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Dieu! quelle feroit pathétique & touchante, fi vous la faifiez paffer par l'organe facré de fa « bouche éloquente ! Comme les cœurs s'attendri«roient !... Ah! nous espérons que vous lui ferez << naître le defir d'être la puiffante protectrice de 3 millions d'infortunés qui, dans ce jour de « réjouiffance, tombent aux pieds de votre trône « éternel pour émouvoir en fa faveur vos entrail« les paternelles. Oui, être des êtres, nous vous «en conjurons; confervez, béniffez, comblez << de vos graces immenfes cette augufte princeffe, << qui du faîte des grandeurs daignera jetter fur « nous des regards de pitié ». Le pafteur réclame pour fes freres les droits de citoyens; il invoque le pouvoir invincible de l'amour paternel pour qu'il parle au cœur fenfible du monarque dans ces inftans où il jettera les yeux fur l'enfant qui va naître; pour qu'il lui dife, avec ces cris touchans de fa voix pathétique, que S. M. a 3 millions d'enfans à qui les loix défendent de nommer leurs peres, leurs meres, leurs enfans, - & à qui elles prefcrivent de regarder leurs me res, leurs tendres meres, comme des concubines, quelque chaftes qu'elles puiffent être. O amour paternel! pourfuit l'orateur, dis-lui << que nous fommes fans titres pour prétendre à l'héritage que les auteurs de nos jours nous acquierent à la fueur de leur front; dis-lui qu'il « eft commandé à nos peres de nous regarder, << nous leurs enfans légitimes, nous le fruit de << leurs entrailles, comme des bâtards; & alors << grand roi! nous en jurons par vous-même << votre cœur en sera attendri » .......... Cette lettre touchante eft ainfi terminée: « Princes & prin << ceffes du fang, pour la félicité defquels nous << formons des vœux chaque jour, puiffent nos <<< malheurs, notre innocence & notre inviolable « fidélité nous mériter le prix de votre puiffante Odobre. ae. quinz. 1978.

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protection auprès du plus grand & du meilleur « des rois !.... Prêtres facrés, miniftres du dieu << vivant, la simple humanité parle affez en notre << faveur, pour que votre voix foit conforme à sa << voix pathétique : un million d'enfans à genoux, << 300 mille femmes profternées vous en conjurent << au nom de ce dieu & de ce fauveur que nous <«<fervons tous felon nos lumieres, & << croyons tous servir en vérité ».

que nous

On voit auffi la priere hébraïque ajoutée par les Juifs de la fynagogue de Metz, aux pleaumes & aux prieres particulieres qu'ils font journellement pour l'heureux accouchement de la reine. En voici la traduction.

d'I

Souverain maître de l'univers dieu d'Abraham, faac & de Jacob, & toi! dont l'infinie bonté nous protégea fans ceffe dans nos jours d'humiliation & de mifere, en nous faifant trouver un refuge près de ces glorieux monarques des François dont le trône fublime fut toujours l'afyle de l'infortuné, & le fléau du cruel perfecuteur; dieu puiffant! daigne écouter favorablement les vœux que le zele & la reconnoiffance diftent à ton peuple, pour le plus augufte & le plus excellent couple qui ait jamais paru entre les fouverains des en-fans des hommes. Nous l'apprenons, feigneur, par tes divines écritures: Si tu ne bâtis toi-même une maison, 'eft en vain que travaillent ceux qui la bâtissent. ( P. 126, v. I. )

Mais auffi, lorfque tu daignes accorder ta bénédiction à tes bien-aimés, alors leurs enfans font un héritage qui vient de toi, & la fécondité eft une récompenfe que tu leur prépares. (Ibid., verf. 4. )

C'eft cette bénédiction fainte que nous implorons pour notre reine, dans ce moment où du haut de ta majeftueuse réfidence, tu as écouté les fouhaits de fon chafte époux, & les fiens. (Pl. 33., verf. 14., & Pf. 21, vers. 3.) Que cette aimable princefe foit dans fa maifon.com e une vigne féconde qui rapporte avec abondance, & que fe enfans foient autour de fa table comme de jeunes plants d'oliviers. (Pl. 127., verf. 3. & 4. )

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Daigne feigneur accomplir dans la famille de motre jeune & fage monarque, cette confolante & douce promelle adseœsée à ceux qui mettent leur confiance

ea toi; & j'établirai fur votre tróne un fils qui naîtra de vous, & fes defcendans feront auffi éternellement fur votre trone. (Pf. 131., verf. 11. & 13.)

Dieu des armées, écoute l'humble priere de tes ferviteurs; que ce fils devienne, à l'exemple de fon pere la terreur de ceux qui tenteroient d'envahir fon héritage. Pourquoi une nation s'eft-elle affemblée en tumulte ? Pourquoi a-t-elle formé de vains projets ? Pf. 2., verf. 1. )

Mais déjà elle a éprouvé ta colere; ta main puissante a brifé les vaisseaux de l'orgueilleufe Tharfis. O Adonaï que tes ceuvres font merveilleufes! A ta voix, le cri de la victoire devient le fignal de la vie ; & l'enfant précieux pour lequel nous t'invoquons, en a treffailli de joie dans le fein de fon heureufe mere. ( Pf. 47., verf. 6. )

Dieu immortel, vois le fond de nos cœurs. Permets à leurs élans de pénétrer jufqu'au fond de ce divin fanctuaire où tes élus jouiffent de ton ineffable effence. Accorde à notre bon roi la droiture de tes jugemens. Donne lui un fils qui reçoive de toi la lumiere de ta juftice. ( Pf. 71., verf. 1.)

