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doxie, fon épouse séparée, à publiée à Péterfbourg contre le divorce que le confiftoire de Mittau a prononcé entr'eux. Cette réponse, dont l'original a été figné par le duc lui-même, eft datée de Mittau le 13 Août.

Le prince Staniflas Poniatowski voulant s'oc cuper du bonheur de ses vaffaux, & opérer un changement dans leurs mœurs, en les faifant participer aux droits naturels de l'efpece humaine, dont les Polonois, ainfi que d'autres peuples du nord, éprouvent encore la privation, à la honte de leurs fouverains & feigneurs; le prince fit affembler, le 20 du mois dernier, tous fes fujets, habitans des différens villages de fa terre d'Olfrewnica, dans un endroit défigné, où il fe fit rendre un compte exact de leurs vie & mœurs. Il ne fe trouva que 8 chefs de famille qui, par leur conduite & l'ordre qui regne dans leurs maifons, furent jugés dignes de la faveur que leur prince ne vouloit accorder qu'au mérite. Ils furent affranchis de toute fervitude, & obtinrent la propriété abfolue de leurs terres, fonds & effets, fous la feule réferve de payer annuellement certaines fommes affez modiques. On fit une seconde claffe qui, comme la premiere, obtint la propriété de fes terres & fut déclarée exempte de corvées journalieres; mais on leur annonça qu'ils feroient tenus de travailler pour leur feigneur 18 jours par an, & de payer une plus forte redevance que les autres, en attendant qu'ils méritaffent un meilleur traitement. La troifieme claffe qui, par une conduite vicieuse, n'avoit aucun titre particulier à la bienfaifance du prince, n'obtint purement que la poffeffion de fes terres, & fut déclarée affujettie aux fervices de cour, corvées, &c. Elle fut féparée des deux claffes des nouveaux affranchis, & ne fut point admife à un grand feftin. As

qu'on leur fervit. Entr'autres réglemens utiles & fages qui furent publiés à cette occafion, le prince Poniatowski fe foumet lui-même à la juifdiction du grod, dans les cas où il n'obferveroit pas fes nouveaux engagemens à l'égard de fes fujets. Cet exemple de générosité, fi digne d'être imité, doit faire la plus vive imprefhion fur l'ame des pay fans qui viennent de pafler rapidement de l'état de terf à celui d'homme libre. Quel événement mémorable pour eux & pour leur poftérité! Quels motifs d'encouragement pour les exciter au travail & à la vertu !

ALLEM A G N E.

HAMBOURG (le, Septembre. ) L'armée ha novrienne, qui eft actuellement fur pied, eft compofée de 25 bataillons, de 44 efcadrons & d'un égiment de cannoniers auquel on va ajouter une compagnie de bombardiers de nouvelle levée; fon artillerie confifte en 100 pieces de cas non, dont 50 de 12 & de 6 livres de balle, & 50 de 3 livres pour les régimens d'infanterie, 8 obufiers & 8 mortiers. Le départ de ces troupes n'eft point fixé; mais elles font prêtes à marcher au premier ordre. On croit qu'une divifion de cette armée fe rendra à Ilmenau pour tirer un cordon fur les frontieres de l'électorat. Quelques perfonnes prétendent que le duc de Glocefter, qui eft parti. de Londres, vient prendre le commandement de cette armée, & qu'elle agira de concert avec celles de Pruffe & de Saxe.

Il paffe pout certain que la cour de Vienne a fait demander au prince-évêque de Wurtzbourg un fecours de 4 mille hommes qu'il s'est engagé de fournir par une convention, mais que ee prince a répondu que les circonftances actuelles ne s'accordant point avec les articles de

cette convention, il n'étoit nullement dans le cas de fournir le fecours réclamé. On ajoute que la réponse du prince-évêque de Wurtzbourg a été communiquée à la cour de Berlin.

