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, facerdotale du Grand - Seigneur, en fa qualité de premier Iman & de Vicaire » de Mohammed. Les uns, tels que l'Em» pereur de Maroc, les Princes de divers » cantons de l'Arabie, des Indes & du »refte de l'Orient, ne reconnoiffent que, » fon autorité fpirituelle; les autres, comme les trois Régences d'Afrique, rendent » encore hommage à la fouveraineté temporelle.

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De ce point de doctrine, encore plus que des confidérations politiques, naquirent les plus fortes oppofitions au démembrement de la Crimée, & à l'indépendance de fon Chef, au moment de la paix de Cainardjé. Le Kan devoit refter fous la fuprématie fpirituelle du Grand Seigneur, es Mollas & les Cadis à fa nomination. On fent, d'après cela, combien fut épineufe la négociation fubféquente, que termina, en 1779, la Convention d'AgnalyCawak; négociation qui eût échoué, » fans

l'habileté de M. le Comte de St.-Prieft, dont la fageffe fut concilier les intérêts de la Religion d'une part, & ceux de » la politique de l'autre, entre les deux »Puiffances contractantes «.

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Nous pafferions les bornes où nous devons nous renfermer, en nous arrêtant à la multitude de détails didactiques, hiftoriques ou defcriptifs, qu'offrent les Cha pitres de la Prière, de la Circoncifion, des Sépultures, des Prêches, de la Dîme au

monière. En lifant ces morceaux du plus grand intérêt, les Savans même feront forcés d'avouer que nous ne connoiffions pas plus la doctrine, les mœurs & les coutumes des Othomans, que nous ne connoiffons celles de la Nubie.

Dans les obfervations explicatives du Chapitre V, Liv. III, qui traite des temples,' M. d'Ohffon a raffemblé une foule de traits curieux, & de notions utiles fur les Mofquées, fur les Imarcths, foit Hôtelleries, où l'on diftribue chaque jour aux Étudians pauvres & aux indigens, du pain, du mouton, des légumes, & une petite libéralité en argent; fur les Hôpitaux des malades & ceux des foux ; fur les Ecoles publiques; fur les Colléges Medreflés. Ce dernier article met le Public à portée d'apprécier l'état actuel des connoiffances chez les Othomans, auffi éloignés encore de nos fumières, qu'ils le font de la barbarie qu'on leur a fi légèrement reprochée dans quelques livres nouveaux. Le morceau des Bibliothèques publiques eft un Supplément de celui dont nous venons de parler : l'Auteur y rapporte l'Hiftoire authentique de TImprimerie à Conftantinople, le Fethwa très- fenfé, & le Refcrit non moins fage du Grand-Seigneur pour autorifer & proté- ) ger cet Art, enfin la nomenclature des Livres imprimés. Ce premier Volume eft terminé par l'article des Wakfs, foit biens confacrés aux Mosquées ou à des fondations.

C'eft une des parties de ce Livre qu'il faut lire avec le plus d'attention; les Wakfs intéreffant à la fois la Religion, la Politi que, & les Finances de l'Empire. Aucun étranger n'avoit encore bien connu les règles, l'ufage, les divifions, & le régime de ces dépôts, qu'on a ridiculement onfondus avec les donations pieufes de l'Europe Chrétienne.

Cet Ouvrage mémorable eft écrit d'un ftyle fage & conforme au fujet. Point de déclamations, de plaifanteries infipides. de réflexions bavardes; nul apprêt : dans les matières didactiques, l'Auteur eft clair & précis; dans les defcriptions & les récits rapide & foutenu. Ce feroit faire injure à un livre de ce genre, que de célébrer la magnificence de fon exécution typogra phique. C'est un des plus beaux monu mens de l'Imprimerie Françoife: les gravures ont été conduites par des Artiftes diftingués, & feront encore plus importantes dans le fecond volume, que M. d'Ohfson va mettre fous preffe au premier jour.!

(Cet Article eft de M. Mallet du Pan.)

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NOUVEAUX Contes Arabes, on Supplé ment aux Mille & une Nuits, fuivis de Mélanges de Littérature Orientale & de Itres, par M. l'Abbé ***. A Paris, chez Prault, Imprimeur du Roi, quai des Auguftins.

L'IDÉE de donner un Supplément aux Mille & une Nuits, eft heureuse. Le fuccès de cette première Traduction a été fi général, qu'il eft étonnant qu'on ne nous en ait point donné de fréquentes Imitations. Nous n'avons eu que les Contes des Génies qui aient été fupportables; les autres Productions du même genre s'éloignent trop de la réserve & de la décence de l'Apologue, de cette auftérité morale qui a fur-tout fait eftimer les Fables d'Esope. On pouvoit comparer nos Contes Orientaux, écrits en France, à ces Fables Sibaritiques, qui ne retraçoient que des actions plaifantes ou lafcives. On pouvoit même aller plus loin, & les affimiler aux fictions Libyques, Ciliciennes ou Cipriaques, qui, au lieu d'être des Apologues, n'étoient en effet que des Romans. Affurément Martin Luther, qui affimiloit l'Apologue ancien aux Livres facrés, auroit bien un autre langage, s'il y avoit retrouvé le ton de nos Modernes. Le Recueil des fictions Grecques

ques ferviroit, au befoin, de Commentaire à l'Hiftoire de la Grèce. La plupart peignent autant les affaires publiques, que les mœurs privées. L'Apologue, dit Saint Auguftin, n'eft point un menfonge, il est plutôt une image de la vérité. Elope, Phèdre, & les plus habiles Conteurs, ont recueilli des Proverbes courans, & c'est en cela que leurs fictions font intéreffantes, & rendent fidèlement l'efprit & le caractère des peuples pour lefquels ils travailloient. Leurs moralités étoient des Sentences déjà reçues. Il étoit même effentiel de ne point s'écarter de cette Morale pure, qui étoit la bafe des devoirs & des récompenfes, & qui fuppléoit, par l'in fluence qu'elle avoit fur les efprits, à l'infuffifance des Loix. De là vient que Salomon invitoit les peuples à interpréter la Parabole, qui n'étoit qu'une Sentence allégorifée.

Ut detur parvulis aftutia, adolefcenti fapientia & intellectus,

On exigeoit en outre que l'Auteur de l'A
pologue & de la Fable narrât avec rapi-
dité, qu'il refferrât fon plan, & qu'il ne
fit pas un Roman. Le femper ad eventum
feftina, tant recommandé par Horace, s'ap
pliquoit fur- tout à la Fable, au Conte
à l'Apologue.

On fait que les Fables font venues des
No. 11. 15 Mars 1798.

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