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Le comte de Wurmfer les fuivit avec ce qui reftoit, tant de la cavalerie que de l'infanterie. On trouva l'ennemi derriere Burgerfdorf,où il s'étoit rangé fon arriere-garde confiftoit en cinq bataillons d'infanterie, trois régimens de cuiraffiers, un régiment de dragons & quelques efcadrons de Bosniaques.

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La divifion des huffards de Wurmfer ayant été détachée à gauche, l'attaque en front fe fit par le régiment de Barco, huffards, & par la divifion de ceux de Szekler. L'avantage parut d'abord incertain, les troupes impériales tantôt enfonçant l'ennemi, & tantôt en étant repouffées; le feu de la cavalerie de part & d'autre eut la vivacité de celui d'un corps d'infanterie & le combat fut très-opiniâtre, furtout auprès du bois, derriere Burgerfdorf, où notre infan terie effuya la plus vive canonnade, & les décharges réitérées de toute la moufqueterie pruffienne. Cependant le lieutenant- général de. Wurmfer ayant fait avancer le canon de fa cavalerie, foudroya l'ennemi à fon tour, & la força enfin de plier & de fe retirer en deçà du défilé derriere Rohenitz, où voyant qu'il alloit s'engager, il le prit en flanc à droite, & le canonna de front en même tems; & le faifant attaquer à l'arme blanche, il força à la retraite la cavalerie, qu'il pourfuivit jufqu'à l'infanterie. Celle-ci fit un feu terrible fur nos troupes, qui cependant continuerent leur poursuite jufqu'à Gulgemberg devant la ville de Trautenau; mais appercevant de nouvelles troupes qui s'avançoient pour fauver les munitions & bagages que l'ennemi avoit laiffés dans le défilé, il fit fonner la retraite, & revint à fon pofte dans le meilleur ordre, & fans être inquiété par l'ennemi. Ce lieutenant-général, dans le compte qu'il a rendu de cette affaire, dit que le courage de

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fes troupes lui parut auffi étonnant que le défordre où elles jetterent celles de l'ennemi, il avoue qu'il ne pourroit faire un tableau affez frappant de l'un & de l'autre.

Le nombre des prifonniers pruffiens faits en cette occasion est de 93 cuirasfiers & 28 dragons ou Bolniaques. Les ennemis ont auffi en beaucoup de morts parmi lesquels fe trouvent quelques officiers. Notre perte confifte en 10 hommes & 13 chevaux tués, 12 hommes & 36 chevaux légerement bleffés; on compte 6 hommes égarés, un officier de Barco & 9 chevaux. Le changement de la pofition de l'armée pruffienne a néceffité celui de l'armée impériale; & le roi de Pruffe ayant fait mascher fa deuxieme ligne dans les hautes montagnes, plufieurs régimens autrichiens fe font poftés entre Arnau & Hohen-Elbe ; cependant oh a laiffé un corps dans la premiere pofition, près de l'Elbe, pour. couvrir la communication, auffi bien que le derriere de l'armée.

La nuit du 1er. au 2 de ce mois, M. de, Quofdanowich, lieutenant-colonel des huffards, de Carlftadt, fut chargé par le comte de Wurmfer d'attaquer un bataillon de grenadiers pruffiens, détaché de la divifion du général Wunsch, & pofté derriere Lewin. Les troupes à fes ordres exécuterent l'attaque avec impétuofité. Le capitaine Sylly & le lieutenant Enyetter, du... bataillon de Szeckler, s'emparerent de 5 pieces de canon de 12 livres de balles, qu'ils enclouerent, & de 5 caiffons de poudre, qui furent ouverts & renverfés dans un ravin. Cette attaque imprévue donna l'allarme au corps de Wunsch, qui fortit de fon camp & fit un grand feu de moufqueterie, foutenu d'une centaine de coups de canon. Alors M. de Quofdanowich fe retica dans le meilleur ordre, n'ayant eu dans cette Qdobre. e. quinz. 1778.

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expédition, qu'un homme tué, 3 bleffés & 4 égarés L'ennemi a eu beaucoup de tués & bleffés, & l'on compte parmi les premiers 3 de fes officiers.

Le 3, un bataillon d'infanterie pruffienne, précédé d'une vingtaine de huffards, entreprit de détruire nos abattis devant Groff-Aupa; mais le feu de nos bannalistes les obligea de fe retirer, laiffant fur la place un officier & 11 huffards.