Des lettres de Ruffie, écrites par des perfonnes bien inftruites, pofent en fait que la sour de Pétersbourg ne fe déclarera ni pour, ni contre l'Angleterre, parce que le grand intérêt qui l'occupe toute entiere, eft d'étendre fon Commerce par la paix, ou par la guerre. Par sonféquent,, elle ne penchera jamais par inclination pour aucune monarchie qui foit en poffeffion de s'arroger l'empire des mers. On fçait que la vafte prefqu'ifle du Kamtschatka, qui conduit à l'archipel du nord, a depuis quelque tems ouvert à l'empire ruffe, avec le Japon, une nouvelle branche de commerce. De cette prefqu'ifle on eft parvenu dans l'archipel du nord qui conduit aux côtes de l'Amérique feptentrio nale. Cette découverte fe pourfuit avec la plus grande attention; mais on n'y emploie que des gens de confiance qui ne communiquent leurs selations qu'à la cour feule, & qui ne peuventen faire de fauffes, parce qu'ils font foigneu fement obfervés, foit fur leurs propres vaiffeaux, foit par des vaiffeaux employés au même objet Ainfi le public ne fcait à cet égard que ce que la cour veut bien qu'il scache, c'est-à-dire, très peu de chofe. Depuis la rupture entre l'Angle terre & fes colonies, la Ruffie a redoublé fes efforts pour s'aflurer le paffage de l'Amérique feptentrionale. Si elle y réuffit, la Grande-Bre tagne & les colonnies anglo-américaines feront l'envi leurs propofitions, & il eft clair que la sour fe déterminera pour le parti le plus avantageux.

Un autre point de vue fort analogue au pré sédent,, eft l'affiette actuelle des affaires entre

la Ruffie & la Porte, & l'on croit pouvoir affu< rer que la premiere ne laiffera jamais les Ottomans en repos, qu'après qu'ils auront rempli les conditions du dernier traité de paix en faveur du commerce ruffe. Elle n'épargne rien depuis l'époque de ce traité pour établir des places de commerce dans les ports de la mer noire & du levant; & s'il éclate une nouvelle guerre, elle ne fera que l'effet de la répugnance que montre la Porte pour l'agrandiffement du commerce des Ruffes. Il manque à ceux-ci des, flottes mercantiles; mais ce commerce leur en procureroit; il augmenteroit prodigieufement leurs forces navales, & les mettroit peut-être en état de renverfer un jour les tours des Dardanelles.

BERLIN (le 2 Septembre. ) Le roi a nommé tous les officiers du corps frane nouvellement levé, dont le lieutenant-général comte de Hordt eft colonel propriétaire ; c'eft le major de Rumpel qui en eft le commandant, avec le grade de lieutenant-colonel.

Le 29 du mois dernier, il arriva de Verfailles ici un courier qui avoit fait la plus grande diligence; on ne lui a remis fes dépêches que le 8 de ce mois, & il eft parti le même jour après midi. On croit que la France emploie fes bons offices pour le rétabliffement de la paix. La gazette de cette ville contient l'article fui

vant :

Ce n'eft que depuis quelques jours qu'on eft informé que la Gazette de Vienne du 5 Août, a jugé à propos de rapporter l'acte de renonciation du duc Albert d'Autriche, en y ajoutant, « qu'on démontreroit inceffamment la fuppofition de cet ace par les preuves les plus évidentes ». On devoit s'attendre ici naturellement à cette affersion; mais l'on préfume d'avance, que, suiyant

les regles de la fcience diplomatique & de l'hiftoire, cet acte eft auffi valide & auffi digne de foi que la lettre d'inveftiture de l'empereur Sigifmond de 1426, à l'égard de laquelle on pourroit élever des doutes affez importans. Ce n'eft certainement pas à Berlin qu'on a forgé l'acte de renonciation du duc Albert; mais on l'a publié tel qu'on l'a reçu de Baviere, & avec d'autant plus de confiance, qu'on avoit l'affurance de perfonnes dignes de foi, que l'original, muni de fes fceaux, fe trouvoit en des mains fûres. Qu'on n'ait publié cet acte qu'après que la guerre eût éclaté, l'on n'en a eu, comme il eft naturel, pas d'autre raison, que parce qu'on ne l'a pas eu plutôt. Une réflexion encore plus finguliere & plus, mal- fondée de la Gazette de Vienne eft, «que la cour de Berlin renverse ellemême par cette charte les principes qu'elle avoit établis auparavant pour mettre en contestation les droits de la maifon d'Autriche, fçavoir que l'inveftiture accordée au duc Albert avoit été nulle ou du moins caffée dans la fuite par la fentence de l'empereur Sigifmond, & que d'ailleurs les agnats du duc Albert n'avoient eu aucune part à cette prétention ». Cette contradiction prétendue confiftera, fans doute, en ce que « le duc Albert doit avoir eu un droit puifqu'on l'y a fait renoncer ». Mais comment ofe-t-on hazarder un argument auffi peu jufte à la face du public? La plupart des différends politiques ne fe terminent pas d'une autre maniere que par la néceffité où les circonftances réduifent une des parties, de renoncer à fes prétentions. La partie en faveur de laquelle la renonciation fe fait, reconnoît par-là, que la partie renonçante a eu un droit réel, auffi peu que celle-ci avoue par fa renonciation qu'elle n'a point eu de droit. Si ces principes

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