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» appartient au Maître, pourroit fe trou» ver, par un changement trop brusque, » libre, mais ruiné. - Ainfi, dans de pa»reilles circonftances, ne pas rendre fur » le champ à des hommes l'exercice de leurs droits ce n'eft ni violer ces » droits, ni continuer à en 'protéger les » violateurs; c'est seulement mettre, dans » la manière de détruire les abus, la prudence néceffaire pour que la juftice qu'on rend à un malheureux devienne plus fû»rement pour lui un moyen de bonheur «. On verra dans le Chapitre des Sauvages, combien nos idées fur ces peuples font éloignées de la vérité. On y remarquera avec quelque furprise, que la générofité, la conftance dans l'amitié, la prudence, le courage, l'intelligence, la politeffe, non celle qui confifte à accorder indiftinctement aux prétentions particulières tout ce qu'elles exigent, fans calculer ce qu'on leur doit, mais celle qui naît de la fenfibilité de l'ame, de l'élévation du caractère & de la jufteffe de l'efprit; en un mot, que prefque toutes les qualités dont l'affemblage conftitue la perfection morale, femblent fe réunir dans les Aborigènes du nord de l'Amérique. La délicateffe, la grace, la pureté du trait, donnent à ce tableau des mœurs de la Nature une expreffion plus vive & plus touchante.

Cette quatrième Partie eft terminée par

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le nouveau projet de Conftitution fédérative, auquel l'Auteur a joint fes obfervations particulières, dont le réfultat principal eft que, dans la première Conftitution » fédérative, intitulée Acte de la Confé» dération, le pouvoir du Congrès n'eft » ni affez étendu dans certains cas, ni ex» primé affez clairement dans d'autres. La "Conftitution qu'on propofe maintenant, » lui fait excéder en différentes circonf»tances les bornes du Gouvernement fé» dératif «. Il prouve que les difpofitions de l'Article deuxième concernant l'élection, les fonctions, les émolumens, &c. du Président du Congrès, font contraires à l'intérêt public. » Un pas de plus, ajoutet-il, bientôt on auroit un Roi Roi de Pologne, avec le danger terrible de le voir fe changer un jour en un Stathou

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der héréditaire. Ces obfervations fixeront fans doute les regards d'un peuple qui connoît le prix de la liberté, puifqu'il a eu le courage de la conquérir. Les éloges que les Partifans de l'Ariftocratie ne ceffent de donner en Europe à ce projet de Conftitution, fuffiroient feuls pour apprendre aux Citoyens des Etats-Unis, ce qu'ils ont à espérer de la forme de Gouvernement qu'on vient de proposer,

Le Citoyen de Virginie a joint à fes Recherches, deux Ouvrages dignes d'être médités par tous les bons efprits : l'un eft un Recueil de quatre lettres qui lui ont été

adreffées par un Bourgeois de New-Heaven dont l'objet eft de prouver qu'il eft inutile & dangereux de partager le pouvoir légiflatif entre plufieurs Corps.

Après avoir établi dans la première les principes & les objets de la Légiflation générale, il trace dans la deuxième la Conftitution d'un Corps légiflatif unique, la manière de fixer l'étendue & les limites du pouvoir qu'il doit exercer, & la forme fuivant laquelle il doit donner fes décifions afin que les Citoyens puiffent jouir des avantages d'une Conftitution libre, paisible & durable. Dans la troifième, il montre coment, fur tous les objets de la Légiflation, cette Conftitution feroit propre à éviter les différentes causes d'erreur, à empêcher le Corps législatif de faire, foit des Loix oppreffives, foit de mauvaises Loix, en lui confervant cependant autant d'activité que le bien commun peut l'exiger. Il expofe dans la quatrième l'objet principal de fa correfpondance, l'inutilité & le danger de partager la puiffance légiflative en plufieurs Corps.

Telle eft l'idée générale que nous pouyons offrir ici d'un Ouvrage où une multitude d'idées neuves & profondes, liées entre elles par l'analyse la plus exacte, & exprimées avec une précifion rigoureuse, forme, par l'enchaînement & la dépendance mutuelle de toutes les parties, un vrai fyfteme de Conftitution politique; &

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ce fyftême eft la feule folution qu'on ait encore donnée du fameux problême: Quelle eft la meilleure forme de Gouvernement? Čeux qui ont médité fur ces matières, & qui favent combien il eft difficile de tracer une forme de Conftitution où tous les pouvoirs aient féparément, & d'une manière très-diftincte, l'énergie néceffaire à leur action particulière, fans les moyens d'en abufer, fentiront aisément quelle force de tête & quelle étendue de lumières exigeoit le développement du plan dont vous venons de parler. Les admirateurs aveugles du fameux Systême des contrepoids, de l'équilibre, y apprendront à déterminer plus exactement la valeur de ces mots, qui, dans l'opinion générale des Politiques, femblent renfermer aujourd'hui toute la fcience des Etats. Il y en a plufieurs raifons, dit l'Auteur de ces Lettres. D'abord l'abus des mots; on a parlé de forces oppofées, de contrepoids, d'équilibre, & ces mots ont eu » fur certaines gens une influence d'autant plus forte qu'ils les entendent moins. Enfuite les Politiques de profeffion font intéreffés à défendre tout ce qui eft compliqué : chaque Etat a la charlatanerie "propre, & celle des Politiques eft de donner leur fcience comme une espèce de doctrine occulte, dont les adeptes feuls » ont la clef; un intérêt plus direct leur » dicte encore ce langage: plus une Conf »titution eft compliquée, plus elle offre No.9. 1 Mars 1788.

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de reffources aux intrigues & au fo-` phifme. Or cette opinion des Politiques » doit avoir une grande influence, 1°. fur » les hommes qui n'ont jamais penfé à ces objets, & qui s'en rapportent à l'opi"nion des Politiques pour être gouvernés, » comme à celle des Médecins pour être purgés, 2°. Sur les Auteurs qui fe croient prefque des hommes d'Etat, parce qu'ils répètent les opinions ou plutôt les difcours des gens en place. J'ai fouvent en» tendu des hommes d'efprit à qui je par» lois des principes de l'économie politi » que, me répondre tranquillement: Si vous faviez quel mépris les Politiques d'An»gleterre ont pour toutes ces opinions! » & croire prefque les avoir réfutées. » D'ailleurs les hommes en général aiment mieux les chofes fines que les chofes vraies, admirent moins ce qui eft fimple » que ce qui eft compliqué, croient plus volontiers ce qu'un petit nombre fe vante d'entendre, que ce qui eft entendu de "tout le monde.

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Il y a enfin l'exemple de l'Angleterre & cet exemple doit être très-impofant, parce qu'au lieu d'obferver que la liberté » de la preffe, celle de former des allociations particulières, la Loi d'Habeas » corpus, la procédure par Jurés, la püblicité de toutes les inftructions pour les aufes perfonnelles, le refpect pour la icttre de la Loi, que tous ces principes foutenus par l'opinion, heureufement

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