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au-delà de l'Eger. It fe trouvoit 100 hommes du régiment franc de Hordt, commandés par le capitaine de Bu low, & ayant un canon avec eux, à Brofchan, en deçà de cette riviere. Les Croates firent feu des fenêtres & au jardin du couvent fur ce détachement, qui ne céda néanmoins pas d'un feul pouce il fut renforcé bientôt par le refte da bataillon le feu de l'artillerie des ennemis devim plus vif, & ils fe firent auffi joindre par un plus grand nombre d'infanterie, établirent une batterie de 4 eanons, & en firent un feu très-vif. On envoya encore 3 pieces au bataillon franc, qui s'en fervit pour répondre à la canonnade de l'ennemi. Afin de le foutenir, les bataillons de Kleift, de Steglitz, & le premier bataillon de Haock, conduits par le prince Jean-George de Dessau, s'avancerent fur les hauteurs de Brofchan, & y établirent ane batterie qui, par fon feu très-vif, fit bientôt taire celui de l'ennemi: celui-ci s'étant jetté dans le couvent l'on fit amener de notre côté quelques obufiers pour y nettre le feu; furquoi le détachement de l'ennemi qui étoit refté en arriere, ne tira plus un feul coup; & le lieute nant-général de Belling envoya à l'officier commandant un tambour, pour lui fignifier que, dans le moment qu'on feroit de fon côté une feule décharge, le couvent feroit mis en flammes. Il fe tint donc tranquille jufqu'à ce que nous eúmes quitté l'endroit. L'action fait beaucoup d'honneur au régiment franc de Hordt, particulierement au fecond bataillon: car, quoiqu'il eût plus de 100 hommes tués ou bleffés, il fe maintint dans fon pofte fur l'Eger jusqu'à ce qu'il n'eut plus de cartouches, & qu'il fut relevé par le premier bataillon, qui fe maintint également dans ce pofte. Aujourd'hui il n'a pas été tiré un feul coup durant notre retraite cependant nous defirions une attaque de la part de l'ennemi: nous avions garni la plaine de Lowofitz avec 45 efcadrons & 10 bataillons. Les hauteurs de Kinitz étoient couronnées, & le pofte de Paskobol étoit occupé par le comte de Henkel. Demain nous aurons jour de repos.

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Du quarrier-général à Ottendorff, le 29 Septembre.

Le 26 Septembre, l'armée quitta de nouveau fon camp de Linnay, & marcha fur deux colonnes vers Nollendorff Les hauteurs de cet endroit avoient été garnies des la veille, par le général de Solms, avec le corps faxon, 2 bataillons du prince Henri, & le fecond bataillon de Loffow. Le général de Carlsburg couvrit le flanc gauche avec quelques bataillons, & le lieutenant-général de Mollen

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dorf prit fon camp près de Toplitz. Le lieutenant-général de Belling fit encore l'arriere-garde avec les bataillons de volontaires, fon régiment de huffards, & celui d'Owftien. La cavalerie fe mit en mouvement la nuit du 25, à minuit, & occupa pareillement les hauteurs de NolLendorff. Le prince y arriva à midi, avec l'avant-garde l'armée le fuivit fur deux colonnes. L'arriere-garde la joignit peu après: durant toute cette marche nous n'avons va aucun ennemi, & il ne s'eft pas tiré un feul coup de fafil. Quelques Croates avoient passé l'Elbe près de Tetfchen; & avant que le lieutenant général comte d'Anhalt eut marché vers Nollendorff, s'étant cachés dans une ein. bufcade, ils pillerent quelques chariots de bagages du régiment faxon de le Coq, ainfi que la chaife du général faxon de Carlsburg. Le nouveau bataillon de chaffeurs de Biff choffswerder s'eft efcarmouché le 25, avec eux, & on en tué quelques-uns. Le 27, de bon matin, la cavalerie for. tit du camp près de Nollendorf & marcha vers Often, dorff. Les hauteurs qui dominent le terrein entre ces deux endroits étoient garnies d'infanterie & d'artillerie. Les huffards de Belling, le bataillon de Kluks, & 2 bataillons de Tettow étoient poftés près de Péterswalde, Deux bataillons de grenadiers & deux de Loflow occupoient les hauteurs de Nollendorff fous les ordres du lieutenant-général comte d'Anhalt & du général-major de Sobeck. Celles qui font derriere Gieshebel êtoient gardées par les détachemens de la caralerie faxonne; & toutes celles qui font dans las environs d'Ottendorff furent occupées jufqu'è l'arrivée des colonnes par le corps faxon, qui prit alors for camp pres de Cotta. Auffi-tôt que la feconde colonne fut rendue à Gieshubel, l'arriere-garde quitta Péterswalde & fe replia fur les poftes qui avoient garni les hauteurs: ils fe retirerent ensemble par Nollendorff & Gieshubel, l'arriere garde étant aux ordres des lieutenans-généraux de Belling & d'Anhalt. Le lieutenant-général de Mollendorff a dû marcher hier 28, vers Altenberg, & aujour d'hui 29, à Dippoldiswalde.

