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revue les partis auxquels il s'eft décidé durant fa longue & pénible administration.

Et ledit Warren Haflings eft d'autant plus forcé à folliciter l'indulgence de vos Seigneuries, qu'éloigné très-jeune encore de fa patrie, il a été trop tôt privé de tous les avantages d'une inftruction qui eût pu le rendre plus propre à remplir de hautes places, & à fe gouverner dans les fituations difficiles où le fort l'avoit jetté, en l'abandonnant aux feules lumières de fon efprit & de fa propre expérience.

Et ledit Warren Haftings demande, en outre, la permiffion de repréfenter que plufieurs des mefures, énoncées dans lefdits articles comme des crimes, commis individuellement par lui, ont été dans le fait des mefures prifes par tout le Confeil de Calcutta; en conféquence, il croit humblement n'en devoir pas être féparément ni perfonnellement refponfable. A l'égard de beaucoup d'autres difpofitions, il a la confiance de pouvoir prouver d'une manière fatisfaifante à vos Seigneuries, qu'elles avoient été rendues expédientes & même indifpenfables par des actes & arrêtés antérieurs du Confeil Suprême, adoptés dans plufieurs cas non-feulement fans fa concurrence, mais même contre fon opinion & fon fuffrage. Il ofe attendre encore de vos Seigneuries qu'elles lui permettront de faire obferver que divers plans & arrangemens qui lui font imputés à crime dans lefdits articles, n'avoient été propofés par lui qu'en s'en rapportant aux opinions connues & aux avis de fes commettans, & qu'ils ont été postérieurement changés dans le cours des difcuffions de la Cour fupérieure qui les examinoit au point de devenir au moment de l'exécution, effentiellement différens du plan originel. D'autres difpofitions qui entrent dans les charges portées contre lui, ont été pleinement ap prouvées par fes fucceffeurs dans fon office, &

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continuent de former une partie du systême actuel de Gouve nement dans l'Inde.

Il ne doute pas que vos Seigneuries ne confidèrent auffi la longueur du tems écoulé depuis l'époque d'un grand nombre des faits dont on argue contre lui,ainfi que la diftance prodigieufe des pays dans lesquels on fuppofe qu'ils ont eu lieu; en conféquence, combien il lui feroit difficile pour ne pas dire impoffible d'en rendre toujours un compte minutieux, d'en développer les caufes, d'établir les circonftances qui les accompagnèrent. Comme d'ailleurs, une partie de ces tranfactions se rapportent à des négociations avec des Miniftres Etrangers. qu'il ne peut produire pour témoins en fa faveur, de quelque importance que fût pour lui leur dépofition; qu'elles exigent auffi la confrontation de certains individus appartenans à d'autres Etats, & qu'il n'eft pas vraisemblable qu'on puiffe faire intervenir en perfonne au procès pendant pardevant cette Haute Cour. Il efpère humblement de vos Seigneuries, qu'elles feront difpofées à recevoir avec l'indulgence qui lui eft due à cet égard, les moyens de défenfe qu'il pourra produire en des circonftances fi défavantageufes; & comme un grand nombre des fufdits articles d'impeachment font fondés fur les opinions & déclarations du fuppliant, comme extraites de diverfes lettres & régiftres, fur des confultations publiques, écrites en des circonftances, en des temps notablement différens, & ayant une. liaifon effentielle avec d'antérieures déclarations & opinions de lui ou d'autres, non mentionnées dans lefdits articles; il espère que vos Seigneuries ne fouffriront pas qu'aucune déclaration ou opinion ainfi morcelée & détachée des précédentes dont elle dépend, puiffe lui porter préjudice lorsqu'on les produira; mais qu'elles ordonneront en même temps l'examen de la fuite de lettres & des con

fultations auxquelles elles pourroient avoir rapport; & la comparaifon des parties & paffages qui peuvent fe prêter réciproquement du jour & en jetter fur l'enfemble.

Il demande en outre qu'on veuille bien faire attention que, dans des négociations politiques, & dans des traités avec des Puiffances Etrangères, il faut une grande adreffe à ménager & à concilier les intérêts fouvent oppofés des deux parties; qu'en conféquence on propofe fouvent des termes, on établit des raifonnemens tels, qu'ils paroiffent différer de l'intention & des vues réelles des parties, & que fous ce rapport, il peut-être trèsdifficile de concilier les différens moyens employés pour arriver à la fin qu'on fe propofe. En conféquence, ledit Warren Haftings requiert humblement à cet égard, pour fa conduite en pareilles conjonctures, l'indulgence de vos Seigneuries. Il ofe encore faire obferver à vos Seigneuries que, dans le maniment des affaires importantes qui lui étoient confiées, il s'est vu fouvent obligé d'agir fe.lement d'après les apparences les plus générales, les renfeignemens qu'il avoit pu recueillir, & le jugement qu'il s'étoit trouvé en état de former fur le champ, en particulier dans les cas dangereux qui fembloient menacer directement les intérêts de la nation dans fon Gouvernement; circonftances où il s'eft cru obligé par devoir, de prévenir par des mefures promptes & vigoureufes, le péril que couroit le dépôt précieux qui lui avoit été confié.

