MÉLANIDE. Heureuse! J'en mourrai. Mais ne différez pas : Qu'il vienne réunir ma flamme avec la sienne. THÉODON. J'avouerai que ma joie auroit été plus vive, MÉLANIDE. En quoi donc mon bonheur peut-il être douteux? Expliquez-vous, de grace. Quel est ce contre-tems? Qu'est-ce donc qui se passe? SCENE VI. MÉLANIDE, THEODON, DORISÉE, ROSALIE. DORISÉE, à Rosalie. On a sur un amant un pouvoir absolu. ROSALIE. Madame, ce reproche a de quoi me surprendre. DORISÉE, à Mélanide. Darviane nous reste; on vient de me l'apprendre: Je pense qu'il est bon de vous en avertir. MELANIDE. Il me semble pourtant qu'il s'apprête à partir. DORISÉE. J'ai su qu'il ne pouvoit se résoudre à l'absence, que, pour vous cacher sa désobéissance, Il doit se retirer chez un de ses amis. MÉLANIDE. Je croyois qu'à mon ordre il seroit plus soumis. DORISÉE, regardant Rosalie. Aux volontés d'un autre il auroit pu se rendre. On avoit des moyens qu'on n'a pas voulu prendre. La raison m'en paroît aisée à pénétrer. Mais laissons ces détails; je n'y veux pas entrer. ROSALIE. Trop de prévention peut-être vous abuse. DORISÉE. La prompte obéissance est la meilleure excuse; Le cloître est d'un côté, de l'autre est l'hyménée. On vous offre un bonheur que vous n'osiez prétendre; Oh ciel! quel coup de foudre! DORISÉE, à Rosalie. En cas qu'il vous convienne, Dictez votre réponse, elle sera la mienne. Qu'elle-même décide... Que vois-je !... Qu'avez-vous, ma chere Mélanide? MÉLANIDE, en se laissant aller dans les bras de Théodon. Hélas! je n'en puis plus. THÉODON. Aidez-moi promptement. Il faut la ramener dans son appartement. Dorisée, Rosalie et Théodon l'emmenent. FIN DU SECOND ACTE. ACTE III. SCENE PREMIERE. ROSALIE. QUE je hais du Marquis la recherche importuné! Faut-il que Darviane ait si peu de fortune! Ah! du moins pour jamais s'il me perd aujourd'hui, SCENE II. DARVIANE, ROSALIE. ROSALIE. Que ne me fuyez-vous? Quel espoir vous attire? DARVIANE. Vous paroissiez avoir quelque chose à me dire. |