Du quartier général de Mollendorff à Dippoldiswalde, le 30 Septembre.

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Suivant les difpofitions de notre retraite, le lieutenant général de Mollendorff devoit tourner avec fon corps la partie centrale des montagnes, couvrir le flanc de l'armée, fe rendre en deux marches à Toplitz, & de-là, après s'être repofé un jour, à Aitenberg en Saxe. En conféquence, la marche commença le 24, & nous parvînines ce jour la jufqu'à Bilin, pour gagner les bauteurs en cet en

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droit, où il y a des chemins & des défilés fi horribles qu'un feul bataillon pourroit y arrêter une armée emiere. Les deux colonnes y arriverent à 4 heures de l'après-midi, fans que l'ennemi eût rien tent contre elles. Le 25 nous nous remîmes en mouvement fur deux colonnes & gagnâmes Toplitz, où nous trouvâmes encore la boulangerie. plufieurs malades & bleffés, & une grande provision dé farine. On expédia néanmoins ce convoi le 27; & ce même jour,nos bagages continuerent leur route, fuivis de nos deux colonnes, l'une fous la conduite du lieutenant-général de Mollendorff lui-même, par Brix, Duchs, & Offeg, où nous avions appris qu'il étoit venu beaucoup de Croates, de dragons & de huffards. Les bataillons de grenadiers de Grollmann & de Brofike, avec les huffards de Czetteritz, faifoient l'arriere-garde de cette colonne ; & les ba¬ taillons de grenadiers de Meufel & de Romberg avec les huffards d'Usedom, celle de la feconte. La premiere colonne arriva jufqu'au pied des montagnes près de Grah, fans être inquiétée par l'ennemi. C'est ici que commence le pays montreux, fi extraordinairement difficile à paffer. Le chemin conduit fur le dos d'une hauteur fort efcarpée, qu'il faut remonter l'espace d'un demi-mille; & fur les deux côtés on a des montagnes encore plus hautes & plus ápres. Les bataillons de grenadiers furent donc poftés ant pied de cette montagne, tandis que les huffards les gra. virent; après quoi ils les fuivirent eux-mêmes avec ordre, au cas qu'ils trouvaffent quelque petite plaine fur P'un ou l'autre côté de la hauteur, d'y faire marcher une partie des huffards. Ceux-ci ayant commencé leur marche, Vinfanterie entra dans les défilés, prenant néanmoins la précaution de faire efcalader les hauteurs fur l'un & l'aritre côté par quelques pelottons, pour couvrir ceux qui étoient dans ce chemin creux. Il fe tira, à la vérité, quelques coups, qui partoient des bois & d'entre les rochers; mais nous ne pimes pas découvrir l'ennemi. Cependant, lorsque l'ar. xiere garde fut prefqu'entierement paffée, les derniers de ceux qui la compofoient, furent attaqués; & il fe montra quelques Croates, dragons, & huffards, mais avec peu de vivacité. Tout d'un coup un gros détachement des premiers déboucha de Nickelsberg & attaqua le bataillon du comte d'Anhalt, qui y étoit pofté. Celui-ci les regul avec fermeté & les obligea bientôt par un feu très-fõutenu de moufqueterie à rebrouffer chemin. Peu après il ar riva des troupes réglées, qui attaquerent le bataillon d'une hauteur derriere laquelle elles s'étoient formées, avea beaucoup de réfolution & un feu fort vif des deux côtés. Lag

bataillons de grenadiers de Grollmann & de Brofike fe forme rent fur le champ ; & s'étant portés au fecours de celui d'Anhalt, ils n'eurent pas plutot fait quelques falves & jetté un certain nombre de grenades, que l'ennemi fe retira. Nous avons eu en cette rencontre 16 à 20 tués & une cinquantaine de bleffés. Si l'ennemi avoit pu réuffir à culbuter le batail. lon du comte d'Anhalt de la hauteur, comme c'étoit fon defein, l'affaire auroit pu devenir tres-férieufe; mais ee bataillon fe conduifit fort bravement; & les deux bataillons de grenadiers firent un feu de pelottons avec autant de régularité que s'ils eussent été fur une place d'exereice. Après que l'ennemi eut été repoussé, il ne se montra plus perfonne, & it ne fe tira plus un feul coup de fufil, quoique nous reftâmes encore quelque tems dans notre pofition. L'ennemi a beaucoup perdu en cette affaire. La feconde colonne n'a pas été inquiétée du tout. Le 28, nous fommes parvenus jufqu'à Altenberg, & le 29, à Dippeldifwalie: cependant Altenberg eft encore occupé par nos troupes.

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Le prince Henri a détaché de fon armée 10 mille hommes tant infanterie que cavalerie légere, qui ont paffé ici pour aller couvrir les frontieres de l'électorat. On difoit que toute l'armée prendroit bientôt la même route ; ce bruit ne paroit pas fondé, puisqu'on y conftruit des baraques.

RATISBONNE ( le 8 Odobre.) La maison d'Autriche a fait enfin communiquer à tous les envoyés & miniftres trois mémoires conçus en langue allemande, & qui fortent des preffes du noble de Trattnern, imprimeur de la cour de Vienne. La premiere piece, qui étoit attendue avec tant d'impatience, eft celle dont on a déjà donné la traduction dans le journal précédent, fous le titre d'Expofition & réquifition faites de la part de S. M. I. & R. A., &c.

La feconde eft la déduction des droits de l'impératrice-reine, fous ce titre : Les droits & les procédés de S. M. I. & R. Apost. à l'égard de la fucceffion de Baviere, mis dans leur vrai jour,& défendus contre les objections de

la cour de Berlin, avec des pieces juftificatives. On a inféré dans cette déduction la Déclaration du roi de Pruffe à fes co-états de l'empire, pour la réfuter paragraphe par paragraphe. Cette réfutation fait la derniere partie de l'ouvrage. Dans la premiere on retrace l'origine de la convention du 3 Janvier, & l'on fait le récit historique de toutes les négociations ouvertes à ce fujet entre la cour de Vienne & celle de Manheim dès le 14 Février 1777, négociations auxquelles le duc des Deux-Ponts a confenti, même après la fignature de la convention. Enfuite on fait également le détail des négociations qu'il y a eues fur la fucceffion de Baviere entre les cours de Vienne & de Berlin dès le 6 Mai 1770, lorfque le comte de Nugent, alors envoyé de L. M. Imp. & R. à Berlin, fit, dans fon audience de congé, la premiere mention des droits de fes fouverains, au cas de l'extinction de la ligne Guillelmine de Baviere, & que S. M. Pruffienne lui répondit: Oh! pour ceuxlà, perfonne ne vous les difputera. On voit par le même récit, que dans ces négociations, qui fu→ rent continuées enfuite par le baron Van-Swiefucceffeur du comte de Nugent, il fut auffi réciproquement queftion du cas où, la ligne des margraves de Brandebourg établis en Franconie venant à s'éteindre, les pays d'Anfpach & de Bareith devroient paffer, fuivant le pacte de famille de la maifon de Brandebourg à un prince puîné de la branche régnante en Pruffe. Quant à l'offre de se défiftere la convention du 3 Janvier, à condition que S. M. Pruffienne promît de ne point incorporer les margraviats de Franconie dans les autres états électoraux " on y apprend que ce fut l'objet de l'envoi du baron de Thugut au quartier-général de ce monarque.

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