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symptômes, le cours de la maladie et ses ravages dans l'intérieur des animaux attaqués paroissent suffisament observés et decrits par les artistes veterinaires. L'objet principal aujourd'huy et celui qui doit surtout occuper Mr D'Azyr est de reconnoître par tous les moyens qu'on peut tirer de la physique et de la chymie, s'il est possible de corriger et de purifier l'air putride qui porte à la contagion (sic) d'un lieu dans un autre, d'examiner et d'analyser avec tout le soin possible le vehicule de la contagion pour étudier les moyens de les (sic) débarrasser des parties putrides et contagieuses. En conséquence il est authorisé à sacrifier des animaux sains pour découvrir les causes de la communication; à faire les experiences et les dépenses qu'il jugera nécessaires pour y parvenir. Vous voudrés bien, Monsieur, lui faire donner les secours et assistances dont il aura besoin pour remplir l'objet de sa mission, le faire aider par ceux des élèves de l'Ecole veterinaire qui sont employés dans votre Généralité et de plus lui faire fournir les manœuvres, ou les gardes qui lui seroient nécessaires. Vous voudrés bien pourvoir aussi aux dépenses que ces mesures pourront occasionner après quelles auront été concertées avec vous. M. De Vicq doit partir pour Bordeaux le 2 decembre. Il seroit à propos qu'il pu conférer a son arrivée avec les Eleves des Ecoles veterinaires pour eviter des pertes de tems. - Je suis Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.

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(Arch. dép. Gir., C. 65.)

TURGOT.

(Sign. autog.)

No 11. Lettre de Vicq d'Azyr à Esmangard (1) sur l'épizootie.
(V. liv. I, ch. x, p. 139.)

Monsieur,

Je suis arrivé depuis trois jours. A peine ai-je eu le temps de voir la maladie et de faire quelques dissections. Ainsi je ne puis avoir l'honneur de vous faire aucuns details à ce sujet. Toute ma crainte est que les Boucheries et le port ne soient infectés. Il me semble que le meilleur moyen préservatif seroit de tuer dans un pays sain les bestiaux sur lesquels les premiers signes de la contagion se manifestent et d'en faire autant aux environs de Bordeaux à cause du voisinage des boucheries et du port. Mais il faudroit payer le paysan. Ils m'ont tous dit qu'ils se contenteroient de 50 Ecus pour un boeuf qui en valoit 300; de 90 1. pour une vache qui en valoit 150 enfin de 48 1. pour les animaux plus jeunes et plus foibles. Pour le succès de cette opération il faudroit payer le paysan avant le massacre. J'écris à M. de Trudaine et M. le Contrôleur général pour faire la meme demande. Le cas presse. Faites nous, s'il est possible, passer une decision par le premier Courrier.

Agréez, je vous prie, Monsieur, l'homage de ma reconnoissance.

Je suis logé chez vous. L'on me previent sur tout ce qui peut me faire plaisir. Je serez (sic) trop heureux si dans ma mission je puis répondre au zele qui vous anime et aux bontés que vous aves pour moi.

J'ai l'honneur d'être avec le plus profond respect, monsieur, votre très

humble et très obéissant serviteur.

Ce Samedi 1er courrier depuis mon arrivée.

VICQ D'AZYR.

(Arch. dép. Gir., C. 65, autog.)

(1) Esmangard était alors à Paris et Vicq d'Azyr dans le Midi. C'est de Bordeaux que

partit cette lettre. Elle est indiquée comme reçue à Paris le 15 décembre 1774.

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No 12. Lettre de Doazan, docteur-médecin, à Esmangard, intendant de Bordeaux (1), sur l'épizootie. (V. liv. I, ch. x, p. 139.)

Monsieur,

Bordeaux, 16 décembre 1774.

