صور الصفحة
PDF
النشر الإلكتروني

«vaises actions. Au lieu que la sagesse qui vient d'en << haut est d'abord chaste, ensuite paisible, modeste,

détachée de son propre sens, unie avec les bons, pleine « de miséricorde et de bonnes œuvres. Elle n'est hi dis<< simulée ni envieuse. Or, ceux qui aiment la paix sè༥ ment dans la paix les fruits de la justice. »

« Quand même les Supérieurs et autres Religieux de cet Ordre, ainsi que tous ceux qui auraient intérêt ou.... qui prétendraient en avoir, de quelque manière que ce fût, dans ce qui a été statué ci-dessus, ne consentiraient point au présent Bref, et n'auraient été appelés ni entendus, nous voulons qu'il ne puisse jamais être attaqué, infirmé et invalidé pour cause de subreption, obreption, nullité ou invalidité, défaut d'intention de notre part, ou tout autre motif, quelque grand qu'il puisse être, non prévu et essentiel, ni pour avoir omis des formalités et autres choses qui auraient dû être observées dans les dispositions précédentes ou dans quelques-unes d'icelles, ni pour tout autre point capital résultant du droit ou de quelque coutume, même contenu dans le corps de droit, sous le prétexte d'une énorme, très énorme et entière lésion, ni enfin pour tous autres prétextes, raisons ou causes, quelque justes, raisonnables et privilégiés qu'ils puissent être, même tels qu'ils auraient dû être nécessairement exprimés pour la validité des réglements cidessus. Nous défendons qu'il soit jamais rétracté, discuté ou porté en justice, ou qu'on se pourvoie contre lui par voie de restitution en entier, de discussion, de réduction, par les voies et termes de droit, où par quelque autre moyen à obtenir de droit, de fait, de grâce ou de justice, de quelque manière qu'il eût été accordé et obtenu pour s'en servir, tant én justice qu'autrement. Mais nous voulons expressément que la présente constitution soit dès ce moment et à perpétuité valide, stable et efficace; qu'elle ait son plein et entier effet, et qu'elle soit inviola

blement observée par tous et chacun de ceux à qui il appartient et appartiendra dans la suite, de quelque manière que ce soit. »

Plein de respect pour l'autorité pontificale, nous ne jugeons point un acte émané de la Chaire apostolique. Elle possède évidemment le droit de supprimer ce qu'ellemême a établi. Nous ne discuterons pas sur le plus ou le moins d'opportunité de la mesure, pas même sur les injustices de parti pris qui n'abondent que trop dans les diverses phases du récit. Cette appréciation doit ressortir des entrailles de l'histoire. Nous ne dirons pas que le successeur des Apôtres, en résumant ce procès, qui a duré deux cent trente-trois ans, entre la Société de Jésus et les passions déchaînées contre elle, essaie, à force d'habiletés de langage, de donner le change aux adversaires des Jésuites en rapportant leurs accusations sans daigner les sanctionner. Nous n'examinerons même pas si la suppression prononcée est un châtiment infligé aux Jésuites ou un grand sacrifice fait à l'espoir de la paix. Cette paix était chimérique, Clément XIV ne l'ignorait pas; mais il se persuadait que tant de concessions mettraient ses derniers jours à l'abri des violences, et il frappa d'ostracisme la Société de Jésus.

Il l'avait condamnée à mort pour être Pape; il l'avait livrée, il s'était livré lui-même à ceux qui poursuivaient la destruction de l'Institut, afin d'arriver plus vite à l'anéantissement du Catholicisme. La promulgation du bref Dominus ac Redemptor fut accueillie avec des transports d'allégresse par tous les ennemis de l'Église. Ils saluèrent cet acte comme l'ère de la régénération promise à de coupables espérances. La gloire de tous les Pontifes passés s'éclipsa devant celle de Ganganelli; ils le déclarèrent immortel et adoré parcequ'il servait leur vengeance; ils se prosternèrent en idée à ses pieds, et depuis ce jour Clément XIV fut accepté par eux comme le

modèle à proposer à tous les Vicaires de Jésus-Christ. Le cœur et la tête des fanatiques d'incrédulité ou de philosophisme sont ainsi faits. De toutes les lois, de toutes les bulles rendues par les successeurs des Apôtres, ils ne reconnaissent, ils ne célèbrent que le bref de la destruction. Ce fétichisme si logiquement exclusif n'a pas disparu avec la prémière génération; il se transmet aux générations suivantes comme un héritage, et l'abbé Vincent Gioberti, le continuateur des enthousiastes de 1773, l'écrivain dont les révolutionnaires d'Italie proclament le nom avec une béate tendresse, parcequ'il s'est constitué le flatteur en titre de leur vanité, à pu dire en 1845 (1): « Quiconque vénère le Siége romain et lui porte dans son cœur ce respect que les Jésuites professent seulement en paroles, doit croire que le décret de Ganganelli fut juste et opportun, et que les accusations qui le provoquèrent furent vraies et fondées. »

