صور الصفحة
PDF
النشر الإلكتروني

mes du bataillon des volontaires de Kleif; c'ef de ce pofte que l'on peut obferver le camp impérial, ainfi que les mouvemens qui s'y font; & c'est ce qui le rend important. L'ennemi, pour l'exécution de fon projet, fit avancer environ deux bataillons & quelques canons par le chemin qui conduit à Hinerwaffer, & y donna fur les poftes occupés par les volontaires du régiment de Hordt, pour empêcher qu'on ne vint de-là le prendre en flanc lorfqu'il attaqueroit le couvent de Pofig; il lácha d'abord quelques bordées de canon fur nos poftes les plus avancés, formés de huffards, qui furent obligés de fe replier fur l'infanterie. En même tems un gros détachement d'infanterie gra viffoit la montagne de Pofig: on ne pouvoit en découvrir le nombre, à caufe des ténebres. L'affant commença fur le couvent par un feu très-vif de l'infanterie; & afin de forcer ce pofte, l'ennemi s'étoit pourvu de haches & d'échelles, dont il croyoit pouvoir fe fervir avec avantage à la faveur de l'obfcurité. Peut-être croyoit-il auffi qu'à caufe du mauvais tems, nos poftes auroient été moins diligemment gardés; mais l'officier qui commandoit dans le couvent, & le lieutenant de Billerbeck du régiment de Wunsch, firent une défense vigou reuse, & un feu qui portoit à coup sûr. Nos foldats faifoient rouler des pierres & des poutres fur l'ennemi, qui fut enfin, après un combat de deux heures, obligé de s'en retourner, fans avoir rien effectué. Il a laiffé fur la place 15 morts; & fi l'on compte les armes qu'on y a trouvées il eft à préfumer qu'il a eu au delà de 80 tués & bleffés. De notre côté, il n'y auroit point eu de bleffés, fi la bravoure téméraire d'un foldat du régiment de Saldern ne l'avoit conduit fur la mu❤ raille, où il reçut un coup de feu à la jambe. Le prince Henri, pour témoigner au lieutenant de Billerbeck & à fa troupe combien il étoit fatisfait,

[ocr errors]

a fait diftribuer un ducat à chacun des foldats qui avoient fi courageufement foutenu l'affaut de l'ennemi. S. A. R. ne témoigna pas une moindre fatisfadion à l'officier des volontaires de Hordt, qui avoit fi bien défendu le pofie de Hunervaffer, où il n'y a eu qu'un homme de bleffé. La grande pluie nous empêcha de poursuivre l'ennemi & de lui faire des prifonniers.

Le prince héréditaire de Heffe-Caffel étoit le 6 de ce mois à Leipfig, de retour de l'armée du roi de Pruffe, où il a été attaqué d'une maladie qui exige l'air natal; le 7, il continua fa route pour retourner à Hanau.

RATISBONNE ( le 10 Septembre.) Dans la conjoncture critique où fe trouve le corps germanique, la diete n'a pris fes vacances que fous la condition que le baron de Lyncker, minif→ tre directorial de Mayence, feroit autorisé à convoquer les états de l'empire, fi les circonftances l'exigeoient. La plupart des miniftres qui compofent cette affemblée font déjà partis pour leurs terres; mais ceux de Bohême, d'Autriche, de Saxe, de Brandebourg & de Hanovre ne font encore aucune difpofition pour leur départ. Ce dernier a reçu de nouveaux ordres de fa cour pour infifter que l'affaire de la fucceffion de Baviere foit portée à la diete, conformément aux loix de l'empire; il eft chargé en même tems d'informer les autres états des fentimens du roi fon maître, & de les engager à adopter les vues pacifiques de S. M. On fçait que les inftructions du miniftre de l'électeur de Cologne ont également pour objet de faire porter cette grande affaire à la dictature de l'empire.

Quelques jours avant la clôture de la diete, il a paru un projet anonyme d'une résolution à prendre pour faire des représentations en corps

de diete à l'empereur fur l'affaire de Baviere; & pour demander l'intervention des garans de la paix de Weftphalie, des rois de la GrandeBretagne, de Suede, de Danemarck, &c.

