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cause devant vos Seigneuries, une perfonne que les difcuffions paroiffoient charger de grands crimes & de haute inconduite. Ils ont montré à l'Inde & au monde entier que la Juftice de la Nation n'a jamais oublié, ou négligé la vengeance de tous ceux qui ont droit à fa protection. »

A la fuite de ce préambule, le Morning-Chronicle, qui nous l'a fourni, ré fume en dix lignes la partie historique & contentieufe de ce Difcours; juftifiant enfuite cette réserve, il ajoute : « On » imagine bien que M. Fox employa » toute fon éloquence à placer chaque

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particularité dans le jour le plus défa»vorable à M. Haftings, & qu'il n'épar» gna aucun trait propre à envenimer la » conduite de l'Accufé. Nous craindrions » d'être peu refpectueux envers l'augufte » Tribunal qui inftruit ce procès, & in»juftes envers M. Haflings ou envers » fes Accufateurs, fi nous tentions de » détailler ce Difcours de M. Fox. ». Quelques autres Feuilles Angloifes ont imité ce fcrupule du fieur Woodfall, Edideur du Morning Chronicle, l'une des Gazettes les plus décentes, les plus impartiales, & la plus eftimée, depuis long

prouver par ses actions, et non par ses harangues, ce zèle à venger les droits de l'Indostan; de substituer enfin au despotisme et à la féodalité qui l'oppriment de temps immémorial, la grande Charte et le Bill des droits.

temps, pour le rapport des débats Parlementaires. En effet, il faute aux yeux que dans un combat où tout le péril eft du côté de l'Accufé, & toute la fûreté du côté des Accufateurs, c'eft offenfer l'équité que de fe permettre la moindre inexactitude au défavantage du premier; mais comme, jufqu'à un certain point, ces confidérations n'ont pas la même force hors de l'Angleterre, nous placerons ici le précis ou prétendu précis de l'histoire des évènemens de Benarès, tel qu'on l'at tribue à M. Fox & à M. Grey, dans des Gazettes Angloifes dont nous rapportons littéralement la traduction, d'après le Courier de l'Europe (1). Les notes que nousy joignons prouveront l'injuftice d'of frir ce fquelette comme l'ouvrage de deux Orateurs, trop prudens pour s'être permis, dans une occafion fi grave, des

(1) Cette Feuille eft exacte & impartiale dans fes extraits des débats Parlementaires; elle n'eft pas refponfable des fautes qui peuvent échapper aux Gazettes Angloifes, auxquelles elle eft cbligée de s'en rapporter, & on ne peut lui reprccher, comme à d'autres Feuilles du Continent, de défigurer indignement l'original de ces Papiers Anglois, d'y fubftituer des inventions, des impoftures criminelles, des altérations d'autant plus lâches, que ces menfonges, étrangers aux plas vénals folliculaires de Londres, font conftamment dirigés contre l'Accufé.

contradictions palpables, des réticences odieufes & d'infidèles allégués. M. Fox en particulier, l'homme d'Europe peut-être du plus grand talent, digne de gouverner un Empire, tandis que fes Affociés le harangueroient; M. Fox, dont le génie & la capacité font fi fort au-deffus du babil oratoire d'un parleur, n'a furement pas avancé ce qu'on va lire.

» Il obferva qu'en l'année 1764, le vifir Sujah-Dowlah avoit accordé l'inveftiture de Benarès à Bullwant-Sing, fous la feule condition de payer un tribut annuel de 22 lacks de roupies (1). Lors du décès de Bullwant-Sing, en 1770, cette conceffion avoit été renouvellée en faveur de fon fils Cheyt-Sing, le Rajah actuel, aux mêmes conditions; elle lui avoit été confirmée en 1773, fans que cela fût néceffaire (2); mais M. Haftings avoit figné cette dernière conceffion

(1) Bulwant-Sing ne fut jamais Vaffal ni Zémindar des quatre Sircars de Benarès; il étoit fimple Aumil, Collecteur & Fermier des revenus. Par le traité d'Ellahabad, en 1765, entre Sujah-Dowla & la Compagnie Angloise, il fut maintenu dans for emploi, moyennant une rente fixe; & dans l'article 7 de ce traité, il eft qualifié de fimple Fermier de ces diftricts. Le mot d'inveftiture eft donc ici impropre, quoiqu'il ne foit pas employé fans deffein, comme on le verra plus bas.

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(2) Rien au contraire n'étoit plus néceffaire. Le traité d'Ellahabad n'avoit pas rendu héréditaire la conceffion faite à Bulwant Sing. A fa mort, fa place retomboit dans les mains du Souverain. Cheyt-Sing ne put obtenir de l'ocuper que par une offrande à Sujah-Dowla de 17 lacks (200,000l. ft.) & d'une augmentation de deux lacks & demi (30,000 1. ft.) fur le prix annuel de fon bail. Non-feulement M. Haftings figna & garantit cette conceffion (Sunnud), qui éleva Cheyt-Sing au rang de Zèmindar, il en fut encore le promoteur.

