étoit fuivi d'un cours de ventre. L'animal éprouvoit une chaleur extraordinaire, accompagnée d'un fort battement avec enflure des veines: il tomboit quelquefois dans une forte de frénéfie, & frappoit de la tête tout ce qu'il rencontreit. A l'ouverture des cadavres on a trouvé les inteftins parfaitement fains, & la veffie remplie de fang. Le remede qu'on a, dit-on, toujours em ployé avec fuccès contre cette maladie, eft bien fimple: il confifte à faire avaler à la bête malade une pinte de vinaigre bouilli avec du lard coupémenu. Cette dofe eft pour un bouf; on en donne a proportion aux vaches, &c.

On lit dans les Affiches de la Rochelle la recette fuivante contre la goutte. Prenez deux poignées de feuilles de fureau : faites les bouillir dans un chauderon d'eau pendant environ un quart-d'heure; enfuite placez ce chauderon de maniere à pouvoir expofer la partie malade à la fumée: afin que celle-ci ne s'échappe point, enveloppez le tout d'une couverture. Vous refterez dans cette pofition jufqu'à ce qu'on puiffe mettre la main dans l'eau fans fe brûter: enfuite vous prendrez des feuilles de fureau, & vous en couvrirez la partie malade, que vous envelopperez avec de la flanelle pour la tenir chaudement; vous garderez le fit, & le lendemain l'accès fera paffé. « Une perfonne en place de cette ville, dit l'auteur des Affiches, attaquée de la goutte depuis 37 ans, nous a communiqué ce topique, dont elle fait ufage depuis 10 ans; elle en eft fur le champ foulagée, fans que la goutte ait jamais remonté, ni changé de place; les accès font moins fréquens; le malade marche aufli hardiment que s'il n'étoit pas goutteux. Depuis quel ques années il s'apperçoit que cette fumigation lui fait venir au bout des doigts de petites vef

fies, qu'elle diffipe; il en découle une eau rouffe & acre, qui ne lui occafionne qu'une légere démangeaifon. Plufieurs perfonnes de cette ville font ufage du même topique, & s'en trouvent également bien >>.

L'emplâtre dont en va lire la recette a été plufieurs fois éprouvé avec beaucoup de fuccès, contre toutes fortes de plaies, d'ulceres, de foulures, & même contre les hernies des enfans. Prenez une livre d'huile d'olives, un quarteron & demi de jaunes d'oeufs cuits durs, un demi-quar teron de cire vierge, & deux cuillerées de lard fondu. Mettez la premiere de ces fubftances dans un pot neuf de terre bien verniflé, & faites la chauffer à un feu modéré, jufqu'à ce qu'elle commence à s'agiter. Enfuite broyez, le mieux qu'il eft poffible, ces jaunes d'œufs, mettez les dans une poële fur un grand feu clair, & remuezles conflamment avec une fpatule de fer, jufqu'à ce qu'ils foient réduits en huile, & ne faffent plus de bruit: alors vous en ôterez la peau, en les preffant fur le derriere de la poële, & vou verferez cette huile dans celle d'olive. Après avoir laifféle tout pendant une heure, fur un feu doux vous y ajouterez la cire, & au bout d'une autre heure, les deux cuillerées de lard fondu. Il faut laiffer cet emplâtre fur un feu très-modéré durant 14 heures, en le remuant 4 ou 5 fois pendant cet efpace de toms, On le fixe enfuite fur la partie malade au moyen d'un couffinet & d'un bandage: on le change tous les jours pendant la premiere femaine, & puis feulement tous les deux jours.

On a publié à Konigsberg la recette fuivante contre la morfure des animaux enragés: prenez de l'ail bien pilé, & frottez-en la plaie pendant qu'il eft encore frais. Enfuite mêlez-y des racines de Kletten, également pilées avec du fel com

mun. Faites du tout un emplâtre que vous appliquerez fur la plaie, & que vous changerez chaque jour pendant une feinaine. Au bout de ce tems, l'on eft, dit-on, parfaitement guéri, quelque venimeufe qu'ait été la morfure.

M. Charlemagne, fils, laboureur à Bobigny, vient de publier dans la Gazette d'Agriculture, contre la maladie des bêtes à laine communément appellée l'Enfilée, ( bile répandue), le remede fuivant, qu'il a plufieurs fois éprouvé avec fuccès. Je prends, dit-il, quatre gros de favon blanc pour chaque animal; je les fais diffoudre au bain-marie dans une roquille d'eau. Pendant 2 jours de fuite j'en fais avaler cette mefure, matin & foir, à la bête malade. Ce remede attaque les parties bilieufes, dégage le fang des humeurs hétérogenes, & rend la fanté à l'animal.