J'ay lu avec empressement les trois memoires que vous m'avés fait l'honneur de m'adrésser, esperant d'y decouvrir quelque chose d'utile, et qui put nous servir dans la circonstance facheuse ou se trouve notre pays. Mais il ni a (sic) dans tous cés trois ouvrages, que des generalités qui n'ont aucun raport avec l'epizootie regnante. J'aurai l'honneur de vous en rendre compte l'ordinaire prochain, ainsi que d'un gros memoire, intitulé, Consultations sur la maladie epizootique, qui regne en Guyenne etc., par le sieur Faure de Beaufort: c'est un vrai galimatias, qui justifie au mieux la reputation qu'il s'est acquise, depuis longtemps, à Paris, d'être l'inventeur et le vendeur, sous un nom emprunté, de l'eau anti-putride, qu'il ordonne, à tout propos, et dans toutes les maladies des hommes, et meme des bêtes à corne, Et si ce n'est pas pour leur plus grand bien, c'est toujours ad sui utilitatem, qu'il distribue son eau. J'ay vu M. de Vic d'Azir. Je me suis entretenu une fois seulement avec luy assés longtemps pour juger qu'il est instruit : il étoit muni sans doute, avant son départ, de bonnes notes. Car il a composé trois ou quatre jours aprés son arrivée icy un memoire sur lépisootie regnante, dont j'aurai l'honneur de vous entretenir. Il l'a fait imprimer en petit format, et en gros caractere, pour qu'il soit sans doute plus portatif, plus lisible, et qu'il aye l'air d'un livre. Pour moy toujours simple, je me suis contenté de donner à mon ouvrage l'air d'une brochure très mince: quoi qu'il en soit, je prendrai la liberté de vous dire, que tout ce qui â paru jusqu'asteure (sic), sur cette matiere, et l'approbation dont vous aves honnoré ma petite production me la font priser bien davantage que je ne faisois dabort. Je vous supplie meme la grace, Monsieur, de vouloir bien me faire prendre date chés M. le ministre de la province, et chés M. le Conterolleur (sic) general, en leur remettant un ou deux exemplaires à chacun, de mon memoire. Peut-être diront-ils s'ils prennent la peine de le lire, et qu'ils le comparent aux autres, qu'il n'étoit pas la peine de se mettre en frais d'envoyer quelqu'un à Bordeaux pour y faire massacrer les bêtes malades. Vous me ferés l'honneur de convenir avec moy, Monsieur qu'on seroit bien dupe de s'occuper du bien public, si pour certaines ames. la satisfaction et le plaisir de faire le bien n'étoit le dedomagement, et la récompense la plus estimée. Je vous dirai tout bas Monsieur, hos ego versiculos feci, tulit alter honores Mon frère qui va se rendre incessamment à Paris, aura l'honneur de vous entretenir de mes projets; il seroit bien flateur pour moy, de vous devoir mes succès: je suis avec respect, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur. DOAZAN, d. m.

(Arch. dép. Gir., C. 65, autog.)

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No 13. Lettre de Vicq d'Azyr à Esmangard, intendant de Bordeaux, sur l'épizootie (2). (V. liv. I, ch. x, p. 140).

Monsieur,

J'ay dans ma missive deux objets à remplir. Le premier concerne le bien public; le second est de pure curiosité. Mon bût est de faire des recherches utiles à la société et interessantes pour la phisique. Dans ce moment mon étude principale consiste à rechercher les moyens de préserver et de guérir. D'après l'inspection des lieux et les usages des habitants j'ay rassemblé dans

(1) L'intendant de Bordeaux Esmangard était alors à Paris.

(2) Cette lettre est indiquée comme reçue à Paris le 18 déc. 1774.

un petit volume ce que je croyois le plus utile pour empêcher les progrès de la contagion M. Duchesne et M. de Comartin ont jugé à propos de le faire limprimer (sic). Au plutost j'aurez (sic) l'honneur de vous en envoyer quelques exemplaires. Pour ce qui est de la guerison je vous avouerez franchement que je le crois au-dessus des efforts de l'art. La nature peut en sauver quelques uns; mais il nous est impossible de l'imiter. J'ay déja fait plusieurs ouvertures de cadavres. Inutilement j'entrerois dans un détail circonstancié de mes observations; il me suffira de vous dire que la dissection ne fournira aucunes lumières qui puissent diriger l'administration des remèdes. J'ay déja fait plusieurs essais. Jay employé plusieurs methodes. A peine ai-je pu soulager une vache dont les forces se soutiennent assés. S'il étoit permis d'avancer une conjecture j'oserois presque esperer la guerison. Au reste je fais mes experiences avec toute l'attention possible. J'examine les visceres avec tout le žele dont je suis capable et je me comporte meme dans les dissections avec une sorte d'imprudence. Hier une vapeur des plus fetides me donna un mal de tête qui m'inquiéta beaucoup. Aujourdhuy meme je ne suis pas encore tout a fait retabli. Le mal étant à ce degré votre ordonnance est tout ce que lon peut opposer de plus fort aux progrès de la maladie. Mais il faut pour son exécution de grandes précautions. Dans les provinces voisines, dans le Bearn faute des soins necessaires la contagion a été plutost irritée quappaisée par une ordonnance pareille Il faut porter son attention, sur l'etable, sur le fumier etc. Mon projet est d'être moy-meme le temoin d'une partie du massacre, d'enseigner aux personnes preposees ce qu'il convient de faire. Ensuite je partirez pour le Condomois, où je vous supplierai d'epargner quelques malades pour faire mes experiences. En en revenant à Paris je passerai par Libourne, Je tacherai de laisser en partant tout dans le meilleur état. — Il est important de vous avertir que le nombre des malades diminue en effet; mais que l'intensité du mal semble augmenter. Plusieurs vaches sont mortes à Merignac en trois jours au plus. C'est une raison de plus pour l'execution du massacre général de toutes les bétes infectées.