La tranflation de la cour palatine à Munich eft un événement qui produit une fenfation bien douloureuse dans tout le Palatinat, & furtout à Manheim. Pour s'en faire une idée, il faudroit lire les représentations que la régence du pays a préfentées à fon fouverain. Elles font pathétiques & touchantes, & détaillent les pertes de toute efpece qui vont réfulter de cet abandon. La réponse que l'électeur y a faite, n'étant pas favorable, les habitans de Manheim s'affemblerent au nombre de 7 à 8 mille, & fe jetterent dans la rue aux pieds de ce prince, qui fortoit de la comédie, en le fuppliant à grands cris d'être fenfible à leur malheur. Ce fpectacle & leurs larmes émurent fi vivement l'électrice, qu'elle joignit fes inftances à celles du peuple, en priant fon époux de ne pas abandonner pour toujours fes fideles fujets. Mais l'électeur, inébranlable dans fa réfolution, répondit « que le Palatinat floriffant avoit moins befoin de fa présence que pauvre Baviere >>.

la

VIENNE (le 10 Septembre.) L'impératricereine se rendit le 2 de ce mois, à l'églife de NotreDame de Lorette, & y affifta au fervice qui fut célébré pour le repos de l'ame du duc d'Aremberg, mort au mois d'Août, dans les PaysBas; les généraux, les officiers de l'étatmajor & de la garnison fe trouverent à cette cérémonie funebre.

Le 6, à 8 heures du foir, l'archiduc Léopold, grand-duc de Tofcane, arriva au château de Schonbrunn, où il fut tendrement accueilli de l'impératrice, fon augufte mere, & des archiducheffes, fes fœurs.

le

L'impératrice-reine doit aller, vers la fin de ce mois, à Presbourg, où les états de Hongrie feront affemblés. Le primat de ce royaume, judex curia & d'autres magnats qui font arrivés ici pour y recevoir les pétitions de la cour, furent admis le 7, à l'audience de S. M. I. On ne doute pas que l'infurrection d'une partie de la nobleffe hongroife ne foit un des principaux objets qui feront agités à Presbourg.

Le 26 du mois dernier, le colonel-ingénieur du Bréquin, qui avoit déjà fait une expérience de fon fecret, de mettre les bois de conftruction hors de l'atteinte du feu, en a fait une feconde en présence de l'affemblée la plus nombreuse, dans une maisonnette de bois qu'il avoit fait conftruire au Tabor, par ordre fupérieur. Cette feconde fois, un vent très-vif rendit le feu fi violent au rez- de chauffée, plein de matieres combustibles, qu'on ne pouvoit approcher. de la porte qu'à une diftance affez grande. Les vitres ayant été brisées, & même fondues en partie, on vit des tourbillons de flammes fe concentrer contre le plafond & entre les poutres, contre les parois & tout autour d'un madrier qui étoit au centre, & qu'on avoit enduit en partie de mortier, & en partie d'argille, matiere plus à portée des facultés des pauvres; tout cela n'a éprouvé aucun dommage. Pendant la plus grande activité du feu, le plancher qui étoit au deflus du foyer n'a pas contracté la plus petite chaleur, puifque deux thermometres de comparaifon, dont l'un étoit fufpendu en dedans de l'entrefol, & l'autre en plein air, marquoient également 21 degrés.

Après un intervalle pendant lequel il ne s'étoit rien paffé de remarquable jufqu'au 21 Août dans la grande armée pruffienre, commandée par le roi en perfonne, on s'apperçut le 22, d'un grand

mouvement-dans cette armée. Une premiere colenne alla camper derriere Prausnitz pour marcher à Kezeldorf, & une feconde entre Bugerfdorf & Altenbach, l'artillerie de réferve reftant aux environs de Staudenz. Le canon, les pontons & les ponts dreffés pour paffer les marais furent tranfportés vers Trautenau, & les fours établis près de cette ville ont été démolis & renvoyés moitié à Landshut, moitié à Fridland. Les chemins qui conduifent de Schoenau à Johannefberg, & delà à Beitengrum,Kremsdorf, Kænigfwald & Hermsdorf, ainfi que tous les fentiers, ont été rendus impraticables par les abattis d'arbres dont on les a embarraffés. Le corps du lieutenant-général Wunsch occupant encore la hauteur de Ratfchenberg, commença de fon côté à faire réparer les chemins de Wunfchelbourg vers Schweidnitz, & cette réparation a dû en -même tems avoir lieu vers les frontieres de la Moravie.

Le 25, à la pointe du jour, la grande armée pruffienne défila, la droite vers Burgersdorf. Le petit corps pofté près de Libenthal prit la route de Traurenau, ne laiffant pour arrieregarde que quelques bataillons d'infanterie formant un quarré parfait, & quelques divifions de cavalerie pour couvrir leurs flancs.

Le lieutenant général comte de Wurmfer, informé que l'armée pruffienne venoit de quitter fon camp aux environs de Libenthal, & qu'elle alloit encore quitter celui qu'elle avoit derriere Keule, fit promptement des difpofitions conve nables pour inquiéter cette marche des ennemis, & même pour les attaquer, fi la fituation le lui permettoit. Les poftes avancés de l'aîle gauche de l'armée impériale, & la division des huffards du régiment de l'empereur eurent ordre de poursuivre l'ennemi forti de Libenthal,

« السابقةمتابعة »