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L'acte de renonciation du duc Albert d'Autriche, publié par la cour de Berlin, avec la fuite de l'Expofé de fes motifs, &c., eft l'objet du roifieme mémoire intitulé: Réponse au mémoire pour fervir de fuite à la déclaration, que S. M. le roi de Pruffe & électeur de Brandebourg a adreffé le 3 Juillet 1778, à fes hauts co-états de l'empire germanique, concernant l'affaire de la fucceffion de Baviere. Cet imprimé eft fur deux colonnes, dont l'une offre le mémoire de la cour de Berlin, l'autre la réponse de celle de Vienne; cette partie contient 27 pages in-4°. La feconde, qui eft de 15 pages, préfente deux pieces juftificatives: la premiere eft une déduction abrégée des doutes fur le document du duc Albert V d'Autriche: on y expofe toutes les raifons qui peuvent concourir à faire fufpecter non-feulement l'authenticité de cet inftrument mais même à fournir une preuve morale de fa fuppofition: ces raifons font tirées de plufieurs fingularités étranges qu'on y remarque, telles que le titre pris par le duc Albert, celui qu'il donne à l'empereur Sigifmond, & d'autres expreffions également inufitées au fie cle où cet acte doit avoir été paffé. On releve auffi dans ces doutes quelques particularités qui prouvent combien peu l'auteur de cet acte eft verfé dans l'hiftoire; par exemple, l'ordre interverti dans lequel il nomme les ducs de la Haute-Baviere; le bas-âge de ceux d'Autriche, dont il allegue le confentement; la confirmation par la prise du St. facrement, cérémonie abfolument inufitée, &c. La feconde piece justificative eft une déclaration donnée à Vienne, le 8 Août 1778, par M. Théodore-Antoine Taulow de Rofenthal, confeiller de cour & garde en chef des archives fecrettes de L. M. Imp. & R. Elle fert à prouver qu'il n'existe dans ces

archives aucune copie de l'acte en question quoique la cour de Berlin ait affuré « qu'elle fçavoit de bonne part, qu'il s'en trouvoit une copie pareille à Vienne; ce qu'on ne voudroit pas défavouer en bonne confcience ». C'eft à l'égard de cette affertion que la cour de Vienne « fomme expreffément à la page 11 de fa réponse ) celle de Berlin de nommer cette main fûre dont elle tient l'information de l'exiftence d'une telle copie à Vienne ».

Depuis que ces trois mémoires ont été publiés ici, l'efpece de chaleur qui a régné entre les deux parris à la diete, particulierement après la publication, de l'acte de renonciation du duc Albert, a paru s'accroître encore. Un écrit que le baron de Schwartzenau, miniftre électoral de Brandebourg, a publié le 26 Septembre, fous le titre d'Expofe provifionnel, mais néceffaire, de la fituation actuelle des différends fur la fucceffion de Baviere, a caufé la plus vive fenfa, tion; il eft en date du 25 du même mois, & tend principalement à faire retomber fur la cour de Vienne le reproche d'avoir troublé la tranquillité de l'empire, même par fa conduite dans les dernieres négociations ouvertes par l'envoi du baron de Thugut au quartier général du roi. Pour le prouver, on infifte fur le peu de rapport qu'il y a entre les prétentions de la maifon d'Autriche fur une partie de la Baviere, & l'affaire de la fucceffion aux margraviats de Franconie; enfin l'on y déclare « que, puiique les droits de S. M. Pruffienne pour la réunion de ces pays aux autres états héréditaires de la maifon de Brandebourg font abfolument incontef tables, & que d'ailleurs elle ne veut point entrer avec l'impératrice-reine dans la difcuffion d'un objet qui lui eft abfolument étranger, elle eft décidée à continuer la guerre de tou

tes fes forces, à moins qu'avant tout cette fouveraine ne rétabliffe la Baviere dans le même état où elle étoit à la mort du dernier électeur ».

En attendant qu'on puiffe faire connoître plus au long toutes les pieces qui viennent d'être communiquées à l'affemblée du corps germanique, l'ordre des matieres exige que nous rappor tions préalablement la déduction de la cour de Vienne. Voici ce qu'elle contient.

L'expofé des motifs par lefquels la cour de Berlin cherche à juftifier le trouble qu'elle vient d'apporter de nouveau par des voies de fait, au repos de l'Allemagne, eft déjà univerfellement connu. Rien n'auroit été plus aifé que de découvrir fans délai le peu de fondement de ces motifs, & de l'expofer aux yeux de tout le monde. Qu'on ait tardé à le faire jufqu'à préfent, c'eft un effet de l'amour fans bornes de S. M. I. R. Apoft. pour la paix, qui n'a jamais rien defiré avec plus d'ardeur que de conferver la tranquillité publique, & qui s'étoit réfolue à épuifer préalablement, pour la rétablir tous les moyens poffibles de la douceur, de la modéra tion, & de la condefcendance.

Mais, tout ayant été inutile, il ne refte S. M. I. R. Apoft. que de fe défendre, d'un côté, en employant fes plus grandes forces contre un ennemi auti irréconciliable, & d'expofer en même tems, d'autre part, à toutes les cours étrangeres, à fes très-hauts & hauts co états de l'empire & à tout l'univers la véritable origine, la réalité, & toute la teneur d'une affaire que la cour de Berlin a expofée dans l'état le plus embrouillé & le plus odieux, & dont elle abufe comme d'un prétexte longtems defiré pour remplir fes vues trèsdangereufes d'agrandissement.

