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auquel on n'avoit pas craint de comparer M. Haftings, s'étoit comporté envers la mère & la femme de Darius?-M. Haftings avoit prétendu qu'il n'avoit fait le voyage de Benarès que pour enrichir la Compagnie; mais à peine s'étoit-il vu maître du produit du pillage de la fortereffe de Bidjegur, qui fe montoit à 250,000l. ft., qu'il l'avoit diftribué aux troupes (7). A la vérité, fur les repréfentations du Confeil, il avoit voulu reprendre cette fomme en forme d'emprunt; mais les troupes le connoiffoient trop bien pour fe fier à lui.

pourfaivre les pillards, de les obliger à reftitution, de les punir exemplairement, & de promettre toutes récompenfes pour la réparation d'une brèche, à la capitulation auffi deshonorante. Jamais il n'émana de fa main un ordre, une invitation à ce brigandage,

(7) Pour apprécier cette affertion,citons quelques lignes d'une lettre au procès, écrite par M. Haftings, le 14 9bre. 1781, au Major Popham, au fujet de ce pillage. «J'apprends avec douleur la distribution » prématurée des tréfors faifis à Bidjegur. Igno"rez-vous, & les foldats ignorent-ils que ce butin » militaire appartient à la Compagnie ? J'aurois em"ployé mes follicitations auprès d'elle pour faire

accorder aux troupes cette récompenfe de leurs » fervices; mais j'étois loin de croire qu'ils s'en empareroient de cette manière? Sufpendez done » toute distribution ultérieure du dividende, juf » qu'à l'arrivée des ordres de la Cour des Di» recteurs, &c. &c. ».

Ce ftratagême ne lui ayant pas réuffi, il avoit tâché de tirer d'autres reffources d'un pays déjà épuifé. Il avoit en vain nommé des collecteurs, qui tyrannifés par lui, tyrannifoient les cultivateurs : le pays s'étoit dépeuplé; & trois ans après, lorf qu'il avoit été vifiter de nouveau ce malheureux pays, il n'avoit trouvé que des villes défertes, des villages ruinés, des champs en friche, & la famine faifant les plus grands ravages; il n'y avoit trouvé d'autres habitans que des vieillards & des infirmes, qui n'avoient pas pu prendre la fuite; des voleurs, des affaffins, des tigres qui laiffoient par-tout des traces de leur férocité (8). Sous le gouvernement de Cheit-Sing, au contraire, les champs étoient cultives; les villes & les villages remplis d'habitans; la campagne reffembloit à un jardin, & les cultivateurs étoient

(8) Tableau bon à placer dans un couplet de tragédie. Les témoins que l'on produira fur cette charge, les lettres reçues par la Compagnie, les informations les plus certaines prouveront que depuis l'expulfion de Cheyt-Sing, Benarès s'eft accru de près de 3000 maifons, & que jamais la Province ne fut plus tranquille, plus protégée, ni mieux cultivée. Deo-Sing, il eft vrai, Miniftre du fucceffeur de Cheyt-Sing, commait beaucoup de rapines dans le pays; mais dès que ces défordres furent connus de M. Haftings, il fit éloigner für le champ ce Péculateur.

heureux. Les principaux marchands de l'Inde fe rendoient à Benarès; c'étoit la banque de l'Inde, & elle renfermoir les tréfors appartenans aux Marattes, aux Jaiks, aux Saiks. Les Européens ainfi que les Indiens alloient réfider dans cette ville floriffante que M. Haftings avoit dépeuplée, &c. «

Ce n'eft pas, comme on le fent, dans les affirmations hardies des harangueurs refpectifs qu'il faut chercher la vérité; elle doit fortit des preuves & de l'inftru&tion juridique. Les 9 & 10. Séances de la Cour ont été confacrées à recevoir, à lire, à examiner les documens produits par les Accufateurs fur la première charge. M. Anftruther a préfenté, le 9. jour, les commiffions officielles des Gouverneursgénéraux & celle de M. Haftings; enfuite le Traité portant conceffion de la Souveraineté de Benarès à la Compagnie par Sujah-Dowla; la ratification du fucceffeur de ce Vifir, & le contrat avec Cheyt-Sing. De ces pièces, il réfulte clairement, ce qui n'a jamais été contefté', que fous aucuns prétextes la rente de ce Zémindar ne pouvoit être portée au-delà de la fomme réglée par le contrat. Nous avons vu que ni en paix ni en guerre M. Haftings n'avoit furchargé le bail de ce Tributaire. Quant au ràpport ultérieur des

Papiers Anglois fur tout autre réfultat de ces Traités, des Lettres, extraits de Lettres qui les appuient, il eft plein de contradictions. Dans le Difcours de M. Fox, ils font dire à cet Orateur, ainfi qu'on l'a lu, que le Nabab d'Oude avoit tranfmis à la Compagnie la Souveraineté de Benarès; qu'on avoit enfuite ajouté quelques priviléges à l'emploi de Cheyt Sing; qu'il étoit devenu Prince feudataire, &c. Aujourd'hui ils impriment hardiment que la lecture des preuves a démontré, de la manière la plus pofitive, qu'on avoit cédé à Cheyt-Sing tous les droits de Souverain &c. Jufqu'à ce que ces Gazettes fe foient accordées dans leurs rapports oppofés nous répéterons que le fùr moyen de ne rien entendre à ce procès, c'eft de s'en tenir à la lecture des Feuilles publiques.

La fuite des preuves écrites offertes å la Barre, eut pour objet d'impliquer l'Accufé de défobéiffance à la Compagnie, pour avoir rappelé M. Fowke, Réfident à Benarès, en lui fubftituant M. Marckham. M. Fox, qui apparemment fentit qu'infifter fur un fait acceffoire, au lieu de juftifier l'imputation de tant de délits atroces fuppofés commis à Benarès, c'étoit donner une prévention défavorable, prétendit que ce changement de Réfident indiquoit les deffeins de M. Haftings contre le Rajah.

Le 10. jour on a continué la lecture de ces Minutes, Lettres, Confultations; & le 11., on a procédé à l'Audition des témoins. Le Comité a fait entendre MM. Stables, Calcraft & Benn: nous rapporterons dans la fuite ces dépofitions, ou plutôt ce qu'on en débite, ainfi que l'incident que fit naître le récollement de ces témoins, entre le Comité d'impeachment & les Conseils de l'Accufé. Ce débat termina la Séance. Les Pairs étant rentrés dans leur Chambre, le Chancelier propofa de foumettre l'importante queftion que venoient d'agiter les Parties, à la décifion des Grands Juges. Ceux-ci ont demandé du temps pour cet examen; après leur réponse, le Chancelier ajourna au 10 avril la reprife des Séances pour l'inftruction du Procès. Cet ajournement eft néceffité par l'abfence prochaine des Grands Juges, obligés d'aller tenir les feffions du terme dans les Comtés.

On équipe à Plimouth, par ordre du Gouvernement, plufieurs vaiffeaux de 300 à 450 tonneaux, deftinés à importer du bois de conftruction des établiffemens Anglois de l'Amérique feptentrionale, pour l'approvifionnement des chantiers de Sa Majefté.

Le Jupiter de 50 canons, monté par le Commodore Parker; le Solebay de 32, Capitaine.. Holloway; le Maidstone de 28, Capitaine Hew-. comb; la Sibille de 28, Capitaine Bikerton, &

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