Je vous prie d'être bien persuadé que personne n'est porté plus que moy à seconder vos vues bienfaisantes et que je suis tout entier à la mission dont on a absolument voulu que je me charge.

J'ai l'honneur d'être avec le plus profond respect, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur, VICQ D'AZYR.

Ce mardi matin.

(Arch. dép. Gir., C. 65, autog.)

No 14. Lettre de Turgot à Esmangard, intendant de Bordeaux, sur l'épizootie. (V. liv. I, ch. x, p. 140.)

Paris 20 decembre 1774.

Sur l'avis qui m'a été donné, Monsieur, par M. le comte de Fumel que ni le changement de saison, ni le grand froid n'ont retardé les progrès de la contagion dans les environs de Bordeaux et autres parties de votre generalité, je me suis déterminé a prendre les ordres du Roy pour vous autoriser a faire tuer dans les villages où la maladie commencera a se manifester les huit ou dix premieres betes malades en payant aux proprietaires le tiers de la valeur de chaque bete qui sera sacrifiée. Ce party quoique trés onereux tant pour les particuliers que pour le Roy devient indispensablement necessaire vû l'inutilité des remedes qui ont été essayés sans aucun succés depuis plus de huit mois. En sacrifiant un petit nombre d'animaux dés que les premiers simptomes de le maladie seront constatés par les procés verbaux des marechaux que vous aurés commis ou des Eleves de l'ecole veterinaire, on pourra peut etre conserver le reste du betail de chaque village comme on l'a fait avec succès dans la Flandre autrichienne. Vous voudrés bien faire tenir des Etats exacts des betes qui auront été tuées. Je pense que le dedommagement qu'il

conviendra d'accorder aux proprietaires des bestiaux que l'on aura fait tuer pourra être pris sur les fonds libres de la capitation et s'ils ne sont pas sufisans vous voudrés bien m'indiquer les moyens d'y pourvoir. Je vous prie de faire exécuter promptement vos ordres ainsi que ceux qui ont été donnés pour interrompre toute communication des bestiaux avec ceux qui sont attaqués. Je suis Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur,

(Arch. dép. Gir., C. 65.)

TURGOT.
(Sign. autog.)

No 15. Lettre de M. Turgot à M. de Cromot, sur la liberté de publication des gazettes. (V. liv. I, ch. XI, p. 146.)

13 decembre 1774.

Jay reçu, M. la lettre que vous m'avés écrite le 13 du mois passé, j'ay eu effectivement des vues de réunion de la Gazette dont Monsieur de Menars et vous avés le privilège, je sçais que vous avez fait des arrangemens pour son execution avec le bureau de correspondance, mais e crois qu'il seroit plus utile au public que ces ouvrages périodiques fussent libres, pour cela il faudroit que votre privilège fut raporté, sauf a prendre des mesures pour vous rembourser des sommes légitimement payées. Je n'ay pris encore aucun party définitif sur cet objet, j'ecouteray volontier les propositions que vous vous proposez de me faire à ce sujet.

Je suis M.....

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(Arch. nat., F. 12, 151.)

No 16. Lettre de Turgot à Esmangard, intendant de Bordeaux, sur des bruits fâcheux répandus dans sa généralité. (V. liv. I, ch. x1, p. 147.)

Paris 21 dec. 1774.