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A cette fin, l'on expliquera d'abord la maniere dont la convention entre la cour Imp. & R. & la cour Palatine a réellement pris naiffance; enfuite on éclaircira de plus près la conduite de S. M. Pruifienne, tant pour ce qui regarde fes motifs de contradiction qu'à l'égard de la négociation amiable qui a eu lieu dans la fuite; enfin on analyfera en détail & on réfutera la déclaration de la cour de Berlin au fujet de la fuc ceffion de Baviere.

Déjà le 14 Février 1777, fon Alt, Ele&t, Palatine don•

a. à connoître, dans une lettre qu'elle écrivit au prince de Kaunitz-Rietberg, chancelier de cour & d'état de L. M. I. & R., fon defir de fe concerter & de s'entendre avec elles fur un arrangement amiable de la fucceffion de Baviere. A cette ouverture elle ajouta : Le baron de Ritter, mon miniftre auprès de S. M., eft inftruit & autorifé de ma part pour entamer cette importante négociation, dès que votre dilection jugera à propos d'y entrer. En conféquence de cette propofition amicale préalable, on communiqua bientôt après, confidemment, l'extrait d'une déduction faite pour prouver les prétentions de la cour électorale Palatine fur la fucceffion de Baviere; & de ce, côté ci l'on répondit à cette confiance en remettant pareillement, dans le mois de Mars 1777, au miniftre Palatin, le baron de Ritter, l'extrait d'un expofé détaillé des prétentions de la maifon archiducale. Dans les premiers jours de Juillet 1777, le baron de Rit ter remit un écrit oppofé au dit expofé des prétentions autrichiennes on y répondit inceffamment, article par article; & comme le même miniftre propofa encoTe par écrit quelques doutes & quelques objections ultérieures fur ce fujet, on ne différa pas non plus à les éclaircir d'une maniere fatisfaifante.

Après toutes ces démarches préalables pour parvenir réciproquement à un arrangement amiable, le miniftre Palatin, le baron de Ritter fe rendit, par ordre de fa cour au mois d'Octobre 1777, à Manheim, & de-là aux DeuxPonts. Encore avant fon départ on foumit à fon infpection dans le dépôt des archives fecrettes de la cour Jap. & R., les documens originaux fur lef uels les principales prétentions de la maifon archiducale fe fondoient.

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, Ce miniftre revint à Vienne au commencement de
Décembre, muni d'inftructions plenieres de la part de
S. A. Eles. Palatine & d'un plein pouvoir, expédié à
Manheim, le 29 Novembre 1777. Dans un pro-memo-
riá, remis le 18 du même mois, il déclara
que S.
A. Ele&. Palatine étoit entierement difpofée & ferme-
ment réfolue à donner les mains à l'accompliffement d'un
accord amiable, & à conclure une convention for la
reconnoissance réciproque des prétentions de part & d'au-
tre fur le pays de Baviere, tant de celles de la mai-
fon archiducale d'Autriche que de celles de la maifon
Palatine. Sur cela l'on projetta la convention même :
on la conçut de commun concert, à l'égard de la forme,
& des expreffios. La fignature des deux miniftres plé
Novembre. e. quinz. 1778.

B

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Tante,

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nipotentiaires s'enfuivit le 3 Janvier de l'année cou & le 14 la ratification de S. A. Ele&. Palatine' Pour ce qui concerne M. le duc des Deux-Ponts dans tout le cours de cette affaire, la convention a été con clue de la part de S. A. Ele&. Palatine, pour elle, fes héritiers & fucceffeurs dans la dignité électorale; & elle pouvoit fe conclure avec d'autant plus de fûreté que M. le duc avoit déclaré d'avance à M. l'électeur qu'il fe conformoit à tout ce que S. A. Ele&. Palatine feroit tant en cette occafion qu'en toutes autres qui concerneroient la maifon électorale Palatine. Encorè au mois de Février, M. le duc confirma cette affurance, & Témoigna fon defir d'accéder comme partie principale contractante à la convention conclue avec S. A. Ele&. Palatine; pour lequel effet il fut envoyé le 15 Février au commandeur baron de Lehrbach le formulaire d'un afte d'acceffion de la part de M. le duc des Deux-Ponts & d'acceptation de ce côté ci. Mais peu après il eft furvenu un changement inattendu dans les fentimens de M. le duc. Il fut mis en ufage, de la part de S. M. Pruffienne, par plufieurs émiffaires, des pratiques couvertes & fecrettes des promeffes & des menaces : M. le duc chancela; fes miniftres chercherent différens échappatoires; ils firent naître toutes fortes de doutes; ils tâcherent d'éviter une déclaration pofitive, fous prétexte qu'on devoit prendre infpe&tion préalable des documens fur lefquels les prétentions de la maifon archiducale fe fondoient principalement. En vain on lui donna à connoître qu'il ne dépendoit que de M. le duc d'envoyer de Munich à Vienne telle perfonne de con-fiance qu'il jugeroit propos, de faire prendre infpection par elle & examiner ces documens originaux,› M. le duc quitta Munich à l'improvifte il promit, à la vérité, d'y retourner dans 12 jours; & toutes les affurances, tant celles qu'il avoit données lui-même, avant fon départ, au baron de Lehrbach & au miniftere Palatin, que celles qui fe renouvelloient chaque jour par fon miễ niftre de Hofenfels s'accordoient fans exception, à dire que certainement M. le duc accéderoit encore à la convention. Cependant les efforts redoublés de la part de la Fruffe l'exciterent avec tant de violence, qu'il n'exécuta point fa promeffe de revenir à Munich, & qu'il fut envoyé au miniftre chargé du fuffrage Palatin des Deux-Ponts à la diete, le projet d'une décla ration qui devoit fe faire au nom de M. le duc contre la convention conclue entre S. M. Imp. R. Apoft, &

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