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ville n'étant pas une ville de commerce, il est toujours difficile et souvent impossible d'y trouver des lettres de change sur Paris (surtout des lettres à courte date) et l'ami est presque toujours obligé d'en faire chercher loin d'ici quand il en a besoin, le général aura donc la bonté d'instruire l'ami sur-le-champ comment cet objet pourrait être arrangé, en lui marquant les sommes qui lui seront nécessaires, les époques auxquelles elles doivent être fournies, par quel canal on doit les transmettre, et si les remises doivent être faites en lettres de change sur Paris ou en especes sonnantes. Dans ce dernier cas, on pourrait envoyer à l'ami quelqu'un de confiance, muni d'une autorisation pour les recevoir et pour les porter directement soit à Chalons (Paris) soit à Blois (Besançon) selon les besoins. Mais il faut observer qu'il ne sera pas possible de ramasser une forte somme tout à la fois, ni en lettres de change, ni en especes; il est donc de toute nécessité que l'on indique, le plus précisément que faire se pourra, les époques auxquelles l'argent sera nécessaire, pour qu'on ait le tems d'en faire la provision. Aussitôt que l'ami recevra les indications à cet effet, il prendra les mesures pour que les sommes dont on aura besoin soient déposées chez une personne sûre à Offenbourg, à Stutgardt, et dans quelque autre ville plus rapprochée de la frontiere, qui les délivera à celui qui sera envoyé par le général, à moins que le général ne trouve bon de stationner une personne à lui, et dans laquelle il ait une confiance illimitée à poste fixe dans une de ces villes, (au mieux encore à Fribourg en Brisgaw) expressément pour soigner cette partie; ce qui serait peut-être le plan le plus convenable.

On suppose que le général trouvera quelques fonds dans les caisses de l'état dont on s'emparera, mais dans le cas (possible) qu'on en ait besoin dans l'instant, avant que les remises arrivent,on pourrait remettre des bons payables au porteur dans le terme de quinze jours ou trois semaines. Les remises arrivant, avant l'échéance de ce terme, on les acquittera dès-lors et cette exactitude à remplir ces engagemens ne manquera pas de donner un grand crédit aux insurrectionnels. Il y a une infinité de details qu'on ne peut pas toucher dans cette lettre puisque l'on ne veut pas retenir le voyageur plus long-tems; mais il en sera instruit de bouche.

Le général recevra pour le moment, par le porteur la somme de 9,990 francs faisant 10,114 livres, 17 sous, 6 deniers, ea quatre lettres de change sur Paris, dont trois payables le 3 Germinal, et une le 5. L'ami a dejà pris ses mesures pour se procurer les sommes dont on pourra avoir besoin par la suite.

Munich, 16 Mars 1804.

P. S. On peut écrire à l'ami, pour le moment par l'entremise de l'homme de confiance à Toulouse (Strasbourg) l'adresse est à Mr. l'Abbé Dufresne conseiller ecclésiastique à Munich en Baviere.

L'inspecteur Paques, et le commissaire Comminge, accompagués de six gendarmes de la légion d'élite, ont arrêté au

jourd'hui le nommé Villeneuve, le principal affidé de Georges, et le nommé Burban Malabre dit Barco. Ces deux brigands étaient cachés, avec un troisieme, rue Jean Robert, chez un nommé Dubuisson.

Le nommé Dubuisson et sa femme ont long-tems nié avoir récelé ces brigands, et ont fini par vouloir donner le change, en déclarant qu'ils étaient sortis le matin de chez eux, et qu'ils rentreraient le soir à 8 heures, mais la inaison a été fouillée, et l'on n'a pas tardé à découvrir une cachette pratiquée dans une boiserie, où ces brigands s'étaient enfermés. Sommés de se rendre, ils ont gardé le silence; mais on a tiré sur eux des coups de pis. tolets, qui les ont obligés de sortir, quoiqu'ils n'eussent pas été

atteints.

Une foule immense de peuple les a accompagnés chez le grand juge.

On a trouvé sur eux une grande quantité de pieces d'or et des lettres de change Anglaises.

Villeneuve avait un passeport de Lord Pelham pour sortir d'Angleterre et y rentrer avec recommandation à toutes les stations et aux commandans Anglais de le protéger.

Tous les principaux brigands dont la liste a été insérée dans le Moniteur du 16 Ventôse se trouvent arrêtés hormis Charles d'Ozier, que l'on est fondé à croire encore à Paris.

Armand et Jules Polignac et Riviere, quelques jours avant leur arrestation, avaient logé chez Dubuisson, rue Jean Robert.

Le dernier asyle de Georges lui a été donné par une fruitiere, nommée Lemoine, qui demeure rue et montagne Saint Géne vieve près du bureau de Loterie.

