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le Bonetta de 16, font arrivés le 2 Janvier de l'Amérique à la Barbade.

Il a été envoyé, le 22, des ordres à Chathara, d'y équiper le Rabuck de 44 canons, pour fervir.. de vaiffeau hôpital, mais on ignore encore où il fera stationné. L'Union de 90, eft déja équipé pour faire le même fervice à Blackftakes, & il doit mettre à la voile dans peu de jours. — Il doit être conftruit un nouveau vaiffeau de 1ro canons dans ce chantier fur la forme du Royal-Georges, & de même force.

Le 27 on a reçu l'ordre d'équiper dans ce même chantier, comme vaifeau de garde, l'Arrogant de 74 canons, qui eft en ordinaire. Il doit remplacer l'Irréfiftible de même force, monté par le Capitaine Andrew Snape Hammond: le Capitaine Harvey doit commander l'Arrogant, dont l'équipage complet fera de 400 hommes.

D'après les derniers états reçus de l'Inde, datés de la fin de 1786, il manquoit à cette époque plus de 1500 foldats pour porterau complet les troupes Européennes, qui font compofées d'un régiment de Dragons, & de cinq régimens d'Infanterie. Le déficit, en particulier dans le 52°. régiment, étoit de plus de 600 hommes & de près de 300 dans la 36e. Les vaiffeaux expédiés l'année dernière pour l'Inde y ont transporté 860 recrues.

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Les quatre régimens qu'on fe propose d'envoyer dans l'Inde, portent à 77 le nombre total des régimens d'Infanterie de l'établiffement de la Grande-Bretagne. Chacun de ces quatre Corps fera compofé

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foldats. Ils font maintenant complets, & arrivés dans les ports où ils doivent s'embarquer. Nous avons parlé de l'oppofition de la Cour des Dire&eurs à cet envoi, & préfenté leurs motifs. Ils en ont fait juge l'Affemblée générale des Actionnaires, qui, le 23, s'eft trouvée en nombre égal, 371 pour, & 371 contre la propofition d'envoyer dans l'Inde de nouvelles troupes au compte de la Compagnie. Le fort, felon la règle de l'Affemblée en pareil cas, a décidé la querelle en faveur des refufans. Pendant ce temps, lettres, requêtes, nouveaux ordres, négociations entre le Gouvernement & la Compagnie. Sur ces entrefaites, M. Pitt, pour trancher la queftion, a demandé au Parlementle Bill dont nous avons parlé au Journal précédent, demande fuivie de débats dont voici le précis fuccinct.

« Les Directeurs de la Compagnie des Indes, dit M. Pitt, qui, dans un moment de danger, avoient acquiefcé à l'envoi dans l'Inde des troupes que la Compagnie défrayeroit, s'oppofoient maintenant à cette réfolution. Les Miniftres avoient jugé alors ces mefures utiles, & même les feules qui puffent fauver l'Inde. Le danger du moment évanoui, le Bureau du Contrôle avoit jugé néceffaire d'établir à demeure dans l'Inde, des forces militaires plus confidérables que celles qu'on y avoit eues jufqu'à préfent. Cependant les Directeurs perfiftoient dans leur oppofition. En conféquence, la Chambre étoit forcée d'examiner

la queftion fous ces deux points de vue: Le Roi a-t-il le droit d'envoyer des troupes dans les differentes parties de fes domaines, pour les protéger? Perfonne, dit M. Pitt, ne lui difputera ce droit. Secondement Sur qui doivent porter les frais de l'entretien de ces troupes? Il ne feroit pas plus difficile de répondre à cette queftion qu'à la première. Affurément, les revenus d'un pays fi bien défendu, devoient être appliqués aux frais qu'entraînoit fa protection."

«Tous les pouvoirs politiques possédés auparavant par les Directeurs de la Compagnie des Indes, étoient actuellement dans les mains du Bureau de Contrôle ; fi la Compagnie refufoit d'admettre les troupes fur fes vaiffeaux, elle donnoit lieu par cet entêtement à des frais de transport inutiles & exorbitans: frais que la Chambre feroit obligée de faire acquitter fur les revenus de l'Inde. La feule queftion à examiner, c'étoit le droit du Bureau de Contrôle, d'envoyer des troupes audehors. La meilleure réponse à cette queftion, fe trouvoit dans un acte, à fon avis, clair & expli cite. Mais comme il s'étoit élevé des doutes, il faifoit une motion tendante à affurer par un Bill le pouvoir délégué au Bureau de Contrôle, d'envoyer des troupes dans l'Inde, & de les faire défrayer fur les revenus de ce pays. »

