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Cuylen, Subftitut, Procureur-général de Brabant, accompagné d'un Official & d'un Chef de la Maréchauffée, a fait enregiftrer, dans l'Affemblée convoquée fous ferment, les Ordres antérieurs du Miniftre Plénipotentiaire, & un nouveau Refcrit de L. A. R. nos Gouverneurs-généraux. Défenses à l'Univerfité de fe féparer avant l'enregiftrement; refus, proteftations, enfuite obéiffance forcée avec des annotations, réferves, &c. &c.

Pour juger de l'importance que le Gouvernement attache à cette foumiffion, il fuffit de lire les pièces fuivantes. Ce font les lettres du Comte de Trautmansdorff au Confeil de Brabant, le 22 janvier, jour d'une fcène militaire qui mit fin aux attroupemens dont nous rendîmes compte.

Dépêche du miniftre plénipotentiaire, au confeil de Brabant, reçue le 22 janvier, à 8 heures trois quarts du matin.

Ferdinand, &. Mrs. « Comme nous voulons abfolument que, conformément à nos ordres précédens, le décret du 17 octobre foit émané dans le terme de 24 heures, & que ce terme eft au moment d'écouler, nous vous faisons la préfente, pour vous ordonner itérativement d'y fatisfaire, vous défendant à peine de défobéiffance.de vous féparer, ou de quitter le Confeil, avant que d'avoir procédé à cette émanation, & de nous avoir rendu compte de la réfolution d'y pourvoir. Nous vous prévenons d'ailleurs que nous avons fait

auffi connoître de nouveau nos intentions' abfolues aux Députés des Etats, dans les termes qui leur annoncent les fuites immédiates du moindre délai à cet égard. » A tant, &c.

Lettre du même au Chancelier, reçue le même jour à 9 heures trois quarts du matin.

« Je vous envoie, M. le Chancelier, une dépêche pour le Confeil, que je vous prie de faire lire d'abord, & le contenu de laquelle vous annoncera que je fuis irrévocablement décidé de faire exécuter ce que j'y dis, dans la matinée, duffé-je en venir à toutes les extrémi:és, que j'ai eu le bonheur d'éviter jufqu'ici, mais dont l'explofion feroit infaillible aujourd'hui, & pour le total, & pour beaucoup d'individus; S. M. voulant abfolument, ainfi que fa dignité l'exige, que tout ce qui tient aux préalables ne foit plus fujet à aucun doute, & ne puiffe être altéré par la moindre repréfentation. Vous trouverez dans ladite dépêche la défense la plus expreffe de vous féparer avant que l'émanation ne foit décidée, qu'on ne foit venu me faire rapport de la réfolution y relative. Je charge auffi le Confeiller-Fifcal de veiller à tout ce qui fe fera, & de m'en rendre compte. Je vous avertis en même temps que je n'accepterai aucune représentation, & fi on m'en envoyoit, le Confeil s'expoferoit à l'humiliation de fe la voir renvoyer, fans l'avoir feulement ouverte. Je vous ai donné 24 heures hier, je ne puis en accorder que 4 aujourd'hui ; fi l'émanation ne fe fait d'ici à 2 heures, je la ferai faire de force, duffé-je faire inveftir le confeil, & employer les triftes moyens des canons & bayonnettes, que S. M. m'a très-expreffément prefcrits pour le cas d'une réfistance complette, telle que feroit celle du Confeil, produite par celle des Etats, qui, en refufant l'émanation, s'oppofent par le fait aux

préalables, & renoncent volontairement à la déclaration du 21 feptembre 1787, dont la révocation fe fera encore ce matin, fi la difficulté n'est pas levée à 2 heures. J'ai, &c.

Seconde lettre adreffée au Chancelier, reçue un peu après 9 heures du foir.

M. « L'opiniâtreté du Confeil eft incroyable, & la mort de quelques malheureux qui vient d'en être la fuite, devra l'en faire repentir à jamais; jé faurai y fuppléer inceffamment. En attendant, it eft néceffaire que vous reftiez affemblés encore, & attendiez une dépêche des Etats qui va vous être remife tout-à-l'heure, afin que vous puiffiez prendre la réfolution de l'émanation, & m'en donner part encore ce foir. »

On fe rappelle qu'elle fut la fuite de ces déclarations.