J'apprends, Monsieur, qu'il s'est répandu dans votre généralité des bruits qu'il (sic) sont très prejudiciables à la régie des droits du roy et a la tranqui- · lite qui est necessaire pour que les peuples souffrent le moins qu'il est possible de la perception; je ne sais sur quoy ces bruits peuvent être fondés mais ceux qui les repandent ne peuvent avoir que de mauvaises intentions, et vous ne pouvez mettre trop de soin à les faire cesser le plus promptement qu'il sera possible. Les intentions du Roy pour le bien de ses peuples sont connues; mais il ne peut les effectuer et remplir en meme tems les engagements qu'il a contractés que par la rentrée exate (sic) de ses revenus. C'est par ces motifs que Sa Majesté soutiendra toujours de toute son autorité les loix qui fixent la quotité et la forme des impots, et ceux qu'elle a chargés d'en faire la perception. Je vous prie de m'informer exactement de ce qui seroit venu sur cela à vôtre connoissance. Des faits de cette nature meriteroient d'etre reprimés. Si Sa Majesté a bien voulu ne pas empêcher ceux qui croyoient avoir des choses utiles à dire, de les mettre sous les yeux du Public par la voye de l'impression, c'est qu'elle desire que ses sujets soient autant qu'il est possible à porté (sic) de connoitre leurs veritables intêrêts, mais cette disposition vraiment paternelle ne peut rien changer a la fermeté de la résolution où elle ést de soutenir l'execution des lois établies et d'employer toutte son autorité pour maintenir le calme et la tranquilité dans les esprits et pour assurer la perception de ses revenûs.

Je suis Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur,

(Arch dép. Gir., C. 65.)

TURGOT.

(Sign. auto.)

No 17. — Lettres-Patentes du 1er Janvier 1775, qui valident les opérations faites dans la généralité de Paris, pour la confection des rôles des Tailles des années 1772, 1773, 1774 et 1775 (27 janvier 1775). (V. liv. II, ch. I, p. 156.)

Régistrées, oui et ce requérant le Procureur-général du roi, pour être executées selon leur forme et teneur, sans néanmoins aucune approbation d'aucuns Arrêts du Conseil y mentionnés, non revêtues de Lettres-patentes duement registrées en la Cour; comme aussi sans aucune approbation des articles contenus dans l'instruction des Commissaires au Tailles, attachées sous le contre-scel desdites Lettres-Patentes, qui seroient contraires aux Loix enrégistrées en la cour, et aux Règlements d'icelle, concernant la répartition de la Taille, et notamment celui du 7 septembre 1770, à la charge, 1° qu'il sera déposé aux greffes des Elections de la généralité de Paris, si fait n'a été, un état contenant les noms et domiciles des Commissaires nommés par le commissaire départi pour la confection des rôles de la Taille; 2° que lesdits commissaires aux rôles seront tenus de donner, dans la huitaine du jour de la communication qui leur aura été faite, des mémoires des contribuables, leur avis, ou de déclarer qu'ils n'en veulent donner; 3° que les rôles des Tailles pour l'année prochaine 1776, et les années suivantes, ne pourront être faits que de la manière qu'il est ordonné par ledit Réglement; fait défenses aux Commissaires et Collecteurs qui seront nommés pour la confection des rôles, de s'en écarter, sous telles peines qu'il appartiendra enjoint aux substituts du Procureur-général du Roi ès-sieges des dites élections d'y tenir la main, et d'informer la Cour des contraventions qui pourraient y être faites. Ordonne que copies collationnées desdites Lettres-Patentes et du présent Arrêt, seront envoyées ès siéges des Elections de la généralité de Paris, pour y être lues, etc.

Fait à Paris en la Cour des aides, les chambres assemblées, le 27 janvier 1775.

(Mémoires pour servir à l'histoire de la Cour des Aides, Bruxelles, 1779, in-4o, p. 301.)

No 18.

Extrait du Journal de Hardy, au sujet de la maladie de Turgot. ms. de la Bibl. Nat. (V. liv. II, ch. 1, p. 158.)

« Du dimanche 26 février 1775. Le bruit se répandoit que le sieur Turgot, contrôleur général des finances, étôit si mal à Versailles, d'une attaque de goutte remontée dans la poitrine, qu'on avoit été obligé de lui administrer les derniers sacrements de l'Église; en supposant qu'il revînt de cette maladie, on ne croyoit pas que sa santé pût jamais lui permettre de continuer ses travaux, et de mettre la dernière main aux opérations qu'il projetait depuis que le Roi l'honorait de sa confiance. On déploroit d'avance la perte d'un ministre en qui l'on étoit forcé de reconnaître la plus grande probité, et l'on craignoit infiniment, s'il venoit à manquer, que la place ne fût confiée à quelqu'un qui peut-être n'aura pas la même délicatesse que lui par rapport aux deniers royaux..... »

No 19. Lettre de Turgot à Cliquot Blervache, intendant de Champagne, sur la requête des maîtres couteliers de Reims. (V. liv. II, ch. 1, p. 162.)

Paris 10 fevrier 1775.

« Je vous envoie, Monsieur, un placet que m'ont adressé les maîtres couteliers de Reims pour se plaindre du préjudice que cause à leur communauté la distribution de brevets de maîtrise en faveur de sujets incapables. Ils parais

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