« M. Baring prétendit que le pouvoir du Bureau de Contrôle, & même celui de S. M., d'envoyer des troupes dans Nade, n'étoit pas illimité, & déclara que la réfiftance de la Compagnie des Indes en cette occafion, lui paroiffoit constitutionnelle & légale. Il fit quelques obfervations fur ce qu'on écartoit les propofitions faces par la Compagnie au mois d'août, de renforcer fes établiffemens par fes propres troupes, & pria la Chambre ST de fufpendre fon opinion fur la queftion, jusqu'à

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ce qu'on eût produit devant elle les papiers qui pourroient l'éclaircir. »

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« Le Chancelier de l'Echiquier fe difculpa de vouloir procéder à ce Bill trop précipitamment. Il n'en demandoit pas une feconde lecture avant jeudi; & oin de fe refufer à ce qu'on éclairât la Chambre fur ce fujet, il le defiroit. »

«M. Fox dit qu'il rejetoit fans difficulté le bill à fa première préfentation, parce que le T. H. Membre n'avoit établi aucunes raifons plaufibles de le paffer en bill déclaratoire. Il s'appuya fur l'embarras qui réfulteroit néceffairement pour la Chambre, d'être requife de donner de pareils actes, toutes les fois qu'un petit nombre de Gens de Loi fe trouveroit d'un avis différent fur la nature d'un ftatur. Il compara les pouvoirs qu'on attribuoit au Bureau de Contrôle, & ceux déterminés dans le bill de l'Inde, qu'il avoit eu l'honneur d'offrir à la Chambre, il y a quelques années. Par cet acte, le dreit de patronage du Bureau étoit bien moins étendu. —Que refteroitil à la difpofition de la Cour des Directeurs, fi le Bureau de Contrôle avoit le droit de difpofer de tous les emplois civils & militaires, & d'apApliquer les revenus de l'Inde à couvrir les frais que la défenfe de la Compagnie occafionnoit ? Quels fonds refteroit-il pour l'amélioration du commerce, le département politique les abforboit en entier? Quelle différence y avoit-il à dépouiller la Compagnie de fes pouvoirs, de la manière propofée, ou de celle qu'il avoit ftatuée par fon ancien bill, à l'époque de l'établissement de ce Bureau de Contrôle; fe feroit-on determiné à le créer, s'il eût demandé des pouvoirs auffi étendus que ceux qu'on vouloit lui attribuer aujourd'hui Ces obfervations lui paroiffoient fufhfantes pour rejeter la motion. »

M. Dundas exprima fa fatisfaction de voir arriver inceffamment le jour où il trouveroit une occafion favorable de fe mêler des affaires de l'Inde (1). Il appuya les droits du Bureau de Contrôle fur les revenus de l'Inde, & prétendit que dans un cas de néceffité, il pourroit légalement en dépenfer jufqu'au dernier fou, fans rien laiffer à l'amélioration du commerce. Il y avoit une différence effentielle entre les deux bills de M. Fox & de M. Pitt, la motion n'étoit point déplacée, quoique l'acte pût être clair, & le Gouvernement fe trouvoit autorisé par la loi à l'exercice des pouvoirs difputés.

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« Il pourroit arriver, que pendant les débats réfultans d'une résistance opiniâtre, & la confection d'une ordonnance du Gouvernement pour contraindre la Compagnie à l'obéissance, l'Inde paffât au pouvoir de l'ennemi, & fût perdue pour jamais. Il étoit donc néceffaire d'avoir un bill déclaratoire qui levât tous les doutes. »

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M. Fax affirma de nouveau que le fyftême ac tuellement adopté, favorifoit le patronage du Gouvernement, au moins autant que lui, M. Fox avoit pu le faire par fon ancien bill; & que le droit illimité d'appliquer arbitrairement les revenus, mettoit abfolument l'Inde entre les mains du Bureau de Contrôle, »

M. Baring dit que fi l'on privoit la Compagnie de fes revenus, elle pourroit, en conféquence, fermer fa trésorerie dans Leadenhall

(1) Probablement il y a ici quelque méprise malicieuse du Rédacteur Anglois de ce débat, car le jour à venir dont parle M. Dundas, est arrivé depuis 4 ans. Personne n'ignore qu'il est le grand Administrateur et l'Arbitre des affaires de l'Inde dans le Bureau de Contrôle. Les jaloux vont jusqu'à le regarder comme Vice-Roi de cette contrée

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