Le Prétendant vient de mourir; nos Lecteurs liront avec intérêt une notice hiftorique fur ce Prince, rédigée par une Perfonne aufh refpectable que bien inf truite, & dont la fcrupuleufe exactitude. mérite toute confiance.

a Charles- Edouard- Louis-Philippe Cafimir, connu fous le nom du Prétendant, fils de Jacques Stuard & de Marie Clémentine, Princeffe Sobieski, petit-fils de Jacques IF, roi d'Angleterre, né à Rome, le 31 décembre 1720, y eft mort d'attaque de paralyfie & d'apoplexie, le 31 janvier dernier, âgé de 67 ans & un mois, après avoir langui pendant trois semaines. »

«En 1745, ce Prince effaya de remonter fur le trône de fes ancêtres. Cette tentative rappelle à notre fouvenir les entreprifes des héros

de l'ancienne Grèce, qui, avec peu de moyens, exécutèrent des chofes fi grandes, qu'à peine nous paroiffent-elles croyables.»

Accompagné feulement de fept gentilshommes, Charles le mit le 1er juillet dans un bateau pêcheur à Nantes, pour aller à bord d'une frégate de feize canons qui l'attendoit à Saint-Nazaire, & fut efcorté par l'Elifabeth, de foixantę, qu'il l'alla joindre à Belle-Ifle. Quoique la mer fût couverte de vaiffeaux Anglois, il arriva le 5 août en Ecoffe. Auffi-tôt il affemble les Chefs montagnards de ce pays, dévoués à fa caufe, le traverfe en entier jufqu'à Prestonpans, où, le 2 d'octobre, avec une poignée de gens mal armés, il met en déroute environ cinq mille hommes bien difciplinés, & fournis d'artillerie, commandés par le chevalier Cope. ».

« Quelques jours après, il s'avance vers Newcaftle pour combattre l'armée du général Wade. A fon approche Wade fe retire. Charles tourne à droite vers la ville de Carlisle, s'en empare, & le 16 décembre arrive à Derby, capitale du comté de ce nom, diftante feulement de trois journées de Londres, où l'alarme fut générale.»

« Il avoit droit de s'attendre à une puiffante jonction d'Anglois, attachés à fes intérêts. Cette jonction n'eut point lieu. Henri Benoit fon frère, avoit dû faire une defcente en Angleterre, avec quinze mille François. Les François ne vinrent pas, & nulle efpérance de les voir arriver. Charles & fes trois mille quatre cents Montagnards étoient de toutes parts environnés d'ennemis. Derrière, étoit ade à Doncafter; George IJ, en tête près de Londres; le duc de Cumberland à Coventry, avec l'élite des forces Angloifes récemment venues de Flandres; les milices des différens Comtés fous les armes. Chacun de ces corps

de troupes pris féparément, étoit triple de l'armée Ecoffoife. Son chef, dans cette pofition, convoque fes principaux Officiers, pour délibérer fur le parti qu il y avoit à prendre. Appuyé feulement de deux voix, il propofe qu'on aille en avant, & que rifquant le tout pour le tout, on fe batte à la première occafion. La très-grande majorité du Confeil décida pour la retraite, qui fe fit en bon ordre; l'avant-garde de Cumberland tomba à Clifton fur l'arrière-garde des Montagnards, & fut repouffée avec perte. Ils continuèrent leur ma che vers l'Ecoffe, fans être moleftés. A Falkirck, petite ville environ vingt milles au Nord-oueft d'Edimbourg, le 28 janvier 1746, ils défont complètement l'armée Angloife, commandée par le géneral Hawley, cette même armée qui avoit fait des prodiges de valeur à Fontenoy, s'emparent du camp, de tout le bagage, & de la caiffe militaire. ""

«C'est l'ufage des Montaguards Ecoffois, après une victoire, de fe retirer chez eux, quand is le peuvent, avec leur butin, pour en faire part à leurs familles. Charles fe trouva par conféquent avec très-peu de monde après cette action, qui auroit pu avoir des fuites heureufes pour lui, s'il eût été poffible de profiter des avantages qu'elle lui donnoit; mais un grand nombre de fes troupes ayant repris le chemin de leur pays, pour attendre leur retour, il se retira, avec ce qui lui reftoit, vers les montagne d'Ecoffe. Les Anglois, conduits par le duc de Cumberland, l'y fui, virent par terre tandis qu'une flotte de tranfports rangeoit la côte, & leur fourniffoit en abondance des provifions de toute efpèce. »

« A Culloden, près d'Inverness, le 26 avril, Charles fe mit en marche pour attaquer leur eamp pendant la nuit. Le jour l'ayant furpris,

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