; & ce qu'elle demande dépend uniquement de S. M. l'empereur & de tout le corps germanique. Comment donc, tel étant l'état des chofes, pourroit-on 'imaginer encore de la part de ces trois maifons la moindre ombre de raifon, le plus misce prétexte pour juftifier une guerre contre la maifon archiducale ? Et fi cela ne fe peut, comment un ami & un allié des fufdites cours pallieroit-il fes voies de fait, & éviteroit-il l'accufation d'avoir violé ouvertement & injuftement la paix publique'?

La conduite de la cour de Berlin à l'égard des négociations qui ont eu lieu avec elle, a été également injufte, fondée uniquement fur des vues d'intérêt particulier, injurieufe à l'honneur & à la confidération due à S. M. l'impératrice-reine, incompatible avec le maintien de l'équilibre dans l'empire germanique. Depuis longtems S. M. J. R, Ap. n'avoit rien plus à cœur que de détourner, s'il étoit poffible, les fuites vraiment inquiétantes & dangereufes qui devoient en réfulter néceffairement & inévitablement, tant pour l'équilibre qui avoit fubfifté jufqu'à préfent dans tout le fyftême du corps germanique, qu'en particulier pour la conflitution du cercle de Franconie & des autres cercles voifins, menacée d'un boulever fement complet, fi S. M. Pruff, réuffiffoit à confommer effectivement la réunion projectée des pays d'Aufpach & de Bareith à la primogéniture de la maifon de Brandebourg. Déjà, durant ia négociation de la paix de Hubertsbourg, S. M. I. R. Ap. ne balança point à donner à connoître à la cour de Berlin les juttes craintes qu'elle avoit à ce fujet, d'infifter fur une fûreté fuffifante contre une innovation fi dangereufe, & d'offrir l'établissement de la fecundo-géniture de Tofcane, qui fubfifte aftuellement, comme un équivalent contre l'accompliffement de ce que la dite cour feroit, obligée à faire, même fans cela, en vertu de la fanction pragma

tique de fa maifon, légalement confirmée par l'empereur & par l'empire, en laiffant la fucceffion aux deux mangraviats en fon ancien état. Du côté de S. M. Pruff., l'on chercha à éviter ce point, comme ne regardant aucunement la négociation de paix en queftion; & attendu que les autres circonftances rendirent une interpofition ultérieure & décifive à ce fujet impraticable pour ce tems-là, il ne retta pas d'autre parti à prendre que de laiffer la chofe à elle-même.

En attendant, il parut fuffifamment que la cour de Berlin étoit fermement décidée à effectuer fon deffein une fois pris, par tous les moyens poffibles, même par la voie des armes. S. M. I. R. Ap. porta donc fa follicitude à rendre moins dangereux pour tout le corps germanique & l'équilibre qui y avoit fubfifié jufqu'alors, ce qui ne pouvoit d'ailleurs s'empêcher faus renouveller le feu de la guerre. L'extinction éventuelle & effectivement arrivée aujourd'hui de la ligne Guillel mine de Baviere parut fournir une occafion favorable pour atteindre ce but. S. M. I. R. Ap. avoit des prétentions fur quelques parties de la fucceffion ouverte par ce décès perfonne ne pouvoit avec juftice prendre en mauvaife part, qu'elle cherchât à les faire valoir, même fans aucunes autres vues acceffoires: cependant le motif principal pour cette démarche fut d'affurer du moins en quelque façon, en réalifant ces droits, l'équilibre qui avoit fubfifié jufqu'alors, dans le cas que les circonf ue permettroient point d'empêcher l'exécution des vues d'aggrandi@ement formées par la cour de Berlin.

tances

C'eft donc fur ces confidérations & fur le defir ardent de maintenir la tranquillité publique, que furent fondées les propofitions d'accommodement faites à la cour de Prufe, par lefquelles, pour détourner, autant que poffible, le danger qui menaçoit le cercle de Franconie, l'on offrit principalement l'échange des deux mar graviats, & l'on confentit enfin à celui des deux Lufaces, comme de pays fur lefquels on avoit eu depuis longtems à Berlin des vues fecrettes, quoique cet échange (ainfi que le premier coup-d'oeil fur la carte le prouve ) foit, à différens égards, fujet aux rifques les plus grands & les plus importans pour le royaume de Bohême. La réponse de la cour de Berlin à cette offre fut qu'il étoit peu équitable de vouloir comparer & compenfer une acquifition préfente & tout-à-fait précaire de la maifon d'Autriche avec une acquifition éloignée

& inconteftable. Les confidérations fuivantes feront voir fi cette comparaifon & cette compenfation font fi peu équitables.

Du côté de l'Autriche il s'agit de l'acquifition d'une étendue de pays d'environ un million de revenu annuel. Du côté de la Pruffe, c'eft d'une acquifition dont la valeur eft au moins double, qu'il eft queftion. Que l'acquifition du côté de l'Autriche foit préfente, & que celle de la Pruffe ne foit que future, c'est une circonftance qui dépend du cours imprévu des événemens, & des vues humaines auroient pu compter avec auffi peu de certitude fur le cas contraire. L'acquifition de l'Autriche n'a pas la moindre influence fur ce qui regarde la conftitution de l'empire & celle du cercle de Baviere, Celle de la Pruffe est précisément d'une nature diamétralement oppofée. Son influence extrêmement inquiétante & dangereufe fur le fyflême entier du corps germanique, mais particulierement fur la balance de pouvoir qui a eu jufqu'à préfent lieu dans le cercle de Franconie & dans les cercles voifins, eft manifefte: elle a été avouée par S. M. le roi de Pruffe même, ainfi que fes propres paroles qu'on citera ci-après dans la réponse à l'expofé de la cour de Berlin, le prouvent évidemment. Ces mêmes paroles conftatent en même tems, que ce monarque n'a pas toujours regardé la dite acquifition pour anffi certaine & auffi inconteftable, comme en effet elle ne l'eft nullement,

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Il eft démontré dans l'ouvrage cité, que l'ordonnance de famille, faite par l'électeur Albert, & en conféquence ..de laquelle les pays de Brandebourg en Franconie doivent refter féparés des pays électoraux auffi longtems qu'il y a plus d'un margrave en vie, eft devenue, par la confirmation impériale accordée du confentement de tout l'empire une fanation pragmatique formelle ua ftatutum gentilitiam folemael, & une vraie loi de l'empire; que dans l'acte même de confirmation tout ce qui auroit été ftatué au contraire ou le feroit à l'avenir, eft révoqué par l'empereur, de fa certaine fcience, & déclaré nul & de nulle valeur, pour lors comme à l'aveair & à l'avenir comme pour lors, de l'avis des élec teurs, princes & états de l'empire, & de fa pleine puiffance impériale; que les mêmes difpofitions ont été reconnues par l'ordonnance renouvellée de famille, proJettée à Gera en 1598, & fignée à Megdebourg le 29 Avril 1599, dans les termes fuivans: Neus fommes donc uniquement d'avis que l'ordonnance de l'électeur Al

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