Que de biens je vous dois !... Vous, mon cher bienfaiteur, Acte V. S FI CORRIGÉE, COMÉDIE. ACTE PREMIER. SCENE PREMIERE. ORPHISE, CLITANDRE. ORPHISE. AH! Clitandre, c'est vous? ma joie en est extrême. CLITANDRE. Je me tiendrois heureux De pouvoir deviner et remplir tous vos vœux. Mais, madame, avant tout dites-moi, je vous prie, Quel est le but, l'objet de la plaisanterie Que l'on me fait, et dont vous êtes de moitié? ORPHISE. De moitié! moi, Clitandre? CLITANDRE. Oui, vous. Notre amitié Exige que de tout vos bontés m'éclaircissent; Lisez. (il donne un billet à Orphise.) ORPHISE, regardant la signature. Julie!... Enfin mes projets réussissent. « Vous ignorez sans doute que c'est à moi à répondre de la conduite de mon aimable tante: << peu s'en faut qu'elle ne m'ait fait confidence des << sentimens qu'elle a pour vous, et je prétends juger par moi-même si vous les méritez. Ainsi, «< monsieur, préparez-vous à subir l'examen le plus sévere; et sur-tout faites provision de «< bonnes raisons pour justifier, à votre âge, et << votre éloignement pour les nieces, et votre goût << déterminé pour les tantes. JULIE.>> (à Clitandre.) Quel éclaircissement exigez-vous de moi? CLITANDRE. Vous riez, je le voi. ORPHISE. Pourquoi donc? Je n'osois avouer ma défaite, Et de mes sentimens ma niece est l'interprete: Je la remercierai. CLITANDRE. Cessez de plaisanter. ORPHISE. Mon amitié pour vous ne sauroit s'augmenter, Ne m'interrompez pas. 8 n CLITANDRE. Madame, ce portrait Me ressemble si peu... ORPHISE. La vérité l'a fait. Mais je sais que votre ame est bien plus belle encore. CLITANDRE. Avec profusion votre main me décore; Mais quittez ces pinceaux que l'amitié conduit: ORPHISE. Est l'effet de mon heureuse adresse. Il faut que vous m'aidiez à corriger ma niece. |