صور الصفحة
PDF
النشر الإلكتروني

me connoît que celles qui concernent les ordres religieux, & entr'autres les camaldules, dont on le propofe de foumettre les biens à une nouvelle adminiftration. On n'eft pas encore convenu des principaux objets qui feront difcutés à cette affemblée, & c'eft, dit-on, le prince primat qui eft chargé de les rédiger. Cependant ce prélat donne, dans ce moment-ci, un exemple qui ne peut pas être agréable au corps légiflatif: il fait conftruire dans fon palais plufieurs boutiques qu'il fe propofe de louer aux Juifs, dont le nombre s'eft beaucoup accru en cette capitale, malgré les ordonnances publiées contre eux. Cette inexécution des loix eft très- préjudiciable aux marchands de cette capitale, qui le propofent de porter leurs réclamations à la diete.

ALLEMAGNE.

HAMBOURG (le 25 Septembre.) Le prince Louis de Mecklenbourg-Schwerin, frere du duc régnant de ce nom, chevalier des ordres da nois & poloncis de l'éléphant & de l'aigle-blanc, étant mort à Schwerin, le 12 de ce mois, âgé de 54 ans, la ducheffe-régnante,qui, depuis quel que tems, honore cette ville de fa préfence, a fait notifier cet événement à notre confeil, qui lui a fait faire, le 15 de ce mois, les compli mens d'ufage par une grande députation.

Les troupes hanovriennes deftinées à former un camp font forties de leurs garnifons & quartiers pour se réunir au rendez-vous général. Il y a toute apparence que le duc de Glocefter affiltera à leurs manœuvres puifqu'on a meublé pour ce prince le château de Montbrillant. C'est le duc Charles de Mecklenbourg qui commande en chef l'armée hanov rienne.

Si l'on en croit les lettres des frontieres de la

Turquie, il n'y aura point de guerre entre la Ruffie & la Porte. Le crédit de l'Angleterre a fort influé dans cette réfolution, qui est très-conforme à fes intérêts. Pendant l'hyver on doit concilir les différends qui fe font élevés entre les deux emp.res, au fujet de la Crimée & de la navigation fur la mer-noire. Les troupes ottomanes qui étoient en Moldavie fe difpofent à rentrer dans leurs quartiers.

Une lettre écrite par un officier heffois qui fert à l'armée angloife de l'Amérique feptentrionale, porte ce qui fuit:

«Les colonies anglo-américaines ne renonceront certainement pas à l'indépendance. Il est vrai cependant que tous les habitans ne pensent pas de même, & il n'eft pas rare de voir dans la même maison le pere être du parti du congrès, la mere royalifte, le fils neutre; mais l'armée des Américains s'accroît à vue d'œil, tandis que les forces britanniques diminuent; les troupes auxiliaires fe fondent à force de fatigues. Il déferte beaucoup d'Allemands, parce qu'on leur donne des femmes, des habitations & des terres. D'ailleurs, les Américains difent hautement qu'ils auront inceffamment de nouveaux fecours tant de la France que de la part d'autres puiffances de l'Europe ».

BERLIN (le 26 Septembre. ) La reine revine le 16 de ce mois, de fon château de Schoenhaufen au palais de cetre ville pour y paffer l'hyver.

Le 21, il arriva en cette capitale mille hommes de recrue pour les régimens de la Pruffe orientale & occidentale. Les hommes & les che→ vaux de remonte font d'une grande beauté.

On affure que les miniftres de France, de Rufe & de Saxe vont partir pour l'armée du roi. On a publié le journal de l'armée de S. M