A l'égard du maréchal de Loudohn, il avoit encore, le 4 de ce mois, fon quartier-général à Kofmanos, près de Jung-Buntzlau. La fuite du journal de fon armée depuis le 20 Août jufqu'au Ier. Septembre, ne contient que le récit de quelques rencontres de patrouilles ou de détachemens peu confidérables. On n'y trouve qu'un très-long état des contributions que l'on dit avoir été exigées par les troupes pruffiennes & faxonnes, dans plufieurs endroits de la Bohême, & dont le produit eft d'environ 180 mille écus, 40 à 50 mille rations de fourrage, & quelques centaines de bœufs, vaches ou che vaux de trait. On s'y plaint de ce qu'à Reichenberg, le curé & les corps de métiers ont été obligés de donner communication de leurs regiftres au général pruffien, qui a exigé des propriétaires de maifons, la fomme de 25 écus pour chaque jeune garçon qui s'étoit évadé. En répétant ce qu'on a déjà dit touchant les maladies, on ajoute que la défertion augmente de jour en jour dans l'armée pruffienne, & qu'on doit lever en Saxe 18 mille recrues pour remplacer ce vuide; que tous les défenseurs fe plaignent de leur mifere, & affurent unanimement que l'ennemi pense férieufement à retrograder.

FRANCFORT fur le Mein (le 19 Septembre.) On travaille tant ici qu'à Worms, à Spire, &c.,

lever une légion impériale de 2 bataillons & de 300 hommes de cavalerie légere. C'est le baron de Neffelrode de Huguenpot qui eft chargé de mettre fur pied ce nouveau corps, qui fera complet vers la fin d'Octobre. L'uniforme eft rouge, paremens & collet de velours noir, veftes & culottes jaunes, bottines à la hongroife, & cafques à la romaine.

C'eft prématurément qu'on avoit annoncé la négociation du comte de Rofenberg, grand-chambellan, puifqu'il n'eft parti de Vienne que le 26 Août pour le rendre au camp de l'empereur. On ignore quelles font les inftructions de ce nouveau négociateur; mais on affure qu'il ne doit fe flatter d'aucun fuccès, s'il ne po e pour article préliminaire l'évacuation de la Baviere par les troupes impériales.

Par les lettres de Bohême, datées du 7, on apprend que deux bataillons de la garnifon d'Egra, ainfi que tous les arquebufiers tiroliens, campés jufqu'alors dans les environs, étoient partis le 6. On ignore leur deftination; mais on conjecture avec vraisemblance qu'ils s'approcheront des frontieres de Saxe du côté de Gtatzlitz. Ces troupes devoient être fuivies le 8 par celles qui étoient cantonnées dans le bourg de Rednitz.

Suivant d'autres avis, l'empereur a conduit jufqu'à Sedova l'archiduc Maximilien, qui a eu quelques accès de fievre, & qui retournera à Vienne auffi tôt que les forces le lui permettront, pour achever d'y rétablir fa fanté.

Le bruit fe répand que le roi de Sardaigne fait paffer, à la folde de la maifon d'Autriche, 30 mille hommes de fes troupes pour couvrir la Ba viere, d'où l'on retireroit les Autrichiens, pour les employer dans une autre partie.

Les journaux publiés dans les cours des puiffances belligérantes, & les lettres particulieres

reçues de la Bohême, ne contiennent aucune opération décifive. Quoique la campagne fe bornant jufqu'ici à une guerre de poftes, fourniffe peu d'alimens à la curiofité générale, elle n'en n'eft pas moins digne de l'attention des connoiffeurs, qui y remarqueront, fans doute, avec quel art des généraux confommés de part & d'autre cherchent à gagner les avantages du terrein, en évitant de s'expofer à une action dont le fuccès ne feroit pas certain. Le maréchal baron de Loudohn a prévenu les fuites dangereufes de la furprise de Tollenftein, en prenant entre Munchengratz & Jung-Buntzlau une position fi bien couverte par les bords efcarpés & marécageux de FIfer, qu'il feroit très-dangereux de l'y attaquer. Le prince Henri ayant, pour cette raifon, gardé jufqu'ici fon quartier-général à Nîmes, femble avoir fait avancer les corps des généraux de Platen & de Mollendorff pour donner au maréchal de l'inquiétude du côté de Prague; mais le maréchal ne quittant point fon camp avantageux, s'eft contenté de faire obferver les deux corps pruffiens par ceux des généraux de Sauer & de Kinski. On fe perfuade toujours que le grand objet du roi de Pruffe & du prince Henri

eft la réunion ou du moins la communication de leurs armées par Aycha, Hochftadt, & Hohen-Elbe. Pour faire échouer, de fon côté, les projets de ces auguftes freres, le maréchal de Loudoḥn a pofté entre Turnau & Liebenau un gros corps aux ordres des généraux de Braun, Colloredo & Greven. De l'autre côté, le pas important de Hohen-Elbe eft celui que les deux grandes armées fe difputent, en épuifant par différens mouvemens toutes les reffources de l'art militaire. Le général comte d'Althon, occupant Arnau avec un corps nombreux, traverse l'exécution des vues de S. M. Pruf, fur ce pofte, &

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