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Charades, Enigmes & Logo

Comédie Françoife..

38

griphes, 5, 56, 110, 146, Comédie Italienne.

NOUVELLES LITTER. Annonces & Notices, 45, 89,

135

Etrennes Lyriques,

أو

40, 188.

A Paris, de l'Imprimerie de MoUTARD, ruę des Mathurins, Hôtel de Cluni,

DE FRANCE.

er

SAMEDI I. MARS 1788.

PIÈCES FUGITIVES

EN VERS ET EN PROSE.

..

Le Baron DE TRENCK dans fa prifon de Magdebourg.

STANCES.

ESPRIT confolateur, pure & fublime effence,
Rayon céleste, appui des malheureux,
Luis toujours à mon cœur, ô divine cfpérance!
Mon fort n'eft plus affreux.

Toi feule me foutiens depuis près de deux luftres:
Chargé de fers, par un ordre furpris,

Je me vois mis au rang des malheureux illuftres,
Que l'erreur a profcrits..

Vous, image des Dieux, ou plutôt Dieux fur terre,
Rois, Potentats, qui nous jugez comme eux;
Tremblez de n'imiter que par votre tonnerre
La puiffance des Dieux.

PLS favent châtier, comme ils favent abfoudre
Le Sage obfcur, le Fourbe accrédité;

Mais qui peut jufqu'à vous, quand vous lancez la foudre,

Porter la vérité ?

EST-TU Dieu, Frédéric ? tonne fur un perfide;
Tu fais fon crime, en vain il fe défend;
Eft-tu mortel...! fufpends... La farcur qui te guide
Peut perdre un innocent.

Tu signas mon arrêt fans me prouver de crime;
Mais as-tu cru figner mon déshonneur ?
M'avilir à mes yeux ? L'innocent qu'on opprime
Brave fon oppreffeur..

REDOUBLE autour de moi tes barbares cohortes ; Augmente encor l'horreur de mon tombeau.; Invente, s'il fe peur, pour en garder les portes, Quelque moyen nouveau,

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FAIS MOT fouffrir le froid, la faim & l'infomnie;

D'un triple airain enchaîne mes efforts : Préfente enfin fans ceffe à ce refte de vie L'afpect de mille morts.

Jr brave tes Bourreaux & ta vaine puiffance.
Quel bien la mort peut-elle me ravir ?
Si ton courroux n'a pu m'ôter ma conscience,
Renonce à me punir.

MAIS de quels cris

perçans retentit cette voûte? Le bruit augmentë..,.. On ouvre........ Hé bien,

Soldats,

Frappez, me voilà prêt ; vous apportez fans doute L'arrêt de mon trépas?

QUE vois-je ? leur maintien.... leurs regards moins finiftres....

Vous fauriez... Quel papier tenez-vous ? D'un Dieu de paix, amis, feriez-vous les Miniftres? Quoi! vous m'embraffez tous !

MONTREZ-MOI cet écrit ; que mon tourment finifle; Donnez.... mon cœur n'attend plus de revers ; Baron de Trenck, ten Roi te rend justice Et brife enfin tes fers cc.

Lifons...

JUSTE Ciel! relifons.... je m'abuse peut-être....
J'exifte enfin, mon fort n'eft plus douteux.
Arbitre des humains qui me redonnes l'être,
Reçois mes premiers vœux.

QUEL changement fubit!..... fuis-je Trenck! ces murs s'ouvrent ;

Je n'y vois plus cet effrayant tombeau;

A ce corps

ranimé de nouveaux fens découvrent

Un Univers nouveau.

PARDONNE, Frédéric ; ton fujet fut injufte;
La vérité luit auffi pour les Rois;
Pardonne, fi j'ai cru que fous ton règne augufte
On méconnût fa voix.

Oui, Prince qu'on chérit, Guerrier que l'on re

nomme,

A tes genoux reçois mon défavcu;

En cojour dans le Roi je reconnois un homme,
Et dans cet homme ùn Dieu.

Er vous, Cocitoyens, chers amis, dont le zèle
M'a foutenu dans les plus grands revers,
Vous préferve à jamais la juftice éternelle
Des maux que j'ai foufferts.

Ov fi d'un Dieu vengeur la puiffance l'ordonne,
Soumettez-vous & craignez de l'aigrir ;
Adorez-le en filence, & priez qu'il vous donne

La force de fouffrir.

(Par M. B. A. Planterre.)

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