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Afin que tous deux jugent ton peuple fur les regles de cette juftice, & les pauvres felon l'équité de tes jugemens. Qu'ils regnent depuis une mer jufqu'à une autre mer & depuis le fleave jusqu'aux extrémités de la terre, Ibid., verf. 2. & 9. )

Dieu de nos peres, fauve le roi, & exauce-nous an jour où nous t'invoquerons. ( Pf. 19., verf. 10. )

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Ceux-là mettent leur confiance dans leurs chariots; ceux-ci dans leurs chevaux ; pour nous nous invoquerons toujours le nom du feigneur notre dieu, pour notre grand roi, pour notre digne reine & pour toute leur augufte famille. Amen, amen. ( Ibid., verf. 8. )

Le 21 du mois dernier, M. le duc de Chartres arriva ici de retour de Breft, & l'on fcut par ce prince, que l'armée navale étoit rentrée ce que la Gazette de France du 2 O&obre an

nonce en ces termes :

« Le 18 Septembre, l'armée navale du roi fous les ordres du comte d'Orvilliers, a mouillé dans la rade de Breft, & fes frégates y ont amené deux corsaires ennemis dont elles s'étoient emparées à l'atterrage ».

Cette gazette ne donne point le journal de l'armée navale, ni les motifs de fa rentrée; on ne fçait que ce que les gazettes étrangeres en publient. On y voit que le comte d'Orvilliers n'avoit pas voulu courir inutilement le rifque de voir la belle flotte du roi endommagée par les coups de vent que l'équinoxe ne manque jamais d'occafionner dans les parages qu'il tenoit; que l'exemple récent du défastre de l'amiral Byron en pleine mer prouve que, quelque éloignée des atterrages que foit une flotte, elle peut etre auffi maltraitée d'une tempête que d'une bataille, qu'un vent de l'eft avoit contraint l'ar. mée navale de courir au cap Finiftere, & de rester quelque tems fur les côtes d'Espagne; que pendant la croifiere qu'elle y a faite, on ne lui a point accordé les rafraichiffemens qu'elle avoit demandés dans un des ports de la Galice (ce qui n'eft pas vraisemblable ). On ajoute qu'avant de faire route vers le cap Finiftere le comte d'Orvilliers avoit cherché l'amiral Keppel à la hauteur des Sorlingues, mais qu'il ne l'y avoit point trouvé. Il n'y a donc eu d'autre action que celle de la frégate la Junon, de 26 canons, dont la Gazette de France du 2 donne les détails fuivans:

« Le 18 Septembre, la frégate la Junon > commandée par le vicomte de Beaumont, capitaine de vaiffeau, eft entrée dans la rade, conduifant à la remorque la frégate angloife le Fox (le Renard), commandée par le capitaine Windfor, montée de 28 canons & de deux cens hommes d'équipage».

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«La rencontre de ces deux frégates fe fit le II du même mois, dans le fud-sud-oueft d'Ouesfant, à la diftance d'environ 40 lieues de cette ifle. Après plufieurs manœuvres , par lesquelles les deux capitaines cherchoient à fe procurer rés

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ciproquement une pofition avantageufe fur leur ennemi, les deux frégates s'envoyerent mutuellement leur bordée, en courant à bord oppofé: auffi-tôt après cette premiere décharge, le vicomte de Beaumont revira de bord, & força de voiles pour gagner le travers de la frégate angloise au vent; mais après un demi-quart d'heure, voyant qu'il n'y parviendroit qu'avec peine, il prit le parti d'arriver pour le mettre fous le vent & il ordonna dans la batterie de fe difpofer à envoyer la bordée lorsque la Junon feroit par la hanche du Fox. Le capitaine Windfor, qui craignit l'effet de cette manœuvre, arriva lui-même, & mit fon perroquet de fougue à culer les deux frégates se trouverent alors par le travers l'une de l'autre, à la bonne portée du moufquet. Le feu devint très-vif des deux parts, mais moins cependant qu'il n'auroit pu l'être du côté de la frégate françoife, le vicom e de Beaumont ayant recommandé à fes canonniers de ne jamais tirer fans avoir pris tout le tems néceffaire pour bien ajufter leurs coups. Cet ordre eut le fuccès qu'il attendoit de fon exécution; il n'y eut prefque pas de coun qui ne portat. La grande vergue du Fox fut coupée après une heure & demie de combat. Une demi-heure après, fon grand mât de hune fut abattu, & la chûte du petit mât de hune fuivit de près celle du grand. Le Fox continuoit cependant à faire un feu très-foutenu. Le vicomte de Beaumont ordonna alors dans fa batterie de tirer en plein bois pour démonter les canons de l'ennemi: les volées furent dirigées comme il l'avoit ordonné. Le Fox ne tiroit plus que quelques coups de canon. Une derniere décharge de la Junon abattit le grand mât d'artimon de la frégate angloife, qui rella démâtée de tous fes mâts. La chute de ce dernier mât avoit en

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