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JE fuis utile au monde ; & le crime & l'honneur
Reçoivent par mes foins la gloire ou l'infamie;
La chute des Etats, les efforts du génie,

C'eft fur ces grands objets que s'affied ma grandeur.
Le Temps brife à mes pieds fa faux vaine, impuif-

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Et mon pouvoir magique évoquant des tombeaux
Les Miniftres, les Rois, les Savans, les Héros,
Rend au monde étonné leur ombre renaissante.
De mes huit pieds, Lecteur, les divers changemens
T'offriront tour à tour le nom de ta Bergère ;
Du plaifir, de la joie, un des naïfs enfans,
Qui, jouant fur Iris, te la rendent bien chère;
Ee Maître à qui tu dois ton refpect, ton amour;
Ce métal, dont l'abus rend les cœurs infenfibles;
Ce temps
fi défiré contre les feux du jour,
Cù fortant du boudoir, les Beautés sont visibles ;
Un mot doux, enivrant, marquant l'intimité ;
Une note; un oifeau; l'homme qui t'importune,
Fléau, las! trop fréquent dans la Société ;
De nos champs, de nos bois la mesure commune;
Une paffion forte; une charmante fleur ;
Un des enfans du luxe, étoffé précieuse,
Qui de l'humble indigent diftingue la grandeur:
Enfin, chez les Anciens une ville fameufé.

(Par M. Garnier, Commissaire Feudiste.)

NOUVELLES LITTÉRAIRES.

TABLEAU général de l'Empire Othoman divifé en deux Parties, dont l'une comprend la Législation Mahometane, l'autre l'Hiftoire de l'Empire Othoman. Dédié au ROI DE SUÈDE, par M. de M*** D'OHSSON, Chevalier de l'Ordre de Wafa, Secrétaire de S. M. S., ci-devant fon Interprète & Chargé d'Affaires à la Cour de Conftantinople. Ouvrage enrichi de Figures. Tome Ier. ; in-folio. A Paris, de l'Imprimerie de MONSIEUR.

LE

E Difcours préliminaire qui accompagna, l'année dernière, le Profpectus de ce fuperbe Ouvrage, & qui fut rapporté à la fuite du Mercuré de France, à fait connoître le plan, la nature, l'importance de cette entreprife: le premier Volume, aujourd'hui publié, en commence l'exécution & en justifie le deffein.

Nous avons dit ailleurs, & nous répéte rons que jufqu'ici, à l'exception de l'Hiftoire Cthomane du Prince Cantemir, & de quelques morceaux épars dans les Voya

ges, ou dans les Livres qui ont traité de la Légiflation religieufe des Mahométans, nous n'avions fur le Code général, fur les principes des Coutumes, & fur les Annales de l'Empire Othoman, que des erreurs ou des lumières incertaines. Quand les récits & les opinions contradictoires des Ecrivains ne prouveroient pas cette vérité, elle deviendroit palpable à la lecture de l'Ouvrage de M. de M*** d'Ohffon (1).

On nous avoit dit & redit conftamment que l'univerfalité des Loix Othomanes étoit comprife dans le Cour'ann, & voici un Code immenfe de Loix Religieufes, Civiles, Politiques, Militaires, refté inconnu à nos Voyageurs; quoique, depuis des fiècles, il formât la règle & la pratique de l'Empire. Si donc fes Loix même ont échappé à ceux qui prétendoient le décrire, quelle opinion prendre de leurs jugemens? Comment n'auront-ils pas confondu les abus de l'Administration avec les principes du Gouver

(1) Il faut excepter de cette foule d'Auteurs deux hommes qui avoient pénétré l'efprit général de la Loi Mufulmane & le vrai caractère du Gouvernement Othoman; ce font Voltaire, dont le jugement étoit fi droit lorfque les préventions ne l'égaroient pas; & M. Porter, Envoyé Britannique à Conftantinople. Quant au Prince Cantemir, fon Ouvrage eft une Chronique très-abrégée ; les règnes les plus mémorables difparoiffent dans ces Annales chronologiques, dont l'Auteur, mécontent de la Porte, n'eft pas toujours impartial.

nement, les préjugés avec la Doctrine, l'inobfervation de la Loi avec la Loi même ?

Dans les peintures inexactes qu'on a tracées des Coutumes, des mœurs & des cérémonies Othomanes, le but & l'origine de ces ufages ont donné lieu à mille méprifes la connoiffance approfondie de la Légiflation, du Culte & de l'Hiftoire, peut aider feule à en rendre raison; alors ce qui paroiffoit ridicule devient fenfé. Veuton étudier le cours des viciffitudes politiques de cet Empire? il faut en rechercher les caufes. Elles font difcerner ce qui fut accidentel de ce qui eft néceffaire, l'ouvrage des circonstances des effets de vices fondamentaux, enfin les remèdes qu'on peut tirer de la Légiflation contre les abus.

Mais l'on apperçoit facilement la diffi culté de ces recherches fur les Loix, fur la Réligion, fur l'Hiftoire, chez une Nation peu communicative, à qui fes dogmes & fon ignorance même infpirent le mépris des Etrangers, qui s'inquiète de leur curiofité & aux yeux de laquelle l'inveftigation de fes ufages par un Infidèle, peut paroître une profanation. D'ailleurs la croyance religieufe qui nous fépare des Mufulmans s'étend également dans la Société ; il est donc prefque impoffible de s'inftruire bien dans un pays où l'on ne forme aucunes liaifons de confiance. L'accès auprès des Grands, des Officiers d'Etat, des Gens de Loi, feuls dépofitaires de la fcience, eft Es

rarement ouvert. La Langue, le choix des Livres à confulter, les éclairciffemens qu'ils exigent, font de nouveaux obftacles. Les eût-on tous furmontés, il resteroit encore à vaincre le pire de tous, celui de fes propres préventions. Combien d'année avant d'avoir triomphé de l'empire de nos habitudes, & d'être en état de porter fur des mœurs abfolument nouvelles à nos yeux, un jugement libre des impreffions par lefquelles notre intelligence a été fubjuguée au milieu de nos concitoyens ?

M. le Chevalier de M*** étoit à l'abri de ces préjugés, puifqu'il eft né à Conftantinople, & qu'il a quitté la Turquie pour la première fois, âgé de plus de 40 ans. Mais lui-même a expofé, dans fon Difcours préliminaire, fes titres à la confiance publique; ils font tels, que les Othomans eux-mêmes rendent hommage à fes profondes connoiffances & à fa fagacité.

C'eft fur la Beligion que porte l'édifice entier de la Conftitution de l'Empire; c'eft en leur qualité de fucceffeurs des Califes, que fes Souverains font en droit de le gouverner; ici les deux glaives font réunis, aucune diftinction entre le facerdoce & le pouvoir fuprême. Les Loix Canoniques font par conféquent chez les Mufulmans des Loix politiques fondamentales; Loix d'autant plus facrées, qu'elles forment le feul titre des Souverains à l'autorité, le feul lien des Peuples à l'obéillance.

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