C'est de chez cette femme Lemoine que Georges sortit pour aller, le soir de son arrestation, monter dans le cabriolet qui devait le conduire chez Caron le parfumeur.

La fille de la fruitiere portait son paquet, à l'instant où du cabriolet pour y déposer ce paquet, elle prétend avoir entendu crier au voleur, et que Georges lui dit: Sauves-toi, malheureuse, tu es perdue, alors elle ôta son bonnet, afin dit-elle de n'être point connue, et courut toute échevillée chez une voisine nommée Vigneureux, déposa chez elle ce paquet, en lui disant que c'étaient des hardes de sa sœur qui venait de mourir.

Le mari de cette voisiue fut curieux de voir ce que contenait ce paquet; il y trouva, au milieu de plusieurs hardes un sac énorme rempli de mille à douze cents pieces d'or dites souverains d'Hollande. Il ne put résister à la tentation de s'en approprier une légere partie, qui vendue à raison de trente-quatre francs la piece lui ont procuré environ mille écus. On a encore retrouvé chez lui une partie de ces pieces.

Le lendemain il rendit le paquet à la femme Lemoine, qui lui parut être, ainsi que ses filles, dans la plus grande désolation.

La femme Lemoine et ses filles disent avoir rendu tout le psquet à un commissionnaire qui est venu le demander.

La sœur de la femme Vigneureux avoue que Mardi dernier, sur les dix heures du soir, elle a vu deux hommes l'un graud, l'autre petit, qui se cachaient dans l'allée de la femme Lemoine; ces deux hommes étaient Villeneuve et Barco, qui venaient, depuis une heure de se sauver de chez le parfumeur Caron, dont ils devinrent l'arrestation.

Cette fruitiere Lemoine avait un autre logement rue Montmartre. La police s'y est transportée avec elle, et à peine elle parut, que le propriétaire lui reprocha durement que sa fille avait emmené dans ce logement, pour y coucher la nuit de Mercredi deux hommes, qui étaient ces mêmes Barco et Villeneuve, qu'on avait vus, une heure auparavant, dans son allée, rue de la montagne Sainte-Genevieve.

On a trouvé chez cette femme Lemoine les matelots tout neufs, les lits, chaises neuves, et autres meubles qui ont servi aux brigands, un pantalon de toile bleue appartenant à Barco, &c. La femme Lemoine, ses filles et Vigneureux sont arrêtés, ainsi que la parfumeur Caron et beaucoup d'autres qui, ayant donné asyle à ces brigands, n'ont point fait les déclarations exigées par la loi du 9 Ventôse.

Cette loi reçoit maintenant son exécution. On ne peut donc trop inviter les dupes ou les complices qui ont logé ces brigands, à effacer leur délit par une déclaration prompte.

PRÉFECTURE DE POLICE.

Avis.

Paris le 3 Germinal.

Le conseiller d'état, préfet de police, est instruit que plusieurs citoyens de Paris louent, à des étrangers à cette ville des appartemens meublés sans en faire de déclaration au commissaire de police de leurs divisions. Ces citoyens sont en contravention formeile aux réglemens concernant la police des hotels garnis, et doivent être poursuivis comme tels, parce que tout location su mois, à l'année même d'une appartement meublé, est une véritable location garni, et qu'en principe aucun propriétaire ou principal locataire de maison à Paris ne peut même louer un appartement, ni même une seule chambre meublée ou non meublée, à un individu étranger à cette capitale, c'est-à-dire qui n'y est pas domicile et qui ne lui justifie pas de sa carte de citoyen, sans en faire, dans les vingt-quatre heures, sa déclaration au commissaire de police, sous peine d'être poursuivi suivant toute la rigueur des lois. Les commissaires de police et les officiers de paix, tiendront séverement la main à l'exécution du présent avis affiché et inséré dans tous les journaux.

Le conseiller d'état, préfet de police,
(Signé)

DUBOIS.

Carlsruhe, le 16 Mars, (25 Ventose).

Décret Electoral concernant le Séjour des Emigrés Français.

Immédiatement après le rétablissement de l'état de paix entre !!l'empire d'Allemagne et la république Française son altesse sérénissime et électorale à donné le 14 Mai, 1798, dans ses anciens états, l'ordre précis et sévere de ne plus permettre aux émigrés et idéportés Français la continuation de leur séjour dans son territoire.

c

La guerre qui s'est, dans la suite, rallumée ayant donné à ces personnes différens motifs de rentrer dans ses états, S. A. S. et E. a saisi le premier moment favorable, le 20 Juin, 1799, pour ordonner leur renvoi. La paix ayant eu enfin de nouveau lieu, et plusieurs individus attachée à l'armée de Condé, s'avisant de se rendre dans ces environs S. A. S. et E. a cru devoir donner les ordres suivans, qui sont les derniers, les plus nouveaux, et ceux qui sont suivis encore aujourd'hui.