depuis le 24 Août jufqu'au 18 Septembre inclufivement. Voici ce qu'il contient

aux

Le 24 Août, on s'occupa à pratiquer des chemins pour la communication avec le corps de S. A. le prince héréditaire de Brunfwick, qui avoit été commandé précédemment par les généraux d'Anhalt & de Dalwig, & l'on ouvrit des routes pour les colonnes de l'armée vers l'Elbe, ainfi que de Burkersdorff vers le camp du roi. S. M. fit auffi reconnoître les environs d'Arnau par le colonel de Gotzen, fon aide de-camp. Le 25, le refte de l'armée marcha de Burkersdorff vers Wildschutz ordres du général de Tauenzien. L'arriere-garde, fous le général major de Pode wils, fut attaquée par le général autrichien de Wurmfer, avec un corps de beaucoup fupérieur; mais elle fe tira fi bien d'affaire, que nous fi mes même 20 prifonniers. On eftime la perte de part & d'autre à 150 tués ou bleffés. Le 26, l'armée royale marcha fur 3 colonnes par les défilés prefqu'impraticables de Léopold vers Lauterwaffer, & elle fe campa fur les hauteurs des environs. Le 27, on s'occupa à reconnoître la pofition de l'ennemi, pour découvrir s'il n'y avoit pas moyen de lui gagner le flanc gauche & de l'attaquer; mais comme on la trouva extrêmement avantageufe, attendu que l'armée ennemie avoit non-feulement 1 Elbe devant elle, mais qu'elle étoit auffi retranchée derriere cette riviere, & qu'elle avoit garni toutes les hauteurs d'une artillerie nombreufe, qu'enfin il 'auroit fallu percer par des défilés abfolument impraticables, S. M. ne jugea pas à propos de facrifier fon armée, & préféra de la nourrir auffi longtems qu'il feroit poffible aux dépens de l'ennemi. On fe difpofa donc à raffembler dans les villages voifins le fourrage dont l'armée avoit befoin, Au moyen du bon ordre obfervé en cette occafion, elle refta dans le camp de Lauterwaffer depuis le 27 Août jufqu'au 7 Septembre la petite guer3 re fe continua journellement, fans que ni l'un ni l'au tre parti remportât aucun avantage réel. Le 8 Septembre, l'armée décampa, l'artillerie ayant déja précédé la veille par des chemins où un général moins expérimenté que le roi n'auroit jamais ofé fe hazarder, & qui avoient été entierement gâtés par une pluie continuelle de 15 jours. L'armée marcha le 8, fur deux colonnes formées par la premiere & par la feconde ligne. La feconde marcha d'abord par les défilés à Lauterwaffer, qui étoit entre nos deux lignes, & enfuite les dragons, qui formoient la troifeme ligne, Comme ces hauteurs

Commandent tous les environs, le roi ordonna que feconde ligne fe format en bataille pour recevoir & couvrir la premiere durant fa retraite. Le régiment de Ramin fit l'arriere-garde, ayant été pofté près de la bergerie de Langenau. La premiere ligne paffa la feconde, & fe mit enfuite, comme celle-ci, en ordre de bataille. Dans cette pofition l'armée attendit l'ennemi, & couvrit en même tems la retraite du corps de S. A. le prince héréditaire de Brunswick, qui quitta fon camp de la montagne noire (Schwarzberg), près des trois maifons (Dreyhaufern.) L'ennemi pourfuivit l'arriere-garde du prince, mais foiblement, jufqu'au défilé de Lauterwaffer, où S. A. avoit établi une batterie de canons fur la hauteur oppofée fi à propos qu'elle put continuer tranquillement fa route. Auffi-tôt que S. M. vit ce corps en fûreté, elle ordonna à l'armée de marcher en avant. La premiere ligne d'infanterie, aux ordres du prince Fré. deric de Brunswick, marcha par Hermanfeiffen & Mohren pour entrer au camp derriere Wildfchutz: la feconde ligne, fous le lieutenant-général de Ramin, faifant la colonne droite, marcha par la partie baffe de Hermanfeiffen fur Léopold, & les huffards de Ziethen couvrireng la marche. Comme la colonne du général de Ramin était la plus proche de l'ennemi & devoit paffer par le défilé très-difficile de Léopold, l'ennemi crut pouvoir extreprendre quelque chofe contre elle, d'autant plus qu'il vit 40 canons & nombre de chariots de munitions embourbés dans ce défilé. Il parut vouloir nous attaquer avec vivacité, & il conduifit quelques canons de fix livres fur les hauteurs entre Hermanfeiffen & Léopold, d'où il fit feu fur le défilé; mais le lieutenant-général de Ramin pofta le régiment du prince Fréderic de Brunswick fur les hauteurs entre Léopold & Tfcherma, & le rêgiment de Stutterheim fur d'autres hauteurs entre Léopold & Hermanfeiffen. Il fit détruire bientôt à coups de canon les batteries des ennemis, & couvrit par là soute la retraite. Il ne reftoit plus que le prince de Hohenlohe qui courût quelque danger avec le fecond bataillon de Tauenzien dans le défilé de Léopold; mais ce prince prit la réfolution d'attaquer, avec une compagnie de fon bataillon & deux de Stutterheim, les Croa tes, qui fe croyoient déjà maîtres de nos canons: il les repouffa & couvrit ainfi la marche de cette colonne ave: tant de fuccès que l'ennemi ne put nous prendre un feul chariot. L'armée entra au camp de Wildfchutz, n'ayant eu que to hommes tués du régiment de Tauenzien & 7