On fçait que l'hydropifie eft une maladie prefque incurable, & que de cent malades de ce genre il en échappe à peine un feul. M. le Baron de Hupfch, demeurant à Cologne fur le Rhin, rue St. Jean, qui n'est pas médecin, mais fimple curieux en hiftoire naturelle, & qui s'eft d'ailleurs fait connoitre fuffifamment par plufieurs découvertes dans cette fcience, poffede un remede excellent & facile contre l'hydropifie, & autres maladies analogues. L'effai en a été fait avec beaucoup de fuccès fur différentes perfonnes. Ceux qui voudront éprouver ce remede, pourront s'adreffer directement à M. le baron de Hupsch, en affranchissant leurs let

tres.

M. de Forbonnois a mis en ufige avec fuccès le remede fuivant contre la pourriture de plufieurs de fes brebis. Il leur a fait prendre à chacune pendant 15 jours, tous les marins, une cuillerée de goudron; elles ont beaucoup uriné,

& commencé à manger, à être plus gaies : il a réduit enfuite la potion à demi cuillerée tous les jours non-feulement en 6 femaines elles ont repris chair; mais les veines de l'œil, qui étoient totalement éclipfées, ont reparu, & font auffi vives que dans une agnelle bien faine.

M. Parmentier, ancien apothicaire major de l'hotel royal des invalides, a fait inférer dans le 2e. volume du Mercure de Juillet, une lettre de Mme. Dúbrile, écrite du château de Bertichenes, près de Chaumont en Vexin, & dans laquelle cette dame, également éclairée & charitable, annonce, d'après plufieurs expériences, que le feigle ergoté a la propriété d'accélérer & de faciliter l'accouchement le plus laborieux. Voici comment elle prépare & adminiftre ce remede. « Elle pile le grain le mieux qu'elle peut; elle en remplit un dé à coudre, & fait avaler cette dofe, délayée dans une cuillerée de bouillon, de vin ou d'eau: la femme qui en a pris, doit accoucher dans le quart d'heure Elle ne donne ce remede que quand on est sûr que l'enfant fe préfente bien, & que le travail eft trop lent. Jamais les femmes qui en ont fait usage, n'en ont été incommodées».

On lit dans les Affiches de Paris, que le Sr. Souques, habitant de la paroiffe du Viala, près de la ville de Milhau en Rouergue, a un fecret admirable pour la guérison du cancer. «Il juge, dit-on, à l'inspection du malade, fi la cure eft faifable, & il ne l'entreprend que lorfqu'il eft sûr du fuccès. Il n'exige même de paiement qu'après que le malade eft entierement guéri». Les perfonnes qui voudront faire ufage de ce fecret, pourront s'adreffer au Sr. Mercier, orfevre, à la place du fruit, ou à Mr. Thomas, avocat en parlement, à St. Rome du Tarn, par Milhau.

Le Sr. Vogel, maitre en chirurgie à Bischeim, près de Strasbourg, a découvert un remede par lequel il s'engage à rétablir dans l'espace de deux mois, les perfonnes affligées de vapeurs, d'hypochondriafie, de mélancolie, de fiftules, & des diverfes incommodités auxquelles les hémorrhoi des peuvent donner lieu. Ce remede est un fondant qui leve les obstructions en purifiant la maffe du fang: ceux qui voudront fe le procurer, font priés d'adreffer leurs lettres, franches de port, à M. Vogel lui-même.

Livres nouveaux qui ont paru en France depuis le dernier trimestre.

Maximes du droit public françois, tirées des capitulai res des ordonnances du royaume & des autres monumens de l'hiftoire de France. Seconde édition, double de la premiere. 6 vol, in-12. A Amfterdam chez Marc-Michel Rey. 1775.

Code ecclefiaftique, ou Quefiions importantes & obfer sations fur l'édit du mois d'Avril 1693, concernant la jurifdidion eccléfiaftique ; fur l'arrêt du parlement du 26 Février 1758, concernant les bulles & autres expéditions en cour de Rome; fur l'édit de Mars 1768, concernan les portions congrues, & fur plufieurs articles de l'ordonnance du mois d'Avril 1667. Par M. J. B. Coudert de Clozol avocat en parlement. A Paris, chez Grangé. 1775. Deux volumes in-8°. Prix, reliés, 10 liv., & brochés, 8 liv.

Moyens d'extirper l'ufure, ou Projet d'établissement d'une caifle de prét-public ́, à 6 four 100, fur dettes attives, effets au porteur, effets de commerce, layers, fermages, contrats & obligations: à 8 fur namiffemens mobiliers, modéré à 6 pour les ouvriers, laboureurs, artijans jufqu'à 200 liv. & gratis aux pauvres, Four W mois jufqu'à 12 liv., projet formé d'après les loix relatives à ces fortes d'établissemens, fuivi de plufieurs plans Four en faire & affurer les fonds. Far un avocat en parlement, In-12., dédié à Hemi IV; Si en ruine mon