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de Dubiza a été infructueufe; le Lieute nant Colonel de Knefevick, qui en étoit chargé, fut obligé de fe retirer & de repaffer la rivière d'Unna. 87 hommes, tant Officiers que Soldats, ont été tués de notre côté ; le nombre des bleffés eft de 354 hommes. »

Les dernières dépêches de Péterwaradin, du 16 février, apprenoient que l'on continuoit encore les attaques contre la fortereffe de Gradiska. Aujourd'hui, on dit cette place emportée.

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Le départ de l'Empereur & de l'Archiduc François de Tofcane paroît aujourd'hui fixé du 27 de ce mois au 1. mars. La Chancellerie de guerre & fes Bureaux fe rendent la femaine prochaine au quartier général à Futack. Le Prince Charles de Lichtenftein a fait prendre les devans à fes équipages de campagne; les 19 bataillons nouveaux qui paffent en Hongrie, formeront fous fes ordres un Corps particulier. Malgré le nombre de nos forces actuelles, l'Empereur vient d'exiger des Etats de Hongrie 46,000 recrues. La Bohêne, la Gallicie font également affujerties à une nouvelle levée. Notre Capitale eft obligée de fournir 2000 recrues. Les troupes du quartier de l'Inn font en marche pour se rendre à la grande armée; il ne refte à Scharding qu'un bataillon

d'Invalides, & l'on enrôle tout ce qui eft en état de porter les armes, fans excepter même les hommes mariés. On préfume qu'on, tentera d'attaquer à la fois, au mois de mars, Belgrade, Choczim, Bihacz, &c. Sans la plus grande célérité, accompagnée de fuccès, la campagne pourroit devenir très-dangereufe, même par l'immenfité de troupes qui vont fe jeter fur les Ottomans.

Le 18, l'Empereur a tenu un Confeil extraordinaire qui a duré plus de 8 heures. Tous les Miniftres & les Chefs de Départemens y avoient été appelés. Le Maréchal de Haddick, en fa qualité de Préfident du Confeil de la guerre, ne quittera point cette Capitale. M. de Laudhon n'eft pas encore affez bien rétabli pour fe mettre à la tête d'une armée; ainfi l'on ne doute plus que celle de Hongrie ne foit commandée en chef par le FeldtMaréchal Comte de Lafcy.

On apprend de Triefte que l'on a abandonné le projet de fortifier le château & le môle, & que pour mettre cette place en fûreté, il a été décidé d'établir des batteries flottantes par-tout où elles feront jugées néceffaires à fa défenfe. On affure que de pareilles batteries feront ftationnées dans les ports de Fiume, Bucchari, Zeng & Porto-Ré, &c.

De Francfort-fur-le-Mein, le 1er. Mars.

Les gens avides de nouvelles fe font un jeu d'en répandre chaque jour, qui n'ont pas l'ombre de vraisemblance. Depuis que l'Empereur a déclaré la guerre à la Porte Ottomane, on entretient le Public crédule de batailles, d'actions. fanglantes, de prifes de fortereffes, &c. & on ne fonge pas que l'hiver, & fur-tout le mauvais temps, général dans toute l'Europe, rendent impoffibles les entreprifes importantes. Depuis plus de deux mois la température eft fi variable, que les gens les plus âgés ne fe fouviennent pas d'un pareil hiver. S'il neige un jour, il pleut l'autre; la neige, les gelées, les pluies fe fuccèdent avec une rapidité incroyable ; les rivières débordent, les chemins font devenus impraticables: malgré cela, on fait marcher de grands Corps d'armée on imagine des combats; mais comment tranfporter du canon & tous les attirails néceffaires à la guerre? Soyons de bonne foi, & réduifons ces grands faits, ces prifes de fortereffes importantes, à quelques efcarmouches, à l'occupation, de quelques petits forts ou retranchemens fur la frontière. Avant le mois d'aviil on ne pourra rien entreprendre d'im

portant dans le pays où eft le théâtre de la guerre.

Ces petits lieux de Drefnik, de Sturlich, &c. n'ont de remarquable que l'afpérité de leurs noms; à peine les trouve-t-on fur la carte. Dubiza eft un château un peu plus important, entouré de quelques paliffades.

Un Gazetier ingénieux vient de terminer la guerre avec tant de précifion & de bonheur, qu'on ne peut fe refuser à mettre le Public dans la confidence de fon fecret.

«Suivant les avis les plus fürs, & les raifonne» mens les mieux fondés, dit-il, on peut croire que cette guerre n'aura pas de fuite, & ne fera »pas auffi fanglante qu'on devroit le craindre. Les

Turcs feront ha tus complettement à la première » occafion; on coupera la tête au Grand-Vifir » & au Capitan Pacha; le Divan accordera tout » ce qu'on lui demandera, & fur-tout l'argent » pour payer les verges dont on l'aura fouetté, » & on fera la paix en se déteflant dans l'ame. »

« On ne parle ici, écrit-on de Dresde, que de l'évènement tragique arrivé le 7 de ce mois dans la maifon de la » Comteffe de Calenberg, Dame du Pa»lais de l'Ele&rice. Voici le fait :

» Un domeftique de la Comteffe » nommé Frédéric, forma le projet d'af» faffiner fa maîtreffe, la Comteffe fa fille » & la femme de chambre. Pendant que

» la Comteffe prenoit fon café avec trois » Eccléfiaftiques qui avoient dîné chez » elle, ce malheureux, un couteau à la » main, fondit fur la femme de chambre, » & lui porta plufieurs coups. Le bruit » ayant fait accourir les perfonnes de la » maifon, & nommément la jeune Com»teffe, le meurtrier quitta fa première » victime, fe jeta fur la Comteffe, & lui » donna un coup de couteau qui effleura

l'oreille. Les Eccléfiaftiques étant fur» venus, l'un d'eux faifit l'affaffin, & » procura aux Comteffes, mère & fille, » le temps de fe mettre en fûreté. Le » meurtrier fe démena, parvint à fe dé"gager, & entra dans la chambre à » coucher de la Comteffe qu'il ferma fur »lui. La garde arrive, on enfonce la » porte, & on trouve l'affaffin baigné » dans fon fang, dans le lit de la Com

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teffe: il s'étoit donné plufieurs coups » de couteau à la gorge, mais fans avoir » le temps, ou la force d'achever. On l'a

transféré à l'hôpital; s'il guérit, on lui fera fon procès, qui probablement dé»couvrira le motif de cet inconcevable » affaffinat, exécuté en plein jour, & dans "une maifon peuplée. Heureufement le » couteau dont s'eft fervi le meurtrier étoit arrondi comme les couteaux An

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