de celui de Ziethen, outre 30 bleffés; l'ennemi a perdu davantage, à en juger par le nombre des tués & des bleffés refiés fur la place. S. M., qui fçait récompenfer le mérite, éleva le prince de Hohenlohe fur le champ au grade de colonel. Le même jour, le prince de Pruffe quitta fon camp de Ste. Catharinenberg, & en prit un autre à Pilnikau, pour fe rapprocher de l'armée du roi. L'ennemi tenta d'entamer fon arriere-garde ; mais S. A. R. avoit pris des me fures fi juftes, que fa marche ne put être retardée d'un feul inftant. Toute cette manœuvre eft une des plus belles que jamais général ait put faire; & il paroîtra toujours incompréhensible à la postérité, comment une armée auffi nombreuse, traînant une artillerie auffi confidérable, a pu exécuter fa retraite avec fi peu de perte, à la face d'un ennemi fi fupérieur, & que les élémens même favorifoient. Ce jour-là le roi fit auffi marcher vers Braunau tous les régimens de cuiraffiers, conduits par le lieutenant-général de Bulow. Le 9, on fourragea du côté de Jung-Buchen, fous les ordres du colonel de Gotzen, aide-de-camp du roi. Le 10, tout fut tranquille.

[ocr errors]

Sur l'avis qu'on reçut le 11 qu'un corps de troupes ennemies fe raffembloit du côté de Burkersdorff & de Praufnitz, le roi ordonna au major de Kohler, du régiment de Ziethen, huffards, d'y marcher avec 500 chevaux pour reconnoître l'ennemi; & S. M. fit foutenir ce détachement de cavalerie par un bataillon de Keller. Le détachement trouva l'ennemi; & comme il avoit ordre de faire quelques prifonniers, le major de Kohler s'avança augi loin qu'il fut poffible, & repouffa l'ennemi jufque près de Keile, ne fe retirant lui-même qu'après avoir fait 6 prifonniers. L'ennemi, qui croyoit pouvoir prendre de l'avantage fur ce détachement, le poursuivit avec environ 2 mille chevaux & quelques_centaines de Croates, de forte que le major de Kohler fe vit obligé de faire former un bataillon quarré par l'infanterie qui s'étoit avancée pour le foutenir. Ce bataillon exécuta cette manoeuvre avec tant de fermeté, que l'ennemi n'ofa pas l'entamer; & il fe retira dans le meilleur ordre poffable, comme s'il eût été fur une place d'exercice. Le roi, attentif à tout ce qui peut exciter de l'émulation parmi fes troupes, fit diftribuer une fomme confidérable`d'argent au bataillon de Keller. Le 12, il ne fe palla rien de nouveau. Le 13, la groffe artillerie fut envoyée vers Trautenau, avec la brigade du général major de Zaremba pour la couvrir. Le 14, l'armée quitta fon camp de Wildfchutz pour marcher vers Altstadt, ▲ la pointe du jour,

« السابقةمتابعة »