Il ne sera accordé à aucun individu revenant de l'armée de Condé, ainsi qu'en général à aucun émigré Français, à moins qu'il n'en ait obtenu la permission avant la paix, d'autre séjour que celui que l'on promet aux étrangers voyageurs,....S. A. S. et E. par sa résolution expresse n'a excepté de cette ordonnance qu'individuellement les personnes qui pouvaient faire preuve d'avoir obtenu ou d'avoir à espérer sous peu leur radiation de la liste des émigrés et qui avaient par là une raison suffisante de préférer le séjour dans le voisinage de la France, à tout autre, et de ne pas être regardées comme suspectes au gouvernement Français. Le séjour de ces personnes n'ayant eu jusqu'ici aucunes suites fâcheuses ou désavantageuses pour le gouvernement Français, et le chargé d'affaires de France résidant ici n'ayant jamais demandé plus de rigueur, S. A. S. et E. a jugé à propos, au mois de Décembre, 1802, à l'époque de son entrée en possession de ses nouveaux états, d'accorder aux émigrés Français, ainsi qu'à tous les étrangers qui s'y trouvaient, à l'égard de leur séjour, la même indulgence dont ils jouissaient en quelqu'endroit sous le gouvernement précédent, sans cependant les assurer d'une nouvelle protection, mais toujours la ferme résolution de leur retirer cette indulgence dès que S. A. S. et E. aurait la connaissance certaine ou qu'on lui exposerait que le séjour sur les frontieres du Rhin de l'un ou de l'autre individu étant devenu suspect au gouvernement Français, menaçait de troubler le repos de l'empire.

Le gouvernement Français venant de requerir l'arrestation de certains émigrés dénommés, impliqués dans le complot tramé contre la constitution, et une patrouille militaire venant de faire l'arrestation des individus compris dans cette classe, le moment est venu où S. A. S. et E. est obligée de voir que le séjour des émigrés dans ses états est préjudiciable au repos de l'empire et suspect au gouvernement Français; par conséquent elle juge indispensable de renouveler en toute rigueur la défense faite aux émigrés

Français de séjourner dans ses états, en étendant cette défense sur tous ses états, tant anciens que nouveau, et en révoquant toutes les permissions limitées ou illimitées, données par le gouvernement précédent ou actuel: ordonnant en outre que tous ceux qui ne sauraient justifier sur le champ de leur radiation ou de leur sou mission au gouvernement Français soient renvoyés, et que, s'ils ne partent de gré dans le terme de trois fois vingt-quatre heures, ils soient conduits au-delà des frontieres. Quant à ceux qui, de cette maniere, croiront pouvoir se justifier à l'effet d'obtenir la permission d'un séjour qui ne porte aucun préjudice, il est ordonné d'en envoyer la liste avec copie de leurs titres à S. A. S. et E. en attendant la résolution, s'il y a lieu, de leur permettre ou de leur refuser la continuation du séjour.

Tous les officiers civils des grands bailliages et bailliages, ainsi que les préposés des communes et les officiers de police, sont personnellement responsables de l'exacte exécution de cette ordonnance, et déclarés tenus à tout dommage résultant de quelque délai.

Ordonné au conseil intime. Carlsruhe, ce 16 Mars, 1804.

RELATIONS EXTERIEURES.

Circulaire adressée au Membres du Corps Diplomatique.
Paris, le 3 Germinal.

Monsieur l'Ambassadeur,

Le premier Consul m'a donné l'ordre d'adresser à votre Exeellence un exemplaire du rapport qui lui a été présenté par le grand juge, sur une conspiration incidente tramée en France par M. Drake, ministre de S. M. B. près la cour de Munich, et qui, par son objet, comme par sa date, se rattachait à l'infâme complot que, dans ce moment, les tribunaux s'occupent de juger.

La copie imprimée des lettres et pieces authentiques de M. Drake est jointe au rapport. Les originaux seront immédiatement envoyés par ordre du premier Consul à S. A. E. M. l'Electeur de Baviere.

Une telle prostitution de la plus honorable fonction qui puisse être confiée à des hommes, était sans exemple dans l'histoire des nations civilisées, elle étonnera, elle affligera l'Europe, comme le scandale d'une crime inouï, et que, jusqu'à ce moment, les gouvernemens le plus pervers n'avaient osé méditer. Le premier Consul connaît trop les sentimens et les qualités qui distinguent le corps diplomatique accrédité auprès de lui, pour n'être pas convaincu qu'il verra, avec une profonde douleur, la profanation du caractere sacré d'ambassadeur, indignement travesti en ministre de complots, d'embauchage et de corruption.

Recevez, &c.

Le Ministre des Relations Extérieures.

(Signé)

TALLEYRAND.

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