Cette justice et cette opportunité que Gioberti, après ses maîtres dans l'art de tromper les nations, essaie d'imposer comme un article de foi, viennent enfin d'être mises à nú. Les adversaires de l'Église n'eurent jamais de louanges que pour le mal; leur joie blessa au cœur le Souverain Pontife. Si elle lui fut amère, que la tristesse chrétienne du Sacré Collège et de l'Épiscopat dut lui paraître accablante ! Le bref avait été envoyé à Paris ; Clément XIV écrivit à Christophe de Beaumont pour en solliciter l'acceptation. L'Archevêque de Paris, que les menaces n'intimidaient pas, et qui portait toujours la tête plus haut que l'orage, lui répondit le 24 avril 1774 : « Ce bref n'est autre chose qu'un jugement personnel et particuliér. Entre plusieurs choses que notre Clergé de France y remarque, d'abord il est singulièrement frappé de l'expression odieuse et peu mesurée employée

(1) Proleg. del primato, p. 124 (édition de 1846. Lugano).

à caractériser la bulle Pascendi munus, etc., donnée par le saint Pape Clément XIII, dont la mémoire sera toujours glorieuse, bulle revêtue de toutes les formalités. Il est dit que cette bulle peu exacte a été extorquée plutôt qu'obtenue; laquelle néanmoins a toute la force et toute l'autorité qu'on attribue à un Concile général, n'ayant été portée qu'après que tout le Clergé catholique et tous les Princes séculiers eussent été consultés par le SaintPère. Le Clergé, d'un commun accord et d'une voix unanimé, loua extrêmement le dessein qu'en avait conçu le Saint-Père, et en sollicita avec empressement l'exécution. Elle fut conçue et publiée avec l'approbation aussi générale que solennelle. Et n'est-ce pas en cela que consiste véritablement l'efficacé, la réalité et la force d'un Concile général, plutôt, très saint Père, que dans l'union matérielle de quelques personnes qui, quoique physiquement unies, peuvent néanmoins être très éloignées l'une de l'autre dans leur manière de penser et dans leurs jugements et dans leurs vues? Quant aux Princes sécu liers, s'il en est qui ne se soient pas joints aux autres pour lui donner positivement leur approbation, leur nombre est peu considérable. Aucun ne réclama contre elle, aucun ne s'y opposa, et ceux même qui avaient dessein de bannir les Jésuites souffrirent qu'on lui donnât cours dans leurs États.

« Or, venant à considérer que l'esprit de l'Église est indivisible, unique, seul et vrai, comme il est en effet, nous avons sujet de croire qu'elle ne peut se tromper d'une manière si solennelle. Et cependant elle nous induirait en erreur, nous donnant pour saint et pieux un Institut qu'on maltraitait alors si cruellement, sur lequel l'Église et par elle l'Esprit saint s'énoncent en ces propres termes : « Nous savons de science certaine qu'il respire très fort une odeur de sainteté ; » en munissant du sceau de son approbation et confirmant de nouveau

non seulement l'Institut en lui-même, qui était en butte aux traits de ses ennemis, mais encore les membres qui le composaient, les fonctions qui y étaient exercées, la doctrine qui s'y enseignait et les glorieux travaux de ses enfants, qui répandaient sur lui un lustre admirable, en dépit des efforts de la calomnie et malgré les orages des persécutions. L'Église se tromperait donc effectivement et nous tromperait nous-mêmes, voulant nous faire admettre le bref destructif de la Compagnie, ou bien en supposant qu'il va de pair, tant dans sa légitimité que dans son universalité, avec la Constitution dont nous avons parlé. Nous mettons à part, très saint Père, les personnes qu'il nous serait aisé de désigner et de nommer, tant ecclésiastiques que séculières, qui se sont égarées, et ont trempé dans cette affaire. Elles sont, à dire vrai, de caractère, de condition, de doctrine et de sentiment, pour ne rien dire de plus, si peu avantageux, que cela seul suffirait pour nous faire porter avec assurance le jugement formel et positif que ce bref, qui détruit la Compagnie de Jésus, n'est autre chose qu'un jugement isolé et particulier, pernicieux, peu honorable à la tiare et préjudiciable à la gloire de l'Église, à l'accroissement et à la conservation de la Foi orthodoxe.

<< D'un autre côté, Saint-Père, il n'est pas possible que je me charge d'engager le Clergé à accepter ledit bref. Je ne serais pas écouté sur cet article, fussé-je assez malheureux pour vouloir y prêter mon ministère, que je déshonorerais. La mémoire est encore toute récente de cette assemblée générale que j'eus l'honneur de convoquer, par ordre de Sa Majesté, pour y examiner la nécessité et l'utilité des Jésuites, la pureté de leurs doctrines, etc. En me chargeant d'une pareille commission, je ferais une injure très notable à la Religion, au zèle, aux lumière et à la droiture avec laquelle ces Prélats exposèrent au Roi leur sentiment sur les mêmes points qui se

« السابقةمتابعة »