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des Administrations, nos poffeffions colo niales ne feront pas jugées indignes d'un pareil bienfait. » C'est à une Adminiftra

tion provinciale, eft-il dit à la page 68, » qu'eft réfervé la profpérité & le bon heur de nos Colonies; à l'aide de cette inftitution fimple, elles parviendront à fe former une Conftitution, d'après laquelle les chofes qui doivent fe faire, pourront fe faire d'elles-mêmes fuffifamment bien fur » les lieux, fans que les Miniftres ou leurs Bureaux foient obligés de ramener fans » celle à eux l'Adminiftration des moindres détails, & fans qu'ils ayent befoin d'y concourir autrement que par la protec » tion générale que le Gouvernement doit à tous les Citoyens ",

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Les Communes & les Juridictions des douze Cités de l'Antonine, feront élémentaires de l'Affemblée provinciale; fa compofition fe trouve en conféquence être telle que l'exige néceffairement un pays où il n'y a que des propriétaires; où il n'y a point d'Ordre du Clergé, ni d'Ordre de la Nobleffe, ni même un tiers Etat, Les Of ficiers municipaux de la capitale de la province, formeront le Bureau de la CommifGion intermédiaire.

L'Ordre judiciaire eft encore très-informe à Saint-Domingue; à proprement parler, il n'y a jamais eu de Magiftrature, L'Auteur, dans la compofition des Cours de Juftice qu'il propofe, défireroit qu'il fût accordé

un Parlement à cette importante Colonie'; il regarde cet établiffement comme trèspropre à opérer une grande & avantageufe révolution dans l'efprit des Colons. A l'occafion de l'inamovibilité des Offices, il fait la queftion fuivante: Seroit-il d'une bonne politique d'admettre dans le régime de nos "Colonies, cette inamovibilité des Offices? D'après la manière dont cette propofition est amenée, on peut présuiner que le fentiment de l'Auteur de l'Ouvrage est pour la négative,

Le Parlement de Saint-Domingue fiégera dans la capitale de la province de Lartibonite, qui fera en même temps la métropole des trois provinces. Les deux autres provinces auront chacune un Plaid provincial, appelé Préfecture, dont les attributions feront réglées d'après la nature des affaires qui ont communément lieu à SaintDomingue: chaque Cité aura aufli fa Juridiction particulière, appelée auffi Préfecture.

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Un des grands avantages qui doivent réfulter de ces nouveaux principes d'ordre dans nos Colonies, fera celui d'attacher, les Propriétaires d'habitations fur leur fol, en leur procurant quelques occupations publiques dont ils fe trouveront honorés. C'est un des motifs qui ont déterminé, au mois de Juin 1787, l'établiffement d'une Affemblée Coloniale aux ifles de la Martinique & de la Guadeloupe; mais l'expérience feule apprendra

prendra i l'objet qu'on s'eft propose sera parfaitement rempli; car dans ce nouvel établiffement, tout porte encore l'empreinte de l'efprit militaire: point de bafe élémentaire qui fixe les droits & les devoirs des propriétaires; ils ne font autorifés à délibérer fur aucun objet qu'en présence des Gouverneurs & Commandans, de l'Intendant & des principaux Officiers d'Adminiftration, &c. On fait de toutes ces difpofitions le rempart de l'autorité des Chefs, & du pouvoir qu'ils exercent au nom du Roi; mais ce font des règles, ce font des Loix fixes, c'eft une Administration fondée fur de bons principes, fur des bases folides, qui devroient être le foutien de l'autorité, & le gage de la liberté des Peuples.

En divifant les pouvoirs civils, & en les rendant indépendans dans chacune des rois provinces, on établit en même temps dans ce projet une hiérarchie militaire dont le résultat eft, que la difpofition en chef des armes fe trouve toute entière entre les mains d'un Commandant-Général du département. Cette Conftitution nous a paru fimple & belle: le pouvoir militaire toujours entreprenant, y eft circonferit dans fes véritables bornes, & cela, d'après l'esprit même des Ordonnances & des Arrêts du Confeil, qui ont été jufqu'à préfent des barrières infuffifantes.

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Nous exhortons à lire dans l'Ouvrage même, les articles qui concernent l'Inteh-No. 12, 22 Mars 1788.

H

dant de la province Antonine, l'Adminif tration de la Marine, ainsi que l'Adminiftration religieufe, & les Commiffaires du Confeil dans cette province.

On ne peut difconvenir que ce projet ne préfente un mécanifme fimple, propre à être adapté à la Conftitution phyfique de Saint-Domingue; convenable au génie de fes habitans, capable de former parmi eux un efprit public & patriotique, & digne au moins d'être effayé.

Parmi les vûes judicieufes dont cet Effai eft rempli, on en trouve une à la page 79, en note, qui nous a paru, finon bonne dans Ja pratique, au moins très - fpécieuse en ahéorie: Si on appliquoit, y eft-il dit, à l'encouragement de la population des

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Nègres, les mêmes primes que le Gou→ vernement accorde pour leur traite, il » en réfulteroit fans doute deux grands »biens. Le premier feroit d'avoir par-tout, » & peu à peu, des Nègres créoles & ac» climates: le fecond, la fuppreffion du » commerce & de la navigation des côtes d'Afrique, qui eft fi deftructive de l'efpèce humaine, Nous croyons que le Gouvernement ne s'en rapportera pas aux Armateurs de la côte de Guinée, pour décider cette nouvelle queftion d'Adminif

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tration.

En finiffant fon Ouvrage, l'Auteur femble croire n'avoir fait qu'un rêve politique. Tout fon projet, en effet, pourroit bien

e moment

n'être qu'un beau rêve; mais au moins c'eft celui d'un honnête homme, & il eft rempli de chofes utiles. On réfiftera d'abord, felon l'ufage, au bien dont il ne propose, dans ci, que de faire un effai; on finira par en profiter. L'expérience pous apprend, que le bien, dès qu'il eft montre, dès qu'il eft apperçu, eft un germe qui fructifie pour une génération ou pour une autre. Propofons toujours le bien, ne fût ce que pour épargner à nos neveux ces dédains, ces froideurs, ces plaifanteries, ces contradictions qu'il faut que toute idée de bienfaifance publique éprouve: nous aurons beaucoup avancé ce bien même que nous n'aurons pas vu exécuter, que nous autons même vu rejeter.

RECHERCHES fur la nature & les caufes de la richelle des Nations, traduites de l'Anglois de M. SMITH; 2 Vol. in-8°. A Paris, chez P. J. Duplain, Libraire, Cour du Commerce, rue de l'ancienne Comédie Françoife. Prix, 10 liv. brach & 12 liv. reliés.

On n'hésitera pas de mettre ces Recher ches. au rang des Productions qui font le plus d'honneur à notre Siècle & à l'efprit humain fron confidère, d'une part, la force & l'étendue de génie qu'elles fuppo

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