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comme témoin & garant de la part de la compagnie des Indes. En 1775, Afoph Ul Dowlah, fils et fucceffeur de Sujah-Dowlah, avoit jugé propos de demander au Rajah une avance de lacks de roupies fur le tribut annuel. M. Briftow, qui résidoit alors à la cour du vifir, s'opposa avec fermeté à cette extorfion, par l'ordre exprès de M. Haftings, comme étant garant du dernier traité le Rajah étoit à cette époque regardé & traité comme l'ami & l'allié de la compagnie; & l'intervention de M. Bristow avoit empêché le vifir Afoph Ul Dowlah de perfifter dans fa demande. Dans le courant de la même année 1775, le droit de fouveraineté que le vifir avoit fur le Rajah, & fur fon district, ainfi que le tribut annuel, avoient été transférés à la compagnie. Mais les priviléges de cette fouveraineté avoient-ils été plus augmentés que lorsqu'elle appartenoir au poffeffeur primitif? N'auroit-il pas été étrange & abfurde de dire au Rajah: » Lorf» que vous étiez tributaire du vifir, la compagnie » vous fervoit de garant, & vos priviléges étoient » en fûreté. Mais en changeant de maître, vous » avez perdu votre défense; & en devenant tribu»taire de la Compagnie, vous reftez fans pro»tecteur, & vos priviléges, ainfi que votre indé» pendance, font anéantis. » L'abfurdité de ce langage étoit palpable; cependant c'étoit là le fyftême de conduite que M. Faftings avoit adopté à l'égard du Rajah. Il importoit fort peu de favoir s'il falloit confidérer le Rajah comme un prince indépendant, ou comme un fimple Zemindar (tributaire à bail). M. Haftings avoit beaucoup contribué à le faire regarder comme un Prince indépendant, puifqu'il l'avoit fait revêtir par le Confeil, du droit de battre monnoie, & de l'exécution de la juftice criminelle dans fon dif

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trict (3). Par le traité, le Rajah devoit conferver fes priviléges & fes poffeffions', tant qu'il payeroit régulièrement fon fubfide, & qu'il feroit fidèle au fouverain. Par cette fidélité le Rajah étoit feulement tenu à affifter la Compagnie dans fes guerres, à ne point molester ses alliés, & à n'avoir aucune liaison avec fes ennemis; mais M. Haftings exigeoit une foumiffion paffive. N'avoitil pas dit dans fa defenfe devant les Communes, que par fouveraineté, il entendoit un pouvoir arbitraire, & que le pouvoir arbitraire étoit cet état où la volonté du fouverain est tout, & les droits du fujet rien (4)? Personne avant: M.

(3) Comment M. Fox auroit-il avancé que le fyftême de M. Haftings, à l'égard de Cheyt-Sing, avoit été d'anéantir les priviléges & l'indépendance de ce Rajah; & deux lignes plus bas, que M. Haftings avoit contribué à rendre ce même Rajah plus indépendant, comme à augmenter ses prérogatives?

(4) M. Burke également affirmé devant la Cour des Pairs, que M. Haftings, dans fa Défenfe à la Barre des Communes, avoit placé la Souveraineté dans le defpotifme, & qu'il le regardoit comme le meilleur Gouvernement. Nos. Lecteurs feront étonnés, je penfe, d'apprendre que M., Haftings a avancé précisément le contraire. Parlant d'abord du fait, il dit, p. 33: Comment pourroit-on nier l'exiftence de plufieurs principes defpotiques dans le Gou» vernement Mogol; & par-tout où fe trouvent ces principes, les pouvoirs du Souverain ne font-ils pas "tout, & ceux des Sujets rien?» Et pour ne laiffer aucun doute fur fon opinion à ce fujet, il ajoute, p. 36: « Le » droit d'impofer des peines pécuniaires eft général & arbitraire dans l'Indoftan; mais eft-ce moi qui fuis refponfable de cet ufage tyrannique? C'est un vice inhé"rent au Gouvernement Mogol. Sans doute il feroit in» finiment heureux pour les habitans de l'Afie que les » defpotiques inftituts de Jengheaz-Khawn ou de Tamer» lan fiffent placé à l'efprit généreux de la Légiflation » Britannique. Combien ferois-je fatisfait fi la pourfuite dont je fuis l'objet, accéléroit un évènement fi favorable aux intérêts de l'humanité! » A la page 37: « En paffant dans nos mains, les droits de Souveraineté fur

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