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hoftile, on ne doit point douter que la fublime Porte ne traitât M. l'envoyé avec toute l'humanité poffible, & comme il convient à la grandeur de cet empire.

Extrait d'une lettre de Smyrne du 8 Août.

Les fecouffes de tremblement de terre qui nous ont tenus dans des allarmes continuelles depuis le Juin dernier n'ont pas encore ceffé: le 24 Juillet on en a de nouveau refenti deux, le

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une,

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le 26 deux, le 27 auffi deux, le 2 de ce mois une & le une autre ; mais elles n'ont point été auffi fortes que celles dont on a déjà rendu compte. Cependant la frayeur générale n'a point diminué les malheureux habitans qui s'étoient réfu giés à la campagne, s'y tiennent encore fous des tentes, & les officiers du gouvernement, ainsi que les principaux étrangers & les marchands, dans les jardins où ils avoient d'abord cherché un afy le, & fur les bátinens mouillés dans la rade. Quand même la crainte de fe voir enfévelis fous des ruines par ces fecouffes continuelles ne les empêcheroit point de rentrer dans leurs maifons ébranlées &fendues, l'état où elles fe trouvent y mettroit obftacle, le prix des denrées, & par conféquens celui de la main-d'œuvre étant montés par nos défaftres à un prix fi exceffif, qu'il n'y a que les plus riches qui pourroient entreprendre quelques réparations, s'il étoit poffible de fe procurer les matériau: En attendant, cette ville, dont les deux tiers font renversés ou réduits en cendres, préfente un fp aacle de défolation & de mifere dont il eft difficile de tracer un fidele tableau. De tous les édifices publics ou particuliers qui font reftés fur pieds il n'en eft aucun qui n'ait fouffert du dommage. Le tremblement de la nuit du 2 au 3 Juillet a renverfé tous les minarets, détruit entierement la grande mofquée, ainfi que quelques autres plus petites, & fait crouler un grand nom

bre d'édifices & de maisons, déjà ébranlés par des fecouffes précédentes. Le nombre des infortu nés qui ont été écrafés fous les décombres, eft plus confidérable qu'on ne s'y étoit attendu. Il eft prefqu'incroyable, & néanmoins on a lieu de préJumer, qu'au milieu de la confternation générale ce furent des incendiaires qui, pour en profiter tandis que la ville étoit déferte, y mirent le feu le 5 Juillet. L'incendie commença à une maison fituée au deffus de celle du conful de France, & confuma la plus riche moitié de Smyrne avec 48 kans publics, tous les marchés, & la plupart des magazins, remplis d'épiceries & d'autres marchan difes du plus grand prix. On évalue la perte aux deux tiers de la valeur des poffeffions de toute la ville. La plupart des familles ottomanes les plus aifées font ruinées, & celles de la nation grecque réduites à la mifere: elles avoient porté leurs effets les plus précieux aux deux magazins nommés grand kan du vifir & petit-kan du vifir, parce que jufqu'a préfent l'on avoit toujours cru ces édi fices à l'épreuve du feu: malheureufement ils ont été brûlés, comme les autres, fans qu'on en ais pu rien fauver. La moitié du quartier des Francs a été la proie des flammes, avec toutes les maifons des confuls étrangers, à l'exception de celle du comte de Hochepied, conful des Provinces Unies; celles de MM. Fremeaux & Van Lennep, deux des principaux négocians hollandois établis ici, ont auffi cu le bonheur de résister à la deftruđion générale.

On craignoit qu'un troifieme fléau, fe réuniffant aux deux autres qui venoient de nous cauJer tant de pertes, n'achevát la ruine totale de cette malheureufe ville. Le 19 Juillet, il arriva de Conftantinople dans notre port un bátiment vénitien qui avoit la pefte à bard: il avoit perdu trois hommes dans la traverfée, deux peu après

fon arrivée : & trois autres, attaqués de cette funefte maladie, furent portés à l'hôpital des recollets italiens, près de St. Venerande. La fureur avec laquelle on fçavoit qu'elle régnoit a Conftantinople, nous fit craindre de lui voir bientôt faire en cette ville des ravages non moins terribles d'autant plus qu'elle enleva pea après un marchand du pays, & qu'on difoit qu'elle s'étoit auffi déclarée à Salonique & dans d'autres villes au levant; mais, graces aux précautions qu'on ne cefJe de prendre, on n'en a plus apperçu de traces; & le départ de l'efcadre du kiaya du capitan-pacha, dont les équipages étoient pareillement attaqués de ce fléau, nous fait efpérer que nous en Jerons exempts. On a eu la fatisfaction de voir le kiaya partir du Chateau-d'Eau le 26 Juillet, avec tous les navires qu'il commande. Nous devons fon éloignement à Cara-Ofman-Ogiou,qui a confenti au payement des 100 mille écus au lion exigés par lui, & en a effectué le paiement fur le champ.

SUEDE.

STOCK HOLM (le 25 Septembre. ) Le roi vient de convoquer la diete générale du royaume,qui s'affemblera en cette capitale le 16 du mois prochain. Dans les lettres circulaires de convocation, il eft dit que la diete ne fe tenoit autrefois que dans des circonstances critiques, foit pour expofer les griefs dont les états avoient à fe plaindre, foit pour fubvenir aux befoins preffans de la nation; mais que le roi reffentoit la plus grande fatisfaction de voir arriver l'époque où cette affemblée nationale n'auroit lieu que pour procurer aux états l'occafion de fe réjouir avec S. M. de la prospérité de la patrie & de la groffeffe de la reine. S. M. invite les états à régler leur conduite pendant la tenue de la diete, fuivant

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ce qui a été prefcrit par le roi Gustave-Adolphe, le 6 Juin 1626.

Sur les représentations faites au roi par les propriétaires d'un navire marchand fuédois qui, faifant voile d'Alicante pour Dunkerque, a été pris & conduit dans un des ports d'Angleterre, S. M. a fait écrire fur le champ à la cour de Londres pour réclamer ce bâtiment, ainfi qué tous ceux dont les armateurs anglois se font déjà emparés. S. M.ajoute qu'elle efpere que les vaiffeaux britanniques refpecteront le pavillon fuédois; fans quoi elle fe verra forcée de prendre les mefures néceffaires pour protéger la marine de fon royaume & le commerce de fes fujets.

On apprend d'Aeppalbo en Weftro-Dalécarlie, que dans un diftrict d'un demi-mille de lon gueur, toutes les productions de la terre furent anéanties le 8 Juillet par une grêle qui tomba à trois reprises. Les grêlons de la premiere chûte étoient plus gros qu'une balle de fufil; ceux de la feconde avoient le diamêtre d'une noix, & ceux de la troisieme la groffeur d'un œuf de poule ; ils. avoient tous dans leur rondeur des angles poin

tus.

Le 16 du même mois, le feu ayant pris an village de Lekofa, dans le gouvernement de Scarabourg, une femme âgée de 75 ans fe hâra d'aller appeller fon fils, Anders Almandfton, qui étoit dans le voifinage avec fa femme; mais fe rappellant qu'elle avoit laiffé dans la ferme déjà enflammée fon petit-fils au berceau, elle retourne & brave le danger pour fauver cette innocente victime; le fermier, qui la fuit de près, a le cœur doublement déchiré, comme fils & comme pere, en se voyant invinciblement repouffé par les flammes qui dévorent & fa mere & fon fils, dont il entend les cris

DANEM A REC K.

COPENHAGUE ( le 20 Septembre.) Les officiers de marine à qui le roi a permis de faire une campagne dans les armées navales françoife & angloife, font partis pour se rendre à leur defti

nation.

Le 12 de ce mois, il a paffé par le Sund 145 navires marchands allant dans la mer du nord & parmi lesquels étoient 18 bâtimens anglois, efcortés par le vaiffeau le Liverpool, de 16 canons. Depuis leur départ les vents qui font devenus contraires, retiennent 144 navires; il y a en a IIO appartenans aux Anglois, & qui attendent deux vaiffeaux de guerre qui doivent les escorter dans la mer du nord.

POLOGNE.

WARSOVIE (le 17 Septembre. ) Le confeit permanent s'affemble toujours en présence du roi afin de terminer les affaires qui ont été foumises à fes délibérations, & de fe mettre en état d'en rendre compte à la diete prochaine. Les magnats & les nonces qui doivent y affifter arrivent fucceffivement, & l'on attend inceffamment le comte de Branicki, grand-général de la couronne. On est encore incertain fi cette afsemblée fera libre ou fi elle aura lieu fous une con fédération. Mais de quelque maniere qu'elle tienne fes féances, on efpere qu'elles ne feront pas orageufes, & que les grands de ce royaume oublieront les anciennes querelles qui les divifoient, pour ne s'occuper que du bien de l'état ; on en juge par l'empreffement avec lequel ces magnats paroiffent à la cour.'

De plufieurs inftructions dont on fera la lecture à la diete, & qui font déjà imprimées, on

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