Et de plus, ledit Warren Haflings demande la permiffion de repréfenter que la nature géné rale & la qualité de plufieurs de fes mefures, qui deviennent aujourd'hui matière d'accufation, dépend en grande partie, des mœurs, coutumes, principes & loix propres des contrées où ces mefures ont été adoptées; il croit en conféquence

qu'on les jugeroit mal, fi on vouloit le faire ďa près les règles & les principes qui détermineroient la qualité de pareilles actions, dans le pays où il eft cité aujourd'hui pour en répondre. (La fuite au Journal fuivant.)

FRANCE.

De Verfailles, le 9 Janvier.

Le 3 de ce mois, le fieur d'Aligre, premier. Préfident du Parlement de Paris, ainfi que les Préfidens à Mortier & les autres Préfidens du même Parlement, ont eu l'honneur de rendre leurs refpects à Leurs Majeftés & à la Famille Royale, à l'occafion de la nouvelle année. La Chambre des Comptes, la Cour des Aides & la Cour des Monnoies ont auffi eu cet honneur, ainfi que. le Châtelet, à la tête duquel étoit le Marquis de Boulainviller, prévôt de cette ville.

Le même jour, les Députés des Etars de Bretagne, admis à l'audience du Roi, ont été présentés à Sa Majefté par le Duc de Penthièvre, Gouverneur de la Province, & par le Baron de Breteuil Miniftre & Secrétaire d'Etat, ayant le Département de la Bretagne. La députation, qui a été conduite à l'audience de Sa Majefté par le fieur de Nantouillet, Maître des cérémonies, & par le fieur de Watronville, Aide des cérémonies, étoit compofée, pour le Clergé, de l'Evêque de Dol, qui a porté la parole; pour la Nobleffe, du Chevalier le Provost de la Voltais; pour le Tiers-état, du fieur de la Motte-Fablet, & du Comte du Boberil de Cherville, Procureur-général, Syndic des Etats, & du fieur Beaugeard, Tréforier-général des Etats. La députation a eu enfuite audience de la Reine & de la Famille Royale.

Le fieur Legrange, Libraire, rue Saint-Honoré,

vis-à-vis le Lycée, a eu l'honneur de préfenter au Roi les deux derniers volumes de l'Hiftoire d'Elifabeth, & trois nouveaux volumes de la collection des ouvrages François, compofés par des Femmes Mile. de Kéralio. , par Le fieur Blin, Imprimeur en Taille douce, a eu l'honneur de présenter au Roi la 10°. Livraison des Portraits des Grands Hommes, Femmes illuftres & fujets mémorables de France, gravés & imprimés en couleur, dont Sa Majefté a bien voulu agréer la dédicace (1).

Le Marquis de Luzerne, Ambaffadeur du Roi près Sa Majefté le Roi de la Grande-Bretagne, á en, le 7, l'honneur de prendre congé de Sa Majefté pour fe rendre à fon Ambaffade, étant préfenté par le Comte de Montmorin, Miniftre & Secrétaire d'Etat, ayant le Département des Affaires Etrangères.

Ce jour, la Ducheffe d'Efclignac a eu l'honneur d'être p éfentée à Leurs Majeftés & à la Famille Royale par la Ducheffe de Duras, dame du Palais, & de prendre en même-temps le tabouret.

De Paris, le 16 Janvier.

Arrêt du Confeil d'Etat du Roi, du 5 janvier 1788, par lequel Sa Majesté au

(1) Cette Livraison, offrant les Portraits de Marguerite de Valois, sœur de François I, et de Marguerite d'Anjou, Reine d'Angleterre, se trouve chez l'Auteur, place Maubert, no. 17. Outre les deux portraits infiniment agréables, cette Livraison contient le tableau de Marguerite de Valois, demandant au Conseil d'Espagne la liberté de son frère, et celui de la Reine d'Angleterre, sauvée avec son fils le Prince de Galles, par un voleur, aprés la bataille d'Hexam. Peu de sujets présentent autant d'intérêt et leur exécution